Promesse de sang

Chapitre 56

1252 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/11/2022 20:51

Il fallut quelques instants de plus à Drago pour pouvoir s’assurer que Harry n’avait pas la moindre blessure, hormis ces quelques griffures sur le front. Il était juste inconscient.

Le Serpentard se souvint que Harry avait parlé des moments où Voldemort envahissait son esprit, comme le jour où il avait perdu son parrain. Il comprit qu’il avait dû assister à sa punition, à la fureur de Voldemort.


Drago laissa échapper un gémissement désespéré et il attira maladroitement Harry à lui avec une force qu’il ne pensait pas avoir, compte tenu de son état.

Il l’enlaça fermement, plongeant son visage dans son cou, lui murmurant avec un sanglot sec de se réveiller, de revenir. De lui revenir.


Le jeune homme n’aurait pas pu dire combien de temps ils étaient restés ainsi, enlacés, sur le sol inconfortable et froid de la bibliothèque. Il tenait juste Harry, lui parlant sans cesse, sans même savoir ce qu’il disait, uniquement parce que sa voix pourrait l’aider à reprendre connaissance. Il s’agrippait à lui et il surveillait sa respiration et les battements réguliers de son cœur. Il se forçait à penser que Harry allait bien, que son esprit n’était pas brisé, comme celui des Longdubat. Qu’il avait juste besoin d’un peu de temps pour récupérer, quoi qu’il ait pu se passer. Harry ne pouvait pas l’abandonner, pas alors qu’ils devenaient proches, dans une relation enfin apaisée et même agréable.


La vague de soulagement qui percuta Drago lorsque Harry commença à bouger faillit lui faire perdre connaissance une fois de plus. Il serra le jeune homme un peu plus contre lui, laissant les larmes couler sans même s’en rendre compte, le suppliant d’aller bien. 


*


En ouvrant les yeux, la première pensée de Harry fut pour Drago. Il n’eut pas le temps de s’inquiéter parce qu’il entendit immédiatement sa voix murmurer, même s’il ne parvenait pas à comprendre les paroles. Cependant, son ton était anxieux et pressant.

Drago était près de lui, ils étaient dans les bras l’un de l’autre, et il lui parlait. Drago était vivant. 


Harry bougea légèrement, heureux de sentir qu’il n’était pas blessé. Il avait une sacrée migraine et les muscles un peu raides de s’être crispé à cause de la douleur, mais rien qu’une des potions données par madame Pomfresh ne puisse régler.

Cependant, il resta immobile un peu plus longtemps, avec l’impression que quelque chose était différent sans parvenir à déterminer ce qui avait changé.


Ses réflexions furent stoppées lorsqu’il sentit les larmes de Drago couler dans son cou. Il coassa, d’une voix mal assurée.

— Hey.

Visiblement, ses hurlements de douleurs alors qu’il entrait dans la tête d’un Voldemort fou de rage avaient très largement irrité ses cordes vocales, le rendant presque aphone. 


Drago sursauta et leva la tête vers lui, déposant un baiser brouillon sur ses lèvres, mouillé de larmes. Harry le serra contre lui avec un soupir de soulagement, heureux de le voir vivant et conscient.

Il murmura d’une voix rauque, grimaçant à cause de sa gorge douloureuse.

— Tu vas bien ?


Drago laissa échapper un ricanement nerveux en reniflant.

— Mal partout, mais ça va. Et toi ? Qu’est-ce qui s’est passé ?


Harry souffla de soulagement à la réponse de Drago, heureux qu’il soit indemne. Il haussa les épaules avec un gémissement de douleur, se rapprochant de son compagnon et embrassant sa tempe avant de répondre.

— Je ne sais pas trop. Tu t’es effondré et… je… j’ai senti sa colère. 


*


Ils restèrent silencieux, malgré l’inconfort du plancher. La dureté du sol se faisait douloureusement sentir, dans chacun de leurs muscles malmenés. Drago se crispa soudain, resserrant sa prise sur Harry avant de chuchoter d’un ton incertain.

— Il essayait de me tuer. À travers la marque. Je ne comprends pas comment… comment j’ai survécu, j’aurais dû mourir. J’ai senti sa haine, sa rage envers moi et…


Il frissonna soudain et ferma les yeux, essayant de chasser ces sensations de ses pensées. Dans ses bras, Harry émit un grognement rauque.

— Je ne le laisserai pas faire. Je vais trouver une solution, je te jure… mais tu n’auras plus à subir ça.


Drago ferma les yeux, le souffle coupé. Il savait que Harry était pleinement sincère, qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le protéger encore plus qu’il ne le faisait déjà. Il pouvait presque sentir sa détermination et c’était grisant.

Il se reprit rapidement avant de protester, agacé.

— Tu vas surtout éviter de te mettre en danger, Potter ! Par Merlin, j’ai besoin de toi !


Il n’avait jamais été si franc et si direct au sujet de ses sentiments et il sentit Harry se tendre contre lui. Hésitant, le Gryffondor chuchota.

— Vraiment ?


Drago resta silencieux quelques secondes, hésitant à se livrer de cette façon. Puis, il se souvint de l’atroce douleur alors qu’il était persuadé de vivre ses derniers instants. Il n’oubliait pas que la seule pensée cohérente qu’il avait eu était au sujet de Harry. C’était le visage de Harry qu’il avait vu, comme pour l’aider à supporter cette épreuve.

Alors, avec l’impression de se jeter dans le vide, il répondit dans un murmure, vulnérable.

— Tu n’as pas idée à quel point.


Harry hoqueta, oubliant visiblement comment respirer. Puis, il le força à lever sa tête pour croiser les yeux verts ensorcelants qu’il connaissait par cœur. Harry lui sourit, presque tendrement, et déposa un léger baiser sur ses lèvres, avec une douceur qui lui tordit le cœur. 

Le Gryffondor murmura sa réponse sans la moindre hésitation.

— J’ai aussi besoin de toi, Drago. 


*


Harry était en général trop timide et trop renfermé pour avouer facilement ses sentiments. Il n’était pas vraiment quelqu’un de réfléchi, préférant l’action.

Il ne savait pas si c’étaient les mots de Drago qui l’avaient poussé à lui répondre ou si c’était simplement le contrecoup de ce qui leur était arrivé. 


Il refuserait de l’avouer, bien évidemment, mais il avait la sensation qu’ils étaient passés tous les deux très près de la mort. Voldemort était en train de torturer Drago, Harry l’avait vu, mais quelque chose l’avait arrêté brusquement. C’était probablement la même chose qui avait permis à Harry de sortir de sa tête et de mettre fin à la douleur qui en résultait.


L’aveu qui lui aurait paru impossible encore quelques heures plus tôt lui donna l’impression d’être plus léger et fit courir dans ses veines une brûlure d’excitation. Non seulement il avait avoué à Drago qu’il était important à ses yeux, mais le Serpentard ressentait la même chose. 

Ils étaient ensemble et ce constat suffit à emplir Harry d’espoir et d’optimisme. Tant qu’ils étaient tous les deux, rien ne pourrait leur arriver. Ils veillaient l’un sur l’autre.


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