Secrets de Serpentard (III) : Les Mangemorts
ÇA Y EST !!! 🥳
Le tome 3 est là ! 🐍🐍🐍
(Pour ceux qui liraient ce petit mot par hasard, les 2 premiers tomes sont dispos sur mon profil Fanfictions.fr, et ils sont également dispos en version pdf/ePub/Kindle et version imprimée sur mes profils Facebook & Insta : Mathilde Fanfiction/@mathilde.fanfiction)
Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureuse de le publier enfin, presque un an et demi après la fin de la publication du tome 2 ! C’était un long travail, qui m’a parfois donné du fil à retordre, mais que j’ai eu un immense plaisir à accomplir... Et je suis terriblement impatiente de vous faire découvrir chacun des (nombreux) chapitres 🎉
Avant tout, MERCI à tous ceux qui ont commenté les deux premiers tomes, m’ont envoyé des petits messages pour me dire qu’ils les avaient appréciés, m’ont patiemment relancée pour me signifier qu’ils attendaient le tome 3 de pied ferme... C’était vraiment précieux, et ça m’a beaucoup aidée à poursuivre mes efforts jusqu’au bout pour l’écriture de ce tome 3 ! Merci merci merci ! ❤️
Ce troisième tome, donc, se situe dans la continuité directe des deux premiers, et raconte les années les plus sombres de la première guerre des sorciers, jusqu’à la disparition brutale de Voldemort pendant la nuit du 31 octobre 1981. La fin de ce troisième tome rejoint le début de la saga, et sera donc aussi la fin de cette première trilogie préquelle (déjà !!)
Dans ce troisième tome, vous allez bien sûr retrouver Narcissa, Lucius, Bellatrix, Regulus, Andromeda, Sirius et les autres Maraudeurs, Vera et Daisy Goyle, Walburga, Rogue et bien d’autres. Vous allez être témoins de tous les choix tragiques ou héroïques qu’ils feront au cours de cette guerre, mais aussi découvrir leurs secrets les mieux gardés...
Je ne vous en dis pas plus : voici le premier chapitre ! Youpi !
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Votre Majesté
Cela faisait bien longtemps que la ville de Londres n'avait pas vu le moindre rayon de soleil. Et en cette longue nuit de septembre, comme lors de toutes les nuits qui l'avaient précédées, une pluie torrentielle tombait sur les toits, ruisselait le long des vitrines vandalisées et des volets brisés par les ouragans, puis serpentait dans les rues désertes pour se jeter dans la Tamise.
Les habitants de Londres semblaient avoir déclaré forfait et abandonné leur ville aux mains de forces obscures. Dans les rues, en-dehors des gémissements du vent qui montait à l'assaut des immeubles et du crépitement féroce de la pluie, aucun son n'était audible. Les quelques silhouettes qui prenaient le risque de sortir à cette heure tardive cheminaient au ras des murs, le souffle court, en jetant en permanence des coups d'œil furtifs autour d'eux. Et pour cause, depuis quelques semaines, de mystérieuses agressions s'étaient à nouveau multipliées, après une accalmie de courte durée.
Évidemment, la pluie diluvienne et l'inquiétude n'épargnaient rien ni personne, pas même la splendide résidence de Buckingham Palace. Dans les appartements de la reine, la pluie frappait aux carreaux avec la même force que dans les habitations voisines et personne, ces jours-ci, ne songeait à apprécier le luxe qui les entourait.
La chambre de la reine se trouvait au fond d'un interminable corridor tapissé de bleu, derrière une formidable porte en chêne. À une époque bénie, malheureusement lointaine, la reine aurait dû être en train de dormir paisiblement ; mais le chaos ambiant en avait décidé autrement.
La reine, vêtue d'une longue robe de flanelle rose, était penchée sur son petit bureau de bois verni. Avec un flegme remarquable, elle s'appliquait à répondre aux montagnes de lettres catastrophées qu'elle recevait de ses concitoyens. Elle priait chacun de garder leur calme, et leur assurait que le gouvernement faisait de son mieux pour reprendre le contrôle de la situation.
En la voyant écrire aussi posément, il était difficile de deviner à quel point elle bouillonnait intérieurement. En effet, les dernières nouvelles du pays venaient de lui parvenir, et n'avaient rien de réjouissant. Déjà, quelques semaines plus tôt, des ouragans meurtriers avaient commencé à éclater partout sur le territoire, déracinant les arbres, arrachant les toitures, provoquant d'horribles blessures, sans que personne ne soit en mesure d'expliquer ce phénomène ; et voilà que des infrastructures diverses – des ponts, des usines, des mairies – étaient victimes d'explosions aussi violentes que mystérieuses. On avait enquêté sur la composition de la peinture, sur l'instabilité des sols, et bien entendu, la piste criminelle avait été explorée, mais sans succès.
