L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra

Un énorme scandale éclata le douze janvier de l'an deux mille dans le Manoir des Malefoy entièrement restauré. Une semaine auparavant, le guérisseur personnel des Malefoy avait prononcé un verdict final et, hélas, décevant, concernant la fiancée de Drago, Astoria. Les fiançailles entre les jeunes gens eurent été arrangées alors que le lait maternel n'avait pas encore séché sur les lèvres des futurs mariés.

La vieille famille Greengrass, dont les origines remontaient au Moyen Âge, était répertoriée avec les Malefoy, les Black et les Weasley dans le célèbre livre des Sang-Pur, « Les Vingt-Huit Sacrés », ce qui grandement flatta l'ego de Lucius. C’était tellement avantageux qu'il choisit de fermer les yeux sur la malédiction familiale qui planait telle une épée de Damoclès sur les Greengrass : La naissance toutes les deux - trois générations de fille absolument incapables de procréer.

-         Chéri, as-tu prévu d'effectuer une série de contrôles après le quatorzième anniversaire d'Astoria pour exclure toute possibilité d'infertilité ? Demanda Narcissa avec indifférence.

-         Je suis certain que ce n'est pas nécessaire, ma chère, répondit Lucius, absorbé par la lecture du journal. - Mais si ça peut te rassurer…

Cependant, ils ne poussèrent pas plus loin, les paroles demeurèrent des paroles.

L'année de quatorze ans d'Astoria, Lucius fut « un peu » hors circuit : il se trouvait à Azkaban pour avoir infiltré illégalement le ministère de la Magie et attaqué un groupe d'étudiants.

L'emprisonnement, évidemment, ne dura pas longtemps, mais, de retour dans le nid familial, Lucius découvrit avec horreur le Manoir transformé en quartier général des Mangemorts sous la direction du Seigneur des Ténèbres.

Ce n'était qu'à la fin de la Seconde Guerre des Sorciers, après une nouvelle peine à Azkaban et une libération conditionnelle (grâce au témoignage de Potter au Magenmagot), que Lucius se souvint de l'éventuelle infertilité de sa future belle-fille et décida d'effectuer le test. L'accord prévoyait la dissolution des fiançailles en cas de la malédiction familiale avérée.

Le test, au grand regret de Lucius, révéla qu'Astoria portait cette malédiction et ne pourrait jamais avoir d'enfants. Ses parents, désespérés par le verdict de la Magie, proposèrent aux Malefoy une digne remplaçante, la sœur aînée d'Astoria, Daphné. Même si cette dernière ne se distinguait pas par sa beauté, elle pourrait dans un avenir proche devenir la mère de l'héritier de Drago.

Après avoir consulté sa femme, Lucius, le cœur lourd, invita Drago dans son bureau afin de l'informer des changements.

-         Que se passe-t-il ? Demanda prudemment Drago en voyant son père assis au bureau. 

-         Pourquoi penses-tu qu'il « se passe » quelque chose ?

Lucius posa la question, s'efforçant de donner l'impression d'être le chef inébranlable du clan.

-         Nous discutons, habituellement, dans un cadre moins formel, dit Drago avec perspicacité, s'enfonçant au fond d'une chaise.

-         Tu as raison, soupira Lucius, sans s'éloigner du bureau, qu'il semblait utiliser comme une frontière entre lui et son fils, - nous allons avoir une conversation bien difficile, et je tiens que tu comprennes, que ma seule motivation est de te voir heureux.

-         Merlin, mais que c’est-il arrivé ?

Une telle introduction rendit Drago méfiant.

-         Hier, notre médecin a effectué une série de tests, avec l'accord de Mademoiselle Astoria et de ses parents, bien sûr… Tu te souviens, je t'avais évoqué naguère, la malédiction familiale des Greengrass ?

-         Oui, quelque chose à propos de l'incapacité d'avoir des enfants.

Drago fronça les sourcils

-         Tu as absolument raison. Alors... Le test a révélé qu'Astoria est porteuse de cette malédiction, et elle ne pourra jamais te donner un héritier. Par conséquent, cet engagement doit être résilié dans les plus brefs délais. J’ai déjà eu une conversation avec les parents d’Astoria et j’ai obtenu leur parole de te donner en mariage leur fille aînée Daphné. Astoria est sans aucun doute une jeune fille charmante et je suis sincèrement désolé pour elle, mais je ne peux pas permettre que notre ligne soit interrompue.

-         Je vois.

Drago regarda son père en plissant légèrement les yeux et mettant Lucius mal à l’aise, puis il parla doucement, mais avec une voix remplie d'une rage mal maîtrisée.

