Dollhouse
Les sorciers ne priaient quasiment jamais les dieux. Fort peu d’entre nous réfutions leur existence, bien que nous ne passions pas beaucoup de temps à parler d’eux. Contrairement aux moldus, nous qui avions la magie, nous étions plus enclins à reconnaître qu’il existait bien des choses qui nous dépassaient. Plus des trois quarts des sorciers et sorcières du monde entier croyaient en les dieux, mais nous ne passions pas beaucoup de temps à penser à eux, ou bien à les prier, contrairement aux moldus. Ils nous avaient choisis pour recevoir des pouvoirs magiques, nous avions tout ce dont nous avions besoin. Nous n’avions pas besoin d’eux. Pourtant, en cet instant, je priai les dieux. En cet instant, je demandai leur protection, pour moi et ma famille. J’implorai leur indulgence et leur pardon, alors que nous avions pris une vie et que nous en avions torturé plusieurs autres. Et je priai qu’ils protègent Theodore. Mes yeux et les siens se rencontrèrent directement alors que nous avions tous quatre senti notre bras brûler au même moment. Ses yeux bleus. Ses magnifiques yeux bleus. Ma poitrine se souleva une dernière fois avant que ma respiration ne se coupe. Mais je n’avais pas le temps de paniquer. Je n’avais pas le temps de me demander ce qui allait se passer. Je n’avais pas le temps de me préparer à ce qui allait suivre. Nous devions simplement partir, immédiatement, sans nous retourner un seul instant, et sans prendre le temps de faire le tri dans nos esprits. Je n’avais pas le temps de me demander ce qui allait se passer. Je n’avais pas le droit de le faire, sinon je me trouverai incapable d’y aller, et de lui faire face. Et il saurait que je mentais. Je n’avais le droit de montrer aucune faiblesse. Aucun signe de peur, de chagrin ou d’appréhension. Absolument aucun. Le regard grave de Theo acquiesça en ma direction, et nous nous levions tous les quatre, sans dire un mot, sous les yeux pleins d’incompréhension de Granger. Putain, Granger. Elle était toujours là.
- La fête est terminée, il faut partir, dis-je soudainement avec une voix vide, une voix qui appartenait à celui que j’étais obligé d’être pour lui.
Une voix qui prenait de la distance. Une voix qui n’était ni celle de Drago, ni celle de Malefoy. Elle m’adressa un regard emplein de peur, et je savais en cet instant qu’elle avait compris. Mais je n’avais pas le luxe de lui accorder du temps, et je n’avais absolument pas le temps de tenter de mentir sur quoi que ce soit. Plus le temps passait, et plus il serait en colère. Nous devions tout simplement partir. Immédiatement. Je n’avais pas particulièrement porté attention au fait que Granger était toujours dans notre salle commune quand, tels des robots, nous étions tous quatre tout simplement partis.
L’été qui venait de passer c’était déroulé de la sorte. Parfois, bien que bien trop rarement, nous passions des moments normaux. Des rares moments durant lesquels nous oublions qui nous étions, et ce que nous étions désormais. Des moments où nous n’étions plus que les amis et la famille que nous étions réellement. Et soudainement, nos bras nous brûlaient, et immédiatement, nous devions tout couper. Couper nos émotions, nos peurs et nos appréhensions. Elles n’avaient aucune place, à moins de vouloir perdre notre vie. Alors dès que notre avant-bras gauche nous brûlait, nous mettions nos masques, en nous interdisant totalement les uns et les autres de dire quoi que ce soit. Si l’un de nous pleurait, manifestait de la peur ou de l’angoisse, les autres suivraient, et nous le savions parfaitement. Et si l’un d’entre nous paniquait, il faudrait du temps pour le calmer et le rendre capable de se présenter de marbre et féroce devant le Seigneur des Ténèbres, et c’était un temps que nous n’avions pas, parce que lorsqu’il appelait, il fallait accourir immédiatement. Alors, c’était ce que nous avions fait. Dans le silence le plus total, nous nous étions rendus dans la forêt interdite, et nous avions monté des Sombrals jusqu’au manoir Malefoy, où nous étions attendus. Tout le long du voyage, nous faisions chacun le vide dans notre esprit, dans nos pensées et nos sentiments. Il fallait que tout soit vide. Que tout soit sous clé. Il n’y avait de place que pour le vide le plus absolu. C’était une question de survie, et nous en étions tous absolument conscients. Nous avions traversé les jardins du manoir dans le plus grand silence, et c’était également ainsi que nous avions monté les marches en marbre qui conduisaient jusqu’à la salle de réception. Le Seigneur des Ténèbres se tenait au centre de celle-ci, Bellatrix à ses côtés. Fenrir Greyback et les jumeaux Carrow étaient également présents. Ma mère était également dans la pièce, mais je m’appliquai à ne pas la regarder. Je ne pouvais pas me permettre de m’inquiéter en cet instant. Ma tante affichait un air colérique qui se retrouvait sur le visage pâle et animal du Seigneur des Ténèbres qui inspira profondément en nous observant nous aligner face à lui, à une distance respectable.
