Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)

Chapitre 24 : La dame grise

5830 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 29 jours

La dernière tâche était rapidement devenue l'obsession des quatre champions. Harry passait tout son temps libre avec Ron et Hermione.

Ron, étrangement, était de nouveau présent, mais seulement depuis que le champion de Durmstrang s'était cloîtré à bord de son trois-mâts.

Les deux autres Gryffondor n'avaient aucun mal à comprendre la corrélation entre les absences du rouquin et celles du Bulgare. Pourtant, ni Harry ni Hermione ne disaient un mot. Ils préféraient attendre patiemment que Ron s'ouvre à eux.

Hermione, de son côté, était heureuse de pouvoir aider son meilleur ami. Fleur, étant retenue par Madame Maxime pour des séances de préparation, laissait du temps à Hermione pour se consacrer à autre chose que le manque cruel de sa petite amie.

Cependant, la nature vélane de Fleur supportait mal l'éloignement de son âme sœur. Avec l'aide précieuse de Winky, redevenue la petite elfe joyeuse qu'elle était autrefois, elle avait trouvé des moyens de rencontrer Hermione en secret. Après mûre réflexion, Winky avait accepté de devenir l'elfe de maison des Delacour, et, désormais attachée à sa nouvelle maîtresse, elle refusait de la voir souffrir. Avec Dobby, qui se prêtait volontiers au jeu, ils organisaient des rendez-vous secrets pour le couple, profitant du calme nocturne du château.

Le premier de ces rendez-vous fut un dîner aux chandelles, organisé dans un coin tranquille des cuisines. Cela faisait une semaine que les deux jeunes filles ne s'étaient pas vues, et leurs larmes de joie en se retrouvant touchèrent profondément les elfes présents.

Fleur et Hermione insistèrent pour saluer chacun des elfes et commencèrent même leur repas en leur présence. Ce n'est qu'après de longues protestations qu'ils acceptèrent de les laisser seules, permettant aux deux jeunes femmes de savourer un moment d'intimité qui leur était devenu vital.

Les semaines qui suivirent furent rythmées par ces rencontres clandestines. Les elfes, fiers de leurs exploits, redoublaient d'ingéniosité. Une semaine avant la dernière tâche, ils parvinrent même à organiser un rendez-vous dans le sanctuaire préféré d'Hermione : la bibliothèque.

Au nez et à la barbe de Madame Pince, et avec la complicité discrète des fantômes, l'endroit fut sécurisé pour qu'aucun professeur ni préfet en ronde ne puisse interrompre leur moment.

Helena Serdaigle, le fantôme de la maison bleue, fut particulièrement investie. Elle éprouvait une grande affection pour la championne française depuis son arrivée à Poudlard, convaincue que Fleur aurait parfaitement eu sa place dans la maison fondée par sa mère. Selon Helena, même Hermione aurait dû être répartie à Serdaigle. Elle jugeait que laisser un esprit aussi brillant dans la maison des Lions était une erreur impardonnable du Choixpeau, qui aurait fait enrager Rowena elle-même.

À quelques jours de la dernière tâche, Fleur et Hermione profitaient d'une nuit calme, assises sur un tas de coussins moelleux devant la cheminée de la bibliothèque. Ce lieu, qui avait été le théâtre de leur toute première interaction à Poudlard, semblait parfaitement approprié pour ces instants d'intimité volés au temps.

Hermione se remémora avec tendresse le moment où le patronus de Fleur lui avait apporté son vieux livre préféré. La surprise et l'émotion qu'elle avait ressenties ce jour-là étaient encore vives dans son esprit. Sa voix trembla légèrement alors qu'elle partageait ce souvenir, et Fleur la serra un peu plus fort dans ses bras.

- J'ai été une lâche ce jour-là, avoua Fleur d'une voix douce. Envoyer mon patronus à ma place... J'avais tellement peur que tu me rejettes. Cela faisait si longtemps qu'on ne s'était pas donné de nouvelles.

Hermione sourit, un éclat rieur dans les yeux, et la taquina avec légèreté :

- La grande championne de Beauxbâtons, terrifiée par un petit rat de bibliothèque ?

Fleur éclata d'un rire cristallin avant de répondre :

- Bien sûr que oui ! Tu étais mon béguin d'enfance, et je n'étais pas encore tout à fait certaine que tu étais la bonne Hermione.

Hermione, émue par cette confession, posa sa main sur la joue de Fleur et murmura doucement :

- Mais maintenant, nous sommes là. Ensemble. Je te promets qu'on ne se quittera plus aussi longtemps.

