Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 32 : Chapitre 30 : Le secret du Graal

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:03

 

Harry Potter et le secret du Graal

 

Chapitre 30 : Le secret du Graal

 

 

 

 

 

 

Harry crut qu'il venait d'encaisser la nouvelle sans trop perdre la tête. Mais en fait il était si embrouillé que son esprit semblait refuser de fonctionner correctement. Il avait fait tant de chemin, enduré tant d'épreuves, vu souffrir et mourir tant de personnes pour en arriver finalement à une si mauvaise plaisanterie ? Il sentit son bras s'affaisser. Non, ce ne pouvait pas être ça. Quelqu'un devait avoir une autre explication. Il y avait forcément quelqu'un qui pourrait lui expliquer la vérité. Il regarda Ginny à côté de lui. Elle l'observait d'un air perplexe, tâtant ses épaules et sa nuque comme si elle cherchait la part de l'esprit de Voldemort. Ron était complètement perdu et passait sans arrêt la main dans ses cheveux. Puis il vit Hermione et son coeur faillit se retourner. Elle le regardait d'un air horrifié, ses yeux pleins de larmes. Harry ne savait pas ce qu'elle voyait en lui à ce moment mais elle en était terrorisée.

 

« Non... Hermione... ne me dit pas... que tu le crois... »

 

Harry savait qu'elle comprenait toujours tout mieux que tout le monde et il l'avait toujours cru sur parole. Il espérait de toutes ses forces qu'elle nierait qu'une telle chose soit possible. Mais elle fit un petit mouvement de la tête qui ne pouvait être qu'un acquiescement.

 

« Non, c'est impossible.

- Ton amie a beau être une sang-de-bourbe, elle semble déjà avoir mieux compris que toi, Potter. »

 

Harry se souvint soudain qu'ils étaient en présence du plus puissant et du plus dangereux mage noir de cette époque. Mais les insultes envers Hermione et le cynisme de Voldemort lui passèrent au-dessus de la tête. Il ne pouvait pas croire ce qu'il avait vu. Hermione devait nier que ce soit vrai.

 

« Quand il aurait pu faire ça ? »

 

La pauvre Hermione tremblait de tous ses membres, comme si elle résistait à une crise de nerfs gigantesque. Les larmes coulaient sur ses joues. On aurait dit des rivières. Elle ouvrit la bouche mais fut incapable de prononcer le moindre mot. Elle déglutit, tenta de reprendre son souffle mais ne put émettre qu'un glapissement dans lequel Harry entendit tout de même :

 

« ... Godric's Hollow ! »

 

Le cerveau au ralentit de Harry n'enregistra pas tout de suite cette information, mais il n'eut finalement pas à le faire car Voldemort reprit la parole.

 

« Oui, à Godric's Hollow. Dans la maison de tes parents. C'est là que j'ai utilisé la mort de ton père pour séparer un nouveau morceau de mon âme et te le confier, Potter.

- Non... vous... vous étiez venu me tuer.

- C'est exact. Mais souviens-toi, Potter. Je t'ai déjà dit que j'avais été surpris par la réaction de ta mère. Je ne m'y attendais pas. Et je ne savais pas encore si mes horcruxes allait fonctionner. Alors dans les quelques secondes qui me restaient avant de disparaître, j'ai arraché un morceau de mon âme et je te l'ai donné. Et j'ai ainsi involontairement créé ma meilleure protection contre la mort. Car le seul être qui pouvait me détruire devait d'abord mourir pour m'abattre. Belle ironie du sort, n'est-ce pas ?

- Mais... vous avez essayé de me tuer plusieurs fois. Quand je vous ai empêché de prendre la pierre philosophale dans les sous sols de Camelot. Quand vous êtes revenu au cimetière de Little Hangleton. Quand j'ai détruit la prophétie au ministère de la magie. Et quand ce n'était pas vous c'était l'un de vos sbires. Le basilic dans la chambre des secrets, Croupton junior au tournoi des trois sorciers et vos mangemorts l'année dernière à Poudlard. Pourquoi vouloir me tuer si je suis l'un de vos horcruxes ? Ça n'a pas de sens.

