L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 51 : Tome 5. Aimer c’est vivre. Partie 4
2647 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 5 mois
Severus comprit que la mission de Shacklebolt avait réussi dès que de nombreux prisonniers libérés commencèrent à affluer à Sainte Mangouste.
Presque simultanément, le Patronus Lynx se matérialisa devant lui et s'exprima avec la voix de Kingsley :
« Je regrette de ne pas t'avoir prévenu plus tôt. Les Moldus ont cru sans condition à l'existence des camps et ont accepté de libérer immédiatement tous les otages. Dans une heure, j'aurai une audience avec la reine. Prépare le texte d'un discours pour la télévision. Je te fournirai les détails lors d'un entretien privé. Fais-moi savoir si Granger reprend connaissance. »
Severus penché sur une feuille de parchemin sur laquelle il griffonnait les textes de discours télévisés pour lui et Gregston se dit :
« Granger ! Kingsley a appelé Hermione par son nom de famille. Il doit éprouver un profond ressentiment. Apparemment, il regrette d'avoir partagé des informations avec Hermione sous les traits d'Hélène, qu'elle avait ensuite divulguées à Gregston. Il faudra s'enquérir de son état. Smethwick s’opposera encore à son interrogatoire sous Veritaserum, retardant ainsi le début des recherches des enfants victimes de trafic jusqu'à la semaine prochaine. Aussi cynique que cela puisse paraître, ce délai est peut-être préférable, il se frotta les tempes, malgré l'explication apaisante avec Harry et plusieurs heures de sommeil profond dans les bras de son bien-aimé, sa tête pulsait de douleur permanente. – Il est impossible de résoudre tous les problèmes du jour au lendemain. Il est nécessaire d'établir correctement les priorités, dont la première pour aujourd'hui est la rencontre d'Alex avec Harry et Hope. Malheureusement, le mutisme de notre fils sera un coup dur pour Harry ! Ensuite, je pourrai sereinement me concentrer sur le deuxième point : le discours à la télévision. J'espère que Shacklebolt pourra se charger de donner une interview à Skeeter, car je ne peux pas supporter cette salope ! De plus, la publication des discours de Kingsley dans la Gazette du Sorcier serait très utile pour lui. La libération des cracmols et des sorciers kidnappés, le retour de leurs enfants, le prochain procès de Gregston et Granger, ainsi que l'aide aux Moldus pour surmonter une crise politique et démographique sans précédent, contribueront certainement à sa victoire aux prochaines élections. Notre peuple aime les histoires qui se terminent bien. Cependant, je crains que pour de nombreux anciens prisonniers, la fin ne soit pas entièrement heureuse. »
Rogue soupira et posa le stylo.
Les visages épuisés et démoralisés des personnes avec lesquelles il avait dû travailler presque toute la journée d'hier et la moitié de la journée d'aujourd'hui lui revinrent en mémoire. Sur ses ordres, les guérisseurs dressèrent une liste des patients les plus vulnérables psychologiquement, ainsi que de ceux qui s'étaient tournés d'eux-mêmes vers le personnel de l'hôpital pour demander à effacer leurs terribles souvenirs.
Le défi était si ardu que Severus doutait de sa capacité à venir en aide à tous ces gens. Des scènes cauchemardesques de violence et d'abus se déroulèrent devant lui. Certains captifs, principalement ceux qui avaient été enlevés alors qu'ils étaient déjà enceints, furent témoins du meurtre de sang-froid de leurs conjoints. D'autres avaient été victimes d'indicibles violences sexuelles. Beaucoup d'entre eux manquaient de plusieurs doigts. Quinze avaient eu un œil arraché. Douze avaient perdu une main et trois malheureux avaient été castrés. Les prisonniers libérés des tout premiers camps, créés par la sinistre machination de Granger et Gregston, avaient souffert plus que les autres. Leurs corps étaient striés de cicatrices et leurs âmes étaient si mutilées que Severus s'étonna qu'ils conservassent encore leur raison.
Malgré cela, cette situation ne concernait pas la totalité des patients. Hier encore, deux malades plongés dans un état de stupeur catatonique furent transférés au cinquième étage, dans le service destiné aux patients jugés incurables. Et combien parmi les nouveaux arrivants connaîtront le même sort ?
Severus espérait que son esprit résisterait à la pression et ne s'effondrerait pas. Bien qu'il disposât d'une Pensine pour y déposer périodiquement les souvenirs accumulés des patients, il ne pouvait rester insensible et impartial face à une telle détresse et à une telle souffrance sans fin. Cela nécessitait de la part de Rogue une maîtrise presque magistrale des sciences mentales.