Leur étreinte devint plus tendre encore, leurs cœurs battant à l'unisson. Lentement, elles fermèrent les yeux et s'allongèrent côte à côte sur les coussins moelleux, laissant la nuit être la seule témoin de leur amour.

Non loin de là, la Dame Grise observait la scène avec un sourire discret. Les deux jeunes femmes, plongées dans leur moment d'intimité, n'avaient pas conscience de la magie qui les entourait et qui émanait de leur lien unique. Mais pour Helena Serdaigle, cette aura familière évoquait avec force ses propres souvenirs. Cela lui rappelait l'amour de ses mères. Rowena et sa compagne, une histoire à jamais gravée dans le passé de Poudlard.

L'histoire d'Helena Serdaigle a souvent été racontée, mais peu de gens connaissent tous les détails, notamment ceux qui concernent l'identité de ses deux parents.

Fille unique de Rowena Serdaigle, Helena était une sorcière de sang pur, brillante mais tourmentée. Depuis son plus jeune âge, elle avait souffert de vivre dans l'ombre de sa mère, jalouse de sa sagesse légendaire et de sa popularité dans la communauté magique. Un jour, incapable de supporter ce poids, elle vola le célèbre Diadème de Rowena, convaincue qu'il lui conférerait plus de savoir et d'intelligence que sa mère. Pourtant, ce vol n'était pas motivé uniquement par l'ambition : Helena voulait attirer l'attention, mais pas seulement de Rowena. Elle souhaitait que le monde apprenne enfin une vérité soigneusement dissimulée : l'identité de son autre parent.

Car Rowena Serdaigle n'avait jamais assumé publiquement son histoire d'amour avec nulle autre qu'Helga Poufsouffle.

Les deux fondatrices de Poudlard avaient toujours été très proches. Elles partageaient des soirées à travailler ensemble, Rowena perfectionnant ses sortilèges tandis qu'Helga se consacrait à la magie botanique dans sa serre privée. Peu à peu, leurs discussions professionnelles devinrent plus intimes, leurs regards plus insistants. Ce qui avait commencé comme une amitié fusionnelle se transforma en une relation amoureuse secrète, si intense qu'elles finirent par relier leurs quartiers personnels par un passage enchanté.

Elles étaient conscientes des tabous de leur époque. Leurs collègues masculins, Godric Gryffondor et Salazar Serpentard, ignoraient tout de leur liaison. Helga et Rowena veillaient à préserver leur secret, sachant que leur amour aurait été incompris, voire condamné.

Un jour, cependant, leur relation prit un tournant inattendu : Rowena tomba enceinte.

La nouvelle bouleversa les deux femmes. Bien qu'elles fussent remplies de joie, une part d'elles était terrifiée. Les récits magiques de l'époque évoquaient de rares enfants conçus entre deux femmes grâce à une résonance exceptionnelle de leurs magies. Mais cet enfant, fruit d'un amour profond et pur, représentait pour elles un véritable miracle.

Conscientes des risques qu'une telle révélation pourrait entraîner, elles décidèrent de s'éloigner. Sous prétexte de vouloir explorer le monde pour enrichir leurs connaissances, Rowena et Helga prirent une année sabbatique, confiant la gestion de Poudlard à Gryffondor et Serpentard. En réalité, elles se réfugièrent en Albanie, dans le château de Berat, une propriété familiale d'Helga, où elles purent vivre cette grossesse à l'abri des regards.

Helga, qui n'avait jamais imaginé devenir mère à cause de sa sexualité, vivait ce moment comme un véritable cadeau. Elle veilla sur Rowena avec une tendresse et une dévotion sans faille. Puis, par une douce nuit de printemps, Helena vint au monde.

Les deux femmes furent submergées par la joie. Elles chérissaient chaque instant avec leur fille, conscientes de la fragilité de ce bonheur caché. Ce n'est qu'après plusieurs mois qu'elles retournèrent à Poudlard, un plan soigneusement élaboré pour protéger leur secret.

Officiellement, Helena fut présentée comme une orpheline recueillie par Rowena lors de son voyage dans un pays ravagé par la peste. Helga accepta ce mensonge pour préserver leur famille et éviter que leur enfant soit victime des préjugés de l'époque.

Helena grandit sans jamais pouvoir parler librement de ses deux mères. Ce secret, ainsi que l'ombre imposante de Rowena, pesèrent lourdement sur elle.