Évidemment, la reine savait pertinemment de quoi – de qui – il s'agissait, mais elle était dans l'impossibilité de révéler quoique ce soit à ses concitoyens, ce qui était une position bien plus difficile à tenir que celle de l'ignorance. Il était d'autant plus pénible de supporter cette situation qu'elle ne maîtrisait absolument rien, et que tout ce qui était à l'origine de ce chaos avait lieu dans un monde tenu secret, où elle n'avait absolument aucun pouvoir. Elle devait donc se contenter de donner l'exemple en refusant de céder à la panique, et d'attendre que son interlocuteur privilégié du monde magique daigne l'informer de temps en temps de ce qu'il s'y passait.
Et justement, au moment où elle consultait son horloge, un crépitement familier parvint à ses oreilles...
Des flammes vertes et brillantes jaillirent dans l'âtre de la cheminée, sous le manteau de marbre, et un homme de belle stature s'avança sur le tapis ancien. Il était vêtu d'une longue cape noire et coiffé d'un chapeau assorti, et il tenait dans la main un étrange cylindre de bois, mince et allongé.
– Bonjour, dit la voix bourrue de Harold Minchum, le Ministre de la Magie.
La reine continua d'écrire, tellement impassible qu'Harold Minchum crut qu'elle ne l'avait pas entendu.
– Ahem... Bonjour !
– Une petite seconde, je vous prie.
La reine signa la lettre qu'elle venait d'écrire, et la plaça dans une enveloppe qu'elle frappa soigneusement du seau royal. Puis elle se tourna vers Harold Minchum, qui semblait fâché d'avoir dû patienter.
– Je viens...
– Mr Minchum, sachez que je n'apprécie pas beaucoup votre façon de rentrer chez moi à l'improviste, coupa la reine, les mains posées sur ses genoux. Votre prédécesseure n'était pas très chaleureuse, mais au moins, elle ne me rendait pas visite à des heures inconvenantes. Imaginez que quelqu'un nous surprenne ?
– Aucun risque, grogna son interlocuteur. J'ai équipé cette pièce d'un Sortilège d'Impassibilité : personne ne peut nous entendre. Et de toute manière, je transplanerai au moindre bruit.
Un peu pincée, la reine tourna son siège pour se tenir bien droite face au Ministre de la Magie.
– Je vous en prie, asseyez-vous, dit-elle en désignant un fauteuil moelleux. Je ne vous offre pas de thé, je n'en bois jamais après quinze heures. Mon majordome serait perturbé dans ses habitudes.
– Oui, oui, aucun problème, dit Harold Minchum avec un geste d'impatience.
– Un biscuit, peut-être ?
– Eh bien... Oui, ça n'est pas de refus... Après tout, ça ne peut pas me faire de mal, après cette journée cauchemardesque.
La reine ouvrit un petit réceptacle en argent posé sur la table et offrit un biscuit sec au Ministre de la Magie.
Depuis le début de son règne, elle en avait vu défiler nombre d'entre eux : des hommes, des femmes, des petits, des nerveux, des sages, des courageux. Harold Minchum lui avait rendu visite pour la première fois peu après Noël, lorsque Eugenia Jenkins avait été contrainte de démissionner. Les différents ministres de la magie ne s'étaient révélés qu'à elle, ainsi qu'au Premier Ministre. En temps normal, chacun dirigeait son propre monde sans s'occuper de l'autre, les Ministres de la Magie ne leur rendant visite qu'en cas d'évènement risquant d'affecter la population non magique. Et hélas, depuis plusieurs années, ses rencontres avec le ou la Ministre de la Magie étaient devenus de plus en plus fréquents.
– Eh bien, Mr Minchum... Quelles nouvelles me portez-vous ? demanda poliment la reine.
– Des mauvaises, j'en ai bien peur, soupira-t-il en mâchant son biscuit.
