Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 52 : II Arrestations et Investigations

2174 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:34

CHAPITRE II : ARRESTATIONS ET INVESTIGATIONS

 

Alsace, septembre 1982

 

           La nuit était chaude. Le sol était sec. Le ciel était parsemé d’étoiles. La lune ne s’était pas levée cette nuit.

« Heureusement, se dit Georges Nide. »

Heureusement, car sous la lumière blafarde de la lune, ses hommes auraient eu plus de mal à se déplacer sans être vu. Ses hommes progressaient dans les ténèbres sans faire de bruit. Il était parmi eux. Jamais il ne les aurait laissés aller seul au feu. Il n’était jamais resté en arrière, ce n’était pas ce soir qu’il allait commencer. Et pourtant il aurait pu, sa fonction de chef de la section Action Intervention du Département des Chasseurs lui donnait le droit de rester en arrière. Mais ce n’était dans son tempérament. Il arborait une quantité impressionnante de cicatrices, preuves d’une vie de combats. Il lui manquait même le bras gauche, remplacé par un bras de métal pouvant à volonté prendre la forme d’une main, d’une lame, d’un bouclier et de bien d’autres formes selon la situation.

           Alors que par équipes de cinq, les sorciers de la section AI s’approchaient de l’objectif, Nide sentit un frôlement à côté de lui. Il se tourna vers l’homme aux yeux verts et aux cheveux blonds mi-longs. Il s’agissait de Jonas Marus, un agent de la section spéciale des Chasseurs. Depuis des semaines, il enquêtait sur un groupe de mangemorts, des mages noirs fidèles par le passé au Seigneur des Ténèbres, Lord Voldemort. Bien que disparut depuis plusieurs mois, certains de ses fidèles continuent à le chercher en commettant des crimes. Beaucoup de mangemorts français se sont ralliés à Malgéus, un mage noir aux pouvoirs terrifiants qui souhaite devenir le nouveau Voldemort. Marus avait découvert une cellule de mangemorts qui s’activait pour une quelconque mission sûrement ordonné par Malgéus. Quelle était cette mission ? Il n’avait pu le découvrir. Il n’avait trouvé que leur repaire. Mais caché dans cette maison isolée, il devait y avoir des réponses sur la quête des mangemorts. L’assaut serait donné d’ici quelques minutes, une fois toutes les équipes en place.

           Nide sentit le bracelet vert qu’il portait à son poignet se mettre à chauffer. Il l’examina attentivement et vit que les symboles qu’il portait changeaient de forme. Le message restait incompréhensible du profane, il s’agissait d’un code utilisé uniquement par les Chasseurs.

« Ils sont en position, chuchota Nide. Ils attendent le signal. On y va. »

Nide approcha sa baguette de son bracelet et modifia les symboles. Il se tourna vers les deux groupes d’assaut qui se trouvaient camouflés dans les fourrés autour d’eux. Il fit une série de signes avec les mains. Les chefs de groupe acquiescèrent de la main et répercutèrent les ordres à leurs hommes. Les groupes se mirent en mouvement avec discrétion.

           L’un des groupes se positionna en appui sans dépasser la dernière ligne d’arbustes. L’autre allait sortir des fourrés quand un des hommes fit signe au autres de ne pas bouger. Une silhouette encapée de noir marchait entre eux et la maison. Une sentinelle. Le chef de groupe se tourna vers Nide pour recevoir des instructions. Le chef de la section AI fit un signe signifiant de le maîtriser. L’action s’annonçait délicate. Il ne fallait pas que la cible fasse de bruit, sinon, tous ceux qui se trouvaient dans la maison seraient prévenus de l’attaque et s’enfuiraient. De plus, il ne fallait pas tuer la sentinelle, Marus avait bien précisé qu’il fallait faire un maximum de prisonnier.

           Le chef de groupe attendit que la sentinelle s’approche de sa position. Elle le fit mais e tourna pas le dos aux buissons. Les chasseurs retenaient leurs souffles. Le moindre frôlement pouvait lui mettre la puce à l’oreille. Par chance, la sentinelle ne s’arrêta pas et continua le long de la haie. Le chef du groupe en profita pour surgir d’un coup, venant saisir le mangemort à la gorge tout en plaquant une main sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Il le tira dans les fourrés. Un de ses hommes s’approcha et agita sa baguette devant le visage du mangemort qui s’endormit immédiatement. Le chef déposa délicatement l’ennemi maîtrisé sur le sol. Un nouveau mouvement de baguette et il se retrouva ligoté et bâillonné. Ils lui prirent sa baguette. Le chef de groupe fit signe que la sentinelle était hors d’état de nuire.

           Le groupe continua son déplacement initial et sortit des fourrés avec d’infinies précautions de discrétion. Sans un bruit, ils allèrent se placer de part et d’autre de la porte d’entrée. Un des membres du groupe sortit une étrange paire de lunettes fait de deux petites longues-vues et dont les lentilles étaient des prismes. Alors qu’il examinait la porte et ses abords, des voix se firent entendre à travers les murs. Le chef du groupe fit signe à Nide qu’il écoutait une conversation.

« Le maître en a de bonne, dit une des voix. Comment il veut que l’on retrouve une famille avec ça comme seul indice ?

-Ne critique pas le maître, fit une seconde voix. C’est un grand honneur qu’il nous fait.

-D’habitude c’est Névris qui se charge de ce genre de recherche.

-Le maître lui a sûrement donné une autre mission.

-En attendant, ça fait deux mois qu’on cherche et qu’on ne trouve rien.

