Le Seigneur des Ténèbres Livre 1 : Tom Jedusor
“ Horace Slughorn as toujours eût des chouchous à Poudlard, parfois en raison de leurs ambitions ou de leur intelligence, parfois à cause de leur charme ou de leur talent. Il possédait un don fantastique pour repérer ceux qui se révéleraient exceptionnels. Il avait constitué une sorte de club où il rassemblait ses élèves préférés. "
Albus Dumbledore
Jedusor se dirigea sans plus tarder vers la direction indiquée par Parkinson, qui semblait s’enfoncer encore plus dans la forêt. En quittant la clairière ou il avait été abandonné par ses aînés, Tom avait vu disparaître la lune sous la cime des arbres et tenais étroitement serrée dans son poing sa baguette magique allumée d’un simple Lumos, un sort appris plus tôt dans l’année. L’envie de faire une escapade dans cette forêt ne l’avait pas quitté depuis le début de l’année, mais Tom devait s’avouer qu’il aurait aimé en choisir les dates et conditions plus soigneusement. L’objectif, toutefois, s’avérait prometteur. Le respect des leaders de la maison Serpentard s’accompagnerait sans doute de la paix et même de l’ascension sociale tant désirée. Le temps était légèrement humide et Tom, pas vraiment vêtu pour sortir, releva son col en fixant ses pensées sur sa mission. Trouver le trou du chaporouge, le vaincre probablement, s’emparer du butin, donner la relique à Parkinson après l’avoir un peu étudiée, voir si la caverne contenait d’autres trésors, tout garder. Bon plan. Si il ne trouvait jamais le trou, ou si la relique ne s’y trouvait pas il pourrait peut être fabriquer un leurre. Voir même, en admettant qu’il mette la main sur la relique, donner plutôt le leurre à Magnus pour gagner l’original. Il était tellement plongé dans ces réflexions qu’il ne vit absolument pas les deux yeux qui le fixaient, à peine cachés par un arbre.
Il s’arrêta soudain, alerté par le brouillard autour de lui qui semblait gagner en intensité à chaque seconde lorsqu’il sentit une profonde morsure sur sa cheville gauche. Il hurla de douleur et bondit, chutant en arrière pour s’apercevoir qu’il était entouré de toute une meute de chiens fantomatiques grognant dans sa direction.
- Merveilleux ! s’exclama t-il. Des cynospectres. Celui-là m’as déjà salement amoché.
Prendre la parole à haute voix et s’entendre le rassura un peu, bien que la situation n’avait toujours rien de très réjouissant. Jedusor savait parfaitement comment faire fuir un cynospectre, la lumière. Ces chiens errants à l’apparence de spectres affamées détestaient le soleil et les lumières vives. Et sa baguette, qu’il n’avait miraculeusement pas lâché, émettait toujours la lueur verdâtre et salvatrice du Lumos lancé plus tôt. C’était sans doute cela qui retenait les chiens de l’attaquer sur le champ et les motivait plutôt à lui tourner autour en cercle en grognant férocement. En amplifiant le sort et en dirigeant le faisceau vers un cynospectre, il pourrait le faire fuir immédiatement, voir le détruire, mais au vu de la meute de sept ou huit qui voulaient le dévorer, en attaquer un seul signifiait se livrer aux autres.
La solution miracle n’apparaissait pas et Jedusor commençait à avoir froid.
- Bon… Marmonna t-il sans quitter les chiens fantômes des yeux qui semblaient en quelques sorte aussi las que lui de lui tourner autour sans pouvoir attaquer. Manifestement, personne ne passera par ici par hasard, ou Walburga Black ne viendra pas voir si je m’en sort… Va bien falloir tenter quelque chose…
Lumos Maxima peut être ? Une grande boule de lumière projetée hors de la baguette de Tom devrait couvrir suffisamment de zone, et être assez manipulable, pour faire fuir les cynospectres. Seul ennui, Tom n’avait jamais encore tenté ce sortilège, d’un niveau de troisième année pour être lancé et même un peu plus pour être maîtrisé… Le principe de Sowain et sa conversation avec Dumbledore flottait dans son esprit…
Tom Jedusor n’était pas du genre à prendre des risques, ce qu’il faisait était parfaitement calculé. Cependant, Tom Jedusor n’était pas non plus du genre à se laisser dicter sa loi. Que ce soit par un principe scientifique, par des chiens fantômes ou par un maudit prof de Métamorphose.
