Un baiser au clair de lune

Chapitre 1 : Dans les rues de Londres

4568 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/01/2024 18:00

Un Baiser au clair de Lune


Dans les rues de Londres


« Mais tu sais, son âme est belle

Dans les rues de Londres

J'ai puisé plus de lumières

Qu'il n'en faut pour voir...

Dieu a des projets pour elle

Et les rues de Londres

Souffleront sur des mystères

D'une autre fois… »

« Mylène Farmer : Dans les rues de Londres »


~*~



Harry se balade dans les rues londoniennes aux environs du Chaudron Baveur.

Les Moldus ne le remarquent même pas. Il n'est plus qu'à quelques pas du pub miteux qui sert de communication vers le monde de la sorcellerie.

Lui qui déteste la foule, il va être servi ! Mais il les lui faut bien, ses fichues fournitures scolaires !

La surprise était de taille ce matin. Une lettre d'un hibou en provenance de Poudlard était arrivée au Terrier où il séjournait. Harry avait été intrigué et avait ouvert la missive. Un superbe badge rouge et or, orné d'un griffon élégamment sculpté, lui tomba sur les genoux. « Capitaine. » Voilà ce qui était écrit sur ce badge. Ce dernier rappelait quelque chose à Harry, mais quoi ?

Un peu lent à la détente, le Survivant ne comprenait pas ce qu'un badge venait faire là, dans cette enveloppe en parchemin jauni.

Il se décida à lire la lettre, écrite sur un ton jovial.

A la fin de la lecture, un superbe sourire étirait les lèvres de Potter. Minerva McGonagall l'invitait à passer sa septième et dernière année.

Harry ne se sentit plus de joie et alla prévenir Molly, qui, heureuse pour lui, le félicita chaleureusement. Il décide ensuite de l'annoncer à Ginny.

Cette dernière est dans sa chambre.

Harry frappe puis entre après avoir eu la permission de le faire.

-Ginny, je vais faire ma rentrée, on sera ensemble ! On va pouvoir continuer notre relation.

- « on » ? Comment ça, « on » ? répond la rouquine, froidement.

Harry n'en revient pas de son ton glacial.

-Pardon ?

Il ne comprend pas.

-Je n'ai pas envie de continuer ! Entre toi et moi, c'est fini ! dit –elle d'un air impassible, sans tristesse aucune.

Le jeune homme, lui, se sent détruit. Ce qui lui avait permis de tenir, c'était Ginny.

Il va contempler le paysage au travers de la fenêtre.

-Bien sûr, je comprends. Tu en as sans doute assez de m'attendre !

-Oui et non, répondit-elle comme Dumbledore répondit à Harry pour le miroir du Risèd en première année.

L'ex petit ami est maintenant complètement perdu.

-Non ?

Elle explosa de rage.

-JE T'EN VEUX ! Je voulais t'aider pour les Horcrucxes, mais tu as PRÉFÉRÉ RON ET HERMIONE ! Vous m'avez MISE DE CÔTÉ !

Harry se justifia tant il était mortifié. N’avait-elle donc rien compris ?

-Mais non ! Nous voulions ta sécurité, je pensais avoir été suffisamment clair. Il me semblait que tu avais compris !

Sa belle sembla un peu plus en rage.

-TU AURAIS PU ÊTRE PLUS EXPLICITE !

-Je t'ai quittée parce que je savais que je ne ferai pas de septième, avant cette lettre. Je savais que je pourchasserais Voldemort ! Et j'étais persuadé que je n'en reviendrais pas : j'avais choisi de me sacrifier. Si j'ai tenu bon, c'est pour toi, acheva-t-il, désespéré.

Ginny se calma instantanément.

-Il y a autre chose, murmura-t-elle d'une voix douce, contrastant avec la voix sourde employée une poignée de secondes avant. Je ne me sens pas capable de continuer après la mort de mon frère. On n'a plus rien à se dire, Harry !

Voilà, la messe était dite.

~*~

Harry se retrouvait donc devant le pub, il se sentait dévasté, comme si un cataclysme avait tout détruit sur son passage. Il ne pleurait pas, tant sa douleur était au-delà des larmes. Toute sa motivation pour reprendre et terminer ses études s'était envolée, mais il s'était dit, raisonnablement, qu'il lui faudrait prendre du recul par rapport à la guerre, faire quelque chose de « normal » pour une fois dans sa vie en ayant une année scolaire sans morts, sans menace extérieure, une année classique comme il n'en n'avait jamais eu jusqu'à présent.

