Le Chameau
Le Chameau
Disclaimer : Harry Potter, noms et lieux sont la propriété de J. K. Rowling et Warner Bros Corp. en leurs titres respectifs.
Avertissement important : Le premier chapitre de ce texte, certains d’entre vous l’auront peut-être remarqué, a déjà été proposé à votre lecture sous un autre titre : « L’hôte ». A la base, je n’en étais pas satisfait, et je pense préférer le titre actuel. Mais ce qui motive surtout ce changement est la lecture du tome six de Harry Potter : « Harry Potter and the Half-blood Prince ». Donc, attention, ce texte contient des spoilers susceptibles de vous gâcher le plaisir de la lecture du livre susnommé. En conséquence, si vous n’avez pas encore lu le tome six et que vous ne voulez rien en savoir, ne lisez pas ce qui suit !
I
« (...) Ainsi, dans l’ombre des plus grands, certains parviennent, par le biais d’une connaissance d’eux-mêmes, à accéder à ce qui, dans leur moi intérieur, correspond à une forme animale. On les appelle les animagi. Leur rareté se justifie en partie par la difficulté d’obtenir les permis officiels – bien que cet obstacle ne rebute que les esprits les plus conformistes. La raison réelle du petit nombre d’animagi est plutôt en réalité que ceux qui entreprennent le processus magique ne parviennent pas toujours à leurs fins – loin de là.
Ce n’est pas tant le procédé strictement cabalistique, relevant de la branche des Potions élaborées, ou les différentes étapes ésotériques, qui appartiennent à la famille des sortilèges, qui posent problème aux magiciens ; en vérité, il apparaît que les échecs sont plus souvent dus au fait que, pour aboutir, il faut que le sorcier qui tente l’expérience trouve par lui-même l’animal qui lui convient. Une préparation correctement effectuée n’aura aucun effet si l’animal choisi ne correspond pas. Parfois, plusieurs animaux conviennent pour la même personne, mais en règle générale, il faut que le candidat-animagus se livre à une introspection et trouve en lui l’animal qui, à la manière d’un totem, lui « colle ». Les critères de confluence du candidat et de l’animal envisagé peuvent être d’ordre physique, mais ils sont plus généralement psychiques. Ainsi, à titre d’exemple, un sorcier acariâtre et tapageur, éventuellement aux cheveux noirs, pourrait être bien inspiré de proposer sa candidature pour un animagus-corbeau.
Les incantations et préparations nécessaires relèvent de la haute magie. Néanmoins, en suivant les instructions du présent livre, ces démarches peuvent être pratiquées avec une relative aisance, du moins pour le sorcier doté au minimum de l’ASPIC. Quant aux indispensables autorisations officielles, un chapitre sera consacré à leur obtention. (...) »
STROWEL (J.), Devenir Animagus, méthode et préparations, Tome 1, Obscurus Books, 1882, pp. 232 à 233.
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Depuis que Harry Potter avait élu domicile au douze, square Grimmaurd, que lui avait légué son défunt parrain, il avait eu le temps de s’acclimater aux sombres pièces et aux obscurs corridors, et avait fini par se considérer réellement chez lui. Il n’utilisait que quelques pièces de la demeure ancestrale, bien trop vaste pour un seul homme, fût-il accompagné d’un vieil elfe de maison atrabilaire et d’un hôte.
L’elfe de maison, prénommé Kréattur, avait appartenu à son parrain. Il faisait partie du legs. Au début, Harry avait cru que la créature était un cadeau empoisonné, car il s’agissait d’un vieil elfe retors et à moitié fou, mais il avait fini par s’apercevoir que, si on lui donnait des ordres formels, clairs et précis, le petit être ne pouvait s’y refuser, même s’il obéissait avec beaucoup de mauvaise volonté. Et les ordres de Harry étaient explicites, répétitifs et rares : ils se résumaient à l’obligation de préparer trois repas par jours et de maintenir un peu d’ordre dans la baraque, à l’exception de la pièce interdite, celle où demeurait l’hôte.
