Amato Animo Animato Animagus
Chapitre 5 : Mes sentiments pour toi.
4740 mots, Catégorie: G
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Chapitre 5 : Mes sentiments pour toi.
Si la réussite de sa première transformation l’avait rendu euphorique pendant quelques jours, la sortie prévue à Pré-au-Lard le ramena brutalement à la réalité : il était seul.
Il se sentait seul.
Les couples avaient prévu d’y aller ensemble et, ils devaient le reconnaître, il n’avait pas envie de gâcher la première véritable sortie en amoureux de Ron et Hermione, pas plus que celle de Neville et Hannah.
Bien sûr, il n’avait pas usé de ses termes en face des concernés, n’imaginant que trop bien leur réaction à coup de « Faut pas dire ça, Harry !», de « Tu ne vas rien gâcher du tout ! » et « Tu es notre ami ! » où autres exclamations de cet acabit.
En plus, depuis qu’il avait définitivement détruit Voldemort, il ne pouvait plus se promener sans être accosté tous les cinq pas, ce qui ne l’amusait guère. Oui, il était un héros mais il s’en serait passer volontiers.
Ses amis se faisaient également reconnaître dans la rue et il savait pertinemment que sa présence aurait amplifié le phénomène, empêchant le coté intime et romantique de la sortie.
Il se rendit à l’infirmerie, tout en pestant intérieurement contre l’oubli de son écharpe dans son dortoir, les températures n’étant plus si douce ou clémente : l’hiver amorçait son arrivée avec plus de brusquerie qu’à l’accoutumée.
Les orages s’étaient calmés, ils avaient été prolixes en ce changement de saison. Il eut une pensée pour les étudiants qui attendaient encore avec espoir pour accéder à leur transformation animale.
Il poussa la porte et salua l’infirmière, qui l’accueilli avec une remarque digne d’un « running gag » qui avait fleuri entre eux, à la suite des multiples arrivées de Potter dans son antre :
- Bonjour, Harry ! Je suis ravie de voir que vous passez les portes de mon infirmerie sur vos deux pieds ! l’accueillis-t-elle d’un ton pince-sans-rire immédiatement contrecarré par son grand sourire.
Elle avait pris l’habitude de l’appeler par son prénom, surtout depuis qu’il avait un lit qui lui était alloué à côté de la fenêtre. Le survivant était devenu un patient régulier bien malgré lui et, tel l’habitué des lieux qu’il était devenu, l’emploi de son patronyme était devenu inutile.
- N’en faites pas une habitude, j’ai un match de Quidditch contre Serpentard la semaine prochaine et beaucoup ont envie de me faire payer…
Madame Pomfresh hocha la tête en signe de compréhension : le Survivant avait mis fin à l’Année des Ténèbres mais il avait aussi pas mal dégarni les rangs des adaptes du Lord Noir et, par extension, les familles apparentées, attisant la haine et l’animosité de certains.
La plupart des élèves vert et argent plus jeunes avaient deux réactions bien distinctes : soit ils avaient trop peur de lui pour l’aborder, ou, on contraire, possédaient une folle admiration pour sa personne ; ce n’était pas le cas dans les rangs plus clairsemés des plus âgés qui sifflaient des insanités sur son passage et, dès que l’Élu se retournait, filaient la queue entre les jambes sans demander leurs restes.
Plus personne ne lui cherchait des noises depuis qu’il était considéré comme le sorcier le plus puissant et il avait cessé de démentir cela. Pour lui, il était encore plein de failles, de lacunes et n’arrivaient même pas à la cheville de son vieux mentor qu’était Dumbledore.
Merci à ma mère et à son amour, à Albus, à Hermione, à tous ceux qui m’ont soutenu et… merci à la chance ! songeât-il, amère et ironique.
- Je ne suis même pas sure qu’ils vont se présenter au match, répondit espièglement Poppy. La rumeur circule que vous pétrifiez n’importe qui d’un seul regard, acheva-t-elle, ses yeux pétillant de malice.
- Dorénavant, répondit Harry d’un ton solennel, appelez-moi Harry « Basilic » Potter !
La soignante se mit franchement à rire.
Il s’installa à coté de sa belle, toujours endormie.
- Pas de signes de réveils ?
- Elle a parfois des petits soubresauts, ce qui est plutôt encourageant en soi. Il faudra juste être patient, Harry.
