Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 31 : Chapitre 29 : Le seigneur des ténèbres

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:39

 

Harry Potter et le secret du Graal

 

Chapitre 29 : Le seigneur des ténèbres

 

 

 

 

 

Avec un poids au coeur, les jeunes sorciers se remirent en route, suivant les chevaliers à travers les cachots. Harry espérait ne pas errer trop longtemps dans cet endroit. Il en avait assez. Il sentait un sentiment curieux s'insinuer en lui. Il était à la fois pressé de retrouver Voldemort et inquiet à l'idée que celui-ci l'attendait de pied ferme, ayant sûrement mijoté un mauvais coup. De plus, Harry ignorait toujours ce qu'était le dernier horcruxe et il n'avait pas vu la moindre trace du serpent. Mais il savait maintenant ce qu'il avait à faire. Aussi compliqué, voir improbable que cela puisse paraître, il devrait faire parler Voldemort et l'amener à lui donner des informations sur les deux derniers horcruxes. Harry n'aimait pas l'idée de devoir tuer Nagini, même s'il détestait cet animal, mais au moins cela serait le plus facile. Quant au dernier horcruxe... Harry dû lutter contre le désespoir. Il savait qu'apprendre ce dont il s'agissait ainsi que le moyen de le détruire en se confrontant à Voldemort était plus que sûrement impossible. Mais il n'avait plus d'autre choix.

 

« Le voilà ! S'écria soudain Malefoy, tirant Harry de ses pensées. »

 

Malefoy regardait à travers une petite fenêtre à barreau, encastré dans une lourde porte de bois.

 

« Père ! C'est moi !

- Drago ? Répondit une voix lointaine. Qu'est-ce que tu fais là ? On m'a dit que tu t'étais enfuis.

- Je suis revenu vous chercher. Nous allons partir d'ici et...

- Plus tard, Drago ! Ouvre-moi ! »

 

Malefoy pointa sa baguette sur la serrure du cachot. Une suite de petits éclairs multicolores frappèrent la poignée et la porte s'ouvrit. Harry s'attendait à voir Lucius Malefoy en sortir mais ce fut Drago qui entra.

Lucius Malefoy était dans un piteux état et il aurait été bien incapable de marcher sans l'aide de son fils. Ses yeux se posèrent sur le groupe. Il frémit en voyant les chevaliers de la table ronde mais son regard se fit malgré tout plus dur lorsqu'il vit Harry.

 

« Potter ! Ce n'est pas vrai ! Ne me dis pas que c'est lui qui t'a aidé à arriver jusqu'ici Drago.

- Si ! Je n'avais pas le choix. C'était les seuls qui pouvaient le faire.

- Donne-moi ta baguette ! »

 

Drago jeta un regard perplexe à son père puis à Harry.

 

« Vous comptez me tuer maintenant, Lucius ? Fit ce dernier. Vous comptez me tuer pour faire plaisir à lord Voldemort ? Celui qui vous a fait ça ? En plein milieu de sa forteresse ? Et dans votre état ? »

 

Les épaules de Lucius Malefoy s'affaissèrent. Il sembla perdu.

 

« Allons-nous en, Drago !

- Je dois l'aider, fit Drago aux autres. Il ne pourra pas sortir sans moi.

- Je n'ai jamais pensé qu'il devait en être autrement, Malefoy, reprit Harry. Sors d'ici. »

 

Drago ne se le fit pas dire deux fois et aida son père à marcher en prenant la direction du hall de transplanage.

Harry, soutenant toujours Ginny, se retourna et ils repartirent. Ils sortirent bientôt des cachots. Quelques couloirs et encore un escalier devaient les mener devant la porte du donjon d'Azkaban. Là où s'était retiré Voldemort. Harry eut l'impression que jamais il n'avait fait quelque chose d'aussi difficile que de s'obliger à franchir ce seuil. Les chevaliers entrèrent en premier mais ne trouvèrent qu'un escalier en colimaçon.

 

« Inutile de nous rendre de nouveau invisible, commenta Hermione en se frottant le bras. Si nous n'avons pas pu tromper Bellatrix Lestrange, nous n'échapperons pas à Voldemort de cette manière. »

 

La moitié des chevaliers partirent devant et l'autre fermait la marche. Au milieu, les jeunes sorciers avançaient sans dire un mot. Chaque marche leur semblait plus difficile à gravir que la précédente. Mais ils ne s'arrêtèrent pas avant la dernière porte. Derrière, ils le savaient, les attendait Voldemort. Ginny s'empara de la tête de Harry et l'embrassa fougueusement. Lorsqu'elle recula, elle le regardait avec tendresse.

 

« Juste au cas où. »

 

Lancelot fit coulisser la porte.

