Promesse de sang

Chapitre 73

1167 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/12/2022 20:28

En entrant dans l'âtre de la cheminée, poudre de cheminette en main, Severus Rogue se demanda si le serment inviolable conclu avec Narcissa Malefoy était toujours d'actualité malgré la promesse de sang qui liait son fils avec Harry Potter. Il se demanda si Narcissa savait que son mari avait vendu leur fils unique à Voldemort, pour retrouver sa place à ses pieds.

En disparaissant dans le réseau de cheminette, Severus pensa qu'il était un mort en sursis et qu'il pourrait bien décider de faire face à son destin avec une action d'éclat. Comme aider ces deux gosses à bouleverser totalement le monde magique et profiter du temps qui lui restait pour observer le désastre.

Une fois seuls, Drago lança un regard prudent en direction de Harry. Le Gryffondor était immobile, le regard dans le vide. Il semblait pensif, le front plissé et un peu perdu.

Après une brève hésitation, le Serpentard approcha lentement de Harry et le prit dans ses bras, lentement pour ne pas l'effaroucher, le serrant fortement contre lui. Après quelques secondes, Harry cligna des yeux et se laissa aller dans l'étreinte avec un léger soupir satisfait.

Drago déposa un baiser tendre sur sa tempe, berçant presque Harry dans ses bras, avant de murmurer.

— Tu as besoin d'une pause.

Harry refusa immédiatement en secouant la tête, mais son regard trahissait sa fatigue. Drago insista, inflexible, notant les cernes foncés sur le visage un peu trop pâle.

— Ne sois pas borné, Harry. Tu es épuisé. Tu as une tête à faire peur. Alors tu vas être un gentil Gryffondor obéissant et tu vas aller t'allonger. Ensuite, après une bonne sieste, tu seras en pleine forme et tu seras réellement efficace. Donc utile. Ne crois pas que je vais faire tout le travail tout seul…

Harry se rembrunit et plissa le nez, ne trouvant visiblement aucun argument pour s'opposer à Drago. Toujours silencieux, il leva les yeux au ciel, mais il se laissa conduire docilement à la chambre de Sirius en trainant des pieds, maugréant tout le long du chemin à mi-voix.

Cependant, une fois dans la chambre, alors que Drago l'aidait à ôter ses vêtements pour le laisser en sous-vêtements, Harry se laissa dorloter avec bonne volonté, les joues légèrement rouges et les yeux brillants.

Ça semblait être devenu un petit jeu entre eux, que de découvrir mutuellement leurs corps lentement, à leur rythme. En cet instant, Harry n'avait plus aucune objection à faire la sieste, si ça permettait d'être câliné par Drago et de le voir prendre soin de lui.

Lorsque Drago le borda enfin, Harry le fixa un moment avant de murmurer, d'une voix pleine d'espoir.

— Tu restes avec moi ?

Drago n'avait pas prévu de se reposer ou de rester près de Harry, mais plutôt de continuer les recherches, espérant trouver quelque chose. Cependant, la moue suppliante de Harry et ses yeux dépourvus de lunettes étaient bien plus attractifs qu'une pile de grimoires pleins de poussière et la perspective d'une migraine à cause des caractères brouillés ou trop petits.

Il hésita brièvement, le cœur battant la chamade, avant de prendre conscience que Harry était face à lui et que c'était lui que Harry voulait. Personne d'autre. Cette seule idée suffisait à accélérer son rythme cardiaque un peu plus et il s'installa lentement après avoir ôté son pantalon, sans jamais briser le lien entre leurs regards, admirant le jeune homme près de lui, conscient de la chance qu'il avait.

Les deux garçons restèrent longuement silencieux, face à face, à se regarder simplement. Ils avaient entrelacé leurs doigts, seul point de contact entre eux. Puis, les paupières de Harry se firent lourdes alors qu'il se détendait enfin et il commença à s'endormir.

Alors qu'il basculait dans le sommeil, il s'approcha machinalement de Drago pour s'enrouler autour de lui, comme un koala géant, nichant son visage dans son cou avec un soupir de satisfaction.

Drago ne pensa pas un seul instant à le repousser, bien au contraire. Il le serra contre lui en souriant légèrement et passa les doigts dans ses cheveux épais, encore et encore, jusqu'à sentir Harry s'endormir totalement.

Le jeune homme n'eut ensuite pas le cœur à bouger, craignant de réveiller Harry. Il appréciait le tenir contre lui de cette façon, comme s'il n'y avait rien de plus important au monde que lui, et il raffermit sa prise sur son compagnon, commençant à somnoler, puis tombant dans une torpeur agréable.

Drago pensa s'être endormi pour de bon puisque lorsqu'il ouvrit les yeux en bâillant, Harry et lui étaient enlacés et un bon moment semblait s'être écoulé. Il se dégagea doucement de l'étreinte koala de Harry et remonta la couverture sur lui avant de se glisser hors du lit en frissonnant légèrement.

Il enfila le jogging que Harry portait plus tôt, sans se préoccuper qu'il soit trop court pour lui parce qu'il le trouvait plus confortable que son jean trop rêche. Puis, il se glissa hors de la chambre de Sirius en silence.

Dans le couloir, il s'interrompit un long moment, le regard fixé sur la porte d'à côté. Il n'y était jamais entré, mais il savait que c'était la chambre de Régulus Black.

Drago devait avouer qu'il était curieux à ce sujet. Il se souvenait parfaitement de ce que Harry avait dit, alors qu'il parlait de Régulus. Visiblement, le Gryffondor était persuadé que Régulus avait été mal jugé, puisqu'il cherchait lui aussi à défaire Voldemort.

Harry dormait profondément, mais il était certain qu'il ne lui en voudrait pas de sa curiosité. C'était lui-même qui lui avait affirmé qu'il pouvait faire comme s'il était chez lui, après tout.

Il poussa doucement la porte et fit un pas, examinant la chambre avec attention.

C'était l'exact opposé de la chambre de Sirius.

Là où Sirius avait choisi les couleurs de Gryffondor, rouge et or, Régulus avait préféré les couleurs de Serpentard, sans surprise puisque c'était sa maison à Poudlard.

Au-delà des couleurs, la chambre de Sirius était un joyeux désordre malgré la présence des affaires de Harry — ce dernier refusait de déplacer les affaires de son parrain, comme si Sirius pouvait revenir un jour — et Sirius avait accroché aux murs des photos de ses amis, sans se soucier qu'elles soient droites ou non, formant un joyeux pêle-mêle. Sur chaque cliché, Sirius apparaissait avec ses camarades, souriant, plaisantant, visiblement heureux et épanoui.

Au contraire, chez Régulus, tout était soigneusement rangé — pas le moindre bibelot, pas un papier sur le bureau — et les murs étaient nus en dehors de ses résultats de Buses et d'Aspics, soigneusement encadrés. La chambre semblait inoccupée, à l'inverse d'une chambre d'adolescent…

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