Il s’installa à coté de Luna en soupirant. Ça faisait un peu plus de trois mois, ça devenait long.
Est-ce ma faute ?
Il continua de l’observer et se mit à lui parler à voix basse, après qu’il se fut assuré que la maîtresse des lieux se soit éclipsée dans son bureau.
- Luna, j’aimerai bien te montrer quelque chose. Je suis plutôt fière de moi sur le coup, je pense que tu serais admirative. Ferais-tu une remarque sur mes attributs ? Les trouverais-tu majestueux, beaux ?
Une voix qu’il reconnut entre milles frappa dans son esprit :
- Toc, toc, je peux venir ?
- Tu peux faire ça ? Ce n’est pas plus facile si j’invoque mon patronus ?
- Je ne sais pas…
Harry n’avait plus besoin de prononcer la formule pour faire apparaître Cornedrue, tant il était devenu une extension de lui-même, son plus fidèle protecteur.
Le cerf argenté se matérialisa et se déplaça vers la jeune femme endormie :
- Elle est vraiment mignonne.
L’animal fit un clin d’œil avant de revenir prêt de lui et de se coucher :
- En revanche, moi je sais de quoi tu parles mais fait attention à l’emploi de tes mots. Ta phrase, on aurait dit que tu parlais d’autres « attributs » que tes bois.
- Vraiment ? Tu ne me taquine pas ?
- Non, je te jure que non !
Le fils du cerf rougi violemment, ce n’était pas le discourt voulu.
- Ahem… toussota l’Élu pour cacher sa gêne.
- Ce n’est pas très grave en soi, personne ne t’a entendu.
Le quadrupède se releva puis s’éloigna de quelques pas et se posta devant le lit qu’occupait Harry habituellement :
- Tu ne me croira jamais : moi aussi j’ai passé beaucoup de temps sur ce lit. J’étais tellement casse-cou qu’on avait fini par m’attribuer un lit à l’année : entre les pelles au Quidditch, les duels illégaux contre les Serpy des grandes familles sang-pur et les blagues qui foiraient… j’ai été un vrai cauchemar ! D’ailleurs, je crois que mon père, très bon duelliste, avait aussi fini par se retrouver avec ce lit-ci…
Harry sourit, il aimait bien discuter avec Cornedrue depuis qu’il avait compris qu’il ne savait pas mentir.
Luna eu un sursaut dans son sommeil et capta toute l’attention des Potter.
- C’est le pire : devoir attendre et se sentir aussi inutile qu’un sorcier qui perds tous ses pouvoirs…
Il hocha la tête en signe d’assentiment puis prit la main de sa bien-aimée dans la sienne :
- Je suis là, Luna.
Le cerf se rapprocha sans rien dire et se coucha encore une fois à côté de son fils, montrant silencieusement sa compassion et son soutien.
- Si je lui dis ce que je ressens pour elle, tu crois qu’elle m’entendra ? chuchota-t-il
- Ma mère avait l’habitude de dire que les comateux entendaient tout, donc, je dirai que oui.
- Ta mère ?
- Ma mère - ta grand-mère - Euphemia Potter était une médicomage respectée et reconnue. A l’époque on ne faisait pas des études et des formations comme maintenant, elle était très consciencieuse et avait un savoir assez impressionnant sur les plantes. Elle était devenue une référence : je crois qu’il y a un auditoire à l’université de botanique qui porte sobrement le nom de « Salle Euphémia » et il a une plaque commémorative dans la partie restauration de l’hôpital.
Harry était impressionné, il se sentait tout petit.
- Ah ouais… on est la famille qui fait des dingueries à chaque génération, c’est ça ? Mon arrière-grand-père Henri au Magenmagot, grand père Fleamont avec sa lotion Lissenplis puis reconnu comme un brillant auror, grand-mère Mia à Sainte-Mangouste…
Le cerf fit un rictus qui devait être un essai de sourire :
- Sache que ton prénom te vient directement de grand-père Henri, son surnom était justement Harry… Je suis ravi de constater que tu as bien étudié les documents dans le coffre familial.
- Pour une fois que j’étudie bien quelque chose de moi-même, Hermione serait choquée !
Il rit doucement et son père repris, sur un ton entre la tristesse et le respect :
- Crois moi, Harry, la plus grosse dinguerie, c’est toi qui l’as faites en déglinguant Tom, je pense que tu as mis la barre super haut pour les prochaines générations… enfin, si tu en veux, se reprit l’animal d’un air embarrassé.