 

« Entre Potter, entre ! Je t'attendais. »

 

Boucliers en avant, les chevaliers de la table ronde pénétrèrent dans la salle les premiers, suivis des jeunes sorciers toujours aussi bien protégés.

 

« Si vous voulez mener des affaires avec Harry, cela ne se fera pas sans nous, lança le roi Arthur.

- Je n'ai pas de querelles avec vous, Seigneur Arthur. Bien que vous soyez un moldu, vous et les vôtres avez su vous élever au-dessus de votre basse condition. Cela est honorable. Vous méritez plus de respects à mes yeux que le premier sang-de-bourbe venu.

- Je me passerai de votre respect, votre tête me suffira.

- Nous verrons, sire. Tout va dépendre de Potter, à présent. Alors Harry, as-tu eu le temps de réfléchir à ma proposition ? »

 

Harry scrutait la pièce et fut pris d'un profond désespoir. Voldemort se tenait sur un siège, ressemblant à un trône et à ses pieds était lové Nagini le serpent. Harry pensa au morceau d'âme qu'il contenait mais savait qu'attaquer était résolu à l'échec. Voldemort réagirait trop rapidement. Il chercha le dernier horcruxe mais la pièce était vide. Harry pensa qu'ils étaient tombés dans un piège.

 

« Mais non, ce n'est pas un piège, Potter, reprit Voldemort. Je ne faisais que t'attendre. Tu n'as quand même pas cru que je te livrerai mon dernier horcruxe sur un plateau.

- Je m'en doutais, répondit simplement Harry.

- Le fait que tu ais trouvé la coupe est déjà remarquable Potter. Je comprend pourquoi Dumbledore t'estimait tant. Moi, tu m'as souvent horripilé mais je dois reconnaître que c'était toujours avec un certain brio. »

 

Harry ne répondit rien. Il n'écoutait qu'à peine ce que disais Voldemort. Il essayait de réfléchir le plus rapidement possible. Où pouvait bien trouver le dernier horcruxe, et comment faire parler Voldemort malgré lui ?

 

« Alors Potter ? Tu as pris une décision ?

- J'ai pris cette décision depuis mes onze ans, Jedusor. Jamais je ne rejoindrai la magie noire. »

 

Voldemort eut un rictus en entendant son ancien nom mais il préféra ne pas y faire référence.

 

« Tu t'obstines dans un refus irréfléchis. Pense à tout ce que tu gagneras à me rejoindre. Une puissance inégalée, les connaissances les plus étendues de la magie noire et le pouvoir, Potter. L'autre pouvoir. Celui de contrôler les gens sans avoir recours au moindre sortilège d'imperium. Tu pourrais connaître l'ivresse de voir des gens mourir pour satisfaire ta moindre volonté.

- Des amis sont morts ! Contre ma volonté et par votre faute.

- Tu ne parles quand même pas de ce ridicule elfe de maison, s'esclaffa Voldemort. Encore que tu ais de la peine pour ce Londubat s'il avait été tué, c'était compréhensible. Penses-tu, un être avec un lignage si pur, une vrai perte pour le monde des sorciers, même s'il n'en était pas le plus digne représentant.

- Neville est beaucoup plus digne de représenter le monde des sorciers que vous ne le serez jamais.

- Tu as peut être raison Potter. Je ne représente pas le monde des sorciers. Je le domine. Jamais je n'accepterai de m'allier à des sang-de-bourbes ou à des traîtres comme tu le fais, Potter.

- Ceux que vous appelez ainsi sont pourtant arrivés jusqu'à vous malgré vos pièges.

- Tu sais très bien que je voulais que tu arrives jusqu'ici.

- Oui, mais seul ! Les pièges ne m'étaient pas destinés. Ce sont mes amis que vous vouliez éliminer. Mais ils ont survécu. Ils vous ont vaincu.

- Ils ne pourraient pas me vaincre, cria Voldemort.

- Et qu'en est-il de votre propre sang mêlé ? Fit Harry en haussant le ton.

- Je te l'ai déjà dit ! J'ai été purifié par le sang de Serpentard. Je suis un sang pur ! Un sang pur !

- Vous ne teniez pas le sang de votre famille en si haute estime lorsque vous parliez de celui de votre mère à l'orphelinat. »

 

Harry venait de toucher un point sensible. Voldemort ne hurlait plus, au contraire, il semblait abasourdi.

 

« Comment... ?

- Dumbledore m'a montré l'un de ses propres souvenirs très intéressant vous concernant, notamment sur ce que vous pensiez du fameux sang de Serpentard à l'époque où vous ignoriez encore que votre mère et vous en étiez les descendants.

- Tu... tais-toi... ne dis plus rien...

- A cette époque-là, vous méprisiez votre propre lignée !