- Tu as constaté par toi-même que je pouvais utiliser mes horcruxes à d'autres fins que ma seule survie avec le journal intime. A l'époque, Je ne pensais pas que te tuer auraient de graves conséquences puisque j'avais toujours les autres. Et sacrifier un morceau de mon âme en éliminant le seul être au monde qui pouvait me détruire n'était finalement pas un mauvais calcul. Mais tout à changé quand je me suis rendu compte, grâce à toi, que les autres avaient été détruits. Je me retrouvai avec seulement Nagini et toi. Nagini étant le plus vulnérable, il me fallait te garder en vie à présent. »

 

Harry avait du mal à comprendre. Ou plutôt, il ne voulait pas comprendre.

 

« Non ! Ce n'est pas possible. Dumbledore ! Dumbledore aurait sentit votre présence en moi.

_ Mais il l'a fait. A l'époque il en a conclu que je t'avais involontairement transmis une partie de mes pouvoirs. Mais c'était bel et bien volontaire. Il l'aura peut être même soupçonné à un moment mais il lui paraissait incongru, et il n'avait pas tord, que je te transmette quoi que ce soit alors que tu devais me détruire. Mon acharnement à vouloir te tuer par la suite l'aura conforté dans cette idée.

_ Vous mentez ! Vous cherchiez des objets ayant appartenu aux fondateurs de Poudlard, je le sais. Vous avez eu le médaillon de Serpentard, la coupe de Poufsouffle...

_ Et le descendant de Godric Gryffondor ! Tu l'ignorais, Potter ? Ton père était un sang pur de cette lignée. Je le savais bien avant de l'attaquer mais je te mentirai en disant que j'avais prémédité de faire de toi l'horcruxe appartenant à Gryffondor. D'ailleurs, je n'ai pas trouvé d'objet valable pour Serdaigle. Comme tu vois, j'ai dû faire avec les moyens du bord et revoir cette ambition à la baisse. »

 

Harry ne trouvait plus d'objections à émettre. Et pourtant il y réfléchissait profondément. Le fourchelang, le choixpeau magique qui voulait l'envoyer à Serpentard, le lien spirituel entre lui et Voldemort...

La vérité éclata dans son esprit comme un bang de feu d'artifice qui s'entend à plusieurs kilomètres. Si Voldemort à créé le lien qui les unissait mentalement en faisant de lui un horcruxe, ce ne pouvait être le Graal. Ainsi son rêve ( mais était-ce alors un rêve ?) avait eu raison. Il ignorait ce qu'était le Graal et ne l'avait utilisé que par une chance insolente. Harry se sentit plus bas que tout. Rien. Il n'aurait définitivement rien accompli de toute cette histoire. Il avait tout fait rater. Il n'était ni triste ni énervé mais des larmes coulèrent sur ses joues sans qu'il ne puisse, ni même ne veuille, les retenir.

Il sentit des bras se serrer autour de lui et un visage s'enfuir au creux de son épaule. Ginny ! Sa douce Ginny qui l'avait accompagné à chaque étape de sa lamentable aventure. Il avait envie de lui demander pardon. Il voulait lui dire qu'il était désolé. Mais il n'arriva à rien. Il se contenta de la serrer, fort.

 

« Potter, tu es pathétique. Mais enfin, maintenant que tu connais la vérité, tu seras peut être plus raisonnable. Pour la dernière fois, veux-tu me rejoindre ? »

 

Harry ne leva pas la tête. Non il ne voulait pas le rejoindre, même maintenant que tout était perdu. C'était la dernière chose qui lui restait. Et il ne se vendrait jamais à Voldemort. Après tout, il était aussi un chevalier de la table ronde et il ne voulait pas déshonorer la noble assemblée en se rendant à son ennemi. Finalement, il aurait peut être mieux fait de chercher le Graal sous forme de coupe.

 

« La coupe ? »

 

Harry venait de clamer ce mot dans la salle en redressant la tête. Il n'y pensait plus. Il avait quand même réussit à retrouver et à détruire la coupe de Poufsouffle. Il n'avait pas été totalement inutile au moins, même si maintenant il ne servait plus à rien.

Ou peut être que si. Peut être qu'il pouvait encore faire quelque chose. Il regarda Voldemort. Ce dernier était décontenancé.

 

« La coupe ? Quelle coupe ? »

 

Harry resserra encore son étreinte sur Ginny, posa un baiser sur son cou et lui murmura à l'oreille :

 

« Je t'aime ! »

 

Puis il la lâcha et s'avança vers Arthur, sous le regard d'incompréhension de la petite rousse.