La plupart des anciens détenus ne souhaitaient pas une correction totale de leur mémoire, préférant simplement effacer les souvenirs les plus traumatisants des tortures et de la violence, et seuls quelques-uns le consultèrent pour qu'il les débarrasse de tous les souvenirs douloureux de leurs années passées dans le camp, y compris la naissance d'un ou plusieurs enfants. Ces patients avaient généralement quelqu'un vers qui se tourner et ils ne voulaient pas franchir le seuil de leur maison en traînant dernière eux fardeau insupportable d'un passé terrible, ainsi que les enfants non désirés conçus par des violeurs. Rogue modifia leur mémoire, puis inscrivit leurs noms sur la liste fournie par Smethwick. Un astérisque à côté de chaque patronyme signifiait que leurs enfants nés dans le camp seraient probablement placés définitivement dans des familles d'accueil moldues.
Cependant, Rogue devait encore en discuter avec Shacklebolt et Smethwick.
***
En une heure, le discours aux Moldus fut rédigé. Le Patronus de Shacklebolt ne venait toujours pas, l'audience avec la reine s'éternisa apparemment. Rogue ne pouvait même pas imaginer la réaction de cette femme âgée face aux crimes qui se déroulaient sous son nez.
Bien que les prisonniers libérés continuassent d'affluer, Severus décida de prendre une courte pause. Rogue était un homme de devoir, comme en témoignait toute sa vie. S'il ne s'agissait que de fatigue, il n'aurait pas hésité à retourner dans un service spécialement équipé pour les anciens prisonniers des camps, mais c'était désormais le bien-être mental de son fils qui était en jeu.
Alex attendait impatiemment depuis trois jours de rencontrer son père et sa sœur nouveau-née, et Rogue n'avait pas le droit de le laisser dans l'ignorance et sans nouvelles plus longtemps. Il prévint Smethwick qu'il ne pourrait pas travailler auprès des patients aujourd'hui, puis envoya un message aux Malefoy pour leur demander s'il serait possible de venir chercher Alex dans une demi-heure.
La réponse vint presque instantanément. Un paon blanc, le Patronus de Lucius, se matérialisa sur la table devant Rogue et prononça :
« Alex t'attend depuis hier. »
***
Enjambant la grille de la cheminée dans le salon du Manoir des Malefoy, Severus les vit immédiatement : Narcissa et Alex. Rogue remarqua immédiatement qu'Alex portait son costume de dimanche.
Narcissa caressa délicatement les boucles noires et rebelles d'Alex, qui rappelaient celles de son père.
- Il a enfilé ce vêtement dès que Lutz et moi sommes revenus de l'hôpital Sainte Mangouste et que nous l'avons assuré qu'Harry allait bien. Il a même dormi avec. Je n'ai pas réussi à le convaincre de changer de tenue. Il était persuadé que tu viendrais le chercher, il t'attend depuis hier. Je ne te blâme pas ! ajouta-t-elle rapidement. Je peux très bien imaginer la quantité de travail que tu as dû accomplir. Je ne fais que constater le fait.
Severus inspira profondément. Il se sentait coupable envers son fils, mais comprenait qu'il ne pouvait pas être présent en plusieurs endroits à la fois. Un retourneur de temps lui aurait été d'une aide inestimable. Malheureusement, ces artéfacts uniques, conservés au Ministère de la Magie, avaient été détruits plusieurs années auparavant, et il n'avait pas encore été possible d'en fabriquer d'autres similaires.
Rogue se dirigea vers le canapé et s'assit à côté d'Alex.
- Es-tu prêt à rencontrer ton papa Harry et ta petite sœur ?
Alex hocha vigoureusement la tête. Il ne prononça pas un mot, mais ses yeux brillèrent de joie.
Severus serra son fils dans ses bras afin de transplaner avec lui directement dans les locaux qui lui étaient assignés à La Sainte Mangouste, en pensant : « Je t'en conjure, ne reste pas muet ! »
- Nous allons d'abord chercher ta petite sœur à la nurserie, puis nous irons voir Harry, expliqua Severus, prenant la main d'Alex et se dirigeant avec lui vers la maternité.
La guérisseuse de garde sourit gentiment :
- Vous venez chercher Hope ? C'est une petite fille merveilleuse. Il mange parfaitement bien depuis hier. Et elle a même pris un peu de poids. Et toi, tu dois être son grand frère...
- Alex, suggéra Severus.
La guérisseuse tendit la main au garçon, qu'il serra après une légère hésitation.
- Alex, il est temps pour toi de faire la connaissance de ta sœur.
Elle s'éclipsa dans la nurserie, mais en ressortit presque aussitôt, poussant devant elle un berceau en osier, pour s'immobiliser face à Alex, figé par l'émotion.
- Regarde, c'est ta sœur.
Alex jeta un coup d’œil timide dans le berceau. À ce moment, Hope plissa d'abord son petit visage, puis sourit.