- J’aurais été ravi de vous dire que c’est un plaisir de vous revoir, mais malheureusement les circonstances qui m’ont poussées à vous convoquer sont fâcheuses, commença-t-il en laissant ses yeux rouges nous inspecter l’un après l’autre.
Nous nous tenions en ligne face à eux, Theo à ma droite, Pansy à ses côtés, puis Blaise en bout de ligne. Je n’avais pas besoin de regarder mes amis pour savoir qu’eux aussi affichaient leurs masques de Mangemorts. Le Seigneur des Ténèbres joua avec sa baguette en la faisant tourner entre ses doigts fins, et il commença à s’avancer vers nous lentement. Mes yeux cherchèrent Naguini un instant, évaluant la menace, mais le serpent n’était pas visible.
- Nous avons appris la disparition d’Allan Parkinson, membre de la police magique ainsi que de la famille de notre chère Pansy Parkinson quelques jours plus tôt, enchaîna le Seigneur des Ténèbres en nous observant.
Je m’appliquai à contrôler les battements de mon cœur, ainsi qu’à soutenir son regard inhumain. Nous n’avions pas le droit d’afficher que nous étions terrorisés.
- Notre surprise fut grande lorsque nous avons mené notre enquête, étant donné qu’il faisait parti d’une des dernières et bien trop rares familles de Sang Pur absolu, continua-t-il désormais à quelques centimètres de moi. Bellatrix s’est chargée d’aller interroger votre mère Pansy, continua-t-il en passant devant Theodore, et cette petite discussion fut fort éclairante puisque nous avons fini par apprendre, non sans avoir à insister sur le sujet, ce qu’il s’était passé entre lui et toi, lâcha-t-il finalement en s’arrêtant à quelques millimètres du visage de mon amie.
Elle n’avala même pas sa salive distinctement, ne serra ni ses poings, ni sa mâchoire. Il n’y avait rien, absolument rien dans son comportement qui trahissait une quelconque nervosité. Elle était de marbre. Forte et solide alors que le plus grand maje noir de tous les temps se tenait si près d’elle, après lui avoir dit qu’ils avaient torturé sa mère pour obtenir les informations dont ils avaient besoin pour lier cette disparition à nous.
- L’énigme de sa « disparition » nous a donc soudainement semblée bien plus claire, mais je dois avouer que certains points demeurent… flou, acheva-t-il en marchant devant Blaise.
Il s’éloigna finalement de nous et reprit place au milieu de ma salle de réception. Ma putain de salle de réception. Il nous tourna le dos un instant avant de nous refaire face, baguette tendue vers nous :
- Je ne me rappelle pas vous avoir donné l’autorisation de prendre la vie de votre oncle, Pansy, conclu-t-il alors avec un rire qui n’avait absolument rien d’amical. Alors dis-moi, continua-t-il soudainement bien plus sérieux, qu’est-ce qui t’a permis de croire que tu pouvais agir d’une telle sorte sans mon aval ?
Pansy releva le menton plus haut et le regarda droit dans les yeux lorsqu’elle prononça avec une voix qui ne tremblait pas :
- Je n’aurais jamais fait une telle chose Maître.
Il pencha la tête sur le côté en l’observant, attendant une suite à sa réponse.
- Ce qu’il s’est passé avec mon oncle remonte à des années, si j’avais voulu sa mort je n’aurais pas attendu jusque-là, enchaîna-t-elle alors sans se laisser démonter. Je suis bien trop consciente de la rareté des Sang Purs et de leur importance pour prendre le risque idiot d’en supprimer, et ce encore moins sans votre autorisation alors que je vous appartiens désormais, conclut-elle alors fermement.
- Ah oui ? demanda le Seigneur des Ténèbres en se mettant à tourner au centre de la pièce. Alors mon enfant, qui est responsable de sa disparition ?
- Je n’aurais pas la prétention de penser savoir mieux que vos enquêteurs, mais en tant que membre de la police magique comme vous l’avez justement rappelé Maître, je doute qu’il n’ait que des alliés, répliqua-t-elle avec un sang-froid impressionnant.
Le Seigneur des Ténèbres inspira profondément et afficha une moue colérique en se replaçant face à elle, la sondant. Il leva son visage haut et demanda avec une voix impatiente :
- Tu me soutiens donc que tu n’as rien à voir avec sa mort ?
Le menton de Pansy ne se baissa pas quand elle répliqua sans le quitter des yeux :
- En effet.
Il pinça ses lèvres et resta silencieux quelques instants alors que ma tante cracha :
- Comment oses-tu mentir au Seigneur des Ténèbres ?!
Il la fit taire d’un geste de la main et laissa ses yeux rouges nous parcourir l’un après l’autre une nouvelle fois.