Helena Serdaigle avait grandi dans un mensonge, un poids qu'elle supportait tant bien que mal, jusqu'au jour où elle surprit une conversation entre Rowena et Helga. Ce qui n'aurait pu être qu'un échange affectueux entre deux proches amies se termina par un baiser passionné et une étreinte qui n'avait rien d'amical.

Le sang d'Helena ne fit qu'un tour. Tante Helga, qu'elle avait toujours adorée comme une seconde mère, était en réalité sa mère biologique. L'indignation et la colère l'envahirent. Pourquoi avait-on caché une telle vérité ? Pourquoi lui avait-on imposé ce rôle d'unique héritière de Serdaigle, alors que ses deux mères partageaient une histoire si puissante, mais invisible ?

Helena ne pouvait contenir sa rage. Confronter Rowena et Helga aurait pu être une solution, mais porter le nom de Serdaigle était déjà un fardeau énorme. Elle se sentait prisonnière de l'héritage de sa mère, réduite à une ombre incapable de briller par elle-même. Dans un élan de révolte, elle vola le diadème de Rowena, symbole de sagesse et d'intelligence, et laissa une lettre derrière elle, expliquant son acte impulsif et son désir de s'éloigner pour trouver sa propre voie.

Elle s'enfuit en Albanie, cherchant à découvrir des traces de la vie commune de ses mères dans le château de Berat, le lieu où elle était née. Helena espérait secrètement qu'elles viendraient à sa recherche pour s'expliquer, pour lui révéler enfin toute la vérité. Mais seule une autre figure du passé la retrouva : le Baron Sanglant.

Cet homme, dont Helena avait toujours méprisé l'arrogance et les avances insistantes, était venu à la demande de Rowena. Il la supplia de rentrer avec lui, expliquant que sa mère était gravement malade et voulait la voir une dernière fois. Mais Helena refusa. Sa colère et son orgueil étaient encore trop forts.

Le Baron, blessé dans son amour-propre, ne supporta pas ce rejet. Dans un accès de rage, il la poignarda, mettant fin à ses jours. Réalisant l'atrocité de son acte, il se donna la mort immédiatement après.

La tragédie fut totale. Helena devint la Dame Grise, le fantôme de la tour de Serdaigle, condamnée à errer entre les murs de Poudlard, rongée par les remords. Elle ne pardonna jamais à elle-même de n'avoir pu entendre la vérité de la bouche de ses mères. Son cœur était hanté par l'idée qu'elle aurait pu reconstruire quelque chose avec elles si elle avait pris le temps de les écouter.

Quant au Baron, il devint le fantôme de Serpentard. Son esprit tourmenté errait dans les couloirs du château, portant encore sur ses vêtements les traces de sang d'Helena. Les lourdes chaînes qu'il traînait étaient un symbole de sa pénitence éternelle, un rappel constant de son crime impardonnable.

Rowena, quant à elle, ne survécut pas longtemps après la mort de sa fille. Helga, profondément affectée, disparut de la vie publique. Leur histoire, marquée par l'amour et le secret, s'éteignit peu à peu, laissant derrière elle un héritage complexe et tragique, scellé dans les pierres mêmes de Poudlard.

Le soleil commençait à se lever lorsque la Dame Grise émergea de ses pensées. Elle posa une dernière fois son regard sur les deux jeunes filles endormies, étroitement serrées l'une contre l'autre. Un soupir imperceptible échappa au fantôme. Elle détestait troubler ce moment d'intimité, mais elle savait qu'il était impératif de les réveiller avant que le jour ne les trahisse.

- Mesdemoiselles, debout, murmura-t-elle avec une douceur inattendue. Le soleil se lève.

Hermione ouvrit les yeux en sursaut, la panique déjà visible sur son visage.

- Hein, quoi ?

- Miss Granger, reprit Helena, vous devez regagner votre dortoir. Le jour pointe à l'horizon, et il serait dommage que vos aventures nocturnes soient découvertes.

Hermione, encore légèrement confuse, hocha vivement la tête.

- Oh, merci, Dame Serdaigle.

Elle se tourna vers Fleur, encore profondément endormie.

- Fleur, mon amour, réveille-toi. Il fait jour.

Un grognement lui répondit alors que la Française se retournait, son visage enfoui dans les coussins.

- Encore un peu...

Hermione esquissa un sourire attendri et posa doucement sa main sur le dos de Fleur, traçant de légers cercles pour la réveiller.

- Fleur, tu dois te lever, sinon tu vas avoir des ennuis.