Une année aussi "normale" et "classique" que cela puisse être quand on s'appelle Harry Potter, "l’Élu", le "Survivant", "Celui-qui-vaincu-celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le nom"... beaucoup de mots, de tirets et de surnoms pour un simple prénom en cinq lettres.

Il entre.

Aussitôt, une scène, mille fois vue se répète : tout le monde se tait sur son passage, se lève. Harry ne s'arrête même pas en ignorants les réactions des consommateurs, en risquant de passer pour un égoïste égocentrique et va directement rejoindre Tom, l'antique barman du Chaudron, qu'il l'a toujours considéré comme un allié. Il lui fait signe puis passe par la porte de derrière, fait ce qu'il doit faire pour accéder à l'avenue sorcière.

Les gens se retournent sur son passage et il les ignore superbement, complètement perdu dans ses pensées et sa morosité.

Il se rend à Gringotts pour retirer de l’argent et, bizarrement, les gobelins sont méfiants envers lui : ils lui refusent même l’accès au sa propre chambre forte. Le vieux Gripsec, toujours indéboulonnable malgré ce qu’il a vécu au manoir Malfoy, envoie un de ses sous-fifres chercher la somme demandée par son client. Harry attend debout dans un coin de la banque, surveillé de près, continuant d’ignorer les regards posés sur lui. Le préposé revint au bout de dix longues minutes avec une bourse en velours noir contenant l’argent demandé par le survivant. Il sort de la banque gobeline et va faire ses achats : robes, grimoires, ingrédients, tout se fait dans le même esprit indifférent.


Harry s’arrête devant la boutique des Sorciers Facétieux qui a ré-ouvert depuis quelques jours. Il pense y rentrer pour saluer Georges, Charlie et Ron (qui donnait habituellement un coup de main avant de repartir à l’école mais qui avait pris une semaine de vacances avec Hermione et devait revenir sous peu) ces derniers faisant tout ce qu'ils pouvaient pour soutenir leur frère. Potter est bien conscient que la boutique tourne essentiellement grâce aux deux concernés et que le troisième n'est là que pour jouer son rôle de patron, étant présent de corps mais pas d’esprit, Charlie lui avait dit qu’il l’avait presque traîné de force pour qu’il ré-ouvre son magasin.

Le réouverture avait connu un énorme mais triste succès puisque les clients se pressaient essentiellement pour présenter leurs condoléances et montrer leurs soutiens à la famille Weasley en dévalisant pratiquement la boutique chaque jours.

Au début, le gérant s’enfermait tous les jours dans son bureau et n’apparaissait pas en public malgré les nombreuses marques de sympathies. Une jeune cliente ayant dessiné un très beau portait de Fred échappa à la vigilance de Ron et Charlie, vient présenter elle-même sa création au jumeau restant.

Ce dernier, plutôt que s’en offusquer, remercia la jeune fille et sorti enfin de son bureau pour accrocher le portrait en bonne place afin d’honorer Fred. Un très beau moment d’émotion.

Depuis, il recevait les condoléances avec plus ou moins de dignités, les clients ne se formalisaient pas de sa mine triste ou de ses yeux rougis, la plupart compatissant sincèrement ayant aussi perdu des proches durant « l’Année des Ténèbres » ou « l’Année Noire » comme les sorciers commençaient à l’appeler.

Bill était même venu agrandir magiquement l’espace dédié à Fred, tant il était envahi de fleurs, dessins, mots de remerciements et de soutient. Involontairement, cela aidait Georges à remonter doucement la pente, lui faisant comprendre que son frère avait marqué de son emprunte le monde sorcier, à la manière bien connue « des jumeaux ».

« Les jumeaux » n’existaient plus, la mort de Fred a entraîné celle de Georges, plus spirituelle, et il ne serait plus jamais le même. L'entité des « Jumeaux » est morte pendant la bataille de Poudlard. Et une partie de Georges avec lui. Ce dernier avait exprimé qu’être coupé vivant en deux lui aurait sûrement fait moins mal que de perdre « son double ».

Harry continuait de se sentir coupable d’avoir infligé autant de douleur et de détresse à une famille qui avait tant fait pour lui.

Ce constat démoralisa encore un peu plus Potter qui besoin fulgurant et inexpliqué de réconfort. N'importe quoi ferai l'affaire.

Il avisa le magasin d'à côté, qui s'avérait être une boutique prénatale, vendant toutes sortes d’objets destinés aux parents, futurs parents et aux enfants entre zéro et 5 ans.

