Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 15 : Chapitre 12 : Questions gênantes et visite impromptue
Catégorie: G
Dernière mise à jour 10/11/2016 04:40
Harry Potter et le secret du graal
Chapitre 12 : Questions gênantes et visite impromptue
A Londres cela faisait un certain temps que l'on entendait peu de rires et de réjouissances en ces temps désespérés. La brume créée par la présence invisible des détraqueurs dévorait le peu de bonne humeur qui tentait vainement de persister. Mais quel que fut la morosité de la capitale anglaise, et même du pays entier, elle ne pouvait rivaliser avec l'ambiance lourde et électrique qui régnait au 12 square Grimmaurd.
Assis tous deux à la table de la cuisine, Hermione et Ron ne parvenaient pas à détacher leurs yeux du vide. Autour d'eux certains personnes avaient gesticulé, puis s'étaient calmées et avait re-gesticulé. Maintenant l'instant était à nouveau calme mais ils en avaient à peine conscience. Perdus dans leurs pensées, ils ne savaient qu'une seule chose : Ils n'étaient pas partis et ne partiraient plus jamais pour Avalon.
Lorsque l'éclair aveuglant avait frappé Stonehedge, ils avaient d'abord cru que la prédiction de Merlin s'était réalisée et que Harry et Ginny étaient morts. Se remettant peu à peu du choc tandis que les membres de l'ordre du phoenix les ramenaient vers Londres, Hermione s'était mise à douter. Elle avait peur qu'aucun d'eux ne sortent jamais vivant de cette histoire mais il fallait bien se rendre à l'évidence. Merlin avait parlé d'un seul mort. Peut être que les mangemorts finiraient par avoir plus de l'un d'entre eux mais il sembla alors impensable que le chemin qui les mènerai jusqu'aux chevaliers fasse plus d'une victime, Merlin le leur avait dit. Il ne restait plus qu'une solution, Harry et Ginny étaient partis pour Avalon. Soulagés par la nouvelle, Hermione et Ron sautèrent dans les bras l'un de l'autre. Puis ils se rendirent à une autre évidence. Ils ne verraient jamais Avalon. Contents de savoir que Harry et Ginny étaient vivants, il ne pouvaient s'empêcher de ressentir une profonde tristesse.
Hermione sentit confusément la table trembler. Dans un instant de lucidité, elle leva la tête et tomba nez à nez avec le visage furieux de Molly Weasley. Surprise, Hermione poussa un cri et sursauta. Sa chaise fut déséquilibrée et vacilla dangereusement. Hermione essaya de se rattraper à ce qu'elle pouvait mais ne trouva qu'une oreille de Ron. Bien malgré elle, elle le tira brusquement en arrière et il poussa un cri de douleur.
« Pardon, bredouilla-t-elle tandis que sa chaise se reposa sur ses quatre pieds.
_ Pas grave, répondit Ron qui serrait les dents en se tenant l'oreille. »
Ils jetèrent un regard circulaire dans la cuisine et furent presque étonné de voir autant de monde autour d'eux. Outre le couple Weasley, il y avait Fred, George, Bill et Fleur, tous plus ou moins rassemblés au bout de la table. Dans le reste de la cuisine, le professeur McGonagall, Lupin, Tonks, Kingsley Shaklebot, Maugrey fol'oeil et même Hagrid qui était obligé de se tenir légèrement courbé les regardaient d'un air sombre. En un regard, Hermione et Ron sentirent qu'ils allaient encore regretter un moment de ne pas avoir passé la porte de Stonehedge.
Devant eux, le visage de Mrs Weasley devenait écarlate.
« Alors vous sortez de vos rêveries ? Enfin? Est-ce que l'on pourrait savoir ce que vous avez trafiqué ? Et où sont Ginny et Harry ? Je vous préviens que...
_ Arrête s'il te plaît ! Intervint Mr Weasley apparemment irrité. S'ils sont sous le choc tu ne les fera pas parler comme ça. »
Mrs Weasley se tourna vers son mari en ayant très envie de répondre quelque chose mais elle préféra finalement s'abstenir. De toute évidence, ce genre de sujet avait déjà été discuté depuis un bout de temps. Arthur Weasley regarda Lupin qui acquiesça et s'assit à table, face aux deux adolescents. Il semblait avoir été désigné pour mener les discussions avec les fugitifs.
