Le Chameau

Chapitre 3 : III

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:47

Le Chameau

 

Disclaimer : Harry Potter, noms et lieux sont la propriété de J. K. Rowling et Warner Bros Corp. en leurs titres respectifs.


 

III

 

L'opération était une incontestable réussite. Harry Potter, comme son père bien des années plus tôt, était devenu un animagus.

 

La première transformation avait été pénible et douloureuse. Harry avait commencé par se sentir nauséeux, comme à la suite d'une cuite monumentale, et avait vu danser devant ses yeux les couleurs de l'arc-en-ciel dans des rosaces terrifiantes. Ce n’était pourtant que le début : il était ensuite tombé à genoux et n'avait plus eu conscience de l'ordre des évènements. En vrac, il se souvenait de jambes douloureuses et frémissantes de spasmes, de souffrances abdominales, et, de manière générale, d'une sensation de déformation de toute son ossature et de ses organes. Cela n’avait pas duré longtemps, mais il eût dit le triple, tant ça avait été lent et pénible à ses yeux.

 

Enfin, le mal s’était estompé lentement, et Harry avait perçu les premières sensations, sans savoir s’il devait en conclure qu’il avait réussi. D’après la pression qu’il ressentait, il estimait qu’il devait être couché sur le flanc. Il avait voulu masser son crâne particulièrement douloureux, mais il s’était aperçu qu’il n’en était pas capable : ses « bras » ne portaient pas jusque là. Quand il s’était résolu à ouvrir les yeux, il avait constaté que sa vision elle-même était différente. Il tenta de se relever, mais s’écroula lourdement contre le parquet, qui trembla sous le poids. Il était d’une masse incomparable à celle qu’il avait avant, mais l’animal était visiblement doué d’une grande force physique, puisqu’il parvenait à se soulever sans problèmes. Finalement, au bout de trois essais, il était parvenu à se mettre debout, sur les quatre pattes dont il était pourvu. Des morceaux de tissu déchirés, dont Harry n’avait pas immédiatement deviné la provenance, jonchaient le tapis précieux qui couvrait le sol.

 

Il s’était dirigé gauchement vers la sortie, et avait poussé la poignée avec sa tête. Il avait franchi la porte en se courbant, et tourné dans le couloir – pour une fois il avait béni l’orgueil des Black et leur conviction que la valeur d’une race se mesurait entre autres à la taille de la maison, et, par conséquent, la hauteur de ses couloirs. Il trébucha, parvint à se retenir au mur et se remit debout. Il poursuivit son chemin vers les miroirs. Il savait, mais il voulait voir. Il avait finalement atteint avec difficulté sa destination : deux magnifiques miroirs ouvragés de grande dimension, d’une propreté irréprochable (probablement un sortilège de brillance qui persistait, car Harry pouvait être sûr que ce n’était pas Kréattur qui les entretenait), qui se reflétaient l’un l’autre dans une improbable vision de l’infini.

 

Harry se plaça entre les deux miroirs et contempla l’image qu’ils lui renvoyaient. Il s’était attendu à être déçu, mais, en définitive et contre toute attente, il ne le fut pas.

 

Assurément, l'opération était un incontestable succès et Harry Potter, comme son père bien des années plus tôt, était bel et bien devenu un animagus. Il voulut sourire, mais, là encore, il en était incapable, car l’animal ne souriait pas : un sillon fendait sa lèvre supérieure, et ce n’était pas la marque du sourire.

 

L’animal était très robuste, d’une hauteur d’un peu plus de deux mètres – il avait dû progresser le cou courbé dans le couloir pour ne pas heurter le plafond –, et sa robe, sous la couche laineuse de son pelage d’hiver, était pourpre, de la couleur des sables des déserts dont il était issu. Finalement, un chameau, ce n’est pas si mal, esthétiquement, pensa Harry. Le camélidé – car Harry s’était documenté –, dont les deux bosses de graisse pointaient fièrement vers le ciel, lui plaisait finalement, et il regretta que la maison des Black ne possédât pas de jardin où il aurait pu vaquer plus librement à l’exploration de l’animal dont il empruntait la forme et la force.

 

Il se dirigea vers le grand salon, où il pourrait se mouvoir avec plus d’aisance, tout enthousiasmé par son nouveau statut de quadrupède, effraya Kréattur qui se tétanisa à son approche pendant quelques secondes avant de s’enfuir en courant. Cela amusa Harry, qui n’avait jamais vu l’elfe se mouvoir autrement qu’en traînant sa lente et indolente désobligeance.

