Dollhouse
Préambule :
L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling. Pour les besoins de cette fic, il n'y a pas d'horcruxes.
Le sang décorait goutte après goutte le parquet en chêne du manoir d’une toute nouvelle couleur. Emmeline Vance, qui avait survécu à la première Guerre et qui faisait partie de l’Ordre se tenait à genoux devant moi, le visage livide, ses yeux se fermant presque malgré elle, à la recherche d’un repos qu’elle ne trouvait pas. Ses mains étaient nouées dans son dos, et ce qu’il restait de son corps tanguait de gauche à droite, épuisé de ce que je venais de lui faire subir. Je n’entendais rien que ma propre respiration. Je refermai l’emprise que j’avais sur ma baguette et la pointai une nouvelle fois vers son corps faible.
- Leurs noms, prononçai-je sur un ton aussi froid que tranchant.
Un très mince sourire se dessina sur les lèvres de Vance, et une nouvelle fois, elle ne répondit pas à mon injonction.
- Endoloris, entendis-je ma voix prononcer.
Son corps tanguant rencontra finalement le sol, et je ne maintenais pas l’effet du sort. Mes yeux se détachèrent de son corps et vinrent se poser sur Pansy, debout derrière Vance, qui me regardait déjà. Son regard ne laissait rien paraître de ce qu’elle pouvait ressentir, mais le simple fait de rencontrer ses yeux me permit de rester ancré dans la réalité. Je maintenais ce contact l’espace de quelques secondes de plus quand la voix stridente de Lestrange raisonna finalement dans mes oreilles :
- Eh bien ? demanda-t-elle avec impatience.
Elle se trouvait dans mon dos, assise sur l’un de nos luxueux fauteuils en velours vert, sirotant un verre de whisky. Je ne me retournai pas pour lui répondre.
- Cela fait trois jours. Elle ne parle pas, déclarai-je gravement.
Je l’entendis siroter une gorgée de son verre comme si elle passait une soirée des plus paisibles et plaisantes qu’il soit. Finalement, elle soupira de façon exagérée, et se leva de son fauteuil. J’écoutais chacun de ses pas, lent et à intervalle régulier, se rapprocher doucement de moi mais je ne me retournai toujours pas vers elle. Quand elle arriva à mon niveau, elle bouscula le corps de Vanne du bout de sa chaussure, et pencha la tête sur le côté pour mieux voir son visage.
- Quel dommage, murmura-t-elle. Avoir survécu à la Guerre, avoir résisté tout ce temps… pour finir tuée par une gamine, acheva-t-elle.
Mes yeux se posèrent machinalement sur Pansy, dont la mâchoire était fermement serrée, je pouvais le voir, puis sur ma tante.
- Non, prononçai-je alors. Elle est à moi, affirmai-je avec puissance.
Lestrange leva les yeux vers moi et me sourit de toutes ses immondes dents. Elle porta une de ses longues et osseuses mains à mon visage et caressa mes cheveux alors que ses yeux globuleux m’épiaient.
- J’apprécie ton enthousiasme Drago, chuchota-t-elle presque, mais tu n’es pas le seul à devoir faire tes preuves.
J’observai ses yeux alors que ceux-ci se posèrent sur Pansy. Je n’accordai pas un regard à mon amie que je sentais s’approcher de nous, et levai simplement une main en sa direction, lui signalant de s’arrêter immédiatement, ce qu’elle fit. Je ne lâchai pas Bellatrix des yeux alors que je réitérai :
- Elle est à moi, prononçai-je avec plus de rage meurtrière que la première fois.
Lestrange porta son regard sur moi, un regard plus dur cette fois. Elle n’aimait pas voir son autorité être mise au défi. Sa bouche afficha une moue de colère, et alors qu’elle allait me dire de fermer ma gueule et de laisser Pansy faire mon sale boulot, je levai ma baguette vers le corps toujours à terre d’Emmeline Vance, soutenait son regard de guerrière et prononçai :
- Avada Kedavra.
Une lumière verte jaillit de ma baguette et les yeux de Vance trouvèrent enfin le repos. Pansy sursauta et sa respiration se coupa, mais je ne me trahissais pas en posant mes yeux sur elle. Je me tournai vers ma tante :
- Je la trouve, je la tue, dis-je à voix basse. Si Parkinson veut ce luxe, elle n’a qu’à se trouver son propre membre de l’Ordre, lâchai-je avec détermination.
Ma tante finit par me sourire avec un air qui disait qu’elle était fière de moi, malgré le fait que je lui ai désobéi. Je marchais en direction de mes appartements quand Lestrange demanda derrière moi :
- Où sont Nott et Zabini ?
Ma propre mâchoire se crispa alors que je m’interdisais de m’arrêter de marcher. Je levai les mains au ciel et feignait l’énervement :
- Je ne suis pas leur putain de baby-sitter !