- Dans ce cas, j’imagine que tu ne verras aucun inconvénient à ce que je pénètre ton esprit pour m’en assurer, acheva-t-il alors. Nous verrons sans le moindre doute si tu me dis la vérité, à moins que tu n’aies la prétention de croire que tes défenses mentales peuvent me résister, à moi. Si ce que tu dis est la vérité, alors vous pourrez retourner à Poudlard sans plus tarder. Mais si tu as osé me mentir…, eh bien, nous perdrons malheureusement un nouveau membre de la grande famille Parkinson ce soir.
Je fis tout mon possible pour contrôler les battements de mon cœur qui s’affolaient. Les défenses mentales de Pansy ne tiendraient pas plus de quelques secondes face aux pouvoirs du Seigneur des Ténèbres, et il saurait la vérité sans le moindre doute. Il tuerait Pansy pour lui avoir menti, ainsi que Nott pour avoir tué Allan Parkinson. Je ne laissai pas mon esprit élaborer plus longtemps à ce sujet, cherchant désespérément à garder mon sang-froid. Personne n’était encore mort. Je ne m’autorisai pas à jeter un coup d’œil dans la direction de Theo qui se tenait juste à côté de moi, conscient que le maje noir face à nous n’en raterai pas une miette. Le Seigneur des Ténèbres nous adressa un large sourire lorsqu’il ordonna aux autres Mangemorts qui se tenaient dans la pièce :
- Saisissez-vous des trois autres.
En un éclair, ma tante transplana, plaça son corps derrière le mien, enfonça ses ongles dans ma gorge et tendit sa baguette dans mon dos. Tout se passa tellement vite que je mis quelques instants à comprendre ce qu’il se produisait lorsque je vis que Blaise était également maintenu de la sorte par Greyback alors que des éclats de lumière se répandaient dans la pièce. Les jumeaux Carrow se battaient contre Theodore, désormais au milieu de la pièce et baguette tendue, se tenant devant Pansy qui elle, n’avait pas bougée. Mon sang se glaça et ma respiration se coupa lorsque je compris que ce que je redoutais le plus était en train d’arriver. Les jumeaux lançaient des sorts dans la direction de Theo mais ce dernier n’avait absolument aucun mal à les contrer les uns après les autres, utilisant son corps et sa magie comme un bouclier devant Pansy qui se tenait toujours aussi droite que possible. Theo envoya un Expelliarmus en la direction d’Alecto Carrow qui le frappa en pleine poitrine, et le corps de ce dernier s’éclata contre la cheminée de la salle de réception, puis retomba sur le sol, inconscient. Amycus Carrow revint alors à la charge et s’acharna sur Theodore, mais aucun sortilège ne passait. Au fur et à mesure que Theo ripostait, il avançait vers la Mangemort tandis que Pansy demeurait immobile, là où elle avait toujours été depuis le début de cette entrevue. Ma mère, elle, était toujours assise à son fauteuil, et observait la scène avec des yeux qui rougissaient. Elle s’appliquait à ne pas montrer l’amour qu’elle avait pour Theo, mais son inquiétude transparaissait sur son visage pour quiconque l’aurait regardée plus d’une seconde. Le corps de Pansy, cette fois, laissait entrevoir la terreur qu’il y avait désormais en elle alors que Theo continuait de se battre contre Amycus. Finalement, Theo envoya un Bombarda aux pieds de la jumelle et l’explosion qui s’en suivit la propulsa contre le mur. Le silence redevint soudainement lourd alors que Theo se tenait au milieu de la pièce, à quelques centimètres du Seigneur des Ténèbres, sa baguette toujours tendue et sa position de combat maintenue. Pansy n’avait pas bougé. Le mage noir observa mon ami un moment, puis il regarda Pansy, qui était figée. Ses yeux rouges se reportèrent sur Theo, et il lui adressa un immense sourire.
- Je vois, commenta-t-il alors à voix basse.
Theo se redressa et se tint désormais droit à quelques centimètres à droite du Seigneur des Ténèbres. Pansy ne broncha pas, comme si elle était réellement et absolument incapable de bouger.
- Ce n’est pas dans son esprit à elle que vous trouverez les réponses que vous cherchez, lâcha alors Theodore d’une voix grave et fort peu essoufflée pour quelqu’un qui venait de combattre deux Mangemorts.
- Oh je vois ça, oui, continua le Seigneur des Ténèbres en lui souriant toujours.
Il se mit à marcher lentement, très lentement autour de Theo en l’observant. Je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre. Mon frère allait mourir. Le Seigneur des Ténèbres allait le tuer, là, juste devant moi, à cet instant précis. Il allait m’enlever mon frère. Il allait m’enlever Theo. Le mage noir sembla réfléchir un instant alors qu’il continuait de tourner autour de Theodore, à la fois visiblement énervé mais également… inspiré. Finalement, il s’arrêta droit devant lui.
- Je sais reconnaître le talent quand il se tient sous mon nez Theodore, chuchota-t-il presque, et le tien je l’ai senti dès que mes yeux se sont posés sur toi. Ton père a toujours été un bon soldat, et j’ai vu en toi quelque chose de… plus violent, murmura-t-il en penchant le visage sur le côté. Dis-moi, comment t’y es-tu pris ? demanda-t-il finalement avec un air sincèrement curieux.