Harry se chargeait d’acheter les articles nécessaires à l’alimentation des trois occupants du Douze. Il limitait ses sorties au strict minimum, ne quittant son domicile que pour la Bibliothèque Occulte de Londres, la librairie moldue du quartier, l’apothicaire du Chemin de Traverse, et le supermarché moldu le plus proche.
Cette situation durait depuis un certain temps déjà. Combien exactement, il n’aurait sut le dire que moyennant de fastidieux calculs qu’il n’avait guère envie d’effectuer, par peur, peut-être du résultat. Personne ne venait lui rendre visite, mis à part dans de très rares circonstances, qui devenaient de plus en plus rares à mesure qu’il faisait comprendre à ses visiteurs, bien malgré lui, que ces visites lui déplaisaient et le gênaient. Il avait désormais du mal à meubler une conversation de plus de quelques minutes, excepté avec son hôte. Après les traditionnelles considérations sur le beau temps et sur les nouvelles têtes politiques, il ne parvenait pas à maintenir une discussion, et décourageait même les plus loquaces.
Naturellement, les visites étaient devenues plus clairsemées, se limitant aux formels vœux divers d’anniversaire, de bonne année, de joyeux Noël, etc. Il préférait largement se déplacer plutôt que de recevoir au Douze. Néanmoins, il ne se plaisait véritablement que chez lui, et ses amis s’étaient aperçus de cette propension casanière, et ceux qui le connaissaient authentiquement la respectaient.
Il aimait encore la correspondance épistolaire. C’était par ce biais qu’il correspondait avec ses anciens camarades de Poudlard. Par écrit, il pouvait poser ses mots et n’avait pas à craindre les interminables blancs dans les tête-à-tête, les sous-entendus, et les soupirs compatissants qui, plus que tout l’excédaient.
Depuis ce qu’on appelait pudiquement « les événements », il était rare qu’il parvienne à parler authentiquement d’égal à égal avec ses interlocuteurs. Pour peu que ces derniers reconnaissent Harry – et il était très peu fréquent que cela n’advienne pas – ils lui parlaient soit avec une insupportable admiration dans la voix, soit avec une indifférence feinte mêlée de jalousie. Dans les deux cas, il cherchait à écourter au maximum la discussion.
Il lui semblait, depuis « les événements », qu’il intimidait les gens – bien malgré lui. Il faisait pourtant un effort pour paraître aussi commun que possible. Il s’habillait avec une sobre élégance – finalement à la manière de bien des gens – souvent dans des tons sombres de bien des deuils, mais sans accessoires baroques ni emblèmes martiaux. Il ne lui semblait pas se mouvoir d’une façon particulièrement altière ou aristocratique, et pourtant – légende ou vérité ? – on lui prêtait une démarche élégante, majestueuse même – aux dires de certains journalistes emphatiques. De tout cela, il admettait de mauvaise grâce qu’il était peut-être un petit peu esthète, qu’il aimait ce qui était beau, qu’il admirait la prestance chez ceux qui en avaient, et qu’il essayait, dans la mesure du possible de se forger, ou plutôt de se trouver la sienne. Il s’efforçait cependant d’éviter de basculer dans le ridicule artificiel, pédantesque et pompeux. Il estimait que son allure, s’il en avait une, se devait d’être spontanée et sincère. Il pensait qu’elle n’était pas réellement de son fait, mais plutôt de celui de la foule de ces anonymes qui l’appelaient « le Survivant », et qui lui prêtaient un masque auquel – consciemment ou inconsciemment – il avait fini par adhérer.