« Bon ! Hermione ! Ron ! Nous sommes heureux de vous avoir retrouvé et j'aimerai qu'on ait le temps de se réjouir. Mais il faut que vous nous parliez de ce que vous avez fait ces derniers mois. Nous sommes très inquiets au sujet de Ginny et Harry qui sont sûrement en grand danger.
_ Pas là où ils sont ! Répondit Hermione. »
Elle avait répondu d'une petite voix qui n'avait pourtant aucun mal à se répercuter dans le lourd silence de la cuisine. Hermione et Ron étaient très conscients que tout le monde était pendu à leurs lèvres.
« Et où sont-ils donc ? Reprit Lupin d'une voix douce.
_ Euh... je ne sais pas si je peux vous le dire.
_ Harry ne semblait pas vouloir que trop de monde soit au courant, fit timidement Ron.
_ Mais Harry sait que tout ce que nous voulons, c'est le protéger.
_ Justement. Je crois que ce n'est pas ce qu'il veut en ce moment. »
La dernière phrase d'Hermione sembla suspendue dans le temps.
« Qu'est-ce que tu racontes ? Fit Hagrid, rompant le silence de sa voix grave.
_ En ce moment, Harry... euh... doit faire quelque chose. Et ça comporte certains risques. Je suis sûre qu'il sait que vous n'avez que de bonnes intentions, ajouta-t-elle rapidement devant l'air interdit des membres de l'ordre et de Mrs Weasley en particulier, mais c'est quelque chose qu'il doit faire seul.
_ Mais vous étiez avec lui, intervint Tonks.
_ Euh... oui, admit Hermione, mais c'est lui qui doit faire... certaines choses. On ne fait que lui donner un coup de main.
_ On pourrait aussi l'aider, nous.
_ Non, je ne crois pas, reprit Ron un peu plus rassuré, Dumbledore lui a bien dit qu'il... »
Mais Ron se tut, horrifié, tandis qu'Hermione posait la tête dans ses mains d'un air désespéré et qu'un étonnement général se lisait sur les visages des membres de l'ordre. Mrs Weasley s'avança d'un pas brusque mais le professeur McGonagall parla la première.
« Alors vous avez des informations d'Albus que nous ignorons, lâcha-t-elle d'un ton sec tandis que Molly reprenait sa place, également intimidée par le ton du professeur. Savez-vous que c'est très grave de ne rien nous avoir dit ?
_ Mais... mais le professeur Dumbledore... ne voulait pas que d'autres que Harry le sache, reprit Hermione presque apeurée. Il voulait bien faire une exception... juste pour nous.
_ Juste pour vous ? Vraiment ?
_ Il savait que Harry aurait besoin d'aide mais qu'il ne pouvait pas se permettre d'être trop entouré.
_ Dumbledore ne vous aurez jamais laissé partir seuls dans les conditions actuelles, fit Arthur Weasley.
_ Il ne l'aurait jamais fait... de son vivant... sûrement. Mais ce qu'il a dit à Harry n'était valable que s'il venait à mourir avant que Voldemort (un frisson parcourut l'assemblée) ait été vaincu. »
Le silence revint. Les membres de l'ordre pouvaient dire ce qu'ils voulaient, cela ressemblait bien à l'ancien directeur d'agir à sa manière, si peu conventionnelle qu'elle fut. De là à confier une mission à un adolescent particulièrement en danger de mort. Les membres de l'ordre avaient bien du mal à tout assimiler. Lupin reprit ses esprits le premier.
« Mais qu'est-ce que vous étiez venu faire à Stonehedge ? »
Hermione et Ron se regardèrent et sentirent leurs coeurs se serrer à nouveau. Mais ils ne replongèrent pas dans leurs regrets. Ils ne pouvaient pas répondre à cette question.
« Qu'est-il arrivé à Ginny et Harry ? S'exclama Mrs Weasley d'une voix qu'elle s'efforçait de contrôler.
_ Rien, maman, répondit Ron sans oser la regarder dans les yeux.
_ Comment ça « rien » ? Ils ont été foudroyés devant nous !
_ On ne peut pas vous en dire plus, Mrs Weasley, intervint Hermione d'une voix légèrement tremblante. Mais on sait qu'ils vont bien.