- Mais je suis si bien avec toi, murmura Fleur d'une voix ensommeillée. Je ne veux pas retourner au carrosse.

Hermione caressa tendrement ses cheveux avant de répondre :

- Je sais, mais le Tournoi est bientôt terminé. Après, nous aurons toutes les vacances pour être ensemble. Alors, s'il te plaît, lève-toi. Laisse Winky te raccompagner à ta chambre.

Elle déposa un baiser léger sur la joue de Fleur, qui finit par ouvrir les yeux, vaincue.

- D'accord, mais pas avant d'avoir eu un vrai baiser, répliqua Fleur en se redressant légèrement.

Ses yeux azur se plongèrent dans ceux de Hermione, et elle posa une main douce sur sa joue avant d'approcher lentement ses lèvres pour un baiser empreint de tendresse.

- Bonjour, mon amour, souffla Fleur.

- Bonjour, mon cœur, répondit Hermione avec un sourire radieux.

Au même moment, deux pops résonnèrent dans la pièce, annonçant l'arrivée de Winky et Dobby. Prévenus par la Dame Grise, les elfes étaient prêts à reconduire les jeunes filles dans leurs chambres respectives.

- Je t'aime, ma lionne, murmura Fleur en se levant à contrecœur.

- Et je t'aime, ma Fleur, répondit Hermione.

En un instant, les elfes les emmenèrent loin de la bibliothèque, qui retrouva son calme habituel. Helena Serdaigle resta un moment immobile, observant le vide. Puis, elle repartit lentement vers sa tour, croisant sur son chemin le Baron Sanglant. Comme depuis des siècles, il inclina légèrement la tête en signe de respect et d'excuse. Helena lui répondit d'un hochement de tête avant de poursuivre son chemin.

Lorsqu'elle pénétra dans la tour de Serdaigle, elle trouva Luna Lovegood qui semblait l'attendre dans la salle commune.

- Dame Serdaigle, salua Luna d'un ton rêveur.

- Miss Lovegood, répondit Helena avec un sourire rare mais sincère.

Luna inclina légèrement la tête, ses yeux brillants de curiosité.

- Votre nuit semble avoir été agréable, dit-elle. Il y a longtemps que je ne vous avais vue sourire ainsi.

Helena acquiesça doucement.

- En effet, ma nuit a été... enrichissante. Et cela m'a rappelé quelque chose. Seriez-vous prête à m'aider, Miss Lovegood ?

- Tout ce que vous voudrez, ma Dame, répondit Luna avec enthousiasme.

Helena flotta légèrement plus près, sa voix prenant un ton plus grave.

- Dans les jours à venir, j'aimerais que vous m'aidiez à retrouver les cahiers de ma mère. Ils sont quelque part dans ce château, mais en tant qu'esprit, je ne peux ni les toucher ni les lire. J'aurai besoin d'une personne vivante pour le faire.

- Je le ferai avec grand plaisir, répondit Luna avec conviction.

- Merci, Miss Lovegood, répondit Helena, sa voix douce et empreinte d'une gratitude sincère.

Sur ces mots, le fantôme disparut dans les airs, laissant Luna reprendre le cours de sa journée avec un sourire satisfait et une mission en tête.

*****************

Une semaine plus tard, la dernière tâche était enfin arrivée. Juste après le petit-déjeuner, Fleur et Harry furent convoqués par le professeur Dumbledore pour une surprise. Intrigués, les deux champions se dirigèrent vers la Grande Salle, laissant derrière eux les murmures excités de leurs camarades.

Lorsque tous les élèves eurent rejoint leurs salles de classe, la Grande Salle devint étrangement silencieuse. Les quatre champions, réunis autour de la table des professeurs, sentaient la tension dans l'air. Ils pouvaient entendre une mouche voler, et même Peeves semblait avoir décidé de ne pas troubler l'atmosphère.

Soudain, les portes de la salle s'ouvrirent, laissant entrer Dumbledore accompagné des autres directeurs de maison. Tous prirent place sur l'estrade, et le directeur s'avança légèrement.

- Chers champions, cette journée s'annonce longue et éprouvante. Nous savons à quel point la pression du Tournoi peut peser lourd, alors nous avons pensé qu'une bonne dose de joie et de soutien serait la meilleure façon de commencer cette épreuve.

Il fit un geste vers les grandes portes, qui s'ouvrirent lentement, mais à première vue, elles semblaient n'avoir laissé entrer personne.

- Les dames d'abord, lança Madame Maxime avec un sourire, attirant l'attention de Fleur. Mademoiselle Delacour, veux-tu accueillir tes invités ?