- Bien sûr que j’en veux, pour me construire ma famille à moi. Et toi, c’était quoi ta grosse dinguerie : la carte des Maraudeurs ?
- Non, on était plusieurs, ça ne compte pas. Non, moi j’ai donné la moitié de mon patrimoine génétique pour devenir le père du survivant.
Harry rit discrètement.
- Je ne l’avais pas vu venir celle-là.
- Harry, dit fortement l’infirmière depuis son bureau. Dans 10 minutes c’est la fin des visites et je vous mets dehors.
- D’accord.
Mu par une inspiration soudaine, il se leva, se pencha vers la Serdaigle endormie et lui caressa tendrement la joue.
- Fils, si j’étais toi, je lui dirais ce que je ressens… souffla Cornedrue qui s’était approché. Ensuite il lui tourna le dos et regarda ostensiblement vers la fenêtre, tâchant de faire oublier sa présence.
Le survivant choisi de suivre son cœur (et le conseil de son père), en embrassant timidement le front de Luna avant de lui murmurer :
- Mes sentiments pour toi ont changés, je le sais, je le sens. Je suis amoureux.
Il quitta ensuite l’infirmerie, tandis que le cerf lui tapait doucement de sa tête sur son épaule en signe d’assentiment. Potter constata que ce-dernier avait les yeux un peu trop brillants.
- Mais qui à éplucher des oignons ? gémit-il.
- Ah, c’est sensible à ça, un patronus ?
Comme pour lui répondre, le cerf lui tira la langue avant de se volatiliser.
Aucuns des deux ne virent le petit sourire qui ornait maintenant les lèvres de la blondinette.
***
Il continuait de venir tous les jours près d’elle, souvent avec ses devoirs à rendre. Il expliquait les sujets à voix hautes puis remplissait ses parchemins avant de réfléchir tout haut. Parfois son père s’immisçait dans son esprit pour corriger une erreur et surtout… il était excellent en orthographe !
Harry n’était pas le plus mauvais (Ron écrivait comme il parlait !) mais il était loin de la qualité d’écriture et du soin d’Hermione. Mais au moins, c’était plus lisible et ses phrases plus compréhensibles car mieux tournées.
Alors qu’il essayait de se concentrer sur le livre qu’il lisait, il comprit qu’il n’y arriverait pas. Luna avait de fréquents soubresauts sur lesquels il se concentrait bien plus que sur sa lecture. Il referma l’ouvrage en soupirant.
Il avait bien réfléchi : dire qu’il était amoureux était déjà un grand pas en avant pour assumer et accepter mais dans son cœur ce n’était déjà plus suffisant.
Aujourd’hui, il allait lui avouer qu’elle était l’objet de ce beau sentiment.
Il ressentit fugacement la sensation d’une tape bienveillante sur son épaule et mu par un réflexe, il se leva puis caressa doucement la joue de Luna avant de prendre une grande inspiration et de lui chuchoter à l’oreille :
- Je t’aime.
Une véritable déclaration d’amour dites avec sincérité du plus profonds de son cœur. Il se redressa et constata avec surprise de voir que les yeux de Luna étaient grands ouverts, observant son propre reflet dans ses yeux purs.
Elle lui sourit puis lui dit d’une petite voix cassée mais ferme :
- Moi aussi je t’aime, Harry.
Une poignée de jours c’étaient déjà écoulés depuis qu’il s’était fait éjecter de l’infirmerie par une Pomfresh extatique, qui avait rameuté tout qui pouvait être intéressé par la nouvelle, Harry était aussi content que dépité : il avait vraiment envie de garder Luna pour lui tout seul.
Surtout qu’il n’avait pas encore pu avoir de véritable conversation sur ses sentiments avec elle, puisque tout le monde se l’accaparait depuis son éveil. Il n’avait même pas su échanger le moindre petit mot avec la Serdaigle.
Il était assis en tailleur sur son lit en tenant son oreiller dans ses bras, il avait tiré les rideaux de son baldaquin pour signifier qu’il voulait être tranquille et ses camarades de dortoirs avaient bien compris le message, n’osant pas le déranger malgré leur inquiétude.
- Quelle frustration ! grogna-t-il en serrant un peu plus son coussin.
