SS ou le mensonge des fondateurs
Je réunis le Conseil des doyens tard dans la soirée, alors que les étudiants étaient depuis longtemps dans les salles communes des Maisons.
« Pourquoi moi ? Pourquoi pas Minerve ? » Soupirai-je tristement. Ce fut qu’un cri du cœur. Je compris parfaitement pourquoi Serpentard m'avait confié le poste de directeur. Mais cela ne me simplifia pas la tâche. Le moment fut vraiment inapproprié et ce tournoi en plus ! J'avais souhaité avoir une conversation calme avec Karkarov, mais je dus plutôt me concentrer sur l'organisation de l'événement. « Eh bien, Lucius, tu m'as vraiment « aidé »! »
La discussion durait depuis deux heures. Flitwick souhaitait convier les Durmstrangs chez lui, car il s'intéressait à l'art de la magie du combat, pour lequel les élèves de cette école étaient réputés. Chourave et McGonagall se disputaient pour recevoir les Beauxbatons.
- Les délégations arrivent après-demain, interrompis-je la discussion. Le château est prêt, les elfes de maison ont déjà reçu les instructions nécessaires. Je prendrai les Durmstrangs sur moi. Filius, tu t'occuperas des Beauxbâtons.
- Pourquoi Serdaigle ? Pourquoi pas chez Pomona ou moi ? Minerve fut indignée.
- À Poufsouffle ? Pour qu'on nous tienne pour des molasses ? Ou à Gryffondor pour que nous soyons complètement déshonorés !
- Severus..
- Quoi, Severus ? Pomone, que peut montrer ta Maison aux représentants de l'école française ? Comment accéder à la cuisine pour demander des sandwiches ? Minerve ! Y a-t-il un jour où les Gryffondor ne finissent pas leur déjeuner avec des bonbons vomitifs ou des gâteaux qui font sortir des bulles de savon du nez ? C'est honteux ! Il faudrait vraiment freiner les jumeaux Weasley ! Non, Serdaigle est le seul choix logique. Si nous ne pouvons pas être polis, montrons au moins notre intelligence.
- Pourquoi veux-tu s'occuper des Durmstrangs, Severus ?
- C’est un compromis, Filius. Comme ça personne n'est satisfait !
- Severus ! Alors tu penses que je ne m'en sors pas avec ma faculté ? Dit McGonagall très énervée.
- Eh bien, Minerve, prononçai-je avec un sourire charmeur. Tu es un excellent organisateur ! J'étais sur le point de te demander de te charger de la préparation de la réception. Il nous reste que deux jours. Tu vois, je n'ai pas le temps...
- D'accord, McGonagall hocha la tête en signe de conciliation. Je pense qu'il est nécessaire...
- Minerve, on en parlera plus tard. Il est presque onze heures. Je te fais entièrement confiance et je suis sûr que tu feras tout de la meilleure façon possible.
- Bien sûr, Severus.
- Alors c'est tout pour aujourd'hui.
Enfin ! Ce foutu Tournoi n'avait pas encore commencé, et je le détestai déjà. L'école était sens dessus dessous ! Les programmes scolaires tombèrent à l’eau ! Trois écoles... Et ils étudieront tous ici ! Mais les programmes étaient complètement différents, alors il fallait désormais s'adapter à chacun !
Avec lassitude, je m'appuyai sur le dossier de mon fauteuil. Un bout de papier tomba devant moi. « Doyen Rogue, passez me voir accompagné de Monsieur Black et Monsieur Potter, SS. » « Eh bien, que s'est-il encore passé ?! »
Ayant automatiquement envoyé un Patronus à Black lui demandant de venir dans mon bureau, je fus sur le point d'acheminer le deuxième à Harry quand je compris que ce n'était pas la meilleure idée. En conséquence, je griffonnai sur un morceau de papier un mot et le lui envoyai avec l'elfe de maison.
***
Il n'était pas encore onze heures, mais l'extension des feux n'avait jamais arrêté Potter. Regulus arriva une minute plus tard.