La reine écouta patiemment le Ministre de la Magie lui raconter ses déboires. Voldemort et ses complices ne cessaient de leur filer entre les mains, et continuaient de semer la mort et la désolation sur leur passage, désespérément insaisissables. La Brigade de Police Magique piétinait, assaillie de fausses pistes ; Minchum avait la preuve que de nombreuses informations confidentielles fuitaient du Ministère, sans pouvoir identifier les origines de ces divulgations ; et surtout, il y avait le problème de l'Imperium, un sortilège qui pouvait soumettre le plus fidèle des Aurors aux ordres des Mangemorts, et lui faire commettre des dégâts considérables...
– À une époque lointaine, mes prédécesseurs jugeaient ce sortilège trop dangereux pour informer les jeunes sorciers de son existence, se désola Minchum. Ils se sont battus pour que ce sortilège disparaisse des manuels... Mais évidemment, ceux qui étaient mal intentionnés s'en sont emparés, et le reste de la population est mal informé à son sujet, ce qui la rend encore plus vulnérable... D'ailleurs, vous-même êtes dangereusement exposée ! Aussi, dès demain, nous vous enverrons deux nouveaux majordomes – oui, des sorciers, bien sûr – pour patrouiller dans vos couloirs, et repérer ceux qui pourraient avoir un comportement suspect...
Tout en l'écoutant parler, la reine observait attentivement la mine terne et le visage flétri du Ministre de la Magie, bien différents de l'allure assurée qu'il arborait quelques mois plus tôt lors de leur première rencontre. Harold Minchum prenait alors des airs de héros ; il avait succédé à Eugenia Jenkins rempli de confiance, persuadé que, grâce à ses compétences hors du commun, il parviendrait à vaincre Voldemort aisément ; mais hélas, il avait vite déchanté.
– En effet, tout cela est très fâcheux, concéda la reine lorsque Minchum eut achevé son récit.
Elle avait dit cela très calmement, comme si on venait de lui annoncer que son vermouth préféré était en rupture de stock.
– Vous prenez ça bien, dis donc, remarqua Harold Minchum. Ça n'est pas le cas de votre collègue, là...
– Vous parlez sûrement de Monsieur le Premier Ministre, corrigea poliment la reine.
– Oui, si vous voulez...
Harold Minchum ne semblait pas apprécier que celui qu'il considérait comme son subalterne soit qualifié de Premier.
– Quand je lui ai raconté tout ça, il est devenu aussi blanc que votre papier moldu...
– Je dois vous avouer que je le comprends, dit la reine. J'ai la chance de ne pas avoir d'adversaires politiques, mais les siens s'en donnent à cœur joie, et prennent un malin plaisir à énumérer tous les évènements tragiques qui se sont produits récemment, en arguant que son gouvernement est responsable de chacun d'entre eux.
– Cela nous fait au moins un point commun, grogna Minchum.
– Et qu'avez-vous envisagé pour remédier à tout cela ?
– Oh, j'ai pris plusieurs mesures... J'ai donné davantage de pouvoirs aux Aurors, et mis fin à de nombreuses obligations administratives...
– N'est-ce pas dangereux ? osa demander la reine. Surtout si les Aurors sont susceptibles d'être soumis à ce fameux sortilège de l'Imperium, comme vous venez justement de le souligner... Vous ne craignez pas que cette mesure puisse se retourner contre vous ?
– Je dois bien proposer des solutions ! se vexa Minchum. J'ai aussi augmenté considérablement le nombre de Détraqueurs autour d'Azkaban...
– Les Détraqueurs ? On m'a expliqué que ces créatures se nourrissaient de peur et de désespoir... N'auraient-ils pas tout intérêt à favoriser le camp de ce... Voldemort, dans ce cas ?
Au nom de Voldemort, le teint de Harold Minchum prit une couleur cramoisie.
– Je-vais-y-réfléchir, dit-il à toute vitesse en regardant vers la cheminée.
Sentant que le Ministre de la Magie avait besoin de réconfort, la reine se décida à lui parler du seul sujet susceptible de lui apporter un peu d'espoir.
– Et, par le plus grand des hasards... Auriez-vous découvert l'identité de nos mystérieux sauveteurs ?
