Pensées volées
Harry,
Bienvenue sur cette terre mon bonhomme. Voilà une heure que tu es né et tu me combles déjà de bonheur. Ta maman se repose, elle a bien le droit après t’avoir mis au monde, et moi, je te regarde en te berçant dans mes bras. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de toi et je souris comme un idiot.
Tu n'étais pas vraiment prévu, mais quand on a su que tu étais là, dans le ventre de Lily, la nouvelle nous a comblés de joie et on t’a aimé instantanément, intensément. On a passé des soirées merveilleuses à imaginer tant de choses et tu es plus extraordinaire encore.
Le monde est fou, Harry, et te tenir dans mes bras me donne une raison supplémentaire de mener le combat. Je ferais tout pour que tu puisses grandir loin de cette folie. Vous protéger, toi et ta maman, est devenu ma priorité numéro un dorénavant. Peu importe les sacrifices, je resterai terré comme un rat s’il le faut, même si c’est contre ma nature. Nous resterons protégés par le sort de Fidelitas et Il ne pourra jamais t’atteindre. Il ne faut pas qu’Il t’atteigne. Ni toi, ni ta mère, vous êtes mes trésors les plus précieux.
C’était pas gagné tu sais.
Je ne devrais pas te le dire mais Lily, ta maman, ne m’a pas toujours aimé. Moi par contre, depuis la première fois que je l’ai vue, j’ai toujours su que ce serait elle, la seule femme de ma vie. Elle était déjà belle, douce, intelligente et elle ne se laissait pas faire. Ah, ça oui, elle a un sacré caractère. J’espère que tu en auras hérité, mon p’tit bonhomme. Mais au-delà de tout ça, ce qui fait d’elle quelqu’un d’exceptionnel, c’est qu’elle arrive à voir la bonté chez les gens, derrière leurs masques et elle est si têtue qu’aucun secret ne lui résiste. Tu demanderas à oncle Remus quand tu seras plus grand, il pourra en témoigner.
Oui, ta maman, elle sait lire les gens et c’est sans doute sa plus grande qualité. Même si elle a manqué parfois de volonté pour me lire moi. Parait que j’étais trop arrogant. Moi, je dis que j’essayais désespérément d’attirer son attention et que j’ai fini par l’obtenir. Sirius, lui, dit que je l’ai eue à l’usure ou à la pitié. Il hésite encore. Mais crois-moi, il n’hésitera pas une seconde quand on lui demandera d’être ton parrain.
Lily a objecté qu’il était peut-être un peu trop insouciant. Mais j’ai riposté que ce serait son rôle, que, parce que je suis ton père, je devrais me montrer adulte et raisonnable et que donc ce n’était que justice que ton parrain soit ce qu’il a toujours été : beaucoup moins adulte et responsable. Ne lui répète jamais ça, il niera, jurant par Morgane et Merlin qu’il est le plus mature des deux. C’est une question épineuse à laquelle nous n’avons toujours pas réussi à répondre de manière satisfaisante pour nous deux, alors elle reste en suspens pour le moment, revenant sur le tapis après chaque verre de Whisky Pur-feu. Ne dis pas à ta mère que j’en bois toujours un peu, je lui avais promis de la soutenir et d’arrêter pendant sa grossesse.
Je divague, mais crois-moi fiston, nous n’avons finalement pas réfléchi si longtemps, nous savons que pour veiller sur toi, il n’y a pas meilleur choix que celui-là : Sirius sera parfait.
J’ai hâte de voir quel homme tu deviendras, fiston. Et ça me terrorise en même temps. J’ai peur de ne pas être à la hauteur et de louper les moments importants. C’est la guerre, nous n’avons que vingt ans et c’est tellement nouveau pour nous tout ça. Je sais que ta maman va assurer, comme toujours. Mais moi, je te promets une chose c’est de faire de mon mieux pour que tu ne manques jamais de rien. Pour te faire rire. Je te promets aussi, et je sais que ton parrain m’aidera pour ça, de te donner toutes les clés de Poudlard, pour en profiter un maximum et faire de ces années les plus belles de ta vie.
Quoi qu’il arrive, sache qu’on sera toujours là pour toi. Pour toujours et à jamais. Tu es aimé, mon fils, plus que tu ne le sauras jamais.