- Silence ! Hurla Voldemort. »

 

Un éclair vint frapper les boucliers. Yvain, Bohort et Kaï tombèrent à la renverse. Les autres reformèrent aussitôt un rang plus serré jusqu'à ce qu'ils reprennent leurs places.

 

« Tu n'es qu'un imbécile Potter, reprit le seigneur des ténèbres en essayant de se contrôler. Tu ne sais rien. Non, rien. Toi et tes amis n'êtes arrivés ici que par l'aide que vous a fournit les chevaliers de la table ronde. Jamais vous ne seriez en ma présence sans eux.

- Ils auraient été tout à fait capable d'y parvenir, au contraire, répliqua le roi Arthur. Ils font partis de notre assemblée et ils y figurent dignement.

- Alors pourquoi ne partez-vous pas et laisser Potter et ses amis me régler mon compte, puisque vous êtes tellement sûrs qu'ils y arriveront.

- Nous avons juré de défendre ce royaume, Voldemort. Notre retour était annoncé dans le cas où un être comme vous viendrez semer le chaos. Nous protégions, protégeons et protégerons le royaume de Bretagne à travers les siècles. Aujourd'hui, c'est vous qui êtes en travers de notre chemin, Voldemort. Et aucun adversaire de l'assemblée de la table ronde ne peut encore raconter ce qu'il advient de gens tel que vous.

- Alors qu'attendez-vous pour le prouver ? »

 

Tout alla très vite. Un puissant éclair vert vint frapper le bouclier du roi. Mais celui-ci ne vacilla même pas et se précipita en avant. Nagini se dressa, sifflant de rage. Arthur l'écarta d'un coup de bouclier tandis que d'un geste vif, il brandit Excalibur. Voldemort lui-même fut surpris par la rapidité du monarque et s'affala dos contre son trône, la pointe de la lame de l'épée enchantée juste sous sa gorge. Mais le mage noir reprit rapidement contenance.

 

« Même la légendaire Excalibur ne peut rien contre moi, Arthur de Bretagne, déclara-t-il en se relevant le plus dignement possible. Vous pouvez détruire mon corps mais mon esprit est invincible. Je pourrai aller me loger chez l'une de ces charmantes jeunes personnes en attendant de retrouver tout mon pouvoir à nouveau. »

 

Il regarda ostensiblement Hermione et Ron, l'air farouche, se mit devant elle, baguette à la main.

 

« Je le sais très bien, fit le roi Arthur en abaissant son bras. Mais malgré tout, vous l'avez craint lorsqu'elle était pointée sur vous. Vous avez peur de la mort même en étant immortel. Les gens comme vous, ne peuvent jamais remporter de vraie victoire. Et je n'ai aucun doute sur le fait que Harry vous détruira.

- Je n'en serai pas si sûr à votre place. Il lui manque encore deux de mes horcruxes avant de pouvoir m'atteindre.

- Je pourrai déjà commencé par celui-là, fit Harry en pointant sa baguette sur Nagini d'un air de défi.

- Je ne pleurniche pas autant que toi sur mes animaux de compagnie, Potter. Vas-y, tue-le ! »

 

Harry regarda Nagini et serra ses doigts sur sa baguette.

 

« Je dois le faire, pensa Harry. C'est la seule solution. Ce n'est qu'un serpent après tout. »

 

« Ssssss...tu vas me tuer, Potter ? »

 

Harry fut surpris. Il crut d'abord que Voldemort lui jouait un mauvais tour mais il se rendit à l'évidence, c'était Nagini qui lui parlait en fourchelang.

 

« Tais-toi ! Répondit Harry dans le même langage.

- Sssssss cela te dérange peut être ?

- Tu as choisi ton camp et moi le mien.

- Alors tu dois me tuer. Qu'attends-tu ?

- C'est... c'est...

- La première fois ! Tu n'a jamais tué la moindre souris avant. Comment te débarrasser d'un serpent qui te parle ?

- Je... je vais le faire... je te préviens.

- Je n'attends que ça. Avoue-le Potter. Tu n'en as pas le cran.

- Je ne vois pas en quoi tuer un serpent pour rien demande du cran.

- Même si ce serpent a une partie de lord Voldemort en lui ?

- Tais-toi ! Je dois le faire.

- Mais tu ne l'as toujours pas fait. Mon maître m'avait bien dit que tu en serais incapable. Je pourrai te provoquer pendant des heures que tu ne me chatouillerait même pas d'un de tes sorts ridicules. »

 

Harry baissa sa baguette. Il ne pouvait se résoudre à tuer Nagini de sang froid. Voldemort avait déjà gagné.