Fleur, déconcertée, fixa un instant l'entrée vide avant de remarquer trois têtes blondes familières apparaître dans l'encadrement des portes. Ses yeux s'écarquillèrent.

- Papa ! Maman ! Gabrielle !

Avec un cri de joie, Fleur courut vers eux, oubliant complètement son air habituellement posé. Ses parents la prirent dans leurs bras, suivis de Gabrielle, qui se jeta sur sa grande sœur avec enthousiasme.

- Vous m'avez tellement manqué, murmura Fleur, les larmes aux yeux.

— Toi aussi, ma petite Fleur, répondit sa mère en la serrant avec affection.

Après que Fleur eut retrouvé sa famille, ce fut au tour de Cédric. Il accueillit chaleureusement son père, Amos, qui semblait aussi fier que s'il avait déjà vu son fils triompher. Puis Viktor salua ses propres parents, accompagnés de son petit frère, qui semblait impressionné par l'atmosphère solennelle de Poudlard.

Enfin, le regard de tous se tourna vers Harry. Il restait figé, un mélange d'espoir et de résignation sur le visage. Il savait que la seule famille qu'il avait, les Dursley, ne viendrait jamais le soutenir, et Sirius, en cavale, ne pouvait pas se permettre de se montrer.

Alors que l'ombre de la déception commençait à envahir son regard, le professeur McGonagall s'avança.

- Votre tour, monsieur Potter, dit-elle avec douceur.

- Mais, professeur... commença-t-il, visiblement perdu.

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un ouragan roux fonça sur lui avec une force qui le fit vaciller.

- Surprise ! s'écria Ginny, suivie de la majorité de la famille Weasley qui entourait Harry dans une étreinte collective.

Molly et Arthur étaient là, les yeux brillants d'émotion. Derrière eux se tenaient Charlie, Bill, Fred, George, Ginny, et, bien sûr, Ron et Hermione.

- Je... je ne sais pas quoi dire, balbutia Harry, sa voix étouffée par l'émotion.

- Il n'y a rien à dire, Harry. Tu es notre frère, affirma Ron avec un sourire chaleureux, tandis qu'Hermione hocha la tête, confirmant ses paroles.

Harry sentit un poids quitter ses épaules. Pendant un instant, il oublia le stress du Tournoi. En voyant ces visages familiers et aimants, il comprit qu'il n'était pas seul, et cela lui donna une force nouvelle pour affronter la journée à venir.

Voici une version légèrement améliorée et enrichie pour mieux refléter l'émotion et le contexte :

De loin, Fleur observait la scène avec une émotion qu'elle peinait à dissimuler. Ces derniers mois, elle avait eu l'occasion de parler souvent avec Harry et d'entrevoir les douleurs et les blessures qu'il portait en lui. Voir son ami aujourd'hui, entouré par tant d'amour et de chaleur, lui réchauffait le cœur. Mais malgré cela, son regard ne cessait de dériver vers une autre personne, une silhouette familière qu'elle cherchait presque instinctivement : Hermione.

La Gryffondor se tenait près de Harry, un sourire tendre sur les lèvres, ses yeux chocolat capturant ceux de Fleur à intervalles réguliers. Chaque fois que leurs regards se croisaient, le cœur de la Française battait un peu plus vite.

- Fleur, tu n'as rien à nous dire ? demanda Apolline d'un ton léger mais inquisiteur, brisant le fil de ses pensées.

- Non... pourquoi ? répondit Fleur, feignant l'innocence.

- Ma fille, ta grand-mère est peut-être absente aujourd'hui, mais elle a laissé entendre certaines choses... Tout comme ma sœur, d'ailleurs. Sache que ton escapade à Londres n'est pas passée inaperçue.

Fleur sentit le rouge lui monter aux joues. Elle baissa les yeux, honteuse, et murmura :

- C'était une idée stupide de faire le mur. Je sais que j'ai mis la famille dans l'embarras.

Apolline posa une main douce mais ferme sous le menton de sa fille et l'obligea à relever la tête pour la regarder dans les yeux.

- L'amour nous pousse parfois à faire des choses insensées, surtout pour une Vélane, ma chère enfant, dit-elle avec une douceur empreinte de compréhension. Mais ce n'est pas une raison pour te cacher. Maintenant...

Elle se pencha légèrement vers Fleur, le regard brillant d'un mélange de tendresse et de malice.

- Va chercher la brune qui n'arrête pas de te dévorer des yeux et présente-la-nous officiellement.