- M'avez-vous appelé, Doyen ? Demanda-t-il.
Je soupirai, car j'avais bien entendu à son ton à quel point il était amusé. Mais je ne trouvai rien à redire sur les mots employés.
- Entre. Nous devons attendre Potter. Le directeur Serpentard veut vous voir tous les deux.
Un mois et demi déjà écoula depuis que Serpentard s'était retiré des affaires scolaires immédiatement après les vacances pour se lancer dans un rituel extrêmement complexe. Mais s’il nous convoqua, cela signifiait qu'il avait terminé.
Potter apparut dix minutes plus tard et nous descendîmes tous les trois dans les appartements de Serpentard.
Serpentard nous attendait dans son bureau privé. Pâle, avec une peau bleutée et des yeux enfoncés dans les orbites, il se reposa sur sa chaise en regardant le plafond décoré de motifs.
- Asseyez-vous, Doyen Rogue, Monsieur Black, Monsieur Potter, marqua-t-il un salut poli.
- Maître Rogue, quand attendons-nous les écoles de l’étranger ?
- Après-demain. Nous les recevrons, installerons, puis laisserons le ministère décider quand et comment passeront les épreuves.
- C'est bien. Je viens de terminer le travail principal. Isabelle, entre, appela-t-il
Une dame distinguée aux cheveux noirs et bouclés entra dans le bureau.
- Laissez-moi vous présenter, Messieurs, Isabelle Black.
- Black ? Demanda Regulus avec surprise.
- Quoi, Regulus, tu ne m'as pas reconnu ?
Elle sourit et secoua ses cheveux d'une manière très particulière. Je connaissais parfaitement ce geste.
- Bella ?! Dis-je émerveillé.
- Bellatrix ! Regulus devina aussi.
- Non, Bellatrix Lestrange est morte. Je m'appelle Isabelle Black.
- Eh bien, je vous laisse discuter à trois pour l'instant. Belle a quelque chose à vous dire. Et j'emmène Monsieur Potter. Nous aussi, nous avons à parler.
Avec ces mots, Serpentard se leva et fit signe à Harry de le suivre.
- Bella, tu étais à Azkaban, n'est-ce pas ? Demandai-je en plissant les yeux.
- Severus, tu es superbe ! Dans mes souvenirs, tu étais moins beau.
- Bella ! Ne me parle pas de mon apparence !
- Oh, ça t'ennuie ? De toute façon. Et je m'appelle Isabelle. Regulus, je suis contente que tu sois en vie.
- Bella ! Ce qui se passe ? J'ajoutai du métal dans ma voix.
- On m'a donné une nouvelle vie, un nouveau nom et rendu mon ancien sang. Je n'ai pas menti quand j'ai dit que Bellatrix Lestrange était morte. Elle est morte à Azkaban et moi, je suis née.
- Comment est-ce possible ? Regulus parut surpris.
- Maître Serpentard m'a aidé. Et c'est de cela que je voulais te parler. Lord Black, elle s'agenouilla. Comme le sang de la famille, je vous demande de m'accorder protection.
« La reprendre dans le clan ? Sur quoi compte-t-elle ? » Pansai-je avec étonnement.
Regulus resta silencieux pendant plusieurs minutes, réfléchissant à la situation. Puis, il se leva, fit le tour de la pièce d'un air pensif et s'arrêta à côté d'elle.
- Isabelle Black. En tant que chef de clan, je ne peux pas t'accepter dans la famille. Mais en tant que Lord Black, je peux te faire entrer dans le clan.
- Je suis d'accord, mon seigneur, Bella inclina la tête.
« Oh comment ! Refuser le retour dans la famille, c’est nier la parenté. Mais accepter dans le clan, c’est laisser l'accès à la magie ancestrale. En termes simples, de membre à part entière du clan, Bella se transformera en vassale ! Et elle est d'accord ? Qu'est-ce qui l'a rendue si arrangeante à Azkaban ?! »
- Pour le moment, je ne suis pas en mesure d'accomplir le rituel. Dès qu'une telle opportunité se présentera, je vous en informerai, Miss Black.