 

Deux heures plus tard, après de nombreux jeux et expériences dans le grand salon, après de folles cavalcades dans les plus hauts couloirs où il craignait à chaque fois de briser le parquet, Harry songea qu’il y avait longtemps qu’il ne s’était plus autant amusé et envisagea de reprendre sa forme humaine, sans bien savoir comment faire. Manifestement toutefois, le fait d’envisager reprendre sa forme humaine suffit à enclencher le processus de transformation. Harry fut pris de court, mais ce ne fut pas aussi douloureux que la première fois, et, lui sembla-t-il, moins long.

 

Ce ne fut que lorsque Harry eut entièrement repris conscience qu’il comprit d’où provenaient les lambeaux de tissu qu’il avait vu après sa transformation : c’étaient ses propres vêtements, qui avaient été rompus quand son corps avait dépassé leur contenance. En effet, Harry était nu comme un vers, et ce fut nu comme un vers qu’il regagna sa chambre en priant pour que Kréattur ne pointe pas son nez en forme de groin derrière l’angle du couloir, et sous les regards narquois ou choqués des occupants des nombreuses toiles devant lesquelles il passa en se demandant pourquoi il n’avait pas pensé à faire apparaître des vêtements dans le grand salon au lieu de traverser la maison dans la tenue d’Adam.

 

« Comment Sirius faisait-il ? se demanda Harry en atteignant la porte de sa chambre. Il arrivait à métamorphoser ses vêtements avec lui, et à les récupérer quand il reprenait sa forme humaine… »

 

Le seul fait de penser à Sirius rembrunit le front d’Harry.

 

Il recouvrit un peu de dignité après un passage par sa garde-robe, et hésita à aller triompher devant son hôte. Il s’en abstint sachant que ce dernier exécrait ces prétendues tentatives d’esbroufe. Au lieu de cela, il écrivit à Ron et à Hermione pour leur annoncer la nouvelle. Il ne sut comment leur annoncer que son animagus était un animal aussi peu prestigieux que le chameau, et ne précisa pas l’espèce, préférant qu’ils constatent par eux-mêmes que l’animal était tout de même prodigieux, ce qui était sa propre et ferme conviction – renforcée par le plaisir qu’il avait d’en emprunter la forme, l’agilité et l’endurance.

 

A l’attention d’Hermione, il précisa anticipativement qu’il avait l’intention de régulariser sa situation, car les animagi, dont il faisait désormais partie, avaient l’obligation de déclarer leur état au Ministère de la Magie. Il ne fixa pas de date pour se laisser le champ libre, mais il sut qu’Hermione ne serait pas dupe. Elle savait très bien que Harry fuyait ses semblables, et en particulier les gens du Ministère de la Magie, avec lesquels il n’avait jamais eu – c’était le moins que l’on puisse dire – de relations très harmonieuses. Mais Harry spéculait qu’elle ne le lui reprocherait pas, du moins pas pour l’instant. Il serait toujours temps de régulariser son statut plus tard, ce ne serait pas un problème compte tenu de sa réputation ou, si nécessaire, de son portefeuille. Il remit l’expédition de la lettre au lendemain, car Hedwige, qui se faisait vieille, venait de lui apporter la facture de la toile qu’il avait commandée, et Harry jugea préférable de la laisser se reposer quelque peu avant de refaire un long voyage.

 

La nuit qu’il passa fut particulièrement exécrable. Son sommeil avait été entrecoupé des cauchemars les plus pénibles qu’il avait eu à affronter depuis bien longtemps. Il se réveilla au petit matin, sans l’impression d’avoir dormi le moins du monde. Il ne se souvenait exactement de ses rêves, sinon d’une vive lumière verte qui était revenue bien souvent et dont il connaissait bien l’origine, tant elle lui était familière : la lueur de la mort, le sortilège interdit.

 

Des bribes de ses rêves lui revinrent tout au long la matinée et différèrent l’expédition de la lettre qu’il destinait à Ron et Hermione. Il erra pendant un bon moment dans les couloirs du Douze, méditant sur ce qu’il convenait de faire. Ses pas le menèrent sans qu’il en ait conscience vers le sous-sol, devant la porte de la pièce qui, bien plus encore que celle ou demeurait l’hôte, était le véritable saint des saints de son antre. Mais ce qu’elle contenait était, du moins à ses yeux, bien plus précieux que l’Arche de l’Alliance. Il prit une longue inspiration, hésita, et attira finalement à lui un trousseau de grandes clés en fonte. Il murmura quelques incantations qui désactivèrent les protections magiques qui protégeaient la salle, passa la main dans la gueule de la gargouille de pierre à côté de l’entrée, murmura un mot de passe, et tourna enfin une des clés dans la serrure.