Un résultat sans équivoque. Trois des cygnospectres avaient disparus, écrasés par la puissance magique de la boule de lumière flottant derrière la tête de Tom. Les autres s’étaient enfuis sans demander leur reste en couinant. Tom avançait dans la direction sud avec une cheville légèrement mâchouillée mais un sourire satisfait en plus d’une visibilité parfaite dû à sa maîtrise instantanée du sort. Il marcha en observant autour de lui longtemps, n’ayant aucune idée de ce à quoi ressemblait un trou de chaporouge, revint sur ses pas en craignant de l’avoir dépassé par inadvertance, refît demi-tour, hésita, puis s’égara tout à fait.
- Cette fichue forêt n’as donc pas de fin ? Grommela Jedusor en tentant d’apercevoir le ciel à travers la cime des arbres. Il faudra, quand je viendrais à l’avenir, que j’apprenne à m’y repérer convenablement… Ou à la cramer…
- Tu perdrais la vie dans la minute qui suivrait un tel acte.
Tom crû faire une crise cardiaque en entendant la voix rauque lui répondre. Il tourna son regard exorbité dans toute les directions jusqu’à apercevoir enfin la silhouette d’un équidé qui se dirigeait vers lui. Mais au lieu d’une tête de cheval, Tom n’aperçut qu’un torse musclé, un visage barbu, deux yeux sombres et la pointe d’une flèche scintillant dans sa direction.
- Vous… Êtes un centaure. Réalisa Jedusor.
- Finement observé, soupira le centaure en tournant ses yeux à son tour vers la cime des arbres. Tu n’as rien à faire ici humain.
- Je suis bien d’accord, répliqua Tom. Je cherche justement à partir. Mais avant cela je dois accomplir quelque chose.
- La forêt n’est pas le domaine des humains. Tu n’as rien à y accomplir.
Tom serra les dents. Il avait suffisamment lu de renseignements sur les hybrides pour appréhender le fait de défier celui-ci. Les centaures étaient certes des êtres primitifs, mais pas dénués de qualités, surtout pour la vitesse et la précision. Attaquer son interlocuteur, ou le provoquer trop fermement, c’était mettre sa vie en jeu. Et en admettant qu’il parvienne à le vaincre du premier coup, les centaures ne vivaient qu’en troupeau, et les compagnons de celui-ci le prendraient vite en chasse. Il ne restait plus à Tom qu’à vérifier si ses talents de charmeur fonctionnaient aussi sur les hybrides.
- Monsieur… Ou, peut être préférez vous que l’on vous appelle autrement ? Commença t-il d’une voix respectueuse et très légèrement inquiète.
- Ronan suffira, soupira à nouveau le centaure en se tournant à nouveau vers Tom. Et toi, jeune poulain ? Demanda t-il à son tour.
- Tom Jedusor, répondit t-il en inclinant légèrement la tête en direction du centaure. Je suis navré d’être sur votre territoire. Je ne souhaite en aucun cas manquer de respect aux centaures de la forêt. Ni à la forêt elle même.
Ronan ne répondit rien mais inclina légèrement la tête à son tour en direction de Jedusor comme pour l’inviter à poursuivre, preuve que le jeune Serpentard ne se débrouillait pas trop mal. Capter l’attention d’un centaure n’était pas la chose la plus simple du monde, à moins d’être un ennemi, auquel cas la préoccupation devenait plutôt à éviter d’avoir un trou entre les deux yeux.
- Je suis à la recherche de quelque chose en vérité, reprit Jedusor d’un ton hésitant des plus convainquant. Le trou d’un chaporouge qui y cache son butin.
- Je vois. Et pour quelle absurde raison un jeune enfant comme toi s’aventure t-il à aller affronter une créature aussi féroce ? Interrogea le centaure en secouant la tête, désabusé. L’appât du gain sans doute ?
- Du respect en vérité, Ronan. De faire mes preuves plutôt. Des élèves plus âgés m’ont sommé de le faire. Je ne serais accepté et respecté que s’y j’y arrive.