 

« Sire ! Il faut que vous m'aidiez !

- Si je le peux Harry, tu sais que ce sera avec plaisir.

- Tuez-moi ! »

 

Ginny et Hermione poussèrent un cri d'horreur à l'unisson.

 

« Harry ! Non ! »

 

La petite rousse voulut se précipiter sur Harry mais elle manquait encore de force et trébucha. Elle fut rattrapé par Girflet.

 

« C'est la seule solution, reprit Harry avant que quelqu'un d'autre n'ajoute quoi que ce soit. Frappez-moi d'un coup rapide. Je ne sentirai rien et mourir par Excalibur sera finalement un honneur. Vous pourrez ensuite abattre Voldemort. Il sera sans protection.

- Eh bien voyons ça, fit Voldemort. Voyons si tu auras ce courage. »

 

Ni Harry ni le roi ne l'écoutaient.

 

« Vous êtes sûr de ce que vous me demandez ?

- Je... oui. Je crois que le temps est venu pour moi de me sacrifier. D'autres l'ont fait avant moi. Il est juste que ce soit mon tour pour mettre fin à tout ça.

- Mon jeune ami, sais-tu ce qui se passera si je frappe alors que tu ne souhaites pas vraiment faire ce don inestimable ?

- Je ne sais pas. Elle ne peut pas se re-briser, non?

- J'ai bien peur que si, Harry. Si au fond de toi tu ne souhaites pas vraiment mourir, Excalibur n'a aucune raison de te tuer. Et si je la force à le faire, nous savons tous les deux comment ça se finira. Et cette fois-ci, personne ne pourra la reforger. Tu peux me convaincre de tes intentions Harry, mais tu ne la tromperas pas.

- Je suis sûr, Sire. Allez-y !

- Soit ! Les dieux fassent que je ne commette pas une erreur. »

 

Le roi Arthur leva Excalibur au dessus de sa tête. Voldemort lui-même se dressa sur ses jambes. Harry sentait toute la tension dans l'air. Il ferma les yeux et baissa la tête. Il ne voulait pas se retourner pour voir les chevaliers et ses amis. Il les sentait dans son dos. Il les imagina. Ron devait sûrement soutenir Hermione en larmes. Peut être se cachait elle les yeux contre le torse du rouquin pour ne pas voir son meilleur ami être tué. Ginny devait être dans les bras de Girflet qui avait sûrement du mal à la retenir. Intérieurement, il leur dit adieu. Il souffrait de ce qu'il leur faisait subir. Il souffrait peut être plus qu'eux-mêmes. Il ne savait pas ce qui l'attendait après, mais ne plus les voir serait terrible, quoi qu'il puisse arriver. Le roi Arthur abattit l'épée légendaire.

 

« Nooooooon ! »

 

La lame stoppa à moins d'un centimètre de la nuque de Harry.

 

« Non ! Je suis désolé, fit-il ! Pardonnez-moi sire mais je ne suis pas vraiment sincère. Je voudrais l'être. Mais je n'y arrive pas. »

 

Harry tomba à genoux sur le sol. Il n'arrivait pas à y croire. Dumbledore lui avait dit et répété que la mort n'était pas le plus terrible des châtiments. Il était totalement d'accord. Mais il ne pouvait pas se laisser tuer ainsi. Son dernier espoir venait de disparaître. Jamais il ne trouverait d'autre moyen d'en finir avec Voldemort.

Les bras de Ginny l'enveloppèrent à nouveau.

 

« Ne me fait plus jamais ça, murmura-t-elle. »

 

Non. Il ne ferait plus jamais ça. Et c'était malheureux parce qu'il s'agissait de la seule manière d'en finir avec Voldemort.

 

« Eh bien, Potter, il semble que ton courage ne soit pas aussi grand qu'on le prétend, fit Voldemort d'un ton railleur. Mais si tu veux tu peux essayer avec une autre épée. J'ai tout mon temps.

- Jamais un chevalier de la table ronde n'aura le déshonneur de frapper l'un de ses frères sans raison, répliqua le roi Arthur. Ce n'est pas le cas avec les sorciers présomptueux et trop bavards. Je n'aime pas vos manières, Voldemort. Et je pourrai vous détruire, même si cela ne nous procure que quelques minutes de tranquillité. »

 

Mais Voldemort n'avait pas écouté la fin des paroles du roi. Une autre chose avait retenu son attention.