 

En ressortant de la pièce, une heure plus tard, des marques d’agitation se voyaient sur son visage. Il remonta en trombe dans sa chambre, y trouva Hedwige et sa lettre. Au bas de cette dernière, il ajouta un post-scriptum :

 

« Venez le plus vite possible au Douze. Vous verrez l’animal et… j’ai des choses à vous dire »

 

Il attacha promptement – pour ne pas se donner le temps de changer d’avis – le rouleau de parchemin à la patte tendue de la chouette et lui signifia de la remettre à ses destinataires. Il suivit son vol gracieux des yeux, mais il perdit rapidement l’oiseau de vue, sur le fond blanc des nuages hivernaux.

 

Il se passa quelques jours avant que la réponse de Ron et Hermione arrive. Il ne s’y attendait pas de sitôt. Elle était brève et concise : ils venaient, le jour même. Cela faisait longtemps que Ron et Hermione n’avaient plus mis les pieds au Square Grimmaurd. Ils semblaient ne pas beaucoup aimer la demeure qui leur évoquait probablement des souvenirs pénibles. Davantage encore, ils accordaient momentanément à Harry le droit de jouir de cette forteresse de solitude qu’il avait édifié et dont, pour l’instant, il n’avait pas l’intention de sortir.

 

Cette visite le prit donc au dépourvu. Il se hâta d’ordonner à Kréattur de préparer un repas plus élaboré qu’à l’ordinaire (avec un luxe de détails inouï pour que l’elfe ne puisse s’adonner à son passe-temps favori, à savoir nuire à son maître), il rangea lui-même son bureau laboratoire pour que Ron – qui avait une rigoureuse éthique de la flemmardise – ne puisse s’indigner qu’il travaillât alors qu’il était censé être en repos forcé pour une durée indéterminée.

 

Ils arrivèrent à point nommé, sans même qu’Harry ne dusse recourir à des moyens extrêmes pour obtenir ce qu’il voulait de Kréattur.

 

« Harry ! s’exclama Hermione dès que la porte s’ouvrit, avant de se jeter dans ses bras.

 

- Moins fort, Hermione ! s’exclama immédiatement Ron, presque aussi fort qu’elle.

 

- Bonjour Hermione, sourit l’intéressé avant de serrer chaleureusement la main de Ron, qui promenait un regard méfiant dans le grand hall d’entrée.

 

- Alors, Harry, chuchota Ron, c’est quoi, finalement ? »

 

- Mon animagus ? Je…

 

- Ron, interrompit Hermione à haute et intelligible voix, tu es ridicule, tu vois bien qu’il a été retiré !

 

- Mais de quoi vous parlez ? demanda Harry en regardant ses amis, tout aussi déconcerté qu’ils l’étaient.

 

- Rien d’important… répondit Hermione.

 

- … du portrait de Mrs Black ! La mère de... »

 

Il s’interrompit, sachant qu’Harry n’aimait pas beaucoup parler de Sirius, même si le souvenir de ce dernier hantait cette maison de manière plus pugnace que les Doxies les rideaux du salon de musique. Tous trois échangèrent un regard gêné.

 

- Tu as réussi à l’enlever, conclut Hermione. C’est très bien.

 

- Même Dumbledore n’avait pas réussi à le retirer, siffla Ron, appréciateur.

 

- Oui, très tenace, la vieille Black, admit Harry en essayant de dissimuler son embarras. Je ne vous dis pas comme elle a hurlé au martyre quand je l’ai détachée, on aurait dit qu’on égorgeait un porc. J’ai dû cacher le cadre dans le vieux piano à queue désaccordé. »

 

Ron éclata de rire – au grand soulagement d’Harry :

 

« Et Kréattur ne l’a pas retrouvé ?

 

- Il l’aurait très certainement fait, fit Harry en se joignant à son rire, si je n’avais pas emballé le cadre dans la cape d’invisibilité de mon père avant de le mettre dans le piano. »

 

Harry emmena le couple dans le hall, où Ron, par habitude, ne parvenait toujours pas à parler à voix haute, puis dans la salle à manger récemment réaménagée. Ils commencèrent par déguster le repas préparé par Kréattur. Par crainte d’Hermione, Harry n’osa pas accuser l’elfe d’avoir ajouté des arrêtes dans la sole, même si ces dernières semblaient extrêmement nombreuses.