- Merci, mon seigneur.
***
Serpentard et Potter revinrent pendant que j'essayai de comprendre ce que j'avais entendu. Harry avait l'air perplexe et un peu embarrassé, mais essaya de ne pas montrer son état. Bien sûr, je me demandai ce que Serpentard lui avait dit. Harry était un héritier légitime et avait pleinement conscience de ce que cela signifiait. Il était donc capable de me demander de l'aide si nécessaire.
Il faisait déjà nuit, nous dûmes donc les escorter tous les deux, Harry et Régulus, jusqu'à la salle commune de leurs Maisons.
Grâce à Merlin, Serpentard reprit ses fonctions de directeur le lendemain. Cela signifia que je n’aurais pas à me battre avec des fonctionnaires ministériels et des invités, une pause bienvenue !
Les deux écoles arrivèrent en même temps. Dans un silence solennel, deux colonnes d'invités entrèrent dans la Grande Salle, remplie d'étudiants en attente.
Madame Maxime, dirigea la délégation de Beauxbâtons. Il s'agissait d'une grande femme, aussi grande qu'Hagrid, au visage et à la peau tirant sur l'olive, aux cheveux brillants, tressés en un chignon bas sur le cou. Elle était enveloppée de la tête aux pieds dans une robe de satin noir, son cou et ses doigts furent ornés d'excellentes opales. Plus d'une quinzaine d'élèves l'accompagnèrent, des adolescents, tous vêtus de robes de soie fine. En plein hiver !
La deuxième colonne était dirigée par Karkarov, un sorcier : grand, mince, aux cheveux courts et gris et une barbiche avec une bouclette au bout. Il était vêtu de fourrures argentées lisses et brillantes assorties à ses cheveux. Il conduisait une colonne d'une douzaine de gars imposants, aussi grands que Crabbe et Goyle, vêtus de manteaux de fourrure hirsutes.
Le tirage au sort était prévu pour le lendemain.
***
- « Champion de Durmstrang - Viktor Krum. »
La salle fut secouée par des applaudissements et des cris enthousiastes. Viktor Krum se leva de son siège et, en se voûtant, se dandina vers la table des professeurs.
- « La championne de Beauxbâtons, - Fleur Delacour ! » Annonça le ministre Fudge.
Une jeune fille, qui ressemblait tellement à un Vélane, se leva gracieusement de sa chaise, rejeta une vague de cheveux blonds en arrière et marcha entre les tables d'un pas léger.
- « Champion de Poudlard - Cédric Diggory. »
La table des Poufsouffle explosa de cris. Les élèves sautèrent sur les pieds, piétinèrent, crièrent jusqu'à perdre la voix pour saluer Cédric alors qu'il se dirigeait vers la table des professeurs. Les applaudissements mirent du temps pour s'arrêter.
La Coupe de Feu devint soudainement rouge. Des étincelles volèrent. Des flammes jaillirent dans les airs en projetant un autre parchemin. Sans réfléchir, Fudge tendit la main et l'attrapa. Après une longue pause, il s'éclaircit la gorge et lut : « Harry Potter. »
Il n’y eut pas d’applaudissements, juste un bourdonnement, comme si un essaim d’abeilles en colère avait volé dans la salle. Harry se leva et se dirigea lentement vers la table. Le chemin à parcourir lui parut bien long ! Le bourdonnement devint plus fort, les regards le suivirent comme des projectiles. Une éternité s'écoula, et finalement, il arriva devant le ministre Fudge et le regarda droit dans les yeux.
- Il doit y avoir une sorte d'erreur, s'agita Fudge.
- Exclu, répondit le directeur Serpentard avec une indifférence absolue. La coupe a choisi un nom, ce qui signifie que le contrat magique est conclu. Rejoignez les autres, Monsieur Potter.
« Là, je n'ai pas compris ! Que s'est-il passé, ici et maintenant ? »