- Je vois… Murmura le centaure en fermant les yeux. Une raison honorable d’appartenir à ton clan en tant que membre à part entière… Les centaures aussi sont emmenés à faire leurs preuves. Ce trou, toutefois, regorge de butins accumulé par les chaporouges de la forêt depuis des lustres. On y trouve des objets des plus dangereux. Que dois tu ramener ?
- Un livre. Mentit Jedusor avec aplomb. Il en as forcément accumulé et ressortir de la forêt avec un vieil ouvrage sera une preuve suffisante. Sinon je trouverais autre chose mais…
- Qu’il en soit ainsi. Je vais t’accompagner. Bien sûr, une fois là bas, l’épreuve que t’y y vivra t’appartiendra à toi seul. Ensuite je t’aiderai à quitter la forêt. Mais tu devras me promettre de ne plus y remettre les pieds à l’avenir. Cette forêt n’est pas faite pour les élèves du château.
- Merci beaucoup Ronan. Je ferais comme vous le dîtes. S’inclina Jedusor en jubilant intérieurement de sa chance. Un guide des plus crédules trouvé par hasard ! Et manifestement, son numéro de pitié fonctionnait à merveille. Ou alors ce centaure était particulièrement tolérant.
Ils marchèrent sans un bruit dans la direction opposée de celle que Tom souhaitait suivre au départ. Jedusor, trop curieux, voulait poser des questions au centaure sur son mode de vie et sur la forêt en général. Il se retint de justesse cependant, n’ayant aucune envie de froisser son hôte qui avançais tranquillement comme si il connaissait parfaitement les lieux, au point de continuer à fixer en l’air dans l’espoir d’apercevoir les étoiles.
Arrivés dans une partie bien plus éclairée de la forêt, ils s’arrêtèrent soudain devant une sorte de grand rocher creusé dont le trou d’une taille suffisante pour laisser passer un homme adulte semblait mener sous terre. Jedusor inspira, se préparant à récupérer la relique tandis que Ronan fixa enfin le ciel étoilé visible dans cette partie moins épaisse de la forêt et fronça les sourcils.
- On voit bien Mars ce soir. Et cet alignement…
Il se tourna vers Jedusor d’un air à la fois méfiant et intrigué. Le centaure inspira profondément avant de reprendre.
- Ton destin semble hors du commun, Tom Jedusor. Et semé de longues batailles. J’espère me tromper…
- Intéressant, répliqua Jedusor. J’espère que vous y voyez mes futures victoires. J’ai bien l’intention de graver mon nom dans l’histoire de la sorcellerie.
- Peut être bien, souffla Ronan. Quoi qu’il en soit, cela change tout. Je te laisse t’occuper de ta mission, puis hâte toi de quitter la forêt. Définitivement. Adieu, Tom Jedusor.
Jedusor n’eût pas le temps de se surprendre et de protester que le centaure partit dans un grand galop qui le fit partir de la ou il était venu. Jedusor grommela mais se retourna vers le trou de son futur adversaire.
- Hybride complètement abruti…
En entrant, Jedusor se jura de revenir dans la forêt tôt ou tard pour apprendre la politesse à ce canasson divinatoire.
L’endroit était éclairé par des bougies se trouvant dans des crânes de toute sortes, dont certains étaient humains à n’en pas douter, ainsi que par un feu de camp allumé dans une sorte d’encoche dans un mur rappelant vaguement la forme d’une cheminée et qui devait comporter une sorte d’évacuation, la fumée ne remplissant pas la grotte. La pièce était circulaire, étroite, et comportais une sorte de couchette crasseuse dans un coin, une collection de gourdins en bois plus ou moins gros soigneusement alignés par taille, des tâches de sang, dont certaines presque effacées et d’autres encore fraîches un peu partout, mais surtout un amas d’objets de taille, de forme et de valeur différentes. Des coffres en bois usés, un tas de pièces en argent, quelques livres, des bijoux, des dagues, une épée rouillée… Jedusor regarda tout cela en sentant monter en lui une certaine euphorie lorsqu’il entendit une sorte de petit cri étouffé.
Cherchant l’origine de ce bruit, semblable à un gémissement de bébé mêlé à un cri d’oiseau, il aperçu dans une encoche du mur deux yeux qui le regardaient, appartenant à une espèce de gobelin miniature, pas plus haut qu’un enfant de deux ans, coiffé d’un bonnet rouge et tenant un bâton. La créature se dressa maladroitement sur ses pieds et brandit son bâton en direction de Tom en poussant des petits cris étranglés.