Theodore n’afficha aucun signe de faiblesse, il se tenait droit sur ses pieds face au Seigneur des Ténèbres, et bien que ses yeux ne m’étaient pas visibles, je savais qu’il soutenait son regard. Lorsqu’il parla, la voix qui sorti de mon ami était celle du Monstre. Celle du Monstre qui avait torturé et assassiné l’homme qui avait osé poser la main sur la femme qu’il aimait.
- Je lui ai brûlé la gorge et je lui ai brûlé la bouche, commença-t-il avec une rage transparente. Je lui ai brisé chacun de ses os, les uns après les autres, sans utiliser une quelconque magie, mais de la force de mes mains. J’ai effacé les traits de son visage de mes poings et j’ai désarticulé chaque membre de son corps. J’ai recouvert les murs de sa maison de son sang et j’ai coupé, l’un après l’autre, chacun de ses doigts, et je me suis assis face à lui, et je l’ai regardé pleurer alors qu’il se vidait doucement de son sang, implorant ma pitié.
Le Seigneur des Ténèbres lui sourit.
- Mais tu n’en as pas, de pitié, commenta-t-il alors. Pas en ce qui la concerne, ajouta-t-il en jetant un coup d’œil vers Pansy qui était toujours aussi immobile. Tu étais seul ? demanda-t-il alors en l’observant gravement.
Theodore releva le menton et montra discrètement les jumeaux Carrow toujours inconscients sur le sol avant de répliquer avec sa voix terrifiante :
- J’ai l’air d’avoir besoin d’aide ?
Le Seigneur des Ténèbres recommença à lui tourner autour, en partie fou de rage, en partie admiratif. Il y avait de l’espoir. Il y avait de l’espoir qu’il ne le tue pas. J’entendais mon cœur battre jusque dans mes tempes tellement j’étais terrorisé de ce qu’il risquait de se passer à tout instant, mais il y avait de l’espoir.
- Il y a un feu ardent qui brûle en toi Theodore Nott, lâcha-t-il finalement. J’ai besoin de plus de gens comme toi dans mes rangs, mais ce feu qui te rend si dangereux… il faut le dompter, acheva-t-il alors qu’il se saisit des cheveux de Theo en une main.
Il l’obligea à se retourner face à nous et à tomber à genoux. Theodore le laissa faire sans se débattre. Les yeux bleus de mon ami vinrent rencontrer les miens. Il n’avait pas peur. Moi, j’étais terrorisé. Le Seigneur des Ténèbres tenait mon frère dans le creux de sa main, et je n’étais pas prêt à ce qu’il allait nous forcer à regarder. D’un coup de baguette magique, il ligota ses mains dans son dos.
- L’amour nous rend faible, Theodore, commença le Seigneur des Ténèbres en laissant sa voix raisonner dans toute la pièce. Il nous rend impulsif et imprévisible. Il obstrue notre jugement et il nous pousse à commettre des actes stupides qui mettent en péril notre mission. Je ne saurais m’opposer à la reproduction de cette chère Pansy au Sang Pur avec un sang comme le tien, Theodore Nott, mais il y a une chose que tu dois bien comprendre, chuchota-t-il alors qu’il vint s’accroupir face à Theo, le tenant toujours par les cheveux. Tu m’appartiens, lui cracha-t-il au visage.
Soudainement, le Seigneur des Ténèbres se releva et fit signe à Pansy d’approcher. Mon sang se glaça dans mes veines et ma tante resserra son emprise sur ma gorge alors que mon corps avait réagi malgré moi en un instinct protecteur.
- Approche, chuchota-t-il à Pansy.
Ses mâchoires étaient visiblement serrées, et ses sourcils étaient légèrement froncés. Il était incontestablement lisible sur son visage et de part toute la tension de son corps qu’elle était terrorisée alors que lentement, très lentement, elle mit un pied devant l’autre et avança tout droit vers eux. Les yeux de Theodore fixaient le sol et son torse vibrait de rage. Il me semblait en cet instant que jamais de ma vie, absolument putain de jamais de ma vie je n’avais été aussi terrorisé qu’alors.
- Je pourrais te briser de ma baguette Theodore, continua le Seigneur des Ténèbres alors qu’il regardait Pansy avancer vers eux, mais je crois que tu as besoin de sentir à quel point tu es mien, et à quel point j’ai le pouvoir de te détruire toi, mais également elle. Alors, je crois que la leçon sera mieux apprise pour vous si c’est de sa baguette que sort le maléfice, acheva-t-il alors.
Il lâcha les cheveux de Theodore qui resta à genoux sur le sol, et dont les yeux se levèrent pour observer ce que le Seigneur des Ténèbres faisait maintenant que Pansy était à leur hauteur. Elle s’arrêta à un mètre de l’homme qu’elle aimait.
- Brise-le, lui ordonna le Seigneur des Ténèbres. Et je te conseille de ne pas te retenir, sinon il mourra, ajouta-t-il avec un plaisir qu’il ne dissimula pas.
