Les aventures des Maraudeurs
Chapitre 3 : Les Échos du Passé
L’air était glacial cette nuit-là dans les couloirs sombres de Poudlard. Les quatre amis, baguettes à la main, avançaient prudemment, le bruit de leurs pas résonnant légèrement sur les pierres anciennes. Le symbole gravé dans le mur semblait les narguer, impassible, alors que les Maraudeurs tentaient de percer son secret.
« C’est trop calme, » murmura Sirius, brisant le silence oppressant qui régnait depuis quelques minutes. « Je déteste ça. »
James se tourna vers lui, un sourire aux lèvres malgré la tension visible dans ses yeux. « Ne me dis pas que tu as peur, Patmol. »
« Peur ? » répéta Sirius en haussant un sourcil. « Jamais. Juste… méfiant. »
Remus, accroupi devant la gravure, leva les yeux vers eux. « Ce symbole n’est pas là pour rien. Il sert probablement de protection, mais il cache aussi quelque chose de plus profond. »
Peter se tenait en retrait, observant les murs autour d’eux avec un air de nervosité palpable. « Vous êtes sûrs qu’on devrait continuer ? Et si c’était un piège ? »
James s'approcha de Remus, les yeux rivés sur le symbole. « Si c'est un piège, c'est un piège qu'on doit désamorcer. On ne peut pas reculer maintenant. »
Remus hocha la tête. « D'accord, mais ce n’est pas un simple verrou magique. C’est plus ancien, probablement lié à une forme de magie que nous ne maîtrisons pas encore. »
« Alors, il suffit d’être plus malins, » déclara Sirius en s'approchant. Il plaça sa main sur la pierre froide du mur. « Essayons ensemble. »
Tous les quatre levèrent leurs baguettes, comme s’ils avaient instinctivement compris qu’ils devaient combiner leurs forces. James prit une inspiration et lança un sort d’ouverture, un murmure discret qui fit vibrer l’air autour d’eux. Remus ajouta un enchantement de détection, cherchant à révéler toute forme de magie cachée. Sirius, de son côté, murmura un sortilège de protection, prêt à réagir en cas de danger. Peter, bien que nerveux, se joignit à eux en lançant un léger sort de levitation, espérant aider à dégager le passage.
La gravure s'illumina soudainement, projetant une lumière bleutée dans le couloir. Un bruit sourd résonna dans les murs, et lentement, une partie du mur devant eux commença à glisser sur le côté, dévoilant un passage étroit et sombre.
« Eh bien, on dirait qu'on a réussi, » dit Sirius en s'avançant vers l’ouverture avec un sourire en coin.
« Pas encore, » répondit Remus, prudent. « Ce n’est que le début. »
James prit les devants, passant le premier dans le passage, suivi de près par les autres. Le couloir s’étendait devant eux, étroit et sinueux, menant vers une porte massive au bout, ornée de motifs complexes et de runes anciennes. L’atmosphère était lourde, presque suffocante, comme si le lieu était chargé d'une magie ancienne et oubliée.
« Ça doit être le Hall des Souvenirs, » murmura Peter, ses yeux écarquillés.
James s’arrêta devant la porte, posant la main sur le bois vieilli. « Il n’y a qu’une seule façon de le savoir. »
Sans attendre plus longtemps, il poussa la porte, qui s’ouvrit dans un grincement sinistre. À l'intérieur, une vaste salle se dévoila devant eux, baignée d’une lumière douce et dorée. Les murs étaient couverts de miroirs de tailles et de formes variées, chacun reflétant des images floues et changeantes, comme si des scènes du passé se rejouaient en boucle dans ces reflets.
« C’est… incroyable, » murmura Remus, s’approchant d’un des miroirs. « Ces miroirs ne sont pas des miroirs ordinaires. Ils montrent des fragments du passé. »
« Des souvenirs, » ajouta Sirius, impressionné malgré lui. « D'où le nom du Hall. »
Peter s’approcha d’un miroir plus petit, ses mains tremblantes. « Vous croyez qu’on pourrait y voir des choses qui nous concernent ? Des souvenirs de nous, ici à Poudlard ? »
James hocha la tête, fasciné par le lieu. « C’est possible. Mais on est ici pour comprendre ce qui se cache derrière la créature qu’on a vue. Peut-être que l'un de ces miroirs détient une partie de la vérité. »
Ils se dispersèrent dans la salle, observant chacun un miroir différent. Les reflets dans les verres étaient déroutants, changeant constamment de scène. Tantôt des batailles, tantôt des événements oubliés de l’histoire de Poudlard.