Je disparaissais sur ces mots et claquais la porte de ma chambre. Ma respiration se fit soudainement plus rapide alors que je laissai ma baguette rencontrer le sol dans un bruit sourd. Je permettais à mon corps de s’appuyer de tout son poids contre ma porte close et me laissai tomber le long de celle-ci alors que mes yeux se remplissaient de larmes et qu’il m’était de plus en plus difficile de recueillir de l’air pour mes poumons. Le temps que je cligne des yeux, Pansy se trouvait accroupie face à moi, ses mains posées sur mes genoux alors que je peinais à respirer. Je me permis de la regarder, j’aurais mieux fait de m’abstenir. Ses grands yeux verts étaient pleins de larmes, et elle ne pouvait me cacher les maux qu’elle ressentait elle-même. Je saisi ses mains et soutint son regard alors que de l’eau perlait sur ses propres joues. Je lui devais bien cela. Elle en était là à cause de moi. Ils en étaient tous là à cause de moi.
- Où sont-ils ? parvins-je à chuchoter quelques instants plus tard, lorsque l’odeur de la mort qui m’était restée dans le nez avait commencée à s’estomper.
- Ils vont bien, répondit-elle simplement.
Elle s’approcha et lâcha mes mains pour venir m’étreindre de tout son corps alors que je restai immobile derrière la porte de ma chambre. Elle me serra plus fort contre elle alors qu’elle répéta en chuchotant :
- Ils vont bien.
Blaise et Theodore n’étaient pas passés au manoir ce soir-là, et Pansy était rentrée chez elle pour préparer la rentrée à Poudlard pour notre sixième, et fort probablement dernière, année. De mon côté, j’avais attendu à mon habitude que le manoir soit plongé dans le silence de la nuit pour me rendre dans la chambre de ma mère. Comme toujours ces derniers temps, elle était recroquevillée dans son lit, trop maigre et endormie. Les tremblements de son corps m’indiquaient qu’elle souffrait encore de flashbacks. Je ne me laissai pas le temps d’expérimenter comment je me sentais, de laisser la souffrance monter en moi, et je saisi ma baguette, prêt à faire ce que j’avais à faire. Je m’étais entraîné pendant plusieurs mois à devenir un legilimens pour pouvoir être capable de faire cela pour elle. Alors, la baguette pointée en sa direction, je chuchotai :
- Legilimens.
Les barrières de son esprit tombèrent aussitôt et une nouvelle fois j’y découvrais la même scène que tous les soirs. Mon père était agenouillé par terre là où Emmeline Vance se tenait quelques heures plus tôt, et ses mains étaient également ligotées dans son dos. Ma mère, à travers laquelle j’observai la scène qui se déroulait actuellement dans son esprit, se tenait plus loin face à mon père, accroupie, hurlant de souffrance. Elle était tenue par sa propre sœur, qui l’obligeait à regarder le pire spectacle qu’elle aurait pu un jour imaginer. Moi, je me tenais debout, face à mon père, la baguette tendue vers lui, occupant l’exact même rôle face à lui que face à Vance plus tôt dans la journée. Et sous les ordres explicites du Seigneur des Ténèbres, je torturai mon propre père. A l’intérieur de l’esprit de ma mère je pouvais sentir son cœur se briser en milles morceaux, et tous les soirs lorsque je venais la trouver ainsi, je le sentais à nouveau. Je sentais le poids insoutenable de sa peine écraser sa poitrine et broyer ses entrailles. Je sentais les vibrations de ses cris parcourir la totalité de son corps et je me rappelai l’effet que ceux-ci m’avaient fait à moi, dans mon propre corps, lorsque j’avais moi aussi vécu cette scène. Je fermai les yeux et me concentrai pour ne pas me laisser entraîner dans les ténèbres de l’esprit de ma mère, et commençait à changer le décor autour de nous. Je commençais par faire disparaître le Seigneur des Ténèbres du tableau sinistre qui se dressait devant moi, et je libérais ma mère de l’étreinte physique de sa sœur. Je lui permis de courir vers mon père et fit disparaître la corde qui attachait ses mains dans son dos. Je nettoyai l’image de lui qui demeurait dans son esprit, j’enlevai ses cernes, son sang que j’avais fait couler, la douleur et la peur qui se lisait dans ses yeux. Je le rendais plus beau, à l’air plus fort, comme il avait l’air de l’être autrefois. Je faisais disparaître Bellatrix et l’ambiance sombre qui rodait autour de nous, et finalement je faisais également disparaître mon propre corps de la scène pour le remplacer par une version de moi âgée d’à peine quatre ans, courant autour de mes parents s’étreignant avec amour, loin de la peine, de la haine et de la peur. Dans la scène que je montais de toutes pièces pour ma mère, il ne régnait qu’amour et sérénité. J’en profitais un instant, puis je quittais son esprit et la laissai en compagnie de son tendre époux, et de leur merveilleux fils. Lorsque mon tour vint de dormir, personne ne m’aida à trouver le sommeil.
Et voilà, j'ai finalement commencé l'écriture d'une nouvelle dramione... J'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas commenter vos pensées et à voter pour ce chapitre s'il vous donne envie <333
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Liv