Il s’éloigna du milieu de la pièce et désormais il n’y avait plus qu’eux au centre de celle-ci. Plus que mon frère, à genoux sur le sol de la pièce dans laquelle il avait passé tellement de temps à jouer à des jeux d’enfants avec moi alors qu’il n’avait pas même encore 5 ans, et la femme qu’il aimait, ma meilleure amie, droite devant lui, les jambes tremblantes.
- FAIS-LE ! hurla le Seigneur des Ténèbres et le corps de Pansy sursauta sous cette injonction.
Les grands yeux bleus de Theodore se levèrent vers son visage et rencontrèrent directement ceux de Pansy. Il acquiesça en un signe de tête discret, et chuchota avec une voix qui n’avait plus rien à voir avec celle du Monstre :
- Fais-le. Tout va bien, ajouta-t-il si bas que c’était à peine audible. Fais-le.
Le bras tremblant de Pansy se leva en la direction de Theodore, et sa baguette se tendit vers lui. Ma respiration se coupa quand le mot « Endoloris » sorti de sa bouche. Theo retint son cri de douleur et la totalité des muscles de son visage et de son corps se contractèrent alors qu’il gardait les yeux ouverts, tout droit fixés sur ceux de Pansy. Les larmes me montèrent et je pénétrais immédiatement l’esprit de Theodore, prêt à l’envoyer ailleurs, à faire en sorte qu’il ne soit pas là pour ce qui allait arriver à son corps. Ses grands yeux bleus rencontrèrent durement les miens.
Je t’interdis de faire ça, me somma-t-il gravement. Tu m’entends ?! Je t’interdis de faire ça, répéta-t-il alors qu’une larme coula sur ma joue. Je ne lui ferais pas défaut une seconde fois, m’expliqua-t-il avec la détermination d’un guerrier. Je ne la laisserai pas seule là-dedans une nouvelle fois. Elle a besoin de moi, continua-t-il durement. Elle a besoin que je sois là, avec elle.
Je maintenais le contact avec ses magnifiques yeux bleus un instant alors que des larmes perlaient sur mes joues, et son visage se contracta une nouvelle fois sous la douleur que Pansy lui infligeait. Finalement, il reporta son regard sur la femme qui l’aimait, droit dans ses yeux, et malgré la souffrance innommable qu’elle lui faisait éprouver, il ne ferma pas les yeux. Le corps de Theo commença à trembler à mesure que Pansy maintenait l’effet du sortilège impardonnable et il se recroquevilla sur lui-même en gardant le visage levé vers elle. Il retenait encore ses hurlements à l’intérieur de lui, essayant de ne pas lui montrer à quel point elle lui faisait mal en cet instant. Essayant de faire en sorte qu’elle ne se rende pas compte de la souffrance qu’elle lui infligeait. Tout ce qui sortait de lui n’était que des grondements rauques qui retenaient les hurlements atroces qu’il contenait à l’intérieur de lui. Pour elle. Pour ne pas qu’elle souffre de ce qu’elle lui faisait. Pour ne pas qu’elle réalise à quel point elle le torturait.
J’avais déjà vu de la souffrance sur le visage de Theo. Je l’avais vu détruire la pièce même dans laquelle nous nous tenions en cet instant lorsqu’elle avait annoncé qu’elle allait, elle également, rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. J’avais vu son visage déformé par la terreur, par la rage et par l’inquiétude qui avait pris le contrôle de son corps lorsqu’elle nous avait dit cela. Je l’avais vu pleurer toutes les larmes de son corps et je l’avais vu tomber à genoux, comme il l’était en cet instant, aux pieds de Pansy. Je l’avais entendu supplier avec plus de douleur que je n’avais jamais entendu dans sa voix qu’elle ne fasse pas cela. Mais jamais, jamais je n’avais vu telle souffrance sur son visage. Jamais je n’avais vu les traits fins et angéliques de son visage être déformés de la sorte sous l’effet de la souffrance. Jamais je ne l’avais vu lutter si fort, lutter si dur, pour endurer une souffrance telle sans s’autoriser à l’amoindrir en se réfugiant dans son esprit, ou en refusant mon aide, pour ne pas la laisser seule, elle. Il était à genoux, face à elle, et il subissait le pire sort qui existait au monde, il endurait les pires souffrances physiques qui existaient sur terre, et il le faisait en la regardant dans les yeux, et en retenant de tout son être, et de toute son âme, les cris de douleurs à l’intérieur de lui, pour elle. Il endurait cette souffrance en s’interdisant d’y échapper une seule seconde, pour elle. Il s’interdisait de fermer les yeux, ces yeux qu’il avait tant de mal à enfoncer dans ceux de Pansy, pour elle. Et je savais, sans le moindre doute, que la pire souffrance qui était pour lui en cet instant était loin d’être la douleur physique, mais celle de voir Pansy face à lui, la baguette tremblante et les larmes dégoulinant sur ses joues, être forcée de le torturer. Je savais que le pire pour lui était de la voir, elle, souffrir de ce qu’elle lui faisait, et peu importait que ce soit lui de l’autre côté du sortilège. Theodore avait tué et torturé pour elle. Il était éperdument amoureux d’elle depuis la toute première fois qu’il avait posé les yeux sur elle. Il avait mis sa vie en péril pour elle en combattant des Mangemorts sous le nez du Seigneur des Ténèbres pour ne pas qu’il s’en prenne à elle, et ce peu important les conséquences que cela aurait sur lui. Mais il me semblait que ce qu’il faisait là, alors qu’il se tordait de douleur sous la baguette de Pansy depuis déjà de bien trop longues minutes, sans s’autoriser à hurler, sans même s’autoriser à fermer les yeux, il me semblait que cela, c’était inhumain. Il avait la possibilité de se réfugier dans son esprit et de se cacher dans un coin de celui-ci, comme il l’avait fait toute son enfance lorsque son père l’enfermait dans leur cave. Il avait la possibilité que je l’emmène ailleurs, quelque part où il ne verrait pas la douleur sur le visage de Pansy, et quelque part où il ne sentirait pas les supplices qu’elle faisait subir à son corps. Mais il ne s’y autorisait pas. Et alors que la baguette de Pansy était toujours tendue vers lui, et alors que son corps vibrait de la douleur insoutenable du sortilège qu’elle exerçait sur lui, il ne ferma pas les yeux une seule seconde, et il ne lâcha pas le regard de celle qu’il aimait un seul instant.
