L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra

Chapitre 25 : Tome III Le Plus effrayant des cauchemars. Partie 1

3114 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/06/2024 11:24

Le guérisseur Smethwick rangea sa baguette et permit finalement à Harry de couvrir son impressionnant ventre avec la veste de pyjama :

-         Messieurs, je suis extrêmement mécontent des résultats de l'examen ! Tous les indicateurs sont bien en dessous de la normale.

Il parcourut une fois de plus ses notes prises avec la Plume Magique et secoua la tête avec désapprobation.

-         C'est si mauvais que ça ?

Un regard significatif de la part de Rogue laissa clairement entendre à Harry : « Je te l'avais bien dit ! ». Puis Severus se pencha également sur le dossier médical.

-         Alors à moi vous ne dites rien ? !

Harry prit la main que Severus lui tendait et s'assit prudemment. Il ressentit aussitôt une montée de nausée et vit des cercles colorés flotter devant les yeux.

-         Bien sûr, on vous dira tout !

Smethwick tourna son carnet de notes pour permettre à Harry le lire plus aisément.

-         Mais il n'y a que des chiffres ici ! Dit Harry après quelques minutes avec déception. - Hippocrate, rendez-moi service et déchiffrez pour le stupide Gryffondor, que je suis, de quoi il s'agit.

-         Je vous en prie, regardez ici, Smethwick pointa du doigt les deux premières colonnes du tableau, là ce sont des indicateurs comparatifs de prise de poids entre le père et le fœtus. Au cours du mois dernier, au lieu de prendre environ trois livres, vous en avez perdu six. (1) Et ce malgré le fait que vous ayez réduit votre activité physique à presque zéro.

-         Ce n'est pas vrai, je fais de la marche, répondit sombrement Harry.

-         Oui, sur les escaliers et dans les couloirs de Black House ! Remarqua Rogue avec sarcasme.

« Traître ! » Faillis de prononcer Potter. Il se mordilla la lèvre et serra les poings, luttant pour ne pas devenir grossier. Malgré son extrême irritation, Harry se rendait parfaitement compte, que Severus n'était en aucun cas coupable et qu'il faisait preuve d'une patience angélique en supportant les sauts d'humeur brusques de son mari, enceint de sept mois.

-         Maintenant, je ne suis pas surpris que le fœtus présente un retard de développement intra-utérin évident ! S'exclama Smethwick avec indignation. - Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Vous ne voulez pas de ce bébé ? Vous êtes tout simplement en train de le tuer !

-         Je ne pensais pas que le manque de promenades au grand air pouvait avoir un effet aussi néfaste sur le bébé, déclara Harry assez effrayé et médusé.

-         Vous n'avez pas pensé ! Smethwick l'imita sur le ton plein de sarcasme. - D'accord, je peux bien comprendre que vous, Harry, n'êtes pas très au courant des mécanismes complexes de la grossesse masculine, dit-il un peu plus calmement, mais vous, Severus ce n'est pas votre cas ! Vous avez créé ce programme vous-même, et vous comprenez parfaitement que l'inclusion des promenades quotidiennes dans le régime n'est pas un caprice ! Bien sûr, je suppose que vous craignez de constituer une cible pour des ravisseurs, mais dans ce cas, pourquoi n'avez-vous pas déménagé dans une zone sûre où vous pourriez avoir cet enfant en toute sécurité sans mettre sa vie ou celle d'Harry en danger ?

Potter, le visage rougi par la honte pour son entêtement et son enfantillage, murmura :

-         Je ne voulais pas que mon bébé naisse derrière une haute clôture garnie des barbelés.

-         Alors vous préférez qu'il ne naisse pas du tout, et qu'il vous entraîne avec lui dans la tombe ?

Les yeux de Smethwick brillèrent de colère.