- Oh oui, vraiment très impressionnant, fit Tom d’un ton railleur en direction du petit chaporouge. Le chef des chaporouge de la forêt, sans doute ? Ou son petit ? Reste tranquille, pendant que je fouille tout ça, et il ne t’arrivera rien.
Le petit chaporouge serra le poing mais baissa les yeux, comme si il avait compris la menace de Jedusor et resta immobile. Avec un sourire satisfait, Tom commença à fouiller la grotte. Il rangea les pièces en argent dans sa poche, ignorant les cris indignés de la petite créature, mais ne souhaita pas s’encombrer inutilement, prévoyant plutôt de revenir plus tard une fois la relique trouvé. Il s’empara cependant d’un bracelet en argent avec des petites pierres de toute les couleurs incrustées dedans en songeant que l’anniversaire de Sylvia approchais et qu’il serait bon de rester dans ces bonnes grâces en lui offrant un cadeau. La jeune fille était d’une humeur exécrable depuis une semaine suite à la nomination d’un certain Léonard Spencer Moon au poste de ministre de la magie en remplacement du grand-père de Sylvia, Hector Fawley, celui ci ayant été considéré par le Mangenmagot, le parlement sorcier, comme un incapable ayant largement sous estimé la menace représentée par Gellert Grindelwald dans toute l’Europe. Cela, doublé à ce qui était apparemment un début de guerre chez les moldus, annonçais une année 1939 des plus sombres, et de plus en plus d’élèves et mêmes de professeurs affichais des mines inquiètes en lisant la Gazette du Sorcier, à laquelle Tom songeait à s’abonner dès que possible. Secouant la tête pour se concentrer à nouveau sur sa fouille, Jedusor découvrit que la plupart des coffres ne contenaient rien de précieux, parfois des tissus imprégnés de sang, d’autres crânes, un vase en bronze, mais enfin, au bout de dix bonnes minutes, Jedusor ouvrit un petit coffret qui révéla une sorte de pyramide en ossement, avec des visages sculptés sur chaque face hurlant de terreur, ainsi qu’un petit livre manifestement très ancien avec une couverte écaillée noire et un serpent vert émeraude gravé.
Jedusor l’ouvrit précipitamment pour découvrir qu’il était rédigé en runes anciennes. Il soupira, n’ayant pas la possibilité de suivre des cours adaptés à la maîtrise de ce langage avant la troisième année d’études avait t-il appris de la bibliothécaire lorsqu’il était tombé une première fois sur un livre rédigé ainsi. Il pourrait toujours essayer seul… De tout les vieux bouquins présents dans la caverne, ce livre ci se trouvait avec la relique désirée par Parkinson. Et surtout, la marque significative qu’il portait, son âge manifestement fort ancien, sa rédaction en runes… Si ce livre avait un rapport avec Salazar Serpentard, il lui fallait absolument le déchiffrer au plus vite, ne serais ce que pour tirer au clair cette histoire d’héritier qu’un serpent lui avait murmuré à la rentrée. Plongé dans ces réflexions, il ne remarqua pas un instant que le petit chaporouge avait cessé de gémir.
Il se redressa et se retourna, prêt à quitter la caverne avec son butin lorsqu’il vit un lourd gourdin en bois s’abattre sur son visage.
- GYARGH ! MEURS ! MEURS ! A MOI !
Tom ne répondit pas, allongé au sol en se tenant le visage à deux mains, aveuglé par la douleur de son nez sans aucun doute cassé et ruisselant de sang. Il fit une roulade hasardeuse sur le côté, évitant de justesse un nouveau coup de gourdin et grimaça en se relevant, toujours un peu sonné, pour analyser son adversaire.
Le chaporouge en question n’avait rien à voir avec le modèle miniature qui agitait les bras en encourageant manifestement son parent. Il était même beaucoup plus impressionnant que la description faite dans le livre de classe de Tom sur les créatures magiques. Ce spécimen devait mesurer au bas mot trente centimètres de plus que Jedusor, était épais et tout en muscle, possédais des bras puissants, une sorte de chapeau asiatique arrondit et rouge sang, et un gourdin dégoulinant de sang bien plus épais que le bras de Tom qui s’estima heureux une seconde de n’être pas plus gravement blessé. Voyant son ennemi approcher de nouveau en levant le bras, il tira sa baguette et la pointa vers lui en criant de toute ses forces :
- FLIPENDO !!!
