Promesse de sang

Chapitre 54

1217 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/11/2022 20:37

Harry plaisantait avec Drago, riant et entrant dans son petit jeu stupide, lorsque Drago se tut soudain. Il s’écroula sans un mot, Harry ne comprit pas immédiatement ce qui se passait.


Il perdit de précieuses secondes à fixer Drago, immobile au sol, avant de se rendre compte qu’il était replié sur lui même, tendu à l’extrême, la main crispée sur son bras. Sur son bras gauche, à l’endroit de la marque.


Harry haleta alors qu’il comprenait soudain et il approcha, tombant à genoux près du jeune homme, n’osant pas le toucher de peur d’aggraver les choses. Il était figé, le cœur battant douloureusement, alors qu’il voyait le visage de Drago blême et déformé par la douleur. Il allait tendre la main vers lui, quand sa cicatrice se mit à lui faire mal et il se mit à hurler, de toutes ses forces.


Une de ses mains se plaqua sur son front, grattant jusqu’au sang sa cicatrice comme pour en arracher la douleur. Il haletait, mais il n’oubliait pas Drago pour autant et son autre main tâtonnait pour essayer de le toucher, pour le rapprocher de lui et tenter de l’aider.


Harry réprima une vague de nausée causée par la douleur et se laissa tomber au sol, se recroquevillant en position fœtale — presque en miroir de Drago —, la main toujours tendue vers son ami, peinant à respirer, mais avec une seule idée en tête. Il pouvait sauver Drago, il pouvait le libérer. Il fallait juste compléter le lien entre eux, d’une façon ou d’une autre. 

Le fait qu’il ne sache pas comment faire lui importait peu, après tout, ils avaient eu la chance de faire une promesse de sang sans même savoir que ça existait… Il avait juste besoin d’un peu de chance supplémentaire pour aider Drago. 


Le jeune homme finit par attraper le bras de Drago, dont les muscles semblaient être faits de bois tant il était crispé. Il tira sur la manche, murmurant son nom pour attirer son attention, essayant de ne pas succomber à sa propre douleur, les dents serrées et gémissant par intermittence. 

Sur le moment, il était bien plus inquiet pour Drago. Lui avait déjà eu à souffrir de sa cicatrice et si c’était toujours des moments difficiles, il avait survécu. Voldemort ne semblait même pas conscient de la douleur qu’il lui infligeait.

Drago lui était directement la cible de sa rage. Drago pouvait être tué, rendu fou de douleur par le mage noir. Harry avait