-         Parce que vous, Harry, vous êtes désormais inextricablement lié à lui, et sa mort entraînera la vôtre aussi. Si j'étais à votre place je ne perdrais pas le temps. Severus, il se tourna vers Rogue, à la recherche de soutien, si vous voulez sauver Harry et l'enfant, vous devez simplement les amener dans la Zone. Et le plus tôt possible.

 ***

-         Severus, je ne veux pas t'effrayer, mais je te recommande, à toi et à ta famille, de déménager dans la Zone dans des plus brefs délais !

Sans le savoir, le Ministre de la Magie, Kingsley Shacklebolt, répéta presque mot pour mot la phrase prononcée la veille par le guérisseur Smethwick.

-         Que s'est-il encore passé ? Demanda Rogue avec lassitude.

L’inquiétude pour Harry et l'enfant à naître, l'empêcha de dormir toute la nuit. Il cherchait désespérément, mais en vain, un moyen d'atteindre le refuge sans devoir prendre le bus pour traverser le territoire moldu.

-         Nous avons de nouveau découvert deux commandes contrefaites pour la potion de grossesse masculine, soupira Kingsley. - Après cet incident concernant l'hôpital de Prague, le ministère vérifie désormais soigneusement toutes les demandes pour ta potion. Et puis, il y a une semaine, deux requêtes ont été reçues simultanément en provenance de l'Ouganda et de la Bolivie. Robbins a immédiatement contacté les représentants de l'ordre de ces pays par Patronus, et la réponse est arrivée hier. Ni l'Ouganda ni la Bolivie n'ont actuellement besoin d'être réapprovisionnés. Apparemment, il y a quelqu'un d'autre manque visiblement de potion, ayant sans doute utilisé tout le lot précédent. Je suis convaincu qu'une pénurie pourrait pousser ces créatures à prendre des mesures extrêmes et à enlever le créateur du remède. C'est pourquoi je te prie, non, je t'en conjure : toi et ton époux, déménagez immédiatement dans la Zone.

-         Je ne ferais pas voyager Harry dans un bus de ligne, après ce que s'est passé ! Prononça Rogue d'un ton cassant.

-         Severus, intervint Harry, je pense que nous n'avons tout simplement pas le choix. Tu ne peux pas te mettre en danger ! Je ne permettrai pas ça. Je vais demander à Kreattur de commencer à préparer nos bagages immédiatement.

Shacklebolt parla d'une voix calme, comme s'il s'adressait à un enfant entêté :

-         Severus, écoute-moi. L'attaque du bus s'est produite il y a plus de trois mois. Gregston m'a assuré qu'il allait trouver les coupables et les exécuter. Depuis, le transport se passe sans aucun problème.

-         Mais, mystérieusement, les coupables n'ont jamais été retrouvés, tout comme les sorciers et les cracmols disparus, rappela Rogue. - Et ça me paraît très suspect...

-         Il n'y a rien de bien suspect là-dedans ! Tu comprends toi-même, que c'était des vrais scélérats qui opéraient là-bas, en tuant tout le monde sans discernement. Parmi les cadavres, que nous a remis le gouvernement militaire, il y avait les corps de quatre jeunes sorciers en âge de procréer. Il était simplement déraisonnable de leur tirer dessus. Si Gregston avait été impliqué dans l'enlèvement, je te garantis qu'il n'aurait pas gaspillé de cette manière le précieux matériel humain.

Severus rit sarcastiquement :

-         Es-tu vraiment en train de dire que dans un territoire sous le contrôle total d'un gouvernement militaire réprimant durement toute forme de désobéissance, un groupe de ravisseurs agit en toute impunité ? Et malgré toutes leurs technologies de pointe, ces vaillants combattants moldus ne sont jamais parvenus à les capturer ?

-         Gregston pense que dans le gang il y a aussi des sorciers, et des sorciers très puissants en plus. C'est à cause d'eux que la bande n'a pas encore été arrêtée.

-         Et pourtant, tu suggères, que nous prenions un bus moldu pour rouler sur des nombreux kilomètres à travers le territoire sous le contrôle des Moldus, dit froidement Rogue.