L’éclair bleu parti de la baguette de Tom et se dirigea vers la tête du chaporouge qui se protégea en levant son bras gauche. Le coup fut rude, mais insuffisant et la créature recula seulement de trois pas en arrière avant de laisser retomber son bras touché le long de son corps tout en s’avançant à nouveau pour abattre son arme sur le genou droit de Jedusor.
Celui-ci hurla de douleur et fit de son mieux pour ramper loin de la créature laquelle le fixait avec un ricanement qui résonnais aux oreilles de Jedusor comme un requiem. Tom Jedusor, sorcier surdoué de la noble maison Serpentard n’allait pas finir la tête écrasée par une vulgaire bestiole armée d’un bâton ! Sentant la fureur le gagner, Jedusor vit soudain le petit chaporouge se moquer de lui en le pointant du doigt. Aussitôt il lança, faisant sursauter l’adulte qui regarda autour de lui d’un air affolé :
- WINGARDIUM LEVIOSA !
Le chaporouge ne semblait pas comprendre l’effet résultant du sortilège avant d’entendre un petit cri aigu et se tourna immédiatement vers le trou cheminée dans lequel son petit flottait juste au dessus des flammes. Il se figea aussitôt et Tom en profita pour se remettre difficilement debout.
- Voilà. Tu as le choix. Marmonna Jedusor en direction de l’adulte qui regardait alternativement son petit crier au dessus des flammes et le jeune sorcier. Tu me laisses partir, et je te le rend sain et sauf. Ou, tu décides de poursuivre ce combat et je fait rôtir ton petit. Si tu comprends ce que je dis et que sa vie t’importe un peu, jette ton gourdin. Tout de suite.
Les derniers mots avaient été prononcés d’une voix froide et implacable, Jedusor reprenant sa voix des ordres auquel ne pas désobéir avec une lueur rougeâtre malsaine brillant au fond des yeux. Le chaporouge hésita, sursauta en entendant son petit hurler tandis qu’il descendait de quelques millimètres en direction du feu et jeta son gourdin en direction de Tom.
Aussitôt, le jeune Serpentard poussa un cri de triomphe et se détourna du petit chaporouge qui tomba dans les flammes avec un hurlement à glacer le sang pour pointer sa baguette vers l’adulte et hurler un nouveau maléfice de Repoustout dans sa direction. Le chaporouge, horrifié, ne se protégea pas et fut projeter violemment contre le mur de la caverne. Jedusor se dirigea vers la sortie d’un pas vif puis fit volte face pour pointer sa baguette vers le plafond. Cette sale bête ne pouvait pas s’en tirer si facilement. Tout l’être de Jedusor criait vengeance. Il se racla la gorge pour lancer, avec une froideur terrifiante :
- Deprimo.
Aussitôt, la grotte s’effondra sur elle même, laissant tout juste le temps à Tom d’en sortir et étouffant les hurlements des deux créatures.
Une fois sorti, Tom tomba plus qu’il ne s’assit sur la souche d’un arbre et poussa un cri de douleur et de frustration. Un combat aussi douloureux et serré contre une espèce de gobelin débile armé d’un bout de bois ! Heureusement, celui-ci l’avait payé cher. La lueur rougeâtre brilla à nouveau dans les yeux de Jedusor à cette pensée. Le chaporouge n’était plus. C’était certes dommage pour le reste des objets entreposés dans sa grotte, mais il avait l’essentiel, pensa t-il en sortant de sa poche l’artefact réclamé par Parkinson ainsi que le petit livre ancien, miraculeusement intacts. Le jeune garçon espéra un instant, en rangeant son précieux butin, que Ronan repasse par ici mais du se faire une raison, il n’avait plus qu’à boiter jusqu’au château et trouver un moyen de soigner tout seul tout genou enflé, son nez cassé, sa cheville mâchouillée et sa fierté froissée.
Il n’eût cependant pas la chance d’arriver jusqu’au château sans faire de rencontres, se retrouvant nez à nez à la lisière de la forêt avec son directeur de maison, le professeur Slughorn, chargé d’un sac de toile rempli de fleurs blanches. Le maître des potions à la moustache de morse poussa un petit cri d’effroi en le regardant et Jedusor pensa, amer, qu’il devait donner un bien piètre spectacle.