- Elle est si mignonne... dit soudainement le petit garçon en se tournant vers Rogue, et si petite.
Severus parut momentanément décontenancé. Néanmoins, il s'efforça de conserver une attitude naturelle afin de ne pas alarmer Alex, bien que son cœur ait été empli d'une joie profonde.
« Bien sûr ! pensa-t-il. Des émotions positives ! Les guérisseurs ont affirmé à l’unanimité que seules de fortes émotions positives rendraient à Alex la capacité de parler ! »
- Est-ce qu'elle te plaît ? demanda-t-il d'une voix tremblante.
Alex hocha la tête :
- Oui, beaucoup ! Et elle semble m'aimer aussi. Regarde, elle m'a encore souri ! Penses-tu qu'elle sait que je suis son grand frère ?
Severus submergé par l'émoi attrapa Alex dans ses bras et, sous le regard surpris de la guérisseuse, le fit tournoyer.
- Bien sûr... Tu es le plus formidable des grands frères ! Harry et moi sommes extrêmement fiers de toi !
Il inspira, posant Alex au sol.
- Maintenant, allons rendre visite à papa. Tu lui as si terriblement manqué !
***
Les retrouvailles de Alex et Harry s'avérèrent particulièrement émouvantes. Alex se précipita vers Potter, assis dans un fauteuil et enveloppé d'une couverture, et se blottit contre lui, répétant sans arrêt :
- Papa, papa...
Il ne parvenait pas à croire qu’Harry était réel, et il ne cessait de le toucher, dans l'espoir de s'en convaincre définitivement.
Harry murmura à l'oreille de son fils :
- Tu m'as tellement manqué, mon chéri !
Contrairement à Severus, il ne retint pas ses larmes.
- Ne pleure pas, papa !
Alex essuya doucement la joue humide d'Harry avec la main, puis dégagea une mèche de cheveux qui masquait son oreille, endommagée par l’implant électronique.
- Est-ce que les gens qui t'avaient emmené ont fait ça ? demanda-t-il dans un chuchotement.
Harry hocha la tête.
- Ça t’a fait mal ?
- Supportable. Et maintenant que je suis avec toi, avec Severus et avec Hope, je suis complètement guéri.
- Pourquoi ont-ils fait ça ?
- Pour m'empêcher de m'enfuir et de vous rejoindre, toi et Severus, répondit Harry. Ils savaient que dès la naissance de ta petite sœur, je m'évaderais certainement. Et c'est ce qui s'est produit, grâce à Severus. Il a fait appel à Kingsley, Robbins, Oncle Charlie et ses dragons, ainsi qu'à de nombreuses autres personnes, qui nous ont tous libérés, Drago, Ron et moi, ainsi que d'autres prisonniers.
- Tu as volé sur un dragon ? dit Alex avec ravissement dans sa voix.
- Je ne veux pas te décevoir, mais non, Harry secoua la tête, les guérisseurs ne m'ont pas autorisé à le faire. Severus nous a amenés, Hope et moi, ici via un Portauloin, mais Ron a eu beaucoup plus de chance. Il te racontera certainement les détails un peu plus tard.
- Puis-je m'asseoir sur tes genoux ? Alex se pressa avec confiance contre Harry.
Severus, se tenant un peu à l'écart, s'introduit dans la conversation, s'efforçant de dissimuler les émotions qui l'habitaient.
- C'est trop tôt, mon fils, Harry ne s'est pas totalement remis de la naissance de Hope.
- Désolé, bébé, Harry embrassa son fils, les guérisseurs ici sont terriblement stricts. S’ils découvrent qu’un héros comme toi est monté sur mes genoux, ils ne me laisseront pas rentrer chez moi de sitôt. Et je dois bien l'admettre, j'ai hâte de retourner à la maison.
Un lynx fantomatique surgit soudainement dans la pièce, faisant sursauter toutes les personnes présentes. « Severus, j'espère que tu es disponible. Je serai de retour dans un quart d'heure et j'aimerais te raconter le déroulement de la rencontre avec le Premier ministre moldu. »
- Voulait-il dire... ancien Premier ministre ? demanda Harry.
- J'espère vraiment qu'il a déjà repris ses fonctions, répondit Rogue. Alex, chéri, dis au revoir à Harry et à Hope.
Alex afficha une expression offensée et des larmes perlèrent à ses yeux.
- Encore un peu, je t'en supplie ! gémit-il en enfouissant son visage contre la poitrine de Harry.
- D'accord, acquiesça de bonne grâce Rogue, vingt minutes et puis je te ramène à la maison. Cela te convient ?
Harry sourit sournoisement.
- Et le ministre ?
Severus esquissa un geste désinvolte de la main :
- Il attendra ! Toutes les personnes, qui sont importantes à mes yeux se trouvent ici.