-         Je ne t'ai rien proposé de tel ! Tu ne sais pas vraiment écouter ton interlocuteur. J'ai tout prévu. Vous utiliserez mon véhicule blindé personnel, il en reste plusieurs au ministère depuis la Seconde Guerre magique. Le chauffeur n'aura pas vos noms, et je lui donnerai les coordonnées exactes de la Zone peu avant le départ. Vous serez accompagné par mon équipe de sécurité. De plus, Gregston ne sera pas informé de l'identité des voyageurs. Désolé, c'est tout ce que je peux faire.

Shacklebolt écarta les bras, semblant embrasser toutes les actions qu'il pourrait entreprendre.

-         Severus, Harry toucha doucement la main de Rogue, nous n'avons pas d'autre choix. Après le verdict de Smethwick, il aurait fallu déménager dans la Zone de toute façon, et maintenant, alors que le danger te menace aussi...

-         D'accord, dit Severus après une courte pause.

***

Le soleil terne de l'hiver semblait s’élever à contrecœur au-dessus des cimes de la forêt enneigée en éclairant les congères accumulées à droite et à gauche de la route.

Severus assis dans la voiture avec Alex qui ronflotait paisiblement sur les genoux, était tendu comme une corde de violon prête à se rompre.

-         Sev, nous agissons comme il se doit, dit Harry en serrant doucement les doigts gantés de son mari. - Si la liberté et la vie sont en balance, la vie l'emportera. D'ailleurs, la vie dans la Zone n'est probablement pas si mal, car personne n'en est jamais reparti.

-         Personne n'en est jamais reparti par peur, répondit sèchement Rogue. L'autre jour, j'ai vérifié les statistiques des Aurors. Pendant les trois dernières années, il y a eu 200 enlèvements. Garde bien ces chiffres en tête, Harry ! Cependant, je crois qu'il y en a eu beaucoup plus, les enlèvements ont commencé bien avant, mais les données des années précédentes ne sont pas disponibles.

-         Penses-tu que tous ces gens sont en vie ?

Harry frissonna en pensant à ses amis disparus : Drago, Ron et Dennis.

-         Je l'espère. Toi et moi, nous savons parfaitement pourquoi les ravisseurs en ont besoin.

-         Et la presse moldue, bien entendu, est muette sur ce sujet, conclut Harry avec un soupir.

-         La presse moldue est entièrement contrôlée par le gouvernement militaire, déclara Rogue en ajustant la position de la tête d'Alex sur son épaule. - S'ils en reçoivent l'ordre, ils écriront que la terre est plate et que le soleil se lève à l'ouest et se couche à l'est...

Le talkie-walkie émit un bip dans la cabine, interrompant leur discussion.

-         Compris, prononça brièvement l'un des gardes de corps et ordonna au chauffeur - Freine !

-         Par Mordred, que se passe-t-il...commença Rogue, mais le garde lui fit signe de se taire.

-         Deux voitures nous suivent, dit-il abruptement. Peut-être que je joue la prudence, mais vous avec votre enfant feriez mieux de vous réfugier dans la forêt. S’ils ne s’arrêtent pas et passent leur chemin, vous reviendrez et nous continuerons notre route.

-         Et sinon ? Demanda Harry en détachant sa ceinture de sécurité.

-         Vous rejoindrez donc la Zone à pied, à travers la forêt. Ce n’est pas très loin d'ici. Un peu moins d'un kilomètre à vol d'oiseau.

Alex réveillé par l'arrêt soudain, demanda en se frottant les yeux :

-         Papa, on est arrivés ? 

Rogue embrassa son fils sur le haut de sa tête et lui mit résolument le bonnet.

-         Non, Mon chéri, il va falloir faire une petite promenade dans la forêt. Ça sera génial.

Puis il ajouta en regardant avec inquiétude Potter, qui était d'une pâleur mortelle :

-         Tu pourras marcher ?