Il observa quelques instant la devanture expose des peluches bougeant doucement de toutes sortes.

Du réconfort ! Quoi de plus réconfortant que de fourrer son nez dans un doudou tout doux ? Il pensa avec nostalgie à son vieux canard noir qui y ressemblait encore, si on faisait abstraction de sa patte gauche arrachée par Dudley et de son bec de travers auquel son cousin n’avait pas pu faire subir le même sort. Il se rappela sa maîtresse d’école qui avait recousu comme elle le pouvait son doudou mal en point, d’où le bec de travers.

Ce canard, c’était le seul objet qui était venu de sa chambre d’enfant à Godric’s Hollow et qui l’avait suivi à Privet Drive. Ce doudou était tout ce qui lui restait de ses parents et il y tenait beaucoup.

Un petit zèbre en peluche, en vitrine, lui fit penser à Ted et il décide de l’acheter pour lui, pour qu’il ait un doudou rassurant et qui lui donnerai envie d’être promené partout.

Un véritable objet de transition.

Il poussa la porte de la boutique.

-Bonjour madame, dit-il aimablement à la vendeuse. Je voudrais le petit zèbre en peluche qui est à l’étalage, s’il vous plaît.

-Mais bien sûr, dit la vendeuse, tout sourire.

Elle revient avec l’article et demande en souriant ;

-Harry Potter à un fils caché ?

-Non, répond son client. Désolé de vous décevoir mais j’ai juste un filleul orphelin.

La vendeuse perdit son sourire.

-Je comprends. Pauvre enfant. J’ai moi-même perdu mon frère dans cette bataille. Et cet enfant à de la chance de vous avoir.

Elle regarde le doudou.

-Je vous l’offre car c’est ma manière de vous remercier pour l’espoir que vous m’avez donné. J’ai prié pour votre réussite.

Harry tombe des nues. Des gens l’on déjà remercier, mais dire qu’une personne avait prié pour lui était bien plus fort que les remerciements fades auxquels il avait droit d’habitude.

-Merci, madame. Je suis désolé pour votre frère.

-Ne le sois pas, il s’est battu pour un monde meilleur. Bonne route, Harry Potter.

La vendeuse le rattrapa sur le pas de la porte :

- Si vous souhaitez l'offrir tout de suite et en faire un doudou rassurant, je vous conseille de le porter contre votre peau, afin qu'il ait votre odeur. Cela rassurera beaucoup plus votre filleul qu'une peluche qui sent le neuf.

Harry s’exécuta, un peu gêné d’avoir une protubérance bizarre au niveau du ventre : il l’avait coincé en dessous de son t-shirt et ce dernier, rentré dans son pantalon attaché avec une ceinture, empêchait le zèbre de choir.

Il remercia la dame pour son conseil, en se demandant vaguement si elle ne se moquait pas de lui.

Il sortit du magasin dans un état d’esprit radicalement différent de celui de son entrée.

Harry passa boire une bière voire deux dans un pub moldu avant de se rendre chez Andromeda, profitant de l’anonymat dont il jouissait dans le monde moldu. Il remercia cependant sa veste fermée de cacher la bosse formée par le doudou, lui donnant seulement un peu de ventre.


***


Il sonna et Mrs Tonks lui ouvrit la porte, son sourire éclairant son visage fatigué.

- Oh, Harry, quel plaisir de te voir. Teddy sera si content.

Potter essayait d’être un bon parrain pour son filleul, il passait deux fois par semaine et prenait le petit garçon avec lui tous les samedis, afin de soulager un peu sa grand-mère. Il avait appris à lui donner le biberon, à changer sa couche, à le consoler et le bercer.

Il espérait faire honneur à Remus et Nymphadora.

Le bambin était réveillé. Il agita ses petits poings en direction de son parrain, qui enlevait sa veste.

- Salut bonhomme, dit Harry en le prenant adroitement dans ses bras.

- Tu t’es beaucoup amélioré, lui dit Andro, avec un sourire. Au début, tu m’as demandé « Mais, est-ce que ça casse ? » ajouta-t-elle avec un petit rire.

- J’avais peur de lui faire mal, avoua-t-il. J’essaye de faire au mieux avec lui.

La grand-mère avisa la bosse sur le vêtement du survivant.

- Toi aussi tu attends famille ? demanda-t-elle, taquine.