- Je ne te le fais pas dire. Mais au moins, on est sûr de ses sentiments pour toi.
- Mouais…
- Toi qui a tant envie de l’aider à devenir une animagus, profite-en pour l’accaparer et l‘avoir pour toi tout seul. T’inquiète, je sais à quel moment je dois tirer ma révérence et, de plus, je suis la plupart du temps en sommeil. Et si tu allais le lui montrer ?
- P’pa, le couvre-feu est passé…
Il y eu un silence dans son esprit :
- Tu es un Potter, plus que ça, tu es Harry Potter, contourner ce genre de situation ne t’as jamais dérangé par le passé. Et tu as tout ce qui faut pour ne pas te faire prendre.
- Mais tu veux me voir en retenue ou quoi ?
- Non, je veux te voir heureux ! pensa sincèrement la voix de James dans l’esprit de son fils.
Le Survivant sorti discrètement de son lit, attrapa sa cape ainsi que la carte et fila sans plus se poser de questions vers l’infirmerie.
Luna ne dormait pas, elle lisait discrètement un livre en s’aidant des rayons de l’astre lunaire qui serait plein dans quelques jours. Elle regarda la porte qui semblait s’ouvrir d’elle-même avant de faire un large sourire vers l’embrasure.
- Je savais que tu viendrais, articula-t-elle presque silencieusement.
Il s’installa prêt d’elle, c’était sans compter sur la Serdaigle qui l’attira dans ses bras plutôt adroitement, puisqu’il était toujours invisible.
- Je suis contente de te voir sans une horde de personne autour de nous. Je te voulais pour moi toute seule, avoua-t-elle avec un petit sourire contrit.
Elle était éveillée depuis une bonne semaine, remontait bien la pente mais gardait une voix un peu rauque et cassée.
- Moi aussi, j’avais envie que tu ne sois qu’à moi, sourit-il.
Lovegood soupira en regardant le givre qui recouvrait le coin des fenêtres.
- J’ai raté Noël ! Moi qui adore la tarte à la citrouille !
- J’irai demander aux elfes de t’en préparer une.
Elle lui sourit :
-Merci Harry, j’adore quand tu te soucie des petits détails comme ça. Et donc, tu voulais papoter ?
Ce fut à son tour de lui renvoyer un sourire nerveux :
- J’ai quelque chose à te montrer.
Il recula de quelque pas puis chuchota la formule avant de se transformer. Il s’était entraîné presque quotidiennement et cela lui venait maintenant très naturellement.
Il sentit le cerf galoper à sa rencontre avant de se métamorphoser.
La Serdaigle étouffa un cri de surprise mêlé d’admiration dans sa couverture :
- Mais Harry, c’est formidable ! Tu es devenu un animagus ! Mais c’est incroyable ! Tu es magnifique, s’exclama-t-elle à voix basse, pour ne pas alerter Poppy.
L’animal se déplaça aussi précautionneusement que possible afin de ne pas faire résonner trop fort ses sabots sur le parquet en bois, puis inclina sa ramure pour qu’elle puisse le toucher.
Des mains douces se promenaient sur son museau, les coté de sa tête et englobèrent même ses bois, terminant par caresser son cou.
- Tu es tout doux !
Il reprit forme humaine.
- Je n’y arriverai jamais, se lamenta la blonde.
- Bien sûr que si et on va tous t’y aider !
Une semaine après Neville et Ron se présentèrent à elle, le premier avec la feuille de mandragore et le second la lui colla en bouche avec son sortilège. Weasley avait même progressé au point d’arriver à en estomper presque la totalité du goût. Potter arriva après tout le monde, alors que les visites étaient terminées et utilisa le même sortilège sur le collier de Luna que celui qu’il avait utilisé sur sa montre afin de ne pas oublier le moment exact pour réciter la formule.
En bonne Serdaigle, Lovegood n’y manqua pas une fois. Lorsqu’il fut temps de déposer le morceau de végétal dans la fiole, ce fut une fois de plus Londubat qui inséra la chrysalide, l’Élu qui ajouta adroitement la rosée puis les deux amoureux allèrent déposer ensemble la précieuse potion au même endroit que celle conseillée par Hagrid, utilisée par les Maraudeurs puis Harry.