-         Oui, bien sûr, sourit-il. Un kilomètre ce n'est pas la mer à boire.

-         Cachez-vous derrière ces buissons, leur ordonna le garde, aidant Harry à sortir de la voiture, je vais vous placer sous le sort de distraction de l'attention...

-         Pas question ! Rogue l'interrompit violemment, - On ne peut pas utiliser la magie sur Harry !

-         Oh oui ! Le garde se reprit, jetant un regard compatissant sur le ventre de Potter, enserré dans une veste chaude. - Alors avancez en peu plus loin dans la forêt et attendez mon Patronus. 

-         Bien ! - Rogue prit Alex dans les bras pour le porter. - Harry, passe devant.

Ils avaient à peine marché une centaine de mètres lorsqu'ils entendirent des freins grincer derrière eux, suivi par le bruit sec d'une mitrailleuse, qui rompit le silence de la forêt enneigée.

-         Papa, qu'est-ce que c'est ? Cria Alex en s'accrochant à Severus. J'ai peur !

-         Ne t'inquiète pas, mon petit ! Il ne se passe rien de grave. Harry, s'il te plaît, essaye de marcher plus vite !

Harry s'efforça d'accélérer, mais s'arrêta presque immédiatement. Il eut du mal à reprendre son souffle, tout devint flou devant ses yeux. Ses jambes cédèrent soudainement et son ventre imposant semblait être rempli de cailloux.

Les aboiements des chiens se firent entendre depuis la route.

-         J'ai peur ! Alex tremblait de la tête aux pieds.

Harry tenta en vain de faire encore quelques pas, puis s'assit dans la neige.

-         Sev, dit-il d'une voix délibérément calme, prends Alex et transplane dans la Zone.

Le visage de Rogue se tordit d'angoisse, il se rendait parfaitement compte qu'Harry fut incapable d'aller plus loin.

-         Je n'irai nulle part sans toi ! On va les attendre ici et j'essaierai...

-         Ne dis pas de bêtises ! Cria Harry. - Ils nous enlèveront Alex et ils te forceront à préparer des litres et des litres de potion pour kidnapper de plus en plus de gens. Pars maintenant ! Protège notre fils ! Et moi, je ferai tout mon possible pour survivre et le sauver, il pressa la paume de la main contre son ventre, juste à l'endroit où on sentait un petit talon donner des coups.

Severus pressa ses lèvres contre celles de Potter avec désespoir. Le baiser fut brûlant et amer à cause des larmes qui coulaient sur les joues d'Harry,

-         Harry, je te retrouverai ! Où que tu sois, je te trouverai. Et je te ferai revenir chez nous !

Severus eut l'impression qu'on lui arrachait le cœur. Mais, la poursuite se rapprochait, et s’il ne se dépêchait pas, il n’aurait pas le temps de sortir Alex de ce pétrin. Cependant, quitter Harry et l'enfant à naître lui était insupportable, effrayant et douloureux.

-         Je t'aime ! Murmura-t-il, agita sa baguette magique, et disparut dans le vortex de déplacement avec Alex.

***

Dès que Harry se retrouva seul, il se leva lentement et essuya les larmes sur son visage avec la manche. Il ne se montrerait pas à ses poursuivants misérable et brisé !

« Comme c'est étrange ! » pensa-t-il avec apathie. « Il y a longtemps, j'ai déjà vu une situation semblable dans un rêve ! Comme maintenant, dans mon rêve, Severus a dû me quitter, mais je ne comprenais pas pourquoi, car nous n'avions pas encore Alex. »

Harry posa à nouveau la main sur son ventre, où l'enfant s'agitait, comme s'il ressentait l'angoisse de son père. « Eh bien, mon bébé, toi et moi aurons des moments difficiles à passer, mais je te promets :  quoi qu'il arrive, je ne laisserai personne te prendre ! »

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1)     3 livres = environ 1,36 kg, 6 livres = environ 2,72 kg, (1 livre - 0,45359 kg)

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