- Ah non… je crois que la vendeuse s’est moquée de moi…

Il déposa son filleul dans les bras de sa tutrice et ôta la peluche de dessous son t-shirt.

- La gérante m’a dit que c’était mieux que ça soit imprégné de mon odeur.

Andromeda le rassura :

-Elle a dit vrai, c’est important qu’un doudou ait l’odeur des parents. A son âge, Ted a besoin d’être constamment rassuré et les doudous donnent l’impression d’avoir les parents avec soi.

Elle se racla la gorge :

- Il dort actuellement avec un de mes vieux foulards, un t-shirt à ma fille et…

Elle rougit brusquement :

- … j’ai rapporté plusieurs vêtements de ses parents pour qu’il se choisisse des objets de transitions… j'espérais qu’il prenne une chaussette ou un t-shirt de Remus mais… il a choisi un caleçon, gémit-elle, très gênée.

Harry se mit à rire franchement, imaginant le bambin avec un caleçon sur la tête.

- Un digne fils de Maraudeurs ! s’exclama-t-il, hilare.

- Je l’ai quand même lavé par précaution…

Il présenta le zèbre et offrit la peluche au bambin. Il se mit à gazouiller et serra le petit animal rayé contre lui en bavant.

-Il ne va plus la lâchez, dis sa grand-mère, joyeusement. Il a toute la panoplie des gens qu’il aime.

-Comment est-il ? demanda son parrain en fourrant sa ménagement son haut dans son pantalon.

-Oh, il pleurait beaucoup après ses parents, avoua Mrs Tonks. Mais il semble avoir déjà compris qu’il ne les reverra plus, les doudous ont aidés à faire le travail. Et puis… tu es très présent, ça aide.

Elle essuya d'un revers de main ses yeux devenus humides. Elle avait l'air d'avoir vieilli d'une dizaine d'années d'un coup. Ce qui était fort compréhensible, la pauvre ayant perdu son mari puis sa fille et son gendre en un peu moins de trois mois. Le deuil devait être très difficile et son petit-fils, malgré l'amour qu'elle lui portait, devait constamment lui rappeler les disparus.

Harry soupira :

-Pauvre petit, il finit comme moi ! Il ne se rappellera pas ses parents.

-Pas de lui-même, mais toi et moi, nous pourrons lui dire que ses parents sont des héros, fit remarquer Andro avec beaucoup de justesse.

-En effet, murmura Harry. Il ajouta :

-Et, vous vous en sortez avec l’enfant ? dit-il en avisant le mobilier vieillot et défraîchi.

Andromeda fit la moue.

- Je ne veux pas la charité, Harry, dit-elle d’une voix froide.

Potter réfléchi çà ce qu’il allait dire. Puis finalement, il se décida d’être honnête sur ce qu’il ressentait :

- Je ne vous fait pas la charité, je ne me le permettrais pas. Mais j’ai hérité de l’argent de Sirius auquel je n’ai jamais touché et, honnêtement, avec la fortune des Potter, je n’en n’aurai jamais besoin. Je préfère franchement qu’ils vous servent à tous les deux pour votre bien-être et votre confort.

Alors qu’Andromeda ouvrait la bouche pour protester :

- Ni mon père ni Sirius n’aurait accepté de laisser Remus ou sa famille dans le besoin. Entre Maraudeurs, ils se serraient les coudes quoi qu’ils arrivent. Je compte bien faire perdurer cette entraide.

Il ajouta, tristement :

- C’est aussi une manière d’allégé ma culpabilité et mon mal-être : je reste persuadé d’avoir… non (il secoua la tête) … de vous avoir privé de votre famille à tous les deux. Je sais que c’est faux, que c’est Voldemort et pas moi, et le temps allégera peut-être ce poids sur mes épaules et peut-être finirais-je par l’accepter… mais en attendant, c’est la seule manière que j’ai pour me sentir mieux.

Mrs Tonks se leva. Il s’attendait à se voir prier de prendre la porte et de ne plus revenir mais elle préféra l’enlacer et reniflant.

Teddy se mit à pleurnicher, comme s’il voulait faire partie du câlin. Potter le prit dans ses bras et il se retrouva entre sa grand-mère et son parrain.

Il fit un clin d’œil à Andromeda :

- Voyez-cela comme la requête égoïste d’Harry Potter pour vous obliger à bien prendre soin de mon filleul, dit-il d’un ton taquin, pour essayer d’alléger l’atmosphère.

Ce n’était certainement pas sa tentative la mieux réussie mais le but fut atteint.