À ces mots, Harold Minchum reprit un peu d'assurance. Depuis plusieurs mois, dès qu'une opération de grande ampleur était planifiée par les Mangemorts, les lieux étaient entièrement évacués quelques minutes avant leur destruction, et ce, pour des raisons tout à fait étonnantes. Quelques mois plus tôt, suite à l'alerte donnée par un ingénieur moldu, un pont entier avait été entièrement évacué juste avant de s'écrouler dans la Tamise. Puis, un peu plus tard, un directeur d'école avait emmené tous les enfants et le personnel en-dehors de l'école, prétextant une envie soudaine de les emmener en vacances à l'improviste ; et, par une mystérieuse coïncidence, l'école avait explosé quelques minutes plus tard. Les Moldus avaient attribué de fabuleux dons de voyance à l'ingénieur et au directeur, mais le Ministère de la magie n'était pas dupe : tout comme ils savaient que les deux attentats avaient été perpétrés par les mêmes individus – les Mangemorts – ils se doutaient que ceux qui avaient orchestré leur évacuation faisaient probablement partie d'un seul et même groupe de sauveteurs anonymes.
– Non, nous ne savons toujours pas de qui il s'agit, répondit Minchum. Nous pensons que ce sont des espions infiltrés dans le camp de... de V... de Vous-Savez-Qui, et qu'ils ne souhaitent se révéler à personne, pas même au Ministère. Et à vrai dire, je les comprends, leur mission n'est pas sans risque, et Vous-Savez-Qui semble avoir des yeux et des oreilles absolument partout... Quoiqu'il en soit, ils continuent d'évacuer les lieux visés par les Mangemorts avant les agressions planifiées, et épargnent ainsi des centaines de victimes...
– Combien sont-ils, d'après vous ?
– Pour être franc, je n'en ai aucune idée. Mais leurs actions sont remarquables... Les Aurors les ont déjà aperçus, avant qu'ils ne prennent la fuite, mais ils utilisent du Polynectar...
– Je vous demande pardon ?
– Excusez-moi, oui, du Polynectar... C'est une potion qui permet de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre.
– Ah, je comprends mieux, dit la reine. Cela explique pourquoi nous avons retrouvé ce pauvre directeur et cet ingénieur des ponts, complètement déboussolés et délestés de quelques mèches de cheveux... Nos mystérieux sauveurs se seraient donc fait passer pour eux, dans le but d'évacuer les lieux visés sans éveiller les soupçons...
– C'est bien cela, oui. Je vous en aurais bien proposé d'essayer, mais son effet sur les Moldus n'est pas connu, et je m'en voudrais de vous causer du tort... Enfin, je disais donc que nos bienfaiteurs prenaient l'apparence de Moldus, toujours différents.
– Bien, bien. Tant qu'ils ne font pas de mal à ceux dont ils prennent l'identité, je n'y vois pas d'inconvénient.
– De toute manière, nous n'avons pas vraiment le choix. En vérité, ces inconnus représentent une des rares lueurs d'espoir qu'il nous reste...
Harold Minchum poussa un long soupir, et la reine en profita pour s'éclaircir la gorge.
– À ce propos, Mr Minchum... Avez-vous réfléchi à ma proposition ?
À ces mots, le visage de Harold Minchum, qui s'était progressivement détendu au cours de leur dialogue, se referma brutalement.
– C'est tout réfléchi, madame, déclara-t-il sèchement en se levant de son siège. Je vous ai déjà dit que ça n'était pas envisageable.
– Mr Minchum, ne partez pas encore...
Alors que le Ministre de la Magie se dirigeait à grands pas vers la cheminée, la reine serra les poings, et haussa le ton, bien décidée à revenir sur la proposition que Minchum avait déjà écartée à plusieurs reprises.
– Mr Minchum, êtes-vous bien certain que les non-sorciers comme moi ne peuvent vous être utiles ? Nous sommes bien plus nombreux que vos deux camps réunis, d'après ce que j'ai compris. Nous possédons des armes...
– Ha ! C'est la meilleure ! Des armes... Sauf votre respect, madame, une seule baguette magique bien maniée suffirait pour démanteler toute votre armée. Non, restez bien tranquille, et en sécurité, c'est tout ce que je vous demande... Il serait regrettable pour les Moldus que vous soyez victime d'un quelconque sortilège. Au revoir, madame, et merci pour le biscuit...
La reine eut alors la très nette impression que le Ministre de la Magie n'avait pas apprécié d'être placé face à son incompétence. Exaspérée, elle le regarda jeter dans la cheminée une poignée de la mystérieuse poudre qui colorait les flammes en vert, avant d'y disparaître sans jeter un regard derrière lui.
– C'est bien dommage, murmura-t-elle pour elle-même en regardant les innombrables piles de lettres qui s'accumulaient sur son bureau. Pourtant, je suis certaine que nous pourrions faire quelque chose pour eux, s'ils acceptaient de coopérer...