-         Donc, Astoria ne convient pas pour être ma femme, et tu as déjà trouvé une remplaçante appropriée. Merci du fond du cœur, père ! Et si je NE SOUHAITE PAS épouser Daphné Greengrass à la place d'Astoria ? Et si j'aime Astoria et ne désire qu'elle ? Est-ce que tu sais, au moins, ce qu'elle représentait pour moi toutes ces années, lorsque notre maison était transformée en repaire de voleurs et d'assassins ? Et maintenant, tu veux me séparer de la seule personne à laquelle je tiens ? Tu n'y arriveras pas ! J'aime Astoria et je vais l'épouser, même si mille malédictions pesaient sur elle ! Presque chuchota Drago, pâle de colère.

-         Mais elle ne pourra jamais enfanter ! S’exclama Lucius, furieux de l’entêtement de son fils.

-         Ce n'est pas la fin du monde ! Nous trouverons une gestatrice et elle portera notre enfant pour nous, répondit calmement Drago.

Lucius se leva. Il contourna la table et se retrouva face à Drago, plaçant ses mains sur les accoudoirs de sa chaise.

-          Les Malefoy n'ont JAMAIS eu recours à une mère de substitution. La magie ne permettra pas à ton héritier de grandir dans le ventre d'une étrangère !

-         La magie autorise beaucoup, papa : Elle a permis à un fou sadique de nous marquer, toi et moi, comme du bétail, cracha amèrement Drago.

Il remonta sa manche et exhiba à son père, qui fut choqué par tant d'impudence, la terrible Marque Noire ternie, mais toujours nettement visible sur sa peau blanche.

-         Cela non plus n'est jamais arrivé auparavant dans la famille Malefoy. Il y a une première fois pour tout.

-         Tu ! Va ! Te marier ! Avec Daphné ! Cria Lucius, se retenant à peine de frapper son fils.

-         Non, j'épousai Astoria, la fille que j'aime plus que la vie ! Répondit Malefoy Junior, ignorant le courroux de son père.

-         Alors je vais te chasser hors de ma maison et te laisser sans un sou ! Continua d’enrager Lucius.

-         Je suis un bon créateur d'artefacts. Je suis sûr que je pourrai offrir à ma femme une vie décente, rétorqua Drago. - Et maintenant, je vais te laisser. Je pense que tu devrais accepter ma décision, car je n'ai pas l'intention d'en changer. Sur ces mots, Draco repoussa doucement son père et quitta le bureau.

***

Draco Malfoy n'avait jamais envisagé son mariage de cette façon, ni les articles dans les journaux qui l'avaient précédé. Bien que, après sa brouille avec son père, il ne pouvait pas en être autrement.

Dès le lendemain matin, la Gazette du Sorcier publia un énorme éditorial, couvrant toute la première page, intitulé « Un scandale dans une famille noble ».

Probablement Rita Skeeter, une fois de plus, s'était mise à chercher des informations croustillantes, en utilisant son pouvoir d'animagus. Après la publication de cet article, exposant le linge sale d'Astoria au monde sorcier tout entier, les Greengrass refusèrent de recevoir Drago dans leur demeure.

-         Bien sûr, je souhaite le bonheur à Astoria, déclara sans détour Monsieur. Greengrass, mais votre père et moi avons des intérêts commerciaux communs et je ne veux pas qu'ils souffrent. De plus, Monsieur Malefoy m'a informé qu'il avait gelé tous vos comptes et que désormais vous êtes complètement livré à vous-même. Malgré le fait que vous soyez un jeune homme très prometteur, je doute que mon Astoria, qui est habituée à un certain et, il faut le dire, très luxueux, niveau de vie, accepte de devenir épouse d'un miséreux - il grimaça, comme s'il proféra un gros mot. Je pense qu'il vaut mieux que vous partiez, Drago.

À ce moment, des pas précipités se firent entendre dans l'escalier principal, suivi de la voix excitée d'Astoria :

-         Drago ! Ne l'écoute pas, chéri. Je t'épouserai même si nous étions réduits à mourir de faim !

-         Qui t'a donné la permission de quitter ta chambre, stupide fille ? S’écria Monsieur Greengrass.

-         Je suis une adulte et tu n'as pas le droit de me commander, père ! Je pars immédiatement avec Drago.

Astoria tapa du pied.

-         Et tu vas coucher avec lui avant le mariage ? – M. Greengrass lança un regard méprisant à sa fille. - Dans ce cas, tu n'es plus ma fille ! Hors de ma vue, petite traînée !

Il se tourna vers Drago :

-         Monsieur Malefoy, apparemment, ma fille est follement amoureuse de vous, et il n'y a rien à faire. Si elle agit contre ma volonté, je la déshériterai. Pensez-y. Qu'il en soit ainsi, je lui permets d'emporter ses effets personnels, mais ne comptez pas sur une quelconque aide financière de ma part à l'avenir.

-         Je comprends, acquiesça froidement Drago. J'espère que cela ne vous dérangera pas que j'attende ici pendant que ma fiancée rassemble ses affaires ?