Remus s’arrêta devant un miroir plus grand que les autres, dont l’image semblait plus nette. Il plissa les yeux, concentré. « Venez voir ça. »
James, Sirius et Peter se regroupèrent autour de lui. Le miroir reflétait une scène qui leur était inconnue : un homme en cape sombre, aux traits sévères, qui semblait murmurer des incantations devant un cercle de sorciers masqués. À ses pieds, une créature rampante, noire comme l’encre, semblait se tordre de douleur.
« C’est elle, » chuchota Peter, la voix tremblante. « C’est la créature qu’on a vue. »
« Qui est cet homme ? » demanda James, les yeux rivés sur le miroir.
« Ce n’est pas un sorcier ordinaire, » répondit Sirius, le ton grave. « Il manipule une magie que je n’ai jamais vue. »
Remus croisa les bras, son expression inquiète. « C’est une magie ancienne, probablement interdite. Ce qu’il fait à cette créature… il la contrôle. »
La créature dans le reflet poussa un hurlement silencieux, et les Maraudeurs reculèrent instinctivement, comme s’ils ressentaient la souffrance de l’être piégé dans le miroir. Le sorcier dans la scène leva alors les yeux, comme s’il pouvait voir à travers les siècles, fixant les quatre garçons avec une intensité glaçante.
Sirius fit un pas en arrière. « Il nous regarde… »
« Impossible, » souffla James, essayant de se convaincre lui-même.
Mais au moment où il prononça ces mots, le miroir s’obscurcit soudainement, et la pièce entière sembla vibrer sous une force invisible. Les miroirs autour d’eux se mirent à trembler, projetant des éclats de lumière partout dans la salle.
« Qu’est-ce qui se passe ? » cria Peter, paniqué.
Remus recula rapidement. « Sortez d’ici ! Vite ! »
Mais avant qu’ils ne puissent réagir, le sol sous leurs pieds se déroba, et les Maraudeurs furent projetés violemment au sol. Une force invisible semblait les attirer vers le centre de la salle, là où se trouvait un immense miroir ovale, plus ancien et plus imposant que tous les autres.
« Accrochez-vous ! » hurla James en agrippant Sirius par le bras.
Le miroir ovale s’illumina d’une lumière aveuglante, et une silhouette émergea lentement de la surface réfléchissante. C’était la créature, la même qu’ils avaient vue dans les couloirs. Mais cette fois, elle n’était pas seulement une ombre : elle était bien réelle, tangible. Ses yeux, deux fentes rouges, brillaient d'une lueur maléfique.
« On doit la repousser ! » cria Remus en levant sa baguette.
Sirius, toujours déterminé, se redressa et pointa sa baguette vers la créature. « On ne se laissera pas avoir par une ombre, » lança-t-il avant de prononcer un puissant sort de désarmement.
Le sort toucha la créature de plein fouet, mais au lieu de la repousser, cela sembla l'agiter encore plus. Elle poussa un rugissement sinistre et se jeta sur eux avec une rapidité effrayante. James et Remus réagirent instinctivement, envoyant des sorts de protection pour bloquer l’attaque, mais la créature semblait absorber la magie comme une éponge.
Peter, paralysé par la peur, resta figé quelques secondes avant de se ressaisir et de lancer à son tour un sort de défense, sans grand effet.
« Elle est immunisée contre la magie ! » cria Remus, les yeux écarquillés.
« Pas tout à fait, » murmura James, les dents serrées. « Elle réagit à nos sorts, mais d’une façon qu’on ne comprend pas encore. »
Sirius, furieux, se jeta en avant. « Alors je vais lui montrer ce que ça fait de s’en prendre aux Maraudeurs ! »
Il lança un puissant sortilège qui fit vibrer l’air autour d’eux, frappant la créature de plein fouet. Cette fois, la créature poussa un cri perçant avant de disparaître dans un nuage de fumée noire, laissant la salle silencieuse et les Maraudeurs haletants.
Le silence qui suivit la disparition de la créature semblait lourd de questions. Les Maraudeurs restèrent un moment figés, leurs cœurs battant à un rythme effréné, tentant de comprendre ce qu'ils venaient de vivre. La salle des miroirs était toujours là, intacte, mais la tension avait changé d’une façon qu’ils ne pouvaient pas encore expliquer.