Les larmes coulaient sur mes joues alors que j’étais forcé de voir mon frère se tordre de douleur sur le sol, sous la baguette de ma meilleure amie. Les personnes qui m’étaient les plus chères étaient réunies dans cette pièce, et toutes, absolument toutes, enduraient des souffrances qui étaient innommables. Les yeux de ma mère étaient rouges des larmes qu’elle retenait et elle fixait durement un point face à elle, dans le vide, s’interdisant de faire face à la souffrance de Theodore, ce deuxième fils qu’elle avait recueilli, qu’elle avait aimé et qu’elle avait protégé comme le sien. Le visage de Blaise, maintenu par la force par Fenrir Greyback, était plus contracté que je ne l’avais jamais vu, et des larmes avaient perlées sur ses joues alors qu’il regardait deux des personnes qu’il aimait le plus au monde se détruire sous ses yeux. Le corps frêle de Pansy tremblait alors qu’elle était forcée de torturer l’homme qu’elle aimait le plus au monde. Et du sang commençait à couler du nez de Theodore, qui subissait la torture la pire qu’il soit, sans jamais lâcher les grands yeux verts de Pansy. Ce fut lorsque finalement il ne put plus, et qu’un hurlement animal et déchirant sorti de sa gorge que ma vision se brouilla, et que je senti comme un coup de poignard dans mon abdomen que ma tante dut me maintenir plus fort contre elle pour m’empêcher de m’écrouler. C’était le hurlement le plus déchirant, le plus abominable, le plus douloureux que je n’avais jamais entendu de toute ma vie. C’était celui qu’il avait retenu tout ce temps, alors que les minutes passaient et que Pansy n’avait pas le droit de cesser la torture, c’était celui qu’il maintenait aussi fort que possible à l’intérieur de lui qui s’était finalement échappé de lui, et qui avait rempli la pièce de sa douleur. Mon frère. J’ouvrais la bouche à la recherche d’air, mes jambes me faisant défaut. Theodore s’écroula sur le sol, et son corps convulsa sous la douleur. Ses yeux se fermèrent, et il perdit conscience alors que son corps continuait de convulser. La baguette de Pansy s’abaissa soudainement et elle tourna vivement le visage vers le Seigneur des Ténèbres. Ses joues étaient rouge écarlate, et son visage était inondé des larmes qu’elle avait pleuré tout le temps que cela avait duré. Tout le temps qu’elle avait été forcée de torturer celui qu’elle aimait. Ma respiration demeura coupée alors que je regardai le corps de Theo allongé sur le sol, ses mains ligotées dans son dos, continuant de convulser quand bien même il ne subissait plus le sortilège doloris en cet instant. Et il demeurait inconscient. Ma mère se leva d’un bon, et cette fois elle regardait Theodore. Elle regardait son corps inanimé sur le sol, et les larmes coulèrent sur ses joues.
- Je ne crois pas t’avoir ordonné d’arrêter, lâcha la voix inhumaine du Seigneur des Ténèbres.
Le visage de Pansy se tourna à nouveau sur Theodore, qui était toujours inconscient sur le sol. Elle ne leva pas sa baguette, et je ne pus me retenir d’hurler :
- Il va mourir !
Bellatrix resserra la prise qu’elle avait sur moi et m’étrangla plus fortement, m’empêchant de parler à nouveau.
- Continue, ordonna le Seigneur des Ténèbres.
La baguette de Pansy ne se leva pas. Elle restait interdite devant Theo, le regardant sur le sol alors que son corps continuait de convulser.
- CONTINUE ! hurla-t-il alors.