***

Ils avaient passé quelques semaines dans un hôtel situé au-dessus du Chaudron Baveur, puis ils louèrent un petit appartement sur le Chemin de Traverse. Au début, Drago et Astoria, habitués au confort et à des elfes serviables, prêts à satisfaire à tous leurs caprices au moindre signe de tête, eurent du mal.

Future Madame Malefoy n'était pas du tout douée en sortilèges domestiques, et ils ne disposèrent tout simplement pas de suffisamment d'argent pour aller au restaurant. Cependant, après avoir raté plusieurs repas, que Drago qualifia d'« excellents » en tant que parfait gentleman, Astoria, malgré son apparence douce et sophistiquée, montra sa détermination en se rendant chez Flourish et Blotts pour acheter dans le rayon d'occasion un livre de référence intitulé « Tout ce qu'une jeune maîtresse de maison doit savoir ». Après avoir lu attentivement la littérature acquise, elle entreprit d'acquérir des compétences en matière de ménage, de lessive et de cuisine, si bien que très vite, à son retour du travail, Drago fut accueilli par un délicieux dîner dans un appartement propre.

Depuis qu'ils avaient quitté la maison, ils partagèrent le même lit, mais Astoria demanda à Drago de patienter jusqu'au mariage.

Elle déclara, tout en rougissant vivement, lors de leur première nuit ensemble :

-         Je ne veux pas paraître puritaine, mais dans notre famille, il n'est pas habituel d'avoir des relations intimes avant le mariage.

Bien que, submergé par un fort désir, Drago accepta avec résignation, car il ne leur resta que fort peu de temps à supporter cette douce torture.

Chaque jour passé en sa compagnie confortait Drago dans sa décision. Astoria n'exprima jamais de mécontentement à l'idée de devoir s'occuper des tâches ménagères par elle-même, à l'instar d'une personne dépourvue de pouvoirs magiques. Elle garda le silence au sujet de son rêve de mariage somptueux et du compromis qu'elle avait dû accepter : une sobre cérémonie au Ministère, prévue pour la semaine suivante.

Et, lorsque, en plus du loyer, la propriétaire exigea une caution substantielle pour l'appartement, elle donna sans regret sa bague de fiançailles avec un gros diamant, l'unique bijou dont elle disposa.

Après avoir perdu l'approbation de son père, Drago obtint quelque chose de bien plus précieux en retour : une merveilleuse compagne pour la vie.

***

Le mariage organisé au Ministère avec l'argent de la vente d'un artefact sur lequel Drago avait travaillé toute l'année fut en réalité très joyeux, malgré toutes attentes. Les invités, des collègues de Drago et d’anciens rivaux de Gryffondor, firent tout leur possible pour dissiper la tristesse des jeunes mariés, provoquée par le fait que leurs parents refusèrent d'assister à la cérémonie.

Bien que, au moment où le maître de cérémonie annonça à Drago et Astoria debout sur l'estrade : « Ceux qui ont été unis par la Magie ne seront séparés », une brune inconnue, assise au dernier rang, fondit soudain en larmes. Et plus tard, en s'approchant des jeunes mariés, d'une voix brisée, elle leur souhaita beaucoup du bonheur. Certains eurent l'audace de suggérer que c'était Madame Malefoy elle-même qui avait décidé d'honorer le mariage de son fils en changeant d'apparence à l'aide de Glamour. Cependant, à la fin de la cérémonie, la brune disparut en maintenant ainsi son incognito.

À minuit, les convives remercièrent les hôtes pour leur hospitalité et prirent congé.

Drago observa avec tristesse Astoria disposer les restes de nourriture dans les paniers. Ce n'était pas la vie qu'il aurait voulu lui offrir. Bien sûr, Il travaillait actuellement sur un projet d'un artefact unique et peut-être bientôt leur situation financière s'améliorerait.

À la maison, Astoria rangea la nourriture dans le buffet, sur lequel elle avait préalablement appliqué un sort de stase, puis elle se tourna vers Drago avec un sourire charmeur.

-         C’était une cérémonie émouvante. Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis heureuse, qu'aujourd'hui je serai enfin à toi pour de vrai.

Malgré l'expérience considérable acquise dans les lupanars de l'Allée des Embrumes, Drago fut aussi nerveux comme si c'était sa première fois. Astoria était si peu expérimentée et jeune qu'il redoutait de lui faire mal ou de l'effrayer par son désir. Ainsi, il se comporta avec une grande délicatesse et précaution, si bien qu'après avoir perdu sa virginité, la jeune mariée ne put retenir qu'un doux soupir. Quelques instants après, Astoria l'enserra de ses bras et de ses jambes pour ne former qu'un.

Plus tard, Draco l'embrassa tendrement et lui murmura :

-         Tu es l'être le plus précieux dans ma vie !