James se redressa en premier, essuyant la sueur de son front. « C'était... intense, » dit-il d'une voix légèrement tremblante. « Mais on l'a fait. »
Sirius, toujours debout, les poings serrés, regarda autour de lui, cherchant des signes de danger imminent. « Je n'aime pas ça. C'était trop facile. »
« Trop facile ? » répéta Peter, incrédule. « On a failli mourir ! »
Remus, toujours pensif, hocha la tête. « Sirius a raison. Ça ne pouvait pas se terminer comme ça. Il y a quelque chose de plus. »
Le regard de Remus se tourna à nouveau vers les miroirs, chacun reflétant des scènes lointaines du passé, des histoires qui ne semblaient pas vouloir se dévoiler complètement. « Ces miroirs sont la clé, » murmura-t-il. « Il faut qu'on les comprenne avant de faire quoi que ce soit d'autre. »
James, toujours pragmatique, hocha la tête. « Très bien. Si ces miroirs contiennent des réponses, alors on va les trouver. Séparons-nous et observons chacun un miroir différent. Peut-être que l’un d’eux nous montrera ce qu’on cherche. »
Les Maraudeurs obéirent sans discuter. James se dirigea vers un miroir qui semblait plus ancien que les autres, ses bords usés par le temps. Sirius s'approcha d’un miroir rectangulaire, orné de gravures détaillées représentant des créatures mythiques. Peter, tremblant mais curieux, choisit un petit miroir ovale, tandis que Remus s'arrêta devant un immense miroir couvert de runes.
Tous quatre restèrent silencieux pendant un long moment, absorbés par les images floues et changeantes qui se reflétaient dans les verres. Mais après quelques minutes, James rompit le silence.
« Les gars, venez voir ça. »
Ses amis se rassemblèrent autour de lui, leurs regards fixés sur le miroir ancien. Ce qu'ils virent les fit frissonner. La scène reflétée montrait un endroit qu’ils connaissaient bien : la Grande Salle de Poudlard. Mais elle était différente. Les longues tables étaient vides, et le sol était jonché de débris. Au centre de la pièce, un sorcier vêtu de noir se tenait seul, une baguette levée vers le ciel, chantonnant une mélodie étrange et inquiétante.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » murmura Sirius, ses yeux se plissant devant l'étrangeté de la scène.
« Attends, » fit Remus, « regarde ce qui se passe ensuite. »
Comme pour répondre à ses mots, le sorcier dans le miroir abaissa brusquement sa baguette, et une onde d’énergie noire se répandit dans toute la Grande Salle. Les murs tremblèrent, les vitraux éclatèrent, et un rugissement monstrueux se fit entendre. Le sol s’ouvrit alors en un gouffre, et une créature, immense et indéfinissable, en émergea.
Peter fit un bond en arrière, sa respiration s’accélérant. « C’est elle... c’est la créature qu'on a vue dans les couloirs ! »
« Mais comment est-ce possible ? » demanda James, perplexe. « On l'a déjà affrontée, elle est partie, non ? »
Remus secoua la tête, les sourcils froncés. « Ce qu'on a vu n’était qu’une ombre, une émanation de quelque chose de plus grand. La véritable créature, celle que cet homme contrôle, est encore là. Et elle est liée à Poudlard d'une façon ou d'une autre. »
Sirius se détourna du miroir, une expression de dégoût sur son visage. « Je me fiche de savoir qui contrôle quoi. Ce type joue avec une magie bien trop dangereuse. On doit l’arrêter. »
James, d’un ton plus calme mais tout aussi résolu, acquiesça. « D’accord. On doit comprendre qui est cet homme et ce qu'il veut. »
Remus scruta à nouveau les reflets des autres miroirs, cherchant un indice, une réponse qui pourrait éclairer leur situation. « Ces souvenirs… ils ne montrent pas que le passé. Ils révèlent aussi des fragments du futur. Tout est lié. Si on ne fait rien, cette créature pourrait ravager Poudlard. »
« Alors qu’est-ce qu’on attend ? » lança Sirius, la mâchoire serrée. « On doit agir avant que ça n’arrive. »
Peter, visiblement nerveux, serra les poings. « Mais comment ? Si cette chose est plus puissante que nous, on va se faire tuer ! »
James posa une main rassurante sur l'épaule de Peter. « On ne va pas se laisser abattre. On est ensemble dans cette histoire. » Il regarda tour à tour ses amis, une lueur de détermination dans les yeux. « On est les Maraudeurs. On a déjà surmonté des situations difficiles. »
Sirius esquissa un sourire en coin. « Et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. »
Leur détermination renforcée, les quatre amis se dirigèrent vers la sortie de la salle des miroirs, conscients qu’une bataille bien plus grande les attendait. Tandis qu'ils gravissaient à nouveau les couloirs sombres de Poudlard, une pensée résonnait dans l’esprit de chacun : ils devaient protéger leur école, coûte que coûte.
Mais alors qu’ils s’éloignaient, un léger frémissement se fit sentir dans l'air derrière eux, à peine perceptible. Le miroir le plus ancien, celui qui avait montré l’homme et la créature, s’assombrit encore une fois. Et dans les profondeurs de son verre, un sourire malveillant apparut furtivement avant de disparaître dans le néant.