 

Enthousiaste, il leur parla de son animagus, et Ron eut la décence de ne pas rire trop fort.

 

« Pourquoi ? dit brutalement Hermione.

 

- Pourquoi quoi, Hermione ? demanda Harry le plus innocemment qu’il put.

 

- Tu sais très bien ! asséna Hermione. Enfin, Harry, mais quel besoin avait tu de faire ça ?

 

- Je…

 

- Aucun ! répondit Hermione à sa place. Et tu vas avoir des ennuis avec le Ministère !

 

- Hermione, tempéra Ron. Ce n’est pas si grave ! Harry n’a tué personne, que je sache, n’est ce pas, Harry ? »

 

Il y eut un court silence pétrifié. La fourchette d’Harry tinta en tombant sur son assiette : il l’avait laissée échapper de sa main gauche. Hermione regarda tour à tour Ron et Harry, respectivement d’un air furieux et d’un air désolé.

 

« Ben quoi ? demanda Ron, qui n’avait manifestement pas compris la situation. C’est vrai, non ? Harry n’a tué personne… euh… à part… euh… enfin, oui…– son teint vira au rouge – à part, forcément… oui : Vous-Savez-Qui mais… c’était légitime… Je… Désolé, Harry.

 

- Excuse-le, Harry, pria Hermione d’une voix implorante. Tu sais bien que Ron n’a pas son pareil pour mettre les pieds dans le plat.

 

- Ce n’est rien, dit Harry d’un ton vacillant.

 

- Vraiment, je suis désolé, fit Ron. De toute façon, ce n’était que justice, il n’a eu que ce qu’il méritait, n’est-ce pas ? On n’aurait rien pu faire d’autre… »

 

Hermione abonda dans son sens avec ferveur :

 

« Harry, il faut que tu cesses de te culpabiliser pour… enfin pour ça ! Cela ne mène nulle part !

 

- Vous ne comprenez pas, fit Harry à voix basse.

 

- Ah non, Harry ! s’exclama Hermione d’un ton fâché. Ne nous fait pas le coup du héros incompris ! Ca ne prend pas ! Pas avec nous !

 

- Je ne vous fais pas le coup du héros incompris, c’est juste que…

 

- Ah non peut-être ? coupa Ron. Tu viens de dire qu’on ne comprendrait pas.

 

- Ce n’est pas ce que j’ai dit, fit Harry d’un ton ferme. J’ai dit que vous ne compreniez pas.

 

- Très bien, s’enflamma Ron avant qu’Hermione n’ait pu dire quoi que ce fût. Explique-nous, alors. »

 

Les yeux de Harry s'animèrent sous l’effet de la colère, le volume de sa voix s’accrut, et la pièce s’obscurcit.

 

« Vous voulez vraiment savoir ? s’écria-t-il, et sa voix résonna dans toute la pièce. Cela ne fait pas partie des choses que l’on aime entendre, croyez-moi ! Je n’ai pas tué Voldemort ! »

 

Un long silence emplit la pièce, d’autant plus lourd qu’il avait été précédé de fracassantes révélations. Ron, qui était rouge une seconde plus tôt, était pâle comme la mort. Hermione, qui avait toujours une précision à ajouter ou une erreur à corriger, était muette et bouche bée.

 

« Ce n’est pas vrai, fit finalement Ron d’une voix blanche.

 

- Bien sûr que ce n’est pas vrai mon cœur… garantit Hermione, comme pour s’en persuader. »

 

Ron lui-même ne sembla pas entendre l’appellation pour le moins inhabituelle qu’Hermione avait utilisée.

 

« Croyez ce que vous voulez, fit Harry d’un ton ou perçait encore la colère. »

 

La lumière se rétablit peu à peu dans la pièce. Ces manifestations spontanées de magie ne lui étaient plus arrivées depuis quelques temps. Rien d’inquiétant, du moins pour lui : cela avait visiblement donné du poids à ses paroles.

 

« Harry… commença Ron…

 

- …tu ne voudrais pas aller nous chercher quelque chose à boire ? interrompit Hermione d’un ton ferme.

 

- J’ai du jus de citrouille, si vous voulez.

 

- Je pensais à quelque chose de plus fort… »

 

Harry et Ron la regardèrent avec des yeux ronds. Où allait le monde, en effet, si Hermione commençait à les entraîner sur le chemin de la dépravation ?