_ Ils vont bien ? S'écria Molly. Et comment le savez -vous ? »
Arthur et Kingsley se précipitèrent sur Mrs Weasley avant qu'elle n'ait le temps de gifler Ron et Hermione à toute volée. Mais ces deux derniers n'y auraient même pas réagis. Ils savaient que Harry et Ginny étaient aller à Avalon, mais comment savoir ce qui les attendait là-bas. Peut être y seront-ils tués. Ou emprisonnés. Et personne ne pouvait plus aller à leur secours. Hermione et Ron commençaient à trouver que leur secret ressemblait de plus en plus à un fardeau. Ils auraient aimés pouvoir répondre à toutes les questions et cesser enfin cet interrogatoire gênant. Mais ils savaient que cela était impossible.
« Résumons si vous le voulez bien, reprit le professeur McGonagall s'adressant à toute l'assemblée en dehors d'Arthur et de Kingsley qui avaient bien du mal à calmer Molly. Albus a confié une sorte de mission secrète à Potter alors qu'il est pourtant le jeune homme le plus recherché de toute l'Angleterre. Les mangemorts, le ministère et nous-mêmes lui courront après. Puis vient cet étrange mouvement de mangemorts à Stonehedge où nous retrouvons Potter, les deux jeunes Weasley et miss Granger en plein combat mortel. Enfin, Potter et miss Weasley se font foudroyer et seraient sensés aller bien. Et je suppose que vous n'avez pas le droit de nous dire pourquoi vous, vous êtes toujours ici.
_ Non, répondit tristement Hermione.
_ Vraiment ?
_ Ce n'est pas qu'on ne puisse pas vous le dire, c'est qu'on en sait rien. »
Les membres de l'ordre se regardèrent avec un air exaspéré.
« Je n'y comprend plus rien, fit Tonks qui s'approcha de la table et prit doucement Hermione par les épaules. Allons tu sais que tu peux nous faire confiance. »
Que n'aurait pas donné Hermione à ce moment pour pouvoir se jeter dans les bras de la jeune auror et tout lui dire. Elle aurait bien eu besoin de réconfort. Mais elle ne pouvait pas se laisser aller. Elle ne devait pas.
« Tout ce que je peux dire, c'est que nous suivons les directives de Dumbledore. J'aimerai vous en dire plus mais... pour l'instant... c'est impossible. »
Hermione jeta un regard désolé à Tonks. Celle-ci la serra contre elle, comprenant bien le désarroi de la jeune fille.
« Si Dumbledore l'a dit, alors on ne peut rien faire, s'exclama Hagrid de sa voix tonitruante qui résonnait dans la cuisine.
_ Je ne suis pas sûre que Dumbledore leur ait dit quoi que ce soit, répondit Molly d'un ton rageur. Je crois qu'on a trop raconté d'histoires à Harry à propos d'élu ou de je ne sais quel héros et il s'est mit en tête d'aller combattre Vous-savez-qui.
_ Non ! Intervint la voix beaucoup plus calme de Lupin. Je crois qu'ils nous disent la vérité. Dumbledore aura sûrement pensé à ce qu'il se passerait s'il venait à être tué.
_ C'est le genre de combines qui lui ressemble bien, admit Maugrey.
_ Il aurait laissé Harry partir seul contre Vous-savez-qui et les mangemorts ? S'étonna Bill
_ Non. Enfin, pas seul en tout cas, reprit Maugrey. Ni même avec ses amis.
_ Donc cette fameuse mission serait de lui faire découvrir quelque chose pour vaincre Vous-savez-qui ? Fit Kingsley.
_ Probablement, bougonna Maugrey.
_ Mais nous aurions pu aller chercher ce quelque chose nous-mêmes, reprit Mrs Weasley un peu plus calme. Pourquoi envoyer Harry.
_ Parce que finalement il doit être l'élu, lâcha Lupin. »
Un nouveau silence se fit dans la cuisine du square Grimmaurd. Hermione n'osait pas lever la tête de l'épaule de Tonks et Ron préférait observer un trou dans la table. Personne ne disait plus le moindre mot ce qui permit de mieux entendre quelqu'un frapper à la porte et la mère de Sirius se réveiller en hurlant les pires horreurs.
« Remus, s'il vous plaît, auriez vous la gentillesse d'aller ouvrir et vous Hagrid de refermer les rideaux sur le tableau de cette mégère, déclara le professeur McGonagall d'un air absent. »
Lupin et Hagrid montèrent les escaliers menant au hall d'entrée. Les hurlements du tableau enchanté raisonnaient toujours dans la cuisine tandis que les gonds de la porte grinçaient. Mais même la mère de Sirius ne put couvrir le cri de joie que poussa alors Hagrid.