Fleur écarquilla les yeux, une lueur de panique dans le regard.

- Mais maman ! protesta-t-elle à voix basse, ses joues prenant une teinte rosée.

Apolline arqua un sourcil, adoptant une expression autoritaire qui ne laissait place à aucune contestation.

- Fleur Isabelle Delacour. Maintenant !

Devant le ton sans appel de sa mère, Fleur comprit qu'elle n'avait d'autre choix que d'obtempérer. Elle inspira profondément, jeta un coup d'œil rapide vers Hermione, et, malgré la nervosité qui nouait son estomac, elle s'avança d'un pas résolu vers le groupe des Weasley.

Le ton soutenu des Français attira l'attention de tous les occupants du cercle des Weasley. Hermione, qui observait la scène à une certaine distance, ne put cacher sa surprise en voyant Fleur s'approcher, tête légèrement baissée, une lueur d'appréhension dans ses yeux. Elle se pencha pour murmurer quelques mots à Harry, tout en jetant un rapide coup d'œil à sa petite amie.

- Harry, excuse-moi... Est-ce que je peux te "voler" Hermione quelques minutes ? demanda Fleur avec une voix douce, presque hésitante.

Harry esquissa un sourire et répondit tout aussi doucement, pour que personne d'autre n'entende :

- Fleur, tu n'as rien à me demander. Hermione ne m'appartient pas.

Puis, d'un ton un peu plus fort pour capter l'attention des Weasley :

- Laisse-moi te présenter ma famille.

Tous les regards se tournèrent vers Fleur, et une certaine tension s'installa. Fleur, consciente des nombreux yeux braqués sur elle, se redressa légèrement, reprenant son assurance naturelle, même si un léger tremblement dans ses mains trahissait son nervosité.

- Je ne voulais pas interrompre ta réunion de famille... Oh, pardonnez-moi, j'en oublie mes manières, dit-elle en s'adressant aux Weasley d'un ton poli. Je suis Fleur Delacour, championne de Beauxbâtons.

- Ravi de faire ta connaissance, Fleur, répondit Arthur en lui tendant chaleureusement la main.

- William Weasley, mais tout le monde m'appelle Bill, ajouta l'aîné avec un sourire charmeur, tout en se penchant pour un baise-main qui fit rougir Fleur.

- Laisse tomber, grand frère, tu n'es pas son genre, ricana Ron en croisant les bras.

- Ronald ! s'exclama Molly avec un ton réprobateur avant de se tourner vers Fleur avec un sourire bienveillant. Je suis Molly Weasley. Tu dois être la petite amie d'Hermione, je suppose ?

Un silence tomba alors que Bill devint aussi pâle que les murs de Poudlard, probablement sous le choc d'une telle révélation. Fleur sentit ses joues s'empourprer.

- Heu... Oui, en effet, répondit-elle avec un sourire timide mais sincère. En réalité, ma mère souhaite absolument rencontrer Hermione.

Fleur fit un signe de tête vers Hermione, qui semblait hésiter, pétrifiée entre l'envie de fuir et celle d'affronter cette situation. Fleur salua ensuite brièvement les autres Weasley, ceux qu'elle avait déjà croisés dans les couloirs de Poudlard. Charlie, quant à lui, lui adressa un sourire sincère en lui rappelant :

- Tu avais été impressionnante après la première tâche.

Fleur hocha la tête en guise de remerciement, puis reporta toute son attention sur Hermione.

- Bon courage, Hermione ! lancèrent les jumeaux en chœur, faisant quelques grimaces pour la taquiner.

- Harry... Merci, murmura Hermione en le regardant avec une pointe de nervosité.

- Tu vas très bien t'en sortir, répondit Harry avec un clin d'œil complice. N'oublie pas : tu es Hermione Granger. Rien ne peut te faire peur.

Ces mots semblèrent redonner un peu de courage à Hermione, qui inspira profondément avant de suivre Fleur.

Hermione, sentant son cœur battre à tout rompre, serra doucement la main de Fleur pour se donner du courage. Ensemble, elles s'avancèrent vers la famille Delacour. Fleur, bien que légèrement nerveuse, arbora un sourire confiant en voyant les visages familiers de ses proches.

- Maman, Papa, Gabrielle... Je voudrais vous présenter Hermione. Elle n'est pas seulement ma petite amie, mais aussi... mon âme sœur, dit-elle avec une voix douce et empreinte d'émotion.