 

« Un chevalier de la table ronde ? Potter ? Voilà qui est excellent. Ainsi même tes compagnons d'armes ne peuvent mettre fin à tes jours. Inutile de demander aux traîtres et à la sang-de-bourbe. Je suis persuadé qu'ils n'oseraient pas toucher à leur précieux ami. Te voilà donc condamné à me laisser vivre ! Je peux savoir ce que tu penses, Potter. Et je t'offre une dernière chance d'accomplir quelque chose de grand. Je t'offre la dernière chance de ta vie, Potter. Rejoins-moi et tu deviendras le plus grand des sorciers. Tu me succéderas sur le trône qui revient de droit aux sang-purs. Le monde peut t'appartenir. Ne laisse pas cette chance filer et mettre fin à tout ce que tu serais encore capable d'accomplir. Accepte ! Rejoins-moi ! Et cette planète connaîtra alors l'étendue des pouvoirs des deux plus grands sorciers qu'elle ait jamais portée ! »

 

Au sol, Harry se sentait des plus humiliés. Voldemort avait raison. Personne ne le tuerait et il serait incapable de mettre fin à ses propres jours.

Mais à nouveau, une idée surgit dans son esprit comme une étincelle. Il y avait une personne qui pouvait encore le tuer. Harry se releva et aida Ginny à faire de même. Il la confia à nouveau à Girflet et s'avança d'un pas vers Voldemort, tenant fermement sa baguette. Il s'inclina légèrement et se mit en position de garde.

 

« Un duel ? S'étonna le mage noir. Tu veux te battre en duel contre moi ?

- Auriez-vous peur, Jedusor ?

- Petit imbécile ! Je t'offre le pouvoir et la vie éternelle et tu vas passer à côté. Pourquoi t'entêter à refuser mon offre ?

- Parce que je ne vous rejoindrai jamais. Et pour la vie éternelle, Jedusor. Vous me proposez la succession de votre trône alors que jamais vous ne mourrez. Vous cherchez à me piéger encore.

- Quoi ? Mais... non ! Je me suis mal exprimé...

- Ne cherchez pas d'excuses. Vous voulez me mener en bateau. Ainsi, aveuglé par l'ambition de pouvoir, je me tiens tranquille le temps pour vous de recréer quelques horcruxes qui vous permettront d'en finir avec moi facilement. Le voilà votre beau projet. Vous n'êtes pas digne de confiance, Jedusor.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Je suis lord Voldemort.

- Tom Elvis Jedusor !

- Arrête ça !

- Et je suppose que mes amis, dont vous m'avez garantit la survie, n'aurait plus eu beaucoup de temps à vivre après ma disparition. »

 

Voldemort semblait furieux. Mais il ne savait plus vraiment quoi faire.

 

« Eh bien oui, Potter ! Je n'ai jamais eu l'intention de partagez ou de faire succéder quelqu'un à mon royaume. Je serai son éternel souverain.

- L'Angleterre a déjà un roi éternel. C'est Arthur de Bretagne !

- Oh ! Un vrai petit chevalier de la table ronde Potter. Tu as toujours su être loyal. Sauf que « ton » roi éternel a bien du mal à gouverner quand il est enterré à Avalon ! Et de toute façon, qu'est-ce que cela change ? Tu ne peux pas me tuer. Pas avant de te tuer toi-même, ce que tu ne feras pas. Et ce que personne d'autre ne fera.

- Si, vous ! »

 

Harry lança un expelliarmus informulé. Malgré sa surprise, Voldemort le dévia sans mal.

 

« Moi ? Tu ne crois quand même pas que je vais moi même détruire mon dernier horcruxe ? Même si cela me soulagerai de te régler enfin ton compte. Tu délires, Potter.

- Je saurai vous y contraindre Tom Jedusor ! »

 

Il lança un éclair de stupéfixion que son adversaire esquiva.

 

« Avec un stupide duel ? En cherchant à me mettre en colère ? Potter tu me déçois. Prépare-toi à vivre quelques temps. Jusqu'à ce que j'ai d'autres horcruxes.

- Et que restera-t-il de vous après avoir déchiré le peu d'âme que vous possédez encore ?