Toujours était-il que cette altitude qu’il avait acquise sans s’en apercevoir l’avait distancié du commun des mortels. Il n’arrivait pas à s’en défaire, et en venait à se demander s’il le souhaitait vraiment. Seules quelques personnes parvenaient à le voir tel qu’il était. Au nombre de celles-ci, il y avait Ron et Hermione, mais ces derniers semblaient sur le point d’envisager de convoler en justes noces, et s’étaient, partiellement de ce fait, un peu éloignés de Harry. Ce dernier ne leur en voulait pas, car il savait que leur amitié était et serait toujours plus forte que la distance et le temps. La fréquence de leurs rencontres ne changeait rien : leur attachement demeurait complètement inextinguible. C’était probablement en partie à cause de cela qu’ils avaient laissé filer un petit peu de mou entre eux : ils avaient ressenti que Harry avait besoin de rester seul, pour un temps indéterminé.
Depuis la fin précipitée de sa scolarité, Harry n’avait aucune activité professionnelle. Il n’avait pas eu envie de se lancer dans des études d’Auror, ce qui avait été un temps son projet. A quoi bon, en effet ? Il vivait de ses rentes, et n’en tirait aucune fierté, contrairement à certaines familles de sang-purs qui se flattaient de ne pas travailler. Il n’avait pas de problèmes d’argent, car il jouissait d’une fortune patrimoniale importante. Les legs additionnés de ses parents décédés et de feu Sirius Black formaient une jolie somme dont les seuls intérêts suffisaient à son existence spartiate.
Ses seules activités se résumaient à la lecture, à l’étude, et à la conversation avec son hôte. Il étudiait depuis un moment les animagi, ces sorciers qui avaient la capacité de se transformer en animaux. Depuis « les événements », Harry avait pour seule occupation constructive l’acquisition de nouveaux savoirs, qu’il s’efforçait de mettre en pratique. Cette habitude, il s’en rendait compte, prenait l’allure d’une pathologique boulimie. Il en venait à considérer que sa journée était perdue s’il n’avait pas réussi à mettre en pratique un sortilège complexe, à effectuer une métamorphose difficile ou à réaliser une potion délicate – même si dans ce dernier domaine, il gardait tout de même une relative répugnance issue de sa pénible expérience scolaire.
L’opinion d’Hermione, quand dans un moment d’exceptionnelle volubilité il s’était confié à elle, était que la voracité d’érudition ne devait pas être considérée comme maladive tant qu’elle restait dans certaines limites, et c’était sous son avis que le jeune sorcier avait modéré ses ardeurs scientifiques – pour parvenir à ce rythme d’un sortilège, d’un enchantement, ou d’une potion par jour.
Il était actuellement passablement énervé par l’expérience qu’il pratiquait. Les animagi lui résistaient. Il était parvenu sans trop de difficultés à concocter les breuvages indispensables, qu’il avait enchantés comme le lui indiquait son livre, mais il avait échoué l’épreuve finale, celle qui consistait à ingérer la mixture au goût âcre en pensant très fort à l’animal envisagé. Il n’était manifestement pas un lion.
Probablement avait-il pêché par orgueil, il n’en demeurait pas moins que ses manœuvres n’avaient eu aucun résultat probant. Il lui avait pourtant semblé avoir des caractéristiques communes avec le mammifère : une certaine paresse, la fierté, l’audace, etc. Il lui apparaissait qu’il avait visé trop haut, et il en retirait une grande contrariété. Il devrait recommencer l’expérience, en se promettant néanmoins de réfléchir davantage à l’animal qui lui conviendrait. Il en parlerait avec son hôte, si celui-ci était d’humeur coopérative.
« Un lion ! Ha, ha, ha ! Voilà bien la caractéristique qui concilie Gryffondor et Serpentard : l’orgueil ! Tu ne parviens pas même à la cheville de cette créature grotesque et oisive ! Fais donc preuve d’imagination, Potter ! »
Les sarcasmes de l’interlocuteur de Harry ne l’atteignaient jamais. Quand un homme a tout perdu, on a tendance à lui pardonner ses excès et ses velléités.