Le corps de Pansy sursauta et finalement, elle brandit une nouvelle fois sa baguette vers le corps de mon frère, et elle reprit la torture. Lorsque le sortilège reprit, Theodore reprit conscience en hurlant sous la douleur, et se corps se tordit sur le sol alors que Pansy était forcée de continuer à lui infliger les pires souffrances du monde. Des larmes perlaient désormais sur les joues de Theo alors que son visage exprimait l’épuisement le plus total et la souffrance la plus atroce que je ne lui avais jamais connue. Je pénétrai son esprit une nouvelle fois, incapable de supporter cela encore un instant de plus, et une nouvelle fois, il m’interdit de l’aider. Une nouvelle fois, il m’interdit absolument de l’emmener ailleurs. Une nouvelle fois, il m’interdit de soulager ses maux, alors qu’il se tordait sur le sol de ma maison, sous la baguette de la femme de sa vie. Même là, il ne se rendait pas. Même là, il ne cédait pas. Même ainsi, le Seigneur des Ténèbres ne pouvait pas le détruire. Du sang coula plus abondamment de son nez et vint tâcher le sol sur lequel il se tenait alors qu’il luttait, hurlant, pour se redresser sur ses genoux. Il tomba en avant en une tentative de refaire face à Pansy, de lui montrer qu’il pouvait encaisser, de lui montrer que ça allait. Il gronda de douleur et une nouvelle fois, il essaya de redresser son buste alors que la baguette de Pansy tremblait de plus en plus. Il s’écroula à nouveau sur le côté et laissa un hurlement rauque déchirer sa gorge, mais une nouvelle fois, en lâchant un hurlement guerrier cette fois, il se redressa, et il se tint à nouveau à genoux face à celle qu’il aimait, et une nouvelle fois, il enfonça ses yeux dans les siens. Ses yeux qui étaient désormais inondés de larmes. Ses yeux qui étaient épuisés. Mais ses yeux qu’il ne fermait pas. Soudainement, du sang se mit à couler de ses yeux, dégoulinant sur ses joues comme ses larmes le faisaient, puis sa bouche s’ouvrit et il toussa du sang, beaucoup de sang. Trop de sang.
- Ça suffit, coupa alors le Seigneur des Ténèbres, et la baguette de Pansy se baissa immédiatement.
Theodore ne se laissa pas tomber sur le sol alors que le mage noir approchait vers eux. Il ne laissa pas son corps retomber sur le sol alors qu’il tremblait encore de la douleur physique. Son visage était recouvert de sang. Il en avait sur les joues, sous le nez, sur la bouche, et sur le menton. Ses yeux étaient rouge écarlate et son torse continuait de trembler, mais il ne s’autorisa pas à rencontrer le sol. Lorsque le Seigneur des Ténèbres arriva à leur niveau, il leva ses grands yeux bleus vers lui, et j’aurais juré y voir du défi. Le mage noir attrapa une poignée de ses cheveux violemment et se baissa pour porter son visage à quelques millimètres du sien.
- Tu m’appartiens, Theodore Nott, lui rappela-t-il alors.
Il balança son visage sur le sol et le corps de Theodore rencontra celui-ci dans un bruit sourd. Le Seigneur des Ténèbres se tourna vers nous, leva les bras au ciel et hurla :
- VOUS M’APPARTENEZ TOUS !
Je sentis la rage bouillir dans mes veines et mon corps se mit à trembler malgré moi. Mon frère était sur le sol, impuissant, ensanglanté et meurtri. Par sa faute. Par sa faute à lui. Par ma faute à moi. Parce que moi, j’avais dû lui appartenir. Et maintenant Theodore était presque sans vie, sur le sol de la maison dans laquelle il avait grandi.
- Foutez le camp, cracha finalement le mage noir et la prise de ma tante se desserra immédiatement sur moi.
Instinctivement, Blaise et moi courions vers Pansy et Theo. Pansy s’était déjà accroupie aux côtés de Theodore et alors que je les tenais tous, je nous transplanais vers les Sombrals. Pansy, en larmes, m’aida à détacher les mains de Theo, et ce fut Blaise qui réussit à le porter de sorte à ce qu’il soit relativement en équilibre sur mon Sombral. Il était désormais inconscient. Il n’avait plus besoin de se battre, il n’avait plus besoin de faire face, et son corps le savait. Je maintenais son corps fermement contre moi sur le trajet du retour, et il ne se réveilla pas de tout celui-ci. Lorsque nous arrivions à la forêt interdite, je portais Theodore dans mes bras, toujours inconscient, et courrais jusque dans notre salle commune, les autres sur mes traces. Blaise ouvrit notre porte, et Granger se trouvait au milieu de celle-ci, assise sur le canapé, seule. Elle se leva en un bon en nous voyant entrer soudainement, et son visage afficha la terreur absolue qu’elle ressenti en voyant Theodore dans mes bras. Je déposai son corps sur le canapé, et Pansy tomba à genoux à côté de lui.