Hermione sentit un frisson de tendresse parcourir son être en croisant le regard intense de Fleur, rempli d'amour et de fierté. Elle se tourna vers les Delacour avec un sourire aimable et répondit dans un français presque impeccable :

Ravie de vous revoir, monsieur et madame Delacour. Gabrielle, tu as tellement grandi ! La dernière fois que je t'ai vue, tu n'étais qu'un bébé.

Un silence surpris s'installa alors que les Delacour digéraient l'accent presque parfait de l'anglaise. Alexandre Delacour, bouche bée, fut le premier à réagir.

- Impossible ! s'exclama-t-il. Tu es la petite anglaise qui envoyait des lettres à Fleur, n'est-ce pas ? Celle qui a passé un été près de chez nous ?

- Oui, cela fait bien longtemps, répondit Hermione en souriant. À croire que le destin nous a toujours destinées à nous retrouver, ajouta-t-elle en lançant un regard tendre à Fleur.

Fleur, émue, esquissa un sourire radieux, incapable de détourner les yeux de sa petite amie. Apolline, les larmes aux yeux, s'approcha lentement en secouant la tête.

- Ta grand-mère l'avait ressenti... Elle disait qu'Hermione pourrait être ta compagne. Mais le voir de mes propres yeux, c'est différent. Vous respirez l'amour, mes filles. Hermione, as-tu vraiment accepté le lien ?

Hermione hocha doucement la tête, un sourire timide mais résolu sur le visage. Apolline ouvrit alors ses bras et murmura :

- Alors, viens dans mes bras, ma fille.

Hermione n'eut pas le temps de réagir qu'elle était enveloppée dans une étreinte chaleureuse. Elle sentit tout l'amour et la bienveillance de la mère de Fleur dans ce geste, ce qui lui réchauffa le cœur.

- Doucement, maman ! protesta Fleur en riant doucement. Tu vas l'étouffer.

- Désolée, Fleur, mais ce n'est pas tous les jours que je rencontre ma future belle-fille, répondit Apolline avec une pointe d'espièglerie. Enfin... future, j'espère. Ne me dites pas que vous avez déjà franchi cette étape ?

Les deux filles devinrent aussitôt cramoisies, évitant le regard moqueur d'Apolline. Fleur protesta avec indignation :

- Maman ! Bien sûr que non ! Hermione n'a que 15 ans. Tu m'as élevée, tu sais très bien que je respecte certains principes.

- Madame, intervint Hermione avec un calme admirable, Fleur a été très claire sur cette partie du processus de liaison. Je peux vous certifier qu'elle a été une petite amie exemplaire.

Alexandre, observant la scène avec une affection contenue, hocha la tête avec approbation.

- Je n'en attendais pas moins d'une Delacour, dit-il calmement. Je suis fier de toi, ma fille. Hermione, sois la bienvenue dans notre famille.

Gabrielle, qui était restée silencieuse jusque-là, ne put contenir son excitation et sauta littéralement sur Hermione en s'agrippant à ses genoux.

Alors, ça veut dire que j'ai une nouvelle grande sœur ? demanda-t-elle avec des étoiles dans les yeux.

Hermione éclata de rire, attendrie par l'enthousiasme de la petite fille. Elle caressa doucement ses cheveux.

- J'en serais enchantée, Gabrielle. J'ai toujours rêvé d'avoir une petite sœur.

Gabrielle serra Hermione encore plus fort, visiblement ravie, tandis que Fleur et ses parents regardaient la scène avec des sourires attendris. Fleur glissa doucement sa main dans celle d'Hermione, sentant qu'elle avait enfin réussi à rassembler les deux parties les plus importantes de sa vie.

Les deux familles discutèrent joyeusement un moment, échangeant anecdotes et souvenirs. Hermione en profita pour présenter Harry à ses beaux-parents, et les Delacour furent ravis de rencontrer le fameux « garçon qui a survécu ».

Harry, bien qu'ayant tissé des liens très forts avec Hermione au fil des années, était honoré d'être considéré comme un frère par la jeune sorcière. Les Delacour l'invitèrent chaleureusement à venir en France quand il le souhaiterait. Ne voulant pas s'imposer, Harry répondit avec un sourire :

- Je vous remercie, je réfléchirai à votre invitation, mais ce serait un plaisir de venir.

À l'heure du déjeuner, une salle avait été réservée pour les champions et leurs familles. Ils savourèrent un repas animé, ponctué de rires et de conversations animées. Après le repas, il restait encore quelques heures avant le début de la tâche finale. Les Delacour et les Weasley décidèrent donc de profiter du parc.

