Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 55 : V Tout recommence

2166 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:32

           CHAPITRE V : TOUT RECOMMENCE

 

           Pierrick et Chun se promenaient dans Paris. Ils avaient déjeuné dans un restaurant de la Butte Montmartre. Chun fut surprise de voir que son petit ami connaissait aussi bien Paris côté moldu que côté sorcier.

« On doit être capable d’intervenir de ce côté, expliqua t-il. C’est pourquoi les chasseurs, en particulier les membres des sections S et IRIA, sont formés pour se fondre dans la population moldue. »

           La journée se passa agréablement. Chun s’attendait à une soirée romantique. Dîner aux chandelles, ballades en bateau-mouche sous les étoiles. Et après…

           Mais alors qu’elle rêvait de cette soirée magique, un corbeau d’un noir de jais croassa bruyamment pour signaler sa présence. Elle reconnut le volatile. C’était Bran, l’étrange corbeau qui suivait Pierrick, allant et venant comme bon lui semblait. L’oiseau n’était pas réapparu depuis l’histoire avec Assya. Chun n’aimait pas Bran. Il lui donnait toujours une sensation d’être plus qu’une simple bête. Et comme tout corbeau, il était généralement porteur de mauvaises nouvelles.

Le visage demeuré souriant de Pierrick devint grave, prenant une expression que Chun ne connaissait que trop. Il lâcha la main de Chun qu’il tenait depuis des heures. Bran descendit de l’arbre qui lui servait de perchoir et vint se poser sur l’épaule de Pierrick. Un rouleau de parchemin était accroché à sa patte. Pierrick le décrocha. L’oiseau s’envola aussitôt libéré de son fardeau.

           Chun regarda Pierrick dérouler le parchemin avec une peur grandissante dans le ventre. Elle vit les yeux de son petit ami parcourir le texte. Le regard de Pierrick était devenu sombre et profond.

« Qu’est-ce qui se passe ? osa demander Chun.

-Je dois partir, dit-il simplement. »

Chun le savait, ou plutôt elle le craignait.

« Quelque chose d’important vient de se produire on dirait, expliqua Pierrick. Je dois retourner au Ministère. Je suis désolé.

-C’est ton travail, fit-elle en essayant de s’en convaincre. Des vies dépendent de toi. Vas-y.

-J’y vais. Mais avant… »

Pierrick s’approcha de Chun et l’embrassa passionnément. Cet instant de félicité fut trop court au gout de la jeune femme. Pierrick descendit sur la berge de la scène et alla se cacher dans l’ombre sous un pont. Chun n’eut pas besoin de descendre pour savoir que dés qu’il fut sûr de ne pas être vu, il avait transplané pour le Ministère.

 

           Pierrick Chaldo se rendit immédiatement vers le bureau de Charles Maldieu. Le directeur du Département des Chasseurs avait la soixantaine passé. Il restait malgré tout assez athlétique et demeurait redouté au combat, fruit d’un passé de chasseur des plus agités. La marque la plus visible de ce passé était son bras gauche manquant. Maldieu ne se déparait jamais de son léger sourire. Il donnait l’impression de se moquer de tout.

           Dans le bureau, se trouvait aussi Jonas Marus et Franck Vinol. Pierrick s’assit sur le siège que lui indiqua Maldieu.

« Bien, fit Maldieu. Nous allons commencer par un petit topo pour mettre Chaldo au courant. Désolé d’avoir dû couper vos vacances. J’espère que mademoiselle Yang-Li ne l’a pas trop mal pris.

-Elle a compris que c’était pour le travail, dit Chaldo. Que se passe t-il ?

-L’affaire Malchauzen repart, renseigna Vinol. Vous permettez monsieur ?

-Allez-y, acquiesça Maldieu.

-Nous avons reçu un tuyau sur l’emplacement de mangemorts effectuant une mission pour Malgéus. Le renseignement s’avérant exact, une action d’arrestation fut effectuée.

