Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit
La lumière du matin filtrée à travers les volets restés entrebâillés donnait une teinte douce au salon de la maison familiale. Tout semblait immobile, comme si le monde extérieur avait perdu de son éclat. Mais à l'intérieur, une tension sourde régnait. Les membres de la famille s'étaient réunis, inquiets de ne pas avoir de nouvelles de Hugo et Fleur depuis la veille.
C'était Hermione, la mère de Hugo, qui avait pris l'initiative d'appeler. Après plusieurs essais infructueux, elle avait décidé de se rendre directement chez eux. Elle était accompagnée de Ron, son mari, et de Dominique, la seconde fille de Fleur, dont le visage était marqué par une anxiété palpable. Ils prenaient tous les trois le chemin de la maison de Fleur, chacun de leurs pas résonnant comme un écho de leurs craintes.
Le matin semblait paisible, mais tout en eux, tout dans l'air semblait saturé de malaise. Les rues tranquilles de la ville, en apparence si banales, prenaient un air sinistre sous l’angoisse qui rongeait leurs cœurs. La maison de Fleur et Hugo n’était pas bien loin, mais chaque pas semblait durer une éternité, comme si les heures s’étiraient à mesure qu’ils approchaient de leur destination. Hermione, bien que déterminée, ne pouvait s’empêcher de jeter des regards inquiets à chaque coin de rue, comme si elle craignait qu'une menace invisible ne surgisse de l'ombre.
En arrivant devant la porte, Hermione frappa doucement, mais il n'y eut aucune réponse. Une boule au ventre, elle poussa la porte, qui s’ouvrit sans résistance. L’odeur inhabituelle qui flottait dans l'air les frappa immédiatement. L'odeur sucrée et épaisse du bois brulé se mêlait à l'humidité, une odeur qui leur semblait faussement familière et incongrue dans une maison où tout aurait dû être calme et serein. Ils échangèrent des regards inquiets, et Hermione, avec une détermination mêlée de peur, pénétra dans la maison.
Le tableau qui s'offrit à eux était dévastateur. Les corps de Hugo et Fleur reposaient sur le sol du salon, immobiles et étrangement paisibles. La scène, empreinte de silence, était troublante dans son calme morbide. Rien n'était à sa place. Les meubles étaient renversés, comme si un combat avait eu lieu, mais tout était étrangement figé dans le temps. Les deux corps étaient allongés côte à côte, leur peau pâle dans la lumière douce qui filtrait de l’extérieur. La tranquillité de la scène contrastait avec l’horreur qui se dégageait de chaque détail. Hermione poussa un cri, un cri qui résonna dans toute la maison, brisant le silence et le déni.
Elle s’élança vers les deux victimes, cherchant à les réveiller, à les secouer, mais il n'y avait aucun signe de vie. Ses mains tremblaient, parcourant frénétiquement leurs visages, leurs poitrines. Ron, horrifié, se précipita vers Liam, qui se tenait là, figé sur place, les yeux grands ouverts. Dominique, les larmes aux yeux, s'agenouillait auprès de sa mère, le visage baigné de douleur et de confusion. Le choc de la scène la laissait sans voix, incapable de croire ce qu'elle voyait.
Liam se tenait là, figé sur place, le regard éteint, alors qu'il assistait impuissant à l'horreur qui se déroulait sous ses yeux. La vision de sa grand-mère et de son oncle s'effondrant devant lui le paralysait, une terreur sourde s'emparant de son être. Il ne pouvait comprendre, pas encore. Le chagrin et l'incrédulité se mêlaient en lui, mais il était trop jeune pour saisir la profondeur de la perte. Le monde autour de lui s'effondrait dans un tourbillon d'émotions incontrôlables. Il avait vu la souffrance, mais jamais à ce point. Il avait entendu parler de la mort, mais jamais de cette manière violente, aussi inexplicable.
Les membres de la famille se précipitèrent tous dans la maison, mais le choc les maintenait comme en apesanteur. Hermione, toujours agenouillée auprès de Fleur, essayait de trouver une trace de vie, un indice qui permettrait de comprendre. Ron, tenant fermement Liam dans ses bras, tentait de le sortir de sa stupeur, mais il ne pouvait pas effacer l’horreur inscrite dans les yeux de son fils. Dominique, les larmes roulant sur ses joues, secouait doucement sa sœur, mais tout ce qu’elle obtenait était un silence absolu, un silence lourd de sens.