- Je peux la déchirer autant de fois que je le veux Potter. Mais je n'aurai pas besoin de faire du zèle cette fois-ci.

- C'est ce qu'on verra, Jedusor ! »

 

Voldemort dévia le sort de désarmement que lui lança à nouveau Harry d'un air agacé.

 

« Très bien Potter. Tu veux jouer à ce petit jeu ? Soit ! Mais alors selon mes règles. »

 

Voldemort lança un éclair vert sur Hermione mais heureusement Bedwyr le para de son bouclier, ce qui l'envoya presque à l'autre bout de la pièce. Le mage noir agita à nouveau sa baguette et cette fois, trois éclairs verts sortirent en même temps en direction de Ginny, Hermione et Ron. Perceval, Lancelot et Bohort les arrêtèrent mais furent repoussés comme Bedwyr qui, quant à lui, revenait se mettre en position.

 

« Jouons, Potter ! Amusons-nous ! Je prends ton pari, Potter. D'après toi, au bout de combien de temps les chevaliers de la table ronde ne parviendront plus à protéger tes amis ? »

 

Trois nouveaux éclairs jaillirent qui envoyèrent bouler Lionel, Kaï et Gauvain. Bedwyr venait à peine de reprendre sa place tandis que Perceval, Lancelot et Bohort s'étaient à peine relevés. Harry comprit qu'au bout d'un moment, les chevaliers n'arriveraient plus à suivre le rythme.

 

« Battez-vous contre moi ! Hurla Harry en lançant un stupéfix. »

 

Voldemort le dévia à nouveau et continua le mouvement de son bras pour envoyer trois avada kedavra de plus. Le roi Arthur avait d'abord voulu charger le mage noir mais il se ravisa et alla sauver la vie de Ron après que Yder, Girflet et Yvain aient été à leur tour projeté dans les airs.

Harry ne cessait d'envoyer des sorts mais il était encore moins agaçant qu'une mouche. Voldemort se déchaînait.

 

« Alors Potter ? Tu en as assez ou tu veux encore risquer la vie de tes amis ?

- Laissez-les tranquilles ! »

 

Voldemort renversa Lancelot, Gauvain et le roi Arthur lui-même. Harry s'aperçut alors que Ginny était isolée. Le seigneur des ténèbres le remarqua aussi.

 

« Voilà qui devrait enfin te calmer, Potter ! Avada Kedavra ! »

 

Un éclair vert jaillit de la baguette de Voldemort. Ginny n'eut rien le temps de faire. Elle fut projetée à terre avec violence tandis que l'éclair vert éclatait. Harry avait soudain fait un prodigieux bond en avant et s'était placé devant elle, recevant l'éclair de plein fouet. Son corps s'éleva, entouré d'un halo vert.

 

« Pauvre idiot, hurla Voldemort qui venait de se rendre compte de ce qu'il avait fait. »

 

Le halo de lumière verte disparut mais tout le monde fut stupéfait de voir que le corps de Harry ne redescendait pas pour autant.

Sa peau sembla soudain comme perlée de pluie mais il s'agissait d'une lumière intense qui grandissait peu à peu. Le corps tout entier de Harry devint lumineux au point que l'on avait du mal à le regarder. Mais ils firent tous cet effort, surpris par le phénomène.

 

« Mais qu'est-ce que c'est ? Fit Voldemort au bord de la panique.

- Cela ne m'étonne pas que vous ne puissiez le reconnaître, répondit le roi Arthur. C'est le Graal ! »

 

Personne n'osa dire mot. La silhouette enluminée flottait toujours à quelques centimètres au-dessus du sol.

Harry venait de comprendre. Comme l'avait prédit son soit disant rêve, dont il était désormais sûr qu'il s'agissait d'un tour de Merlin, il venait en un instant de comprendre ce qu'était le Graal. Son esprit désormais éclairé, bien plus que son corps, riait intérieurement de son ancienne stupidité. C'était si évident. Harry redressa la tête et descendit. Lorsqu'il posa les pieds au sol, il posa un regard sur Ginny, inconsciente par terre. Elle avait été blessée par le choc. Un peu de sang coulait. Mais rien de grave. Il le savait.

Harry fit un pas vers Voldemort qui recula.

 

« Vous avez peur de moi, Tom Jedusor ? Fit Harry d'une voix presque méconnaissable.

- Que ... Qu'est-ce que tu es ?