« J’imagine que vous n’avez pas la moindre idée de l’animal qui me conviendrait, demanda Harry, presque certain de la réponse qu’il obtiendrait.
- Tu ne t’imagines pas que je vais te mâcher la besogne, n’est-ce pas, Potter ? Tu as été l’instrument de ma déchéance, inutile que je te le rappelle. Et puis, pourquoi t’obstines-tu à vouloir à tout prix devenir animagus ? J’imagine que c’est pour faire plaisir à tes putains d’aïeux qui paissent dans les prairies éternelles, six pieds sous terre ? »
Harry tiqua. Il n’avait jamais permis à quiconque d’insulter ainsi ses parents. Il se contint, cependant. Cet hôte était à la fois si démuni et si puissant, dans la mesure où il savait frapper là où ça faisait le plus mal... Il ne fallait cependant pas qu’il s’emporte dans un élan de colère.
« Vous en revenez toujours à eux, dit Harry d’une voix faussement agacée pour couvrir son début de colère, c’est à croire, vraiment, que vous leur accordez une place plus grande qu’ils ne le méritent, eux qui n’ont été, après tout, que “quelques contretemps dans votre ascension irréfrénable”, pour reprendre vos termes... Mais je vais répondre à votre question, très cher hôte. Non, je ne crois pas que je veuille devenir animagus pour plaire à des morts, ni pour honorer leur mémoire, ni quoi que ce soit dans le style... Non, j’imagine que la vraie raison est tout autre, elle est la même que pour tout le reste : mon insatiable avidité de puissance et d’ambition.
- A mes dépens !
- J’en conviens.
- Voleur ! Plagiaire ! Escroc ! Tu n’es qu’un pillard de la pire espèce !
- Voyons, très cher hôte, dit doucement Harry quand le flot d’insultes se fut tari, ces basses insultes ne sont pas dignes de personnes de notre rang, et encore moins du vôtre, n’est-ce pas ? Vous savez bien que vous avez plus que mérité votre... traitement... Nous en avons déjà discuté. Mais vous n’avez pas répondu à ma question : quel serait, selon vous, l’animal qui me conviendrait le mieux à ma personnalité si énigmatique et passionnante ? »
Le vieil homme debout en face de Harry haleta quelques secondes encore, puis se calma et toisa Harry d’une hauteur qu’il n’avait plus.
« Pourquoi t’aiderais-je ?
- Vous le savez bien : parce qu’à travers moi, vous continuez de vivre, par procuration. Je pense... – Harry s’interrompit une seconde pour décider de l’opportunité des paroles à prononcer – oui je pense que vous croyez vous servir de moi. Vous me haïssez, mais vous n’avez que moi à votre disposition, vous eussiez préféré n’importe qui d’autre, mais vous n’avez d’autre choix que moi. La vérité est qu’ici au Douze, vous vous ennuyez profondément. Je n’ai même pas le bon goût de vous laisser vous suicider. La cage est dorée, mais vous êtes en prison. Votre seul loisir est de m’empoisonner avec votre savoir désormais inutile. Vous vous réjouissez, n’est-ce pas, que l’empoisonné mette tant d’enthousiasme à ingérer le venin. Peut-être même espérez-vous regagner votre ancien prestige, peut-être même escomptez-vous reprendre ce que je vous ai volé.
- Tu me surprends, Potter.
- Positivement ? s’enquit Harry. »
Le vieillard ne répondit pas. Il réajusta sa cape noire et décida de s’asseoir dans un des confortables fauteuils aux hauts accoudoirs qui meublaient la pièce. Il invita Harry à faire de même avant de reprendre la parole d’un ton extrêmement mesuré.