Lorsque les autorités arrivèrent, leur présence sembla encore plus absurde, comme si tout cela faisait partie d’un rêve, un mauvais rêve duquel ils ne pouvaient se réveiller. Les questions fusaient, les pleurs et les cris se mêlaient à une incompréhension totale. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Pourquoi n'avaient-ils pas vu les signes avant-coureurs ? Pourquoi n'avaient-ils pas agi plus tôt ?
La police, bien que professionnelle, ne pouvait qu'apporter une réponse à court terme : une enquête allait être ouverte. Mais pour ceux qui restaient, la réalité des événements s'imposait avec une brutalité inouïe. La douleur de la perte était terrible, mais la terreur de l'inconnu, du vide qui allait désormais régner dans leurs vies, était tout aussi accablante. La tragédie qui frappait leur famille avait des répercussions bien plus profondes qu'ils ne l'imaginent.
Le soir tombait sur la maison dévastée, et pourtant, tout semblait figé dans le temps. Liam, assis sur le canapé, se sentait perdu. Les membres de sa famille tentaient de le réconforter, mais rien ne pouvait apaiser la douleur qui bouillonnait en lui. Il se sentait coupé du monde, emprisonné dans une réalité qu’il n’arrivait pas à appréhender.
Hermione, bien qu’elle fût en proie à un tourbillon d’émotions elle-même, savait que quelque chose devait être fait. Elle regarda son mari, ses yeux marqués par la détermination. « Nous devons savoir pourquoi. Qui a fait ça ? Pourquoi ? »
Ron, bien qu'épuisé, hocha la tête. « Il faut que Liam ait des réponses. Il le mérite.»
Mais un autre sentiment, plus sombre, grandit en Hermione. Et si tout cela n'était que le début ? Si le danger était loin d'être terminé ? Elle sentit une pression accablante dans sa poitrine, un pressentiment qui la rongeait. L'inquiétude grandissait à chaque instant. Elle savait que le plus dur ne faisait que commencer.
«Nous devons être forts,» murmura-t-elle, se redressant pour faire face à sa famille, à ses amis, à Liam qui était encore un enfant.. « Nous allons retrouver ceux qui ont fait ça, Liam. Pour toi, pour Fleur et Hugo. Leur mort ne doit pas être vaine. Nous allons comprendre. Nous allons rendre justice.»
Mais même alors qu'elle prononçait ces mots, une voix intérieure lui murmurait que cette quête pour la vérité allait les mener plus loin qu'ils ne l'imaginent. Elle savait que, quels que soient les mystères qu’ils s’apprêtaient à démêler, rien ne serait jamais plus pareil. La douleur d’avoir perdu ceux qu'ils aimaient allait les hanter à jamais, mais elle savait qu'ils avaient une obligation morale de comprendre ce qui s'était réellement passé, pour prévenir d'autres tragédies.
Et au fond d'elle, un autre sentiment la traversa, plus lourd encore : le besoin de comprendre comment une telle cruauté pouvait exister, comment quelqu'un pouvait en arriver à priver des innocents de leur vie dans des circonstances aussi horribles. Pourquoi cette famille ? Pourquoi eux ? Et pourquoi, surtout, ne l’avaient-ils pas vu venir ?
La réponse restait insaisissable. Mais une chose était sûre : il ne restait plus qu'à chercher, à remuer la terre, à fouiller chaque recoin de leur existence pour démêler l'entrelacs de mensonges et de vérités cachées qui les avaient conduits ici. Et quoi qu'il en fût, ils ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auraient pas trouvé la réponse.
Liam, épuisé, pleura à nouveau dans les bras de sa mère. La douleur de la perte restait, mais au fond de lui, une lueur de détermination commençait à naître. Il n'était plus un enfant. Ce qu'il venait de vivre allait faire de lui un combattant, un survivant, quelqu'un qui lutterait, coûte que coûte, pour honorer la mémoire de ceux qu'il avait perdus.