Un petit match de football fut improvisé. Même les Diggory se joignirent à la fête, curieux de participer à ce sport peu connu dans le monde sorcier.

Harry et Hermione expliquèrent les règles aux sorciers présents. Heureusement, le père de Fleur semblait apprécier ce sport, et, avec lui, Fleur et Hermione firent une petite démonstration pour montrer les bases du jeu avant de constituer les équipes.

Cependant, la partie de football ne suscita pas l'enthousiasme attendu. Très vite, les sorciers revinrent à leur sport favori, le Quidditch. Fleur, quant à elle, en profita pour passer du temps avec Hermione, qui était plongée dans un livre français recommandé par la championne.

Apolline, observant sa fille ainée, ne pouvait s'empêcher de ressentir une grande satisfaction. Fleur était rayonnante, et elle pouvait voir, tout comme les autres, les liens magiques qui unissaient ces deux jeunes filles.

Le soleil commença à se coucher, signalant que la tâche finale approchait à grands pas. Les champions furent invités à rejoindre le stade de Quidditch.

- Je t'aime, sois prudente, dit Hermione, sa voix tremblante d'émotion.

Elle ne voulait pas lâcher Fleur, consciente que ce moment marquait un tournant.

Fleur, avec douceur, posa la main d'Hermione sur son cœur.

- Je t'aime aussi. Et n'oublie pas, tu es toujours avec moi, répondit-elle, un regard déterminé dans les yeux.

Dans la tente des champions, Fleur enfilait sa tenue de championne. Après avoir minutieusement vérifié qu'elle avait tout son équipement, elle remarqua un nouveau badge accroché à côté de celui de la maison Gryffondor, que sa petite amie lui avait offert. Intriguée, elle s'installa devant le miroir pour examiner de plus près ce nouvel ajout à sa veste. La broderie était absolument magnifique : un F et un H en fil d'or, formant un cœur entouré d'un lion et d'une fleur de lys.

Fleur se demanda qui avait pu faire cet ajout sans qu'elle ne s'en aperçoive. Mais ses pensées furent rapidement détournées par la vision de la jolie Gryffondor, installée entre sa mère et Molly Weasley. Un simple échange de regards, et la blonde comprit que la surprise venait de sa mère et de sa petite amie. Quand ont-elles trouvé le temps de faire ça ? pensa la championne.

Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres. Fleur posa un baiser sur le cœur brodé sur sa poitrine, sans prêter attention à l'agitation autour d'elle. Elle souffla un "je t'aime" du bout des lèvres, puis se dirigea vers sa directrice.

- Elle a apprécié la surprise, on dirait, dit Apolline en observant Hermione.

- Merci pour votre aide, Madame Delacour, répondit Hermione, son visage marqué par une pointe de timidité.

- Appelle-moi Apolline, ma chérie. Tu es de la famille maintenant, et je t'aiderai chaque fois que tu le souhaites si cela rend ma fille heureuse, répondit la mère de Fleur avec un sourire chaleureux.

Un bruit sourd fit taire le public tout à coup. Dumbledore se leva, et son discours emplit l'air.

- Étudiants, amis, familles, le tournoi touche à sa fin après des mois de compétitions. Je tiens avant tout à remercier mes élèves qui ont accueilli leurs homologues étrangers avec bienveillance et respect.

Merci également à mes confrères, Madame Maxime et Monsieur Karkaroff, qui ont accepté de remettre à l'honneur la tradition du tournoi, trop longtemps oubliée.

Maintenant, champions, prenez place, annonça-t-il, et les quatre champions firent un cercle autour du vieux mage.

- Vous devrez atteindre le centre du labyrinthe le plus rapidement possible pour y trouver le trophée, mais attention, celui-ci est rempli d'obstacles. Ne vous fiez pas aux apparences et restez sur vos gardes.

Monsieur Potter et Mademoiselle Delacour, vous serez les premiers à entrer, suivis de Monsieur Diggory et enfin de Monsieur Krum.

Tenez-vous prêts et bonne chance à tous.

Chacun prit sa position à l'entrée du labyrinthe géant. Harry et Fleur échangèrent un dernier regard avec leurs familles dans la tribune, recevant des encouragements enthousiastes.

Un coup de canon retentit, ouvrant l'immense haie. Fleur prit aussitôt à droite, tandis qu'Harry se dirigea à gauche.

Deux autres coups de canon retentirent, et les champions étaient tous en place. L'heure de la fin du tournoi était enfin arrivée, sans savoir où cela les mènerait.


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