« Harry ! »
Tout le monde se retourna mais avant que quiconque ait pu faire le moindre geste, Hermione et Ron avaient bondi par dessus la table et se ruaient dans les escaliers. Dans le hall, ils virent le demi géant à genoux. La tête de Harry sortait de ses énormes bras.
« Hagrid... par pitié... de l'air ! »
Hagrid relâcha son étreinte sur Harry dont le visage était devenu rouge. Ginny passait la porte en adressant un salut timide à Lupin qui semblait médusé.
« Mais d'où venez vous donc vous deux ? Lâcha-t-il tandis que les membres de l'ordre du phoenix sortaient des escaliers dans le désordre le plus complet. »
Hermione se jeta dans les bras de Harry tandis que Ron restait abasourdi à côté d'eux. Molly et Arthur s'étaient précipités pour serrer Ginny contre eux. Plus personne ne s'occupait des cris du tableau jusqu'à ce que l'on cherche à comprendre ce que disais Harry. Hagrid referma d'un seul coup le rideau.
« Retournons dans la cuisine, fit McGonagall, nous serons plus tranquilles pour que Potter nous fournisse une explication.
Euh... pardon professeur, répliqua Harry mais je crois qu'il serait préférable d'aller dans le grand salon. Nous avons quelques invités. »
Les membres de l'ordre, Hermione et Ron se penchèrent pour regarder à l'extérieur. Sur le square se trouvaient une douzaine de silhouettes massives dont on ne distinguait que les contours diffus.
« Qui sont-ils ? S'inquiéta Maugrey.
_ Plus tard. Il faut les faire vite entrer. Je me porte garant d'eux, ajouta Harry en voyant Fol'oeil soupçonneux. »
Harry et Ginny prirent les choses en main et menèrent les nouveaux venus vers le grand salon. Ils passèrent devant les membres de l'ordre à tel point étonnés qu'ils ne remarquèrent pas l'excitation dans les yeux d'Hermione et de Ron. Les étrangers avaient tous de lourds bagages qu'ils portaient comme si de rien n'étaient. Le dernier, de loin le plus chargé, entra à son tour et réussis à fermer la porte sans que cela ne lui semble d'une quelconque difficulté.
Harry et Ginny firent installer les invités dans le salon et prirent leurs capes. Ils avaient tous des cheveux et des barbes longues et ne semblaient pas se soucier d'être dévisagés par tout le monde. Les membres de l'ordre finirent par s'installer également sans vraiment comprendre ce qui se passait.
« Bon, je crois qu'il faudrait commencer par présenter nos amis, fit Harry un peu anxieux d'avoir à s'expliquer devant l'ordre.
_ Cher Harry, je crois que cette tâche me revient. »
L'un des hommes s'avança jusqu'au milieu de la pièce où se trouvait Harry et Ginny. Les membres de l'ordre du phoenix ne purent s'empêcher d'admirer la noblesse du personnage.
« Demoiselles, gentes dames et nobles seigneurs, veuillez d'abord pardonner notre intrusion en votre demeure. Je suis Arthur de Bretagne et voici mes compagnons.
Tout d'abord Gauvain, mon neveu qui aurait dû me succéder au trône si notre destin eut été écrit autrement.
Mon plus fidèle ami, Lancelot, fils du regretté roi Ban de Bénoïc et qui fut élevé par la dame du lac.
Hector des Mares, également un fils du valeureux Ban de Bénoïc et demi-frère de Lancelot.
Leurs cousins, Bohort et Lionel, fils du roi Bohort de Gaunes qui régnait sur l'Armorique avec Ban de Bénoïc
Yvain, dit le chevalier au lion. Malheureusement, son fidèle animal ne put nous suivre dans notre bien long voyage.
Perceval de Galles qui est également appelé le roi du Graal, titre au combien mérité.
Kaï, mon frère de lai, avec lequel je n'ai aucun lien de sang mais un profond amour fraternel.
Bedwyr, notre compagnon d'enfance avec qui nous avons fait nos premières armes et les 400 coups.
Yder, valeureux chevalier, fils du roi de Nudd.
Girflet dont on dit qu'il est le fils de la déesse Dôn.
Nous formons ce qui reste de la noble assemblée de la table ronde formée par mon père, Uther Pendragon et par Merlin.
Dans notre long sommeil nous avons également emmené avec nous Govannon qui ne fait pas partie de notre assemblée et qui n'est pas même chevalier, titre bien trop faible pour celui qui forgea Excalibur de ses mains. »