- D’accord, si c’est un ordre de l’Élu, dit Andro sur le même ton taquin.

- Je vais voir ce que je peux faire, je vais demander conseil à Bill Weasley.

Harry joua et s’occupa de Teddy encore quelques heures, il resta jusqu’au couché du petit garçon puis prit congé d’Andromeda.

- Harry, le héla la grand-mère alors qu’il se dirigeait vers le jardin pour transplaner.

- Oui, Mrs Tonks ?

- Merci pour tout ce que tu fais, rien ne t’y oblige.

- Je sais mais ça me fait plaisir d’aider les gens, si cela peut vous alléger la vie et vous permettre de vivre confortablement.

Il lui fit un sourire rassurant. Ce sourire ressemblait tellement à celui de James.

- Autres choses ? demanda Potter devant l’air indécis de son interlocutrice.

- Pourrais-tu me tutoyer si tu y arrive et m’appeler par mon prénom ? On va se voir souvent et je trouve que « Mrs Tonks » ça va vite devenir agaçant. Avec ton engagement auprès de mon petit-fils, tu fais partie de ma famille maintenant.

Elle avait terminé sa demande en rougissant. - Merci… je vous appellerais Andromeda seulement si vous m’appelez Harry.

Cette dernière sourit.

- D’accord, Harry. Mes amitiés à Molly et Arthur.

~*~

En revenant au Terrier, il se fit apostropher par une Molly inquiète :

- Harry, je me suis fait un sang d’encre ? Où étais-tu ?

- Désolée, Mrs Weasley, je suis passé voir Teddy et nous avons eu une discussion intéressante avec sa grand-mère. Je n’ai pas vu le temps passer, avoua-t-il penaud. Désolée de vous avoir inquiété. Je vous transmets les amitiés de Mrs Tonks.

La mère de famille lui sourit avec tendresse, elle adorait voir Harry s’occuper de Teddy et il progressait de plus en plus. Elle aimait le voir s’impliquer et elle pensa que Remus aurait été fier du parrain de son fils.

Hermione descendait l’escalier.

- Vous êtes déjà revenu ? questionna Potter inutilement ? Vos vacances se sont bien passées ? Où est Ron ?

Sa meilleure amie souri devant son empressement. Elle lui posa un bisou sur la joue en guise de bonjour et répondit à toute ses questions :

- Bonjour Harry. Nous sommes rentrés un peu avant midi et Molly nous à informée que tu étais sur le chemin de Traverse, parti faire tes achats. Nos vacances se sont très bien passées, la famille de Fleur est très accueillante et très gentille. La France est un très beau pays et sa gastronomie est très différente de la nôtre. Ron s’est empiffré, tu t’en doute. Nous avons ramené des souvenirs pour tous le monde. Ron est déjà parti aider Charlie à la boutique, son cadeau étant des idées de farces et attrapes. Il rentrera ce soir pour le repas.

Effectivement, il se retrouvèrent autour de la table pour le souper.

Hermione annonça qu’elle était préfère-en-chef et Ron préfet. Molly et Arthur crurent d’abord à une blague de leur plus jeune garçon mais ce dernier exhiba son insigne et ils furent forcé de reconnaître que c’était un vrai.

Harry annonça qu’il était toujours capitaine de l’équipe de Quidditch et narra son après midi avec Teddy, omettant sciemment la discussion avec Ginny et celle des soucis d’argent d’Andromeda.

Une fois seul au salon, l’absence de la cadette de la famille alerta le couple.

- Harry, que se passe-t-il avec Gin ? demanda la jeune femme.

Il leur narra la discussion avec la benjamine des Weasley, avec la voix un peu plus aiguë qu’à l’ordinaire, avant de reprendre un ton normal et d’aborder ensuite l’idée de transférer l’argent de Sirius à la famille de son filleul.

Le rouquin commença par exprimer sa stupeur :

-QUOI ??? Ma sœur t'a jeté ? La vache !

- RON LE TACT ! râla Hermione.

-Je la comprends, murmura le binoclard dépité.

-C'est normal qu'elle se soit sentie à l'écart, avoua Granger.

-C'est ma faute, ajouta Harry. Je n'ai pas été assez clair avec elle.

Ron sembla compatir sincèrement, lui déposant une main sur l'épaule :

-Ça va allez, vieux. On est avec toi, courage.