« Voudrais-tu nous faire apparaître deux tasses de thé, Potter, demanda-t-il avec une politesse qu’on aurait pu croire non feinte, oh ! et, pendant que tu y es, rajoute ces petits biscuits sablés, tu sais bien, ceux que Dumbledore avait l’habitude d’offrir à ses visiteurs... J’imagine que tu sais faire cela, maintenant que tu es si savant et si habile de la baguette...
- Quelle baguette, persifla Harry en agitant négligemment la main, faisant jaillir de nulle part le plateau et les biscuits demandés.
- Ne frime pas, Potter, dit durement l’hôte – et le sourire de Harry mourut sur ses lèvres. »
L’homme en face de Harry saisit la théière et se servit. Le liquide brûlant laissait échapper des volutes de fumée à demi transparentes, et les deux hommes s’abandonnèrent à cette contemplation pendant une minute.
« Vous ne parviendrez pas à vous servir de moi, dit doucement Harry. Je suis mithridatisé. Votre poison n’a aucun effet contre moi et n’en aura jamais, quelle que soit la noirceur de votre savoir. Ce que je vous ai volé, jamais je ne le mettrai au service de la cause que vous épousiez autrefois. Jamais. Je m’étonne même que vous puissiez le penser.
- Tu me fais dire ce que je n’ai pas dit, Potter. Ce n’est pas très charitable. Néanmoins, soyons joueurs, admettons que tu aies raison. Tu crois être la forteresse de l’abnégation, le temple de la justice et de la pureté ? Ha, ha, ha, Harry Potter, le sanctuaire imperméable du bon droit ! Laisse-moi rire, veux-tu ? »
Harry obtempéra. Face à lui, l’ancien sorcier riait toujours de bon cœur. Son faciès artificiel, inaccoutumé à un tel exercice, se tordait en une grimace hilare disgracieuse. Peu à peu, il se calma et cessa de rire.
« Potter, dit-il sérieusement, puisque tu es un sanctuaire impénétrable, pourquoi crains-tu l’extérieur du Douze au point de limiter tes excursions au strict minimum ? Pourquoi ne parviens-tu plus à avoir une conversation normale avec quiconque ? Pourquoi fuis-tu tes amis ?
- Je ne fuis pas mes amis, dit Harry les lèvres pincées et le visage fermé.
- Bien sûr que tu les fuis, Potter... Tu en es bien conscient, et tu en souffres, n’est-ce pas ? Nous avons toujours été liés, par l’esprit et par la chair. Et tu sais ce qu’on dit : “ce n’est pas à un vieux Kappa qu’on apprend à faire des grimaces.” »
Harry grimaça. Le vieux disait souvent des choses qui faisaient mal, et quand elles étaient vraies, ou à moitié vraies, ce n’en était que plus douloureux. Il s’efforça cependant de railler.
« Merci de vos lumières, cher hôte, je saurai désormais chez qui sonner, quand j’aurai besoin d’un psychanalyste.
- De quoi parles-tu, Potter ?
- Je croyais pourtant que vous aviez été élevé chez les Moldus ? Laissez tomber, cela vaudra mieux pour vous. »
Sur ce, Harry se leva et s’apprêta à quitter la pièce, mais l’autre le rappela au moment où il allait saisir la poignée d’argent de la porte.
« Cherche mieux, pour ton animagus. Ne creuse pas dans ce que tu étais autrefois mais dans ce que tu es aujourd’hui. Cherche à labeur, endurance et abnégation. Ne pêche plus par orgueil, et, surtout, surtout, n’essaye plus de frimer. »
Harry ferma la porte qui se scella d’elle-même. Il eut un sourire furtif. Il retirait bien des choses de son hôte. Il n’était toujours pas sûr que ce dernier ne tentait pas de l’utiliser pour ses propres fins, mais il n’en demeurait pas moins que Harry avait bel et bien l’intention d’utiliser, si possible à bon escient, les informations qu’il n’avait pu trouver de lui-même.
Il n’y avait plus qu’à chercher, comme disait l’autre.