Promesse de sang

Chapitre 57

1177 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/11/2022 20:59

Après quelques instants, Harry soupira.

— Ça te dit qu’on essaie de se relever ? Le parquet n’est pas exactement confortable et on va finir avec des échardes dans tout le corps…


Drago laissa échapper un gémissement, puis il grogna.

— Pas moyen. Bon sang, j’ai l’impression d’avoir été piétiné par un dragon furieux !


Harry laissa échapper un ricanement — vite stoppé par un gémissement de douleur — en se redressant, surplombant Drago avec un rictus moqueur.

— Tu pourras te plaindre quand on aura réussi à rejoindre le lit. Ou une douche brûlante pour dénouer tes muscles si tu tiens debout.


Drago marmonna au sujet de son insensibilité, mais il était amusé par la capacité de Harry à plaisanter en un moment pareil. Il l’observa se mettre à genoux en grimaçant puis s’étirer difficilement, se demandant combien de fois Harry avait dû subir ce genre de douleur pour s’en remettre aussi facilement.


Bien sûr, il y avait la possibilité que le Gryffondor ait moins souffert que lui, mais il n’y croyait pas vraiment. Il était d’avis que pour en arriver à se griffer le front jusqu’au sang, Harry avait dû endurer une certaine dose de douleur.


Sa cicatrice.


Drago écarquilla les yeux et il ouvrit la bouche pour expliquer à Harry que quelque chose s’était produit avec sa si célèbre cicatrice, mais il n’en eut pas le temps.


Harry laissa échapper un cri de surprise, pâlissant brusquement. Son expression de stupeur affola Drago immédiatement, mais Harry plongea sur lui avec une vitesse étonnante compte tenu de leurs états respectifs pour l’enlacer fermement.


Pris dans l’étreinte du Gryffondor, Drago se détendit légèrement. Juste assez pour permettre à son caractère de ressurgir à point nommé et il grogna, agacé.

— Potter ! Bon sang, si j’étais en état de te repousser, je serais en train de te botter le cul !


Il reçut un gloussement moqueur et il leva les yeux au ciel. Si la réaction spontanée de Harry le rassurait — visiblement il n’y avait rien de grave — il ne savait toujours pas ce qui avait déclenché l’excitation soudaine de Harry et c’était plutôt pénible.


Il renifla et leva la main pour pousser comme il le pouvait sur l’épaule de Harry, ses muscles protestant aussitôt contre l’effort.

— Par Merlin ! Comment une crevette comme toi peut-elle peser aussi lourd ?


Harry se redressa enfin, les cheveux plus en bataille que jamais et ses yeux vert brillant comme des émeraudes. Il souriait, imperméable à l’agacement de Drago. Avec douceur, il attrapa sa main gauche et le força à lever son bras, procédant avec assez de lenteur pour ne pas le faire souffrir inutilement.


Puis, il tourna légèrement l’avant-bras pour que Drago puisse découvrir l’impossible.


La marque des ténèbres avait disparu.


Drago hoqueta, incrédule. Il secoua la tête, incapable de détacher son regard de la chair pâle et immaculée devant lui.


— Comment… Comment as-tu fait ? Harry… Qu’est-ce que tu as fait ?


*


Devant l’expression presque extatique de Drago, Harry se sentit rougir, sans pour autant que son enthousiasme en soit diminué. Il en oubliait presque la douleur dans son corps, tant il était heureux.


Drago était libre. Totalement libre.


Finalement, il murmura, les yeux fixés sur le regard émerveillé de Drago.

— Je ne sais pas comment. Mais je voulais que tu sois en sécurité. Quand j’ai compris ce qu’il essayait de faire, j’ai voulu t’aider de toutes mes forces. Je suppose que… finalement, c’est de cette façon que le lien est complété. En le voulant ? Ou en risquant notre vie ? Un truc comme ça probablement ?


Drago soupira, frustré de ne pas pouvoir bouger pour enlacer Harry. Ses muscles semblaient tétanisés, tremblant dès qu’il tentait le moindre effort. Alors qu’il ne pensait qu’à se réjouir, il grogna à ce sujet.

— Pourquoi j’ai mal partout au point de ne pas pouvoir bouger ?


Harry eut un petit rire et il appela Kreattur d’une voix forte. L’elfe apparut aussitôt. Il sembla surpris de les voir au sol, mais il ne posa pas la moindre question, attendant juste un ordre, obéissant.

— Kreattur, tu peux apporter le sac de potions dans la chambre de Sirius, s’il te plaît ?


Le ton de Harry avait été prudent comme s’il s’était attendu à un refus ou à une réflexion. 

Cependant, la créature inclina brièvement la tête et disparut. La seconde suivante, Kreattur était de retour et remettait le sac demandé à Harry. L’elfe s’inclina légèrement.

— Maître Harry a encore besoin de Kreattur ?


Bien que surpris de sa serviabilité, Harry le remercia doucement. Lorsque l’elfe eut disparu, il fouilla dans le sac en marmonnant.

— Tu as une sacrée influence sur cet elfe. Je ne l’avais jamais vu aussi poli et aussi gentil avec moi !


Drago fronça le nez, pendant que Harry passait les potions en revue, cherchant visiblement quelque chose.

— Pourquoi ne pas lui avoir donné un vêtement, s’il était un elfe aussi mauvais ?


Harry écarquilla les yeux et sembla horrifié.

— C’est… C’était l’elfe de Sirius. Je ne peux pas… Je lui ai promis de ne pas le mettre à la rue, il aime cette maison et… il vénère le tableau de la mère de Sirius.


Drago n’eut pas le temps de commenter sa réponse puisque Harry pressa le goulot d’une fiole contre ses lèvres. Sans poser la moindre question, Drago la but immédiatement.


Il fallut quelques secondes pour que la douleur dans son corps s’atténue, assez pour que Harry puisse l’aider à s’asseoir. Drago soupira en se laissant aller contre Harry, se sentant déjà beaucoup mieux.

— Comment savais-tu quelle potion me donner ? Je sais que tu es une calamité dans ce cours… alors pour identifier le bon flacon…


Harry ricana.

— Expérience personnelle. Je suis capable de reconnaître les potions qui me sont données quand je suis… dans un sale état. Vois ça comme un instinct de survie, le moyen de pouvoir prendre soin de moi si je suis… seul quand ça m’arrive.


Un voile de tristesse était passé dans le regard de Harry et Drago comprit aussitôt ce que Harry n’avait pas dit. Il se préparait au cas où ce genre de chose se produise quand il était enfermé chez sa famille moldue, sans personne pour prendre soin de lui.


Harry était sur le point de proposer à Drago de se lever et de tenter de faire quelques pas — histoire de trouver un endroit plus confortable — quand Drago prit la parole, d’une voix calme.

— Mon bras n’est pas la seule chose à avoir changé. Il y a aussi ta cicatrice…


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