-J’en ai entendu parler, dit Pierrick. Trois prisonniers, n’est-ce pas ?

-Oui. Une conversation épiée nous a appris qu’ils cherchaient une famille avec pour seul indice une rune. Mes recherches dans ce domaine n’ont rien donné pour le moment. Jonas et Florence ont interrogé les mangemorts toute la journée. L’un d’eux a craqué et a tout dit. Il cherchait une famille descendante de druides germains.

-Le Grimoire de Malchauzen traite de magie druidique ancienne. A défaut d’avoir le rituel par le grimoire, il le veut directement à la source.

-C’est ce que nous pensons.

-Nous devons retrouver cette famille avant les mangemorts, décréta Maldieu. Nous avons sûrement un peu de temps avant qu’ils ne se rendent compte que leurs hommes ne répondent plus. Notre seul indice est malheureusement le même qu’eux : cette rune.

-Je peux la voir ? demanda Pierrick. »

           Franck tendit le papier à Pierrick. Ce dernier la regarda attentivement. Il était sûr de l’avoir déjà vu quelque part assez récemment. Mais où ? Sa mémoire revint en un flash. Un dortoir étudiant. Une chambre d’adolescent. Plusieurs symboles runiques sur un bureau et même affichés sur un mur. Dont celui-ci. Il se souvenait où il l’avait déjà vue.

« Hans Friedrich, murmura t-il. Cette rune était affichée sur le mur de la chambre de Hans Friedrich à Beauxbâtons.

-Mais bien sûr ! s’exclama Franck. J’aurais dû m’en souvenir. Je n’avais pas eu le temps d’étudier cette rune à l’époque parce que cette piste a été abandonnée avant que je ne planche dessus. Ce Hans Friedrich, c’est bien le petit copain de la sœur de Thomas ?

-Oui. Il doit avoir fait sa rentrée à Beauxbâtons aujourd’hui.

-Donc il doit être en sécurité, dit Maldieu. Malgéus n’oserait pas s’attaquer à l’Académie. Marus, contactez Beauxbâtons et vérifiez que Friedrich y soit bien arrivé.

-Tout de suite, acquiesça Jonas.

-Vinol, trouvez tout ce que vous pouvez sur la famille Friedrich. Je veux absolument tout à commencer par l’endroit où ils vivent. Dés que vous avez cette info, Chaldo, vous vous y rendez et vous les ramenez.

-Ça devrait être rapide, j’avais fait des recherches sur eux en avril, dit Vinol. »

 

           L’après-midi passa très vite à Beauxbâtons. Les élèves s’étaient tous dépêcher de ranger leurs affaires plus ou moins bien pour pouvoir profiter tranquillement une dernière fois du soleil. Aujourd’hui, personne ne parla des cours. Le sujet principal des discussions fut les vacances maintenant terminées. Des amis se retrouvaient. Des amoureux tentaient de rattraper les deux mois de séparation. Si certains couples se contentèrent de trouver un coin d’herbe pour s’allonger, s’embrasser ou être tranquille, d’autres avaient carrément disparu, se cachant dans des endroits où personne ne pourrait assister à leurs ébats.

           Le soir, c’était le traditionnel dîner de début d’année. Le professeur Zabulon Tréveune souhaita la bienvenue aux nouveaux et bon retour aux autres. Il présenta l’équipe pédagogique. Elle n’avait pas changé depuis juin dernier, mis à part le retour de François Garde à son poste. Laura sourit en direction de la table professorale quand vint le tour de Thomas d’être présenté. Elle ne remarqua même pas que certaines têtes s’étaient tournées vers elle pour voir sa réaction, voulant sûrement vérifier l’information sur son lien de parenté avec le professeur de défense contre les forces du mal.

           Après avoir passé la journée au soleil, les élèves mangèrent avec appétit. Beaucoup continuaient des conversations commencées dans l’après-midi. Hans et Laura étaient côte à côte. Une fille du même âge que Laura se tourna vers elle. Elle arborait une chevelure rousse réunie en une longue queue de cheval.