- Mais ! Jedusor ! Que diable faîtes vous dans la forêt interdite ? A une heure pareille ?! Et dans un si triste état ! S’exclama Slughorn
- Ce n’était pas vraiment par choix monsieur, souffla Jedusor en vacillant pour rester debout, épuisé. On m’as fait subir une sorte de bizutage je crois. Des élèves de la maison m’ont emmené ici et m’ont ordonné de récupérer un objet dans un trou de chaporouge pour prouver ma valeur.
- Mais… Bredouilla le professeur, abasourdi. C’est de la folie… Envoyer un élève de première année… Qui était-ce, Jedusor ?
Tom réfléchit rapidement. Sous le coup de la douleur et de la fatigue, il avait trop parlé, et trop vite. Maintenant, il fallait prendre une décision. Dénoncer Black, Parkinson et Selwyn et les voir subir un châtiment de l’école, pouvant sans doute aller jusqu’à l’expulsion, mais risquer de s’attirer les foudres de tout le reste de la maison. Ou alors, garder le secret et se venger soi même, tôt ou tard. Le choix était simple.
- Aucune idée monsieur. Ils étaient cagoulés. Mentit Tom avec un air des plus convaincants en chancelant à nouveau.
Slughorn sembla enfin se rendre compte que son élève n’en pouvait plus et tira sa baguette de sa manche.
- Ferula, fit t-il en direction de la jambe de Tom qui se retrouva pansée et munie d’une sorte d’attelle en bois, le soulageant instantanément. Episkey, lança t-il également en direction de son visage, réparant son nez dans un craquement qui arracha une grimace à Tom.
- Merci professeur, dit Tom, sincèrement soulagé.
- Ce n’est rien, marmonna Slughorn. Vous irez quand même à l’infirmerie sitôt que nous arriverons au château. Vous pouvez marcher ?
Même avec l’attelle, ce n’était pas franchement agréable mais Jedusor répugnait à l’idée de demander de l’aide pour se mouvoir. Il hocha simplement la tête et suivi son professeur d’un pas faussement assuré en direction de Poudlard.
- Mais qu’avez vous donc combattu la dedans pour vous retrouver dans un état pareil ? Demanda Slughorn en se tournant vers Jedusor d’un air surpris et un peu admiratif.
- Des cygnospectres… Réfléchit Tom, bien décidé à impressionner son professeur principal. Ils étaient une dizaine au bas mot, et bien féroces… L’un d’eux m’as mordu par surprise dans le noir, mais je les ai ensuite fait fuir sans difficulté. Et un chaporouge adulte aussi, très coriace, musclé et d’un bon mètre quatre vingt.
- CE chaporouge ? S’exclama le professeur, les yeux écarquillés. Celui qui terrorise les créatures de la forêt depuis des années ? Le professeur Brûlopot. s’en plaint souvent, il adore maltraiter les botrucs… Rien d’étonnant à ce que vous soyez dans un état pareil après l’avoir rencontré… Mais comment vous en êtes vous sorti ?
- Il m’as attaqué par surprise, précisa Jedusor en fronçant les sourcils. J’étais étourdi par son coup au visage et il en as profité pour attaquer ma jambe mais une fois que j’ai repris mes esprits, je n’ai eût aucun mal à m’en débarrasser. Ca m’étonnerait qu’il ennuie le professeur Brûlopot de sitôt.
Slughorn fronça à son tour les sourcils mais ne releva pas. Alors qu’ils pénétraient dans le hall d’entrée, le moustachu marmonnait dans sa barbe, de façon parfaitement intelligible pour Tom :
- Très impressionnant… Un élève si jeune, survivre à une telle aventure… Et il est surdoué dans toutes les matières, même Dumbledore le reconnaît… Peut être que…
Voyant que son élève le fixait, il s’arrêta brusquement, semblant réaliser :
- Mais,au fait ! Vous deviez récupérer un objet n’est ce pas ? De quoi s’agissait t-il ?
Le cœur de Jedusor battît la chamade. Il pouvait prétendre n’avoir rien prit, mais cela serait synonyme d’un échec. En disant la vérité, il se ferait sans aucun doute confisquer l’artefact, et Parkinson serait sans pitié. Il sortit maladroitement le bracelet en argent qu’il comptais offrir à Sylvia pour le montrer à Sulghorn, attentif.