-Arrête de te plaindre. Je vais remplacer Gaston. »

           Les voix se turent mais des bruits de pas se dirigeant vers la porte se firent entendre. Le chef de groupe fit signe de se tenir prêt aux autres chasseurs. Ses hommes se plaquèrent au maximum contre les murs pour passer le plus longtemps inaperçu. La porte s’ouvrit, éclairant l’extérieur d’une tache trapézoïdale. Le mangemort sortit, refermant la porte derrière lui. Un chasseur s’élança sur lui, le plaquant violement au sol, le bâillonnant d’une main. Il l’assomma d’un coup de coude à l’arrière du crâne. Il tira le corps inanimé sur le côté alors que ses collègues assuraient sa sécurité. Une fois la situation redevenue normale, le groupe se prépara à investir les lieux. Le chef se tourna une nouvelle fois vers Nide. Le vieux chasseur lui fit OK.

           Un des chasseurs vint se placer devant la porte. Il attendait le signal de son chef. Ce dernier hocha vigoureusement la tête. Le chasseur fracassa la porte d’un coup de pied. Il posa un genou à terre, scrutant les moindres recoins de l’entrée durant une seconde.

« Allez ! lança t-il. »

Ses collègues entrèrent, baguette en avant. Ils pénétrèrent dans la salle de séjour. Le premier chasseur fut frôlé par un éclair de lumière verte. Il répliqua aussi sec d’un éclair rouge qui toucha le mangemort et le projeta au sol.

           Le mangemort était stupéfixé, mais aucun des chasseurs ne se relâcha. Lorsque le séjour et l’entrée furent jugés sécurisés, le chef de groupe fit rouler une bille verte légèrement luminescente dehors. Ce signal autorisa le second groupe à s’approcher et entrer. Il pénétra dans la cuisine, vérifiant le moindre recoin où aurait pu se cacher un ennemi.

           Pièce par pièce, les chasseurs vérifièrent ainsi toute la maison. Quand ils furent sûrs que la zone était sécurisée, un des chefs de groupe fit signe à Nide et Marus qu’ils pouvaient venir.

           Marus commença tout de suite à examiner les lieux. Il n’y avait pas grand-chose à part les affaires personnelles des mangemorts et des restes de leur dernier repas. Le chef du premier groupe rapporta à l’agent de la section S la conversation qu’il avait espionnée.

« Alors ? fit Nide.

-Cet indice doit être sur cette table, dit Marus en s’approchant d’une table du séjour où s’étalaient quelques livres. Je crois que j’ai trouvé. »

Marus tenait dans ses mains un parchemin sur lequel était dessiné un symbole ressemblant à une rune antique. Un trait avec quatre chevrons placés par paire s’opposant.

« Je n’ai jamais vu cette rune, dit Marus.

-Moi non-plus, dit Nide en l’examinant.

-Je vais confier ça à la IRIA. Je vais d’ailleurs les appeler pour qu’ils commencent à chercher d’autres éventuels indices. Spero patronum. »

Un lion argenté surgit de la baguette de Marus et disparut dans la nuit.

« Pour tous, lança Nide. Des rouges arrivent. »

           Les agents de la section Investigation Recherche Interrogatoire Analyse arrivèrent. Ils étaient de la branche d’enquête scientifique des Chasseurs. Ceux qui éclairaient la voie pour les agents de la S dans leurs affaires. Il y avait là une équipe d’investigation complète. Composée de quatre chasseurs, elle était dirigée par un homme aux lunettes rectangulaires et aux cheveux roux. Il s’agissait de Franck Vinol, l’un des éléments les plus prometteurs de la section IRIA. D’origine moldue, Vinol possédait un esprit vif et réfléchissait avec plus de cartésianisme que les autres sorciers. Il était l’un des rares membres de la IRIA à être polyvalent, pouvant aussi bien faire de la recherche d’indice sur le terrain que de l’analyse ou des interrogatoires.

« L’opération à l’air de s’être bien passé, dit Franck Vinol.

-Trois prisonniers, renseigna Nide. Mes hommes vont les ramener au Ministère.

-Par contre question indice, c’est un peu maigre. Je n’ai trouvé que ça, dit Marus en lui tendant le parchemin. Tu sais ce que c’est ?

-On dirait une rune, dit Franck. Elle me rappelle quelque chose. Je l’ai sûrement déjà vu une fois. J’arrive pas à m’en souvenir. Je ferai des recherches. On va déjà vérifier toute la maison et ses alentours. Elle n’est pas très grande, on ne devrait pas en avoir pour longtemps.

-Deux groupes vont rester avec vous par sécurité, dit Nide. »

           Georges Nide s’en alla avec le groupe qui emmena les prisonniers au Ministère français de la Magie. Franck Vinol donna des ordres aux autres agents de la IRIA et se mit lui-même au travail dans le séjour.

« Au fait, dit-il. Des nouvelles de Pierrick et Chun.

-Non, répondit Jonas. Ils doivent être en plein déménagement. Ça fait bizarre de se dire qu’il y a quelques mois à peine, Pierrick était solitaire au dernier degré. Et que maintenant, une jeune femme s’installe chez lui.

-Les choses changent. Tant que c’est en bien, ça ne me dérange pas, au contraire.

-Moi non-plus. Mais je ne peux m’empêcher de penser que cette période de félicité ne va pas durer.

-Je serais tenté de dire : ne parle pas de malheur. Mais généralement, les temps prospères ne durent pas. »

 

           Les agents de la IRIA mirent deux heures à passer la maison au peigne fin. Ne trouvant rien d’exploitable ou d’intéressant, Franck décida de lever le camp. Tous les chasseurs transplanèrent vers le Ministère.

           Au loin, un homme sortit de la planque de laquelle il surveillait la maison sans se faire repérer. Un claquement de fouet résonna dans la nuit quand il transplana.

 

 

Laisser un commentaire ?