« J’ai entendu une rumeur à ton sujet Laura, fit la rousse.

-Si c’est par rapport au professeur Zimong, et bien oui : c’est mon frère, avoua t-elle consciente que ça ne servirait à rien de nier.

-Je vois.

-Pour être précis, il est mon demi-frère.

-C’est pour ça que tu n’étais pas dans le train ce matin. Tu aurais dû voir Hans, on aurait dit un enfant perdu sans toi. Heureusement, j’étais là pour lui tenir compagnie.

-Ah oui, fit Laura en se tournant suspicieusement vers son petit ami. »

Hans prit une expression innocente.

Laura connaissait Jessica Keller depuis leur première année. Elle s’était mise à fréquenter des filles plus âgées comme Angelina Armose à peine le mois d’octobre de son arrivée à Beauxbâtons commencé. Des filles à la réputation de nymphomane bien établie. Rapidement, des rumeurs se mirent à circuler sur elle. Elle aurait masturbé des garçons dés noël et aurait même effectué sa première fellation le soir du premier de l’an. Certains n’hésitent pas à dire qu’elle a perdu sa virginité en deuxième année, offerte par ses « amies » à un professeur. On n’a jamais su lequel. Ce qui était sûr, c’est qu’elle était devenue une vraie nymphomane. Participant à de véritables orgies avec les membres de l’équipe de quidditch des Anges des Ténèbres. Elle aurait même déjà couché avec des filles.

           Le reste du dîner fut assez silencieux entre Laura et Hans. Une fois que Tréveune demanda aux élèves de retourner à leurs dortoirs, Hans rattrapa sa petite amie qui quittait rapidement la Grande Salle et la tira par le bras dans un couloir désert.

« Pourquoi tu n’as plus rien dit du dîner ? fit-il. Tu n’as tout de même pas cru que j’ai couché avec Jessica Keller ?

-Bien, tu n’avais pas l’air très fâché que je ne t’ais pas prévenu pour ce matin.

-Parce que j’ai tout de suite pensé à Thomas. Que j’ai eu peur, je le reconnais. Qu’elle m’ait tenue compagnie, je le reconnais. Qu’elle m’ait fait du rentre dedans, je le reconnais aussi. Mais je l’ais repoussée. Tu ne me fais pas confiance ?

-Si, bien sûr. Mais j’ai eu peur quand elle m’a dit qu’elle t’avait tenu compagnie.

-Il n’y a que toi que j’aime. Il n’y a qu’avec toi que je ferai l’amour. Quand on sera prêt.

-Merci, chuchota t-elle en l’embrassant. »

 

           Il fallut plusieurs heures pour retrouver le dossier d’archive concernant la recherche effectuer sur la famille Friedrich en avril dernier. Vinol ne comprit pas pourquoi. Lui si minutieux dans son travail et ses classements. Quelqu’un l’avait peut-être bougé par erreur. Mais même le sortilège d’attraction ne l’avait pas fait venir. Ils le retrouvèrent coincés sous une caisse. Faire une demande d’informations au Département d’Enregistrement Citoyen aurait prit au moins jusqu’au lendemain.

           Dés l’adresse connu, Pierrick Chaldo partit à l’aide d’un portoloin. Il apparut dans un champ de Lorraine. Un champ de hautes herbes en jachère depuis pas mal d’années. Au loin, une maison de bois, se dressait dans la nuit noire. La lune ne se montrerait pas ce soir. Les seules lumières qui éclairaient les pas du Corbeau étaient celles des étoiles et du crâne verdâtre qui flottait au dessus de la maison. Pierrick pressa le pas, sachant pourtant très bien ce qu’il découvrirait. La Marque des Ténèbres n’apparaissait qu’en cas de meurtre.

           Les mangemorts avaient de nouveau tué…

 

 

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