- Le roi Arthur vous l'a dit. Je suis le Graal. Ou plutôt son incarnation. Dire que Harry a passé tant de temps à vous pourchasser. Alors que ce n'en était pas la peine. Il est temps que vos crimes s'achèvent, Tom Jedusor.

- Je... tu... tu ne m'as pas encore vaincu. »

 

Voldemort lança un Avada Kedavra sur la silhouette lumineuse mais il ne se passa rien.

 

« Ne perdez pas votre temps, Tom Jedusor. Vous voyez bien que c'est inutile. »

 

Voldemort leva sa baguette sur Hermione et lança un nouvel éclair vert. Trop bouleversée par la scène, elle n'y fit même pas attention jusqu'à ce que le sort vienne mourir à quelques centimètres d'elle.

 

« Tout aussi inutile, Tom Jedusor. Je protège les amis de Harry par un moyen que vous ne pourrez pas abattre. Vous savez Tom Jedusor, il y a au ministère de la magie une pièce qui reste toujours verrouillée. Les sorciers ont réussis à y contenir une partie d'une force à la fois merveilleuse et terrible. Mais ils n'ont jamais pu l'étudier. Tous ceux qui s'y sont essayé en sont devenus fous. Car l'amour ne peut être compris. Ou le Graal, si vous préférez l'appeler ainsi. Aujourd'hui, la porte reste toujours close et personne n''entre plus dans la pièce. Vous êtes l'un de ceux qui n'ont jamais cru à ce qu'il y avait derrière cette porte. Pire, vous l'avez toujours rejeté. Mais maintenant, il est temps d'ouvrir la porte, Tom Jedusor, et enfin aller voir ce qu'il y a de l'autre côté. »

 

La forme lumineuse se tourna vers les chevaliers de la table ronde.

 

« Merci, roi Arthur, et merci à votre noble assemblée d'avoir permis à Harry Potter de me trouver tout comme jadis vous avez découvert l'amitié qui vous a à jamais liée. Que votre légende perdure encore pour les siècles à venir. »

 

Il se tourna ensuite vers Hermione et Ron. La lumière perdit peu à peu de son intensité. Les traits de Harry se firent plus distincts. Il s'avança vers eux. Sa peau luisait encore un peu.

 

« Adieux mes amis. Je regrette de devoir partir. Mais désormais vous connaissez le secret du Graal comme ma mère l'a apprit et l'a utilisé pour me sauver. Il y a dix sept ans. Ne soyez pas tristes. Nous finirons bien par nous revoir. D'ici là, vous avez une vie extraordinaire à mener. Je ne vous souhaite pas de vivre heureux. Je sais que ce sera le cas.

- Oh Harry ! »

 

Hermione se jeta dans ses bras et, sans hésitation, Ron la suivit.

 

« Tu vas nous manquer ! Fit le rouquin.

- Je sais ! Vous me manquerez aussi. »

 

Il regarda Ginny, toujours inconsciente.

 

« Faîtes une dernière chose pour moi, s'il vous plaît. Dîtes-lui que je l'aime.

- Tu le lui as déjà dit.

- Mais nous lui répéterons, conclut Hermione. »

 

Harry relâcha son étreinte. La lumière redevint aussi intense qu'avant. Il se tourna vers un Voldemort terrorisé.

 

« Quelle chose curieuse, Tom Jedusor, que vous soyez ainsi effrayé par la vie même. Je vous emmène avec moi de l'autre côté de la porte. Il ne peut en être autrement. »

 

Voldemort pointa sa baguette sur Harry qui approchait mais sa main tremblait tellement qu'il la laissa tomber. Harry posa sa main sur son bras.

 

« Je vais vous guider ! »

 

La lumière se fit si forte qu'il était impossible de la regarder directement. Le corps de Voldemort s'illumina à son tour et soudain il n'y eut plus rien. Plus de lumière, plus de Voldemort, plus de Harry, plus de Graal.

Après quelques secondes pour se remettre de leur stupeur. Hermione, Ron et les chevaliers de la table ronde allèrent examiner la blessure de Ginny. Pendant un instant, Hermione hésita à la ranimer tout de suite. Il allait fatalement falloir lui expliquer et elle ne s'en sentait pas vraiment le courage. Mais finalement, elle considéra qu'il ne servait à rien de retarder l'échéance et lança un sort revigorant.

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