- Je suis désolée, je suis tellement désolée Theo, sanglota-t-elle en réfugiant sa tête dans son torse. Je suis tellement désolée… je suis désolée Theo…
Mais il fallait agir, et il fallait agir vite. Je n’avais pas le temps de laisser la panique me gagner et mes émotions me submerger, pas encore. La vie de Theodore était en jeu. La vie de mon frère était en jeu. Aucun humain n’était physiquement capable d’endurer autant que ce qu’il venait d’endurer, sans qu’il y ait une seule putain de pause, pendant aussi longtemps. Le sang qui avait coulé de ses yeux, de son nez et de sa bouche témoignait de l’état critique dans lequel son corps se trouvait. C’était allé trop loin. Il fallait agir. Et il fallait agir vite.
- Granger, fais quelque-chose ! m’entendis-je alors hurler.
Elle regarda Theodore et s’approcha de lui rapidement, sortant sa baguette. Elle défit frénétiquement la chemise de son uniforme et Pansy se poussa pour lui laisser de la place tandis que Blaise et moi observions ce qu’elle faisait, interdits et incapables d’agir. Le torse nu de Theodore était violet, comme si son corps était déjà mort. Le visage de Granger vint se coller sur son torse à la recherche des battements de son corps, puis soudainement elle laissa sa baguette tomber sur le sol, surplomba Theo de son corps, plaça ses deux mains sur son torse, et commença à appliquer des pressions violentes sur son poitrail.
- QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! hurlai-je alors en m’approchant d’elle pour la pousser loin du corps de mon frère.
- Son cœur est en train de lâcher, répondit-elle avec un calme désarçonnant. Si je ne fais pas ça maintenant, ton ami va mourir, lâcha-t-elle en me regardant sans arrêter un seul instant d’appuyer frénétiquement sur le poitrail de Theo. Fais-moi confiance, ajouta-t-elle doucement, si doucement que je n’eus pas d’autre choix que de lui laisser sa chance.
Et soudain, Theo prit une profonde inspiration, et son torse reprit doucement, très doucement, une colère plus normale. Une expiration de soulagement intense sorti de mon propre corps et je laissai ma tête basculer en arrière alors que je la saisissais de mes deux mains. Pansy s’élança à nouveau à son chevet et sanglota en tenant fermement sa main gauche. Blaise laissa son corps s’écrouler sur le fauteuil face au canapé alors qu’une larme de soulagement perlait sur sa joue. Je faisais les cent pas derrière le canapé en maintenant mon visage entre mes mains comme si je risquais de perdre la tête quand la voix douce de Granger enchaîna :
- Il va s’en sortir, il est fort.
Je continuai de faire les cent pas derrière le canapé sur lequel reposait le corps de mon meilleur ami, de mon frère, de la seule personne au monde que j’étais absolument et irrémédiablement incapable de perdre, et soudainement les émotions me rattrapèrent. Ma gorge se fit sèche, ma vision se brouilla, le sang se glaça dans mes veines et mes muscles se tendirent alors que je réalisai ce qu’il venait de se passer. Alors que je conscientisais que Theodore avait effectivement été incapable de regarder Pansy être menacée sous ses yeux. Alors que je constatai qu’il avait effectivement prit la totalité du blâme de ce que nous avions fait à l’oncle de Pansy auprès du Seigneur des Ténèbres, peu important que cela mette sa vie en danger.
- Putain de merde, crachai-je entre mes dents alors que je continuai de faire les cents pas en me tenant la tête, putain, putain, putain, PUTAIN ! finis-je par hurler sauvagement.
De nouvelles larmes coulèrent sur mes joues alors que je n’arrêtai pas de faire les cent pas.
- MAIS A QUOI TU PENSAIS BORDEL ?! hurlai-je en direction de Theodore qui était à peine conscient sur le canapé. A QUOI TU PENSAIS ?! BORDEL DE MERDE ! IL AURAIT PU TE TUER !
- FERME LA DRAGO ! hurla Pansy en ma direction sans se lever du chevet de Theo.
Les larmes coulaient à flot sur mes joues et je continuais de faire les cent pas sans me rendre compte que Theo avait signifié à Pansy de ne pas me répondre. Il aurait pu être tué. Il était censé être tué. Si cela n’avait pas été lui, s’il n’était pas l’homme qu’il était, il aurait été mort. Si le Seigneur des Ténèbres n’avait pas vu ce qu’il avait décidé de voir en lui, il serait mort à l’heure qu’il était. Je l’aurais perdu. Mon frère. Il ne serait pas sur ce putain de canapé à pouvoir m’entendre hurler toute ma colère, il serait putain de mort. Et moi je serais seul, sans lui.
- PUTAIN ! hurlai-je à nouveau alors que mon poing rencontrait le mur tapissé de notre salle commune sans que je ne le contrôle vraiment, créant un trou dans celui-ci.
Je sortais en trombe de notre salle commune et claquai la porte derrière moi, m’enfuyant je ne savais trop où, sachant seulement que j’étais absolument et totalement incapable de rester là et de voir Theo dans un tel état par ma faute.
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