 

« Alors Potter ? Fit le seigneur des ténèbres tandis que Nagini retournait docilement à ses pieds. Je n'ai pas vu le moindre sortilège et mon cher Nagini est toujours bien vivant. Si tu es incapable de tuer un simple serpent, je me demande ce que tu ferais à mes côtés, effectivement. Toutefois je te repose la question. Veux-tu me rejoindre ?

- Non, jamais.

- De toute façon, trancher un serpent en deux ne nécessite pas d'avoir détruit des horcruxes avant, répliqua Bedwyr. Moi je vais me charger du reptile.

- Inutile de vous fatiguer, chevalier. Quand bien même Potter aurait tué Nagini, il reste toujours un horcruxe qui garantie ma vie. »

 

Harry trouva soudain curieux que Voldemort soit si peu attentif à ses derniers horcruxes. Certes, par le passé, il n'avait pas hésité à sacrifier le journal intime et il avait probablement toujours su que Nagini était une proie plus facile à atteindre que tous les autres morceaux de son esprit. Mais il ne lui en restait quand même plus que deux. Cela n'était pas très réjouissant. Si Voldemort prenait le risque de s'amuser ainsi avec Harry et Nagini, c'était probablement parce que le dernier horcruxe était introuvable. Voldemort avait un avantage certain sur eux.

 

« Peu m'importe, repris Bedwyr. Je vais couper la tête de cet animal.

- J'ai dit que cela était inutile. Voyez chevalier, je vais même le faire pour vous. »

 

Voldemort leva sa baguette sur Nagini qui eut à peine le temps de siffler

 

« Non ! Maître ! »

 

Un éclair flamboyant frappa le serpent et il se volatilisa. Cela remplit Harry de terreur plus que toute autre chose qu'il avait jamais affronté dans sa vie. Cette fois, il en était sûr. Jamais il ne trouverait le dernier horcruxe. Les autres semblaient l'avoir compris aussi. Même les chevaliers de la table ronde étaient sans voix.

 

« Vous priver de votre corps est donc la seule solution qu'il nous reste, fit soudain le roi Arthur.

- A quoi bon, sire ? Tous mes mangemorts sont rassemblés et j'ai donné toutes mes instructions. Détruisez-mon corps. D'ici demain, je réapparaîtrai à nouveau grâce au rituel. Quelques heures y suffiraient s'il n'y avait pas l'attaque de l'ordre du phoenix. »

 

Voldemort se tourna vers Harry avec un sourire satisfait.

 

« Potter ? Es-tu toujours aussi sûr de ta réponse ? Me rejoindras-tu finalement ? »

 

Pendant un instant, Harry se dit que la réponse la plus raisonnable était de dire oui. Ainsi il pourrait peut être encore sauver quelques personnes. Surtout Ginny, Hermione et Ron qui étaient là à ses côtés alors qu'il venait de les mener à leur perte. Mais le visage de sa mère au bord du lac dans son rêve lui revint soudain en tête. Peut être qu'il n'avait jamais vraiment su ce qu'était le Graal. Peut être était-ce à cause de cela qu'il n'avait pas réussis à retrouver le dernier horcruxe. Peut être que ce n'était pas lui finalement qui était destiné à mettre fin au règne de Voldemort. Peut être était-ce Neville en fin de compte. Et peut être que s'ils l'avaient su plus tôt, ils n'auraient pas bêtement inversé leurs rôles et Neville aurait pu triompher. Mais Harry savait surtout que devant ce ratage complet de sa mission, devant son échec qui mettait en péril le monde, il ne voulait toujours pas se joindre à la magie noire.

 

« Non !

- Non ? Tu en es bien sûr Potter ?

- J'en suis certain. Tuez-moi si ça vous chante. Mais je ne déshonorerai pas le combat de mes parents et de tant de gens qui se sont dressés contre vous. »

 

Harry leva sa baguette à nouveau et la pointa sur Voldemort.

 

« Tu ressembles bien à ton père. Lui aussi a voulu se battre. Et il y a laissé la vie.

- Je sais. Et comme lui, je n'ai aucune chance de vous vaincre. Mais je vais quand même essayer.

- Voilà qui est parlé, chevalier Harry, fit Arthur. Nous nous battrons à tes côtés mon ami.

- Et nous aussi, déclarèrent en choeur Ginny, Hermione et Ron. »

 

Voldemort se mit à rire à gorge déployée. Il regarda Harry dans les yeux.

 

« Je ne me battrai pas contre toi, Potter. J'éliminerai tes compagnons un à un s'ils le souhaitent.

- Je ne vous rejoindrai pas Voldemort. Et je saurai vous obligez à me combattre. Avant que l'on ne commence, je veux juste savoir une dernière chose, quel était ce dernier horcruxe ? »

 

Voldemort s'assit sur son trône et croisa les doigts sans lâcher Harry du regard.

 

« Voyons Potter, réfléchit. C'est toi, évidemment ! »

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