- Je devais prendre n’importe quoi, prétendit Tom avec un air innocent des plus convainquant. J’ai trouvé ceci plutôt joli comparé au bric à brac présent.
- Oui très joli, fit Slughorn l’air déçu. Je me demandais… Mais c’est sans importance. Je vais quand même devoir vous confisquer ceci Jedusor.
- Je comprend monsieur, répondit Tom d’un air faussement déçu en laissant tomber le bijou dans la main du professeur qui le fourra aussitôt dans sa poche, laissant son élève douter qu’il le remettrait un jour au directeur.
Intérieurement, Jedusor jubilais. La perte de ce petit bracelet, si elle épargnais à Tom une fouille plus minutieuse et la perte des pièces d’argent, de la relique et surtout du petit livre runique, ne représentait rien.
Slughorn le laissa devant l’infirmerie en lui précisant qu’il ferait un rapport des évènements au professeur Dippet, puis lui précisa avec un clin d’œil :
- Bien sûr je ne peux pas, en tant que directeur de maison, ne pas intervenir… Voyons… Je retire cinquante points à Serpentard pour les énergumènes qui ont cru bon de risquer la vie d’un jeune élève si prometteur…
Tom grimaça, bien que la façon dont Slughorn le qualifiait lui fit extrêmement plaisir, cinquante points en moins retirés dans la nuit, ça se remarquerait forcément. Et Parkinson ne serait sans doute ni ravi, ni confiant si il comprenait qu’un professeur avait attrapé Tom au passage.
- Et bien entendu… Reprit tranquillement Slughorn avec un clin d’œil pour son élève, j’accorde soixante points à Serpentard pour votre performance exceptionnelle.
Le professeur pouffa puis tourna les talons et se dirigea vers les cachots, laissant Jedusor perplexe mais fier de lui entrer à l’infirmerie.
Le lendemain, en fin d’après midi, après avoir avalé un répugnant breuvage à plusieurs reprise et s’être reposé, Tom quitta l’infirmerie. Il se dirigeait calmement vers sa salle commune lorsqu’on lui tira le bras en arrière pour l’attirer dans une salle désaffectée des cachots. Il se prépara à se défendre lorsqu’il reconnu Sylvia qui se serrais contre lui.
- J’ai eût si peur ! Sanglota pathétiquement la blonde en tentant manifestement d’étouffer le Serpentard. J’ai crû que tu avais eût de graves ennuis dans ta maison !
- Sylvia… Soupira Tom en se dégageant, peu enclin à une telle démonstration d’affection. Inutile d’en faire tout un plat. Je vais très bien.
- Mais tu avais disparu, Renifla Fawley avec un regard larmoyant. Et on raconte des choses. Il paraît que tu as affronté des monstres dans la forêt interdite.
- Tu écoutes les rumeurs avant moi maintenant ? Sourit le jeune homme d’un air faussement amusé. Tu en répand assez toi même pour savoir qu’elles racontent souvent n’importe quoi non ?
- Tu n’était pas vraiment dans la Forêt Interdite hier soir ? Demanda Sylvia en plongeant ses yeux dans les siens, dans une piètre imitation du regard inquisiteur de Dumbledore.
- Non. Mentit Tom sans aucune difficulté. Je me sentais mal, voilà tout.
La jeune fille continua de le fixer un instant puis dût décider de le croire car elle tenta à nouveau de se serrer contre lui. En retenant une grimace et un profond soupir, Jedusor consentit à lui tapoter le dos.
- Au fait ! Dit t-elle soudainement. Le Professeur Slughorn m’as donné ça pour toi.
Elle s’écarta pour sortir de la poche de sa robe un rouleau de parchemin soigneusement fermé avec un ruban violet. Tom en avait déjà vu un semblable entre les mains de Parkinson et savait de quoi il s’agissait mais il n’osa y croire. Il l’arracha presque des mains de Sylvia pour le déplier et lut avec une satisfaction intense :
- « Monsieur Jedusor, vous êtes invité ce samedi à 20h30 dans les cachots à un dîner réunissant les membres du Club de Slug. En espérant pouvoir compter sur votre présence, cordialement, Horace Slughorn. »