Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 28 : Nolan Beauchamps - L'Ambition Silencieuse

1027 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 16 jours

Le brouhaha de la Grande Salle se fit progressivement plus faible lorsque le nom de Nolan Beauchamps résonna dans l’air. Comme si le simple son de son nom imposait soudainement le silence, les rires s’éteignirent, les chuchotements s’estompèrent, et tous les regards convergèrent vers lui. Contrairement à la plupart de ses cousins et cousines, toujours bruyants et animés par une énergie débordante — souvent caractéristique du clan Weasley — Nolan se distinguait par son calme naturel, presque déconcertant pour un enfant de son âge. Sa démarche était lente, posée, mesurée, comme s’il avançait au rythme d’une musique que lui seul entendait. Une sorte de prestance silencieuse émanait de lui, une maîtrise de soi rare chez un élève de onze ans.



Fils de Roxanne Weasley, nièce de Harry Potter, et de Killian Beauchamps, un sorcier érudit au tempérament discret, Nolan n’était pas destiné à briller par l’exubérance ou les éclats. Il portait en lui l’héritage d’une double lignée : celle des Weasley, avec leur fougue, leur chaleur et leur loyauté farouche, et celle des Beauchamp, empreinte d’intelligence, de finesse et d’un goût prononcé pour la discrétion et la réflexion. Ces deux héritages se mêlaient en lui de manière subtile, et Nolan avait toujours su qu’il tracerait sa propre voie, loin des éclats et des grandes démonstrations. Il n’était pas celui qu’on entendait dans la salle ; il était celui qu’on finissait par remarquer en silence, presque sans s’en rendre compte.

Ses yeux sombres, profonds et calmes, balayèrent lentement la Grande Salle. Chaque détail semblait observé, mémorisé, analysé. Il voyait les expressions des élèves, la manière dont certains échangeaient des regards complices, d’autres des sourires moqueurs. Mais il ne cherchait pas à se mêler à eux, il restait à l’écart, comme un observateur distant mais attentif. Il avançait sans hâte, sans ostentation, mais avec une assurance tranquille qui contrastait vivement avec l’agitation environnante. À mesure qu’il approchait du tabouret, son regard ne montrait aucune trace d’hésitation ni d’émotion excessive. Son visage demeurait impassible, presque solennel, comme s’il savait exactement ce qu’il venait chercher ici, dans cette salle mythique où des destins allaient se sceller.


Lorsque Nolan monta sur le tabouret, il s’installa droit, sans chercher à se rassurer par un geste nerveux, sans jeter un dernier coup d’œil vers ses proches. Ce moment, pourtant crucial, ne semblait ni le troubler ni le précipiter. Il attendait. Calme. Serein. Le Choixpeau se posa lentement sur sa tête, et aussitôt, le silence se fit plus profond, plus pesant encore. Dans la salle, on retenait son souffle, captivé par cet instant solennel, mais dans l’esprit de Nolan, une voix ancienne, pleine de sagesse et de sagacité, résonna clairement, distincte :


 « Hmm… Voilà un esprit singulier. Un calme olympien, une intelligence affûtée, une ambition soigneusement dissimulée... Tu n’es pas de ceux qui cherchent la lumière, mais de ceux qui façonnent l’ombre. Pas de vacarme inutile, pas de bravoure tapageuse. Tu construis lentement, stratégiquement. Intéressant… très intéressant. »


Le Choixpeau sembla marquer une pause, comme pesant chaque mot avec précaution. Puis, plus bas, presque comme un murmure destiné uniquement à Nolan, il ajouta :


« Tu aurais ta place à Serdaigle, c’est vrai… ou même à Poufsouffle, pour ta patience et ta capacité d’observation. Mais… tu veux plus. Pas la reconnaissance, non. L’influence. La maîtrise. Tu veux comprendre les mécanismes du monde pour les remodeler. Et cela, seul un Serpentard peut l’envisager sans trembler. »


Dans cet échange silencieux, Nolan se montra parfaitement immobile. Il écoutait, attentif, mais serein, comme s’il approuvait intérieurement chaque mot, chaque nuance. Il n’avait pas besoin de supplier, de convaincre, ni même de résister. Il savait déjà où il allait. Ce choix ne lui imposait rien qu’il ne désirât profondément.


« Serpentard ! » déclara finalement le Choixpeau, à voix haute.


Le murmure qui parcourut la salle fut à la fois étonné et incrédule. Un Weasley à Serpentard ? Voilà qui rompait les attentes et les habitudes. Certains échangèrent des regards surpris, d’autres semblèrent presque choqués. Mais Nolan ne fut pas perturbé. Il retira calmement le Choixpeau, descendit du tabouret et marcha vers sa nouvelle maison sans prononcer un mot. Son pas était ferme, mesuré, sûr. Il ne cherchait pas à provoquer, ni à se justifier. Il avançait avec la certitude tranquille de celui qui sait que le pouvoir ne crie pas, il agit.


À la table des Serpentards, plusieurs élèves échangèrent des regards intéressés, calculateurs. Ici, on ne jugeait pas à l'apparence ou aux rumeurs, mais à ce que l'on percevait derrière le masque, derrière le calme. Et chez Nolan, il y avait quelque chose de profondément intrigant, une force silencieuse qui imposait le respect plus qu’elle ne réclamait l’attention. Il n’était pas bruyant, mais son aura semblait peser lourdement, sans qu’il ait besoin de dire un mot.

Il s’installa, les mains jointes sur la table, le dos droit, le regard vif et attentif. Déjà, il scrutait les visages qui l’entouraient, évaluant les possibles alliés, déchiffrant les esprits brillants, jaugeant les caractères dominants. Il comprenait instinctivement les dynamiques de pouvoir, les jeux subtils qui commençaient à se former entre élèves. Nolan n’était pas un suiveur, il le savait. Il ne serait jamais une simple pièce sur l’échiquier. Il serait celui qui connaît les règles… et qui, quand il le faut, les modifie à son avantage.


Un léger sourire effleura ses lèvres. Serpentard était exactement ce qu’il espérait : un terrain d’observation, de réflexion, de construction. Non, il n’était pas là pour briller. Il était là pour devenir quelqu’un d’inévitable.


Et personne ne le verrait venir.

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