Ce fut au sommet d’une tour ensoleillée par un temps glacial qu’ils échangèrent leur premier véritable baiser dans l’enceinte de l’école. Ils l’avaient déjà fait sous le clair de Lune lors de la dernière sortie à Pré-au-lard, devenue mémorable par ce geste (c’était le réel début de leur relation) et pour avoir vu Hermione complètement ivre se vider dans un caniveau.
L’hiver laissa place avec beaucoup de douceur au printemps, qui ne dura pas très longtemps. A peine la neige avait-elle fondu et les températures devenues plus clémentes sous le timide soleil de mars que la chaleur heurta plus violemment le début du mois d’avril, rendant le temps instable et de nouveau propice aux orages.
C’est avec une joie et une appréhension non dissimulée que les tourtereaux jaillirent sous la pluie battante pour aller récupérer la fiole tant convoitée.
Sa couleur rouge écarlate tira un cri de stupéfaction à Luna tandis qu’Harry la serrait convulsivement dans ses bras.
Ils échangèrent un baisé plein de passion et de joie alors que l’idée même de finir foudroyés sur l’une des plus hautes tours de Poudlard ne leur traversa même pas l’esprit. Ce fut Cornedrue qui les ramena sur terre :
- Et ils finirent tragiquement frappé par la foudre, ce qui acheva précocement cette belle idylle. Fin.
Potter se mit à rire :
- Rentrons, dit-il en calmant son hilarité. Il faut que tu puisses réaliser ta première métamorphose.
Il attrapa Lovegood par la main et l’entraîna à sa suite, en cavalant dangereusement dans l’escalier en colimaçon de la tour d’astronomie, laissant une fois de plus des traînées d’eau dans leur sillon.
Ce fut sous la surveillance d’un Flitwick plus que ravi (la blondinette étant la première de sa maison à clôturer la difficile transformation) et sous l’œil anxieux du Survivant que Luna devint un bel animal.
Le léporidé trouva amusant de gambader partout dans la pièce avant de venir renifler un Fillius extatique puis de sauter sur une chaise puis une table afin de bondir sur le dos du grand cervidé qui venait d’apparaître dans la classe d’enchantements. La hase se mit à frotter consciencieusement son nez contre le coup du cerf avant de se percher maladroitement sur sa tête, les bois l’encadrant de part et d’autre.
Par réflexe, le grand animal secoua sa ramure et le lagomorphe se retrouva les pattes pendantes de part et d’autre du museau du cerf élaphe, ce dernier essayant de ne plus bouger afin de ne pas faire tomber l’animal aux grandes oreilles.
Ce fut un Flitwick hilare qui se chargeât de récupérer Luna avant de la déposer sur la table où le professeur s’était juché pour pouvoir l’atteindre.
Quand les étudiants reprirent forme humaine, l’enseignant accorda 50 points à sa maison et en rajouta 10 aux Gryffondor.
- Je peux faire chanter le survivant jusqu’à la fin de ses jours avec une image de lapin au pattes pendantes de part et d’autre de son museau !
C’est toujours secoué par son fou-rire que le minuscule hybride les invita à sortir de sa classe et à rejoindre leurs dortoirs respectifs.
- Ce que j’aime avec le professeur Flitwick, c’est sa capacité à rire de tout, dit Luna de sa voix redevenue fluette.
- C’est vrai que la scène était comique. Désolé j’ai réagi pas instinct.
- C’est pas grave, ajouta la blonde avec un petit sourire. Quelle idée de vouloir grimper sur tes bois !
Alors qu’il raccompagnait son amoureuse jusque son dortoir, Potter ajouta :
- De nous deux, c’est toi qui as le pelage le plus doux.
Elle lui fit un sourire espiègle avant de rejoindre son dortoir, non sans avoir déposé un petit bisou sur la joue du binoclard.
L’année se termina doucement avec le bal de fin d’année, avec Harry qui y demanda sa bien-aimée en mariage et ils reprirent ensemble le train pour la dernière fois, non sans un pincement au cœur doublé d’une certaine nostalgie.
***
Minerva McGonagall empilait divers objets lui appartenant dans une caisse, vidant lentement la classe de métamorphose de ses affaires personnelles.
Elle aurait très bien pu le faire par magie mais elle n’en n’avait pas envie. Elle voulait prendre le temps et se remémorer cette folle année.
Quelques élèves étaient devenus des animagus et elle était fière de chacun d’entre eux.