 

« Je vais voir ce que je peux trouver, dit Harry. »

 

Il quitta la pièce. Ron et Hermione devaient probablement s’accorder su la politique à adopter concernant la révélation qu’il venait de faire, s’il convenait de lui accorder crédit sur cette information, et quelle attitude adopter. Ce n’était pas la première fois qu’ils tenaient de pareils conciliabules.

 

Les expéditions du jeune homme au sous-sol de la noble et très ancienne maison des Black l’avaient conduit à trouver une exceptionnelle cave à vin. La majorité des crus étaient trop vieux pour être consommés sans y laisser son foie, mais il dégotta tout de même de la cave un Château Latour antérieur à sa propre naissance qui lui parut encore potable.

 

A son retour dans la salle à manger, Ron et Hermione avaient manifestement décidé de l’attitude à adopter. Ils ne parlèrent pas de ce qui s’était dit – du moins pas pour l’instant. La conversation changea du tout au tout, elle devint même plaisante, et davantage à mesure que le vin coulait. Ils évoquèrent les déboires de Neville Londubat, qui avait obtenu cette année le poste d’enseignant à Poudlard, à la chaire de botanique qu’avait occupée Mrs Chourave, qui avait décidé de se consacrer à la recherche dans son domaine de prédilection.

 

Le vin était finalement définitivement potable – et bien davantage. Quatre fois, Harry retourna à la cave. A la fin du repas, Ron et lui étaient souls, et Hermione n’était pas en reste.

 

A la fin du dessert, Ron se rappela qu’Hermione et lui étaient venus pour voir l’animagus de Harry, mais celui-ci s’aperçut qu’il était absolument incapable d’effectuer ne fût-ce qu’un simple Wingardium Leviosa dans son état. Hermione seule fut suffisamment lucide pour lui enjoindre d’arrêter ses ridicules tentatives qui produisaient, au mieux, quatre pathétiques étincelles rouge et or.

 

Ils décidèrent d’un commun accord qu’ils n’avaient rien de mieux à faire que de passer le reste de la soirée en discothèque. Ils choisirent une boîte londonienne moldue très en vogue où dansait une bonne partie de la jeunesse de la capitale, dans des vêtements déjantés qui contrastaient à peine avec la robe de sorcier de Ron. Ce dernier fut abasourdi à la vue des projecteurs et il crut à une attaque de Mangemorts lorsque le stroboscope s’enclencha pour la première fois. Ils ne revinrent au Square Grimmaurd – en taxi parce qu’aucun d’eux n’avait trouvé la force de transplaner – qu’aux premières lueurs de l’aube, qu’ils admirèrent un instant sur le parvis du Douze avant de gagner leurs chambres.

 

Ils se réveillèrent avec un mal de crâne conséquent, qui persista tant et si bien qu’Hermione se proposa de préparer une potion contre la gueule de bois. Les deux garçons acceptèrent de grand cœur, et ce fut plus ou moins frais qu’une demi-heure plus tard, ils s’assirent autour des croissants beurrés qu’Harry et Ron avaient préparés.

 

Après le repas, Harry réussit enfin à se transformer, et Ron, après avoir à nouveau ri à l’idée que l’animagus de Harry était un chameau, admit qu’il était plutôt pas mal… pour un chameau. Hermione, elle, était impressionnée, et trouvait l’animal ma-gni-fique.

 

Aucun d’eux ne fit plus mention de l’incident de la veille. Harry songea qu’ils devaient en conclure qu’il disait qu’il n’avait pas tué Voldemort pour s’en persuader lui-même, et que, par conséquent, ils devaient le prendre pour un fou, car, en vérité, Voldemort avait bel et bien disparu.

 

Harry était le seul au monde – si on exceptait un vieil elfe de maison à moitié fou – à savoir que si Voldemort avait effectivement disparu, il n’en était pas mort pour autant. Au contraire, il vivait dans sa maison.

 

Note de fin de chapitre : Ce chapitre ne devait normalement se clôturer qu’au départ de Ron et Hermione, mais, comme vous le voyez, j’en ai décidé autrement. Le chapitre eût été trop long par rapport aux autres, et je trouve qu’il y a eu assez de révélations pour ce chapitre. Ne désespérez pas pour autant : la mise à jour des chapitres risque d’être plus rapide dès à présent car j’ai le bonheur d’enfin posséder mon propre ordinateur (un ancêtre mais ça ne fait rien) qui trône sur le bureau sur lequel je devrais travailler. Je ne dispose pas d’Internet sur cet ordinateur pour le moment, mais cela ne m’empêche pas de taper mes chapitres. Merci à tous les reviewers (que j’aimerais plus nombreux, soit dit en passant).

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