Harry n'avait pas d’autre choix que de faire avec. Pour Teddy et sa grand-mère, Ron et Hermione lui arrangèrent une entrevue avec Bill au Terrier, afin qu’il n’ait qu’a signer les parchemins de transferts sans devoir se déplacer à la banque, étant préférable pour Celui-qui -avait-vaincu-Voldemort d’y aller le moins possible pour le moment, devant attendre que la rancœur des gobelins se tasse un peu.

~*~

Quelques jours avant sa dernière rentrée scolaire, Harry pu s’entretenir avec l’aîné des Weasley, léguant la fortune de Sirius au nom de Ted Tonks en mentionnant qu’Andromeda Tonks jouissait des usufruits, terme poétique inconnu de Potter, Bill lui expliquant que ce mot couvrait l’assurance qu’Andromeda ne serait pas sans rien le jour ou son petit-fils serait majeur. D’une certaine manière, il y avait une « rente » qui était réservée à sa tutrice.

Le départ se fit tranquillement. Ron et Hermione sont dans le compartiment réservé aux préfets, Harry en cherche un aussi, un tranquille et calme, qui ne soit pas rempli d'élèves trop curieux et surexcités à l'idée de partager un bout de banquette avec celui qui avait vaincu Voldemort l'année précédente. Et qui voit-il, seule dans une cabine ? Luna.

Il frappe.

-Bonjour, Luna. Tu n'es pas avec Ginny ?

-Bonjour Harry, répond la Serdaigle. Non, elle n'est pas ici, elle semble m'avoir oubliée pendant les vacances. Tu peux venir t'asseoir près de moi, si tu veux.

-Merci mille fois, mademoiselle ! dit-il d'un ton cérémonieux.

La jeune femme éclate de rire.

-Ce que tu es drôle. Une fois son souffle repris pendant qu'Harry hisse ses bagages. Veux-tu jouer aux dames avec moi ?

- Je ne connais pas du tout. C'est un jeu moldu ?

- Oui une variante des échecs mais en plus facile.

-Même si c'est plus simple que les échecs, je ne reste pas très doué pour les jeux de réflexion et de stratégie.

-Moi non plus mais si on s'amuse c'est le principal.

~*~

-Tu as vu ! Elle nous a parlé normalement !

-Oui, Ron, répondit Hermione, patiemment. Jusqu'au moment où tu as repris ses paroles en disant clairement que « Nous n'avons pas été contraints et forcés par Harry de le suivre. » Elle a été beaucoup moins amicale après !

-Je m'en fous ! Elle change, Hermione !

-Je sais, elle est très amère. Ah, Harry est avec Luna.

Hermione trouvait Luna toujours aussi loufoque mais avait maintenant du respect pour elle. Après tout, elle s'était avérée être une alliée loyale et fiable, tout comme Neville. De véritables amis sur lesquels on pouvait compter.

Ils entrent.

-Bravo, Luna, tu es allée « à dame » dit Harry en la voyant empiler un jeton rond et blanc sur un premier. Tu vas gagner.

-Oh, non ! Tu as déjà deux dames et il ne me reste plus beaucoup de pions.

-Il a l'air bien, votre jeu, constate le rouquin.

-C'est le jeu des dames, l'informa Luna.

-C'est moins compliqué que les échecs, compléta le binoclard. Mais je suis toujours aussi nul. Au fait, Hermione, qui est ton homologue masculin ?

-Il n'y en a pas. Ç’aurait dû être Draco Malfoy mais il n'est pas là. C'est Hannah Habbot, une Serdaigle très sympathique et enthousiaste qui le remplace.

~*~

Le château était toujours aussi majestueux, mais pas autant que Minerva McGonagall, qui cumulait les fonctions de directrice et d'enseignante. Elle fit un discours de bienvenue après la Répartition, où il était question de collaboration entre les 4 maisons et d'abaisser les barrières qui s'étaient érigées entre elles depuis la 1ère guerre. Hermione avait déjà dit qu'elle comptait « faire de grandes choses » avec les autres maison et principalement avec Serdaigle, ce qui avait fait plaisir à Luna.

Une fois leurs panses remplies, les élèves allèrent dormir. Harry pensa à Ginny, qui les avait ignorés pendant tout le repas, puis il pensa à Luna, se disant que, décidément, elle était très sympathique, en souhaitant être aussi bien dans sa peau qu'elle. Et elle avait un charme discret qui ne le laissait pas totalement indifférent.

"Elle ne m'a peut-être jamais laissé indifférent. Je ne l'ai sûrement jamais remarqué car j'étais complètement focalisé sur une certaine rouquine" réfléchi Potter

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