Et elle avait peut-être oublié de leur mentionner qu’il fallait s’enregistrer sous peine d’une condamnation à Azkaban… Bah…Connaissant Miss Granger, elle avait dû leur dire à sa place.
Après tout, avant que le secret de Black ne soit éventé, sa forme de chien s’était révélée bien pratique pour glaner des informations, elle ne l’avait pas oublié.
Elle était fière de l’enseignante qu’elle avait été.
Elle sourit en retrouvant une photo animée d’elle et de Pomona prise durant leur cinquième année lorsqu’elles étaient étudiantes et déjà amies, elles étaient toutes deux préfètes de leurs maisons respectives.
Son amie venait d’être désignée pour devenir directrice adjointe, Fillius ayant avoué qu’il n’avait pas la carrure pour obtenir ce poste, préférant rester ce collègue sur lequel on pouvait compter en cas de pépins.
Elle avait été attendrie par la demande en mariage de Potter face à la petite Lovegood lors du bal, comme James Potter l’avait fait avec Lily Evans lors du bal des 7eme années. Fillius avait pleuré toutes les larmes de son corps et elle-même avait dû discrètement tamponner ses yeux. Et que dire du bel hommage que lui avaient rendu les élèves et ses homologues ?
Elle était également fière d’avoir misé sur la coopération plutôt que sur la compétition, les enfants en auraient bien assez une fois dans le monde du travail, elle avait d’ailleurs décider que ce serai la nouvelle manière de faire à Poudlard.
Finissant de remplir son carton, elle remonta l’allée de ce qui fut sa classe une dernière fois, en s’arrêtant à chaque banc pour tenter de graver dans sa mémoire chaque gribouillis estudiantins.
Deux d’entre eux lui tirèrent un sourire et elle fut sûre de ne jamais les oublier : la première était un cœur entourant un « L + J 4ever » et juste en dessous un H et un L stylisé formaient un cœur.
Ses yeux s’embuèrent d’émotion.
Arrivée à la porte, elle se retourna une dernière fois pour englober d’un dernier regard cette pièce qui fut un pan important de sa vie, lui ayant amené beaucoup de joie, parfois de la peine, des rires et de mémorables crises de colère.
L’atmosphère tumultueuse de sa classe lui manquait déjà.
Un grand sourire emplit de fierté et de nostalgie s’était formé sur ses lèvres tandis que quelques larmes fugaces coulèrent sur ses joues quand le battant se referma sur toutes ses années d’enseignement.
***
Bien des années plus tard, alors qu’elle était assise derrière le bureau directorial, remplissant divers documents pour le bon fonctionnement de son école, un nom apparu devant ses yeux : « James Sirius Potter ». La directrice s’éveilla en sursaut puis remonta de son index ses lunettes qui avait glissé sur son nez, fort surprise de s’être assoupie sans le sentir.
Elle regarda le calendrier qui indiquait que l’on était le 1er février 2004 dans l’après-midi avant de reprendre sa tâche avec un petit sourire en coin. Ce qui ne l’empêcherait pas, dans une dizaine d’année, de retenir une grimace en citant ce nom, tout en priant tout un tas de sorcier célèbre que ce Potter-là soit plus calme que les générations qui l’avaient précédés.
Et de se fourvoyer lourdement.
Mais elle n’y était pas encore.
Je ne survivrais pas à une nouvelle génération de Potter, pensa-t-elle.
Bien loin de l’école, celui qui avait terrassé Voldemort tenait dans ses bras son premier né alors qu’il embrassait tendrement sa femme, se mettant très naturellement d’accord sur les noms de l’enfant.
Ayant pu faire une mise au point sur sa famille et son ressenti en vieillissant, il était finalement fier de sa famille et de son patronyme, d’être le fils d’un Maraudeur, le filleul d’un second et d’en avoir côtoyer un troisième.
Et fier d’avoir pu comprendre ainsi que pardonner son père et du lien qui s’était créer grâce à son animagus… qu’il n’a jamais déclaré, fidèle à la tradition familiale.
Une voix plus mure lui chuchota alors dans un coin de sa tête :
- Ce n’est probablement pas une bonne idée de nommer ton garçon comme ça, tu vas sûrement en voir de toutes les couleurs mais… Merci Harry, pour tout, sanglotait James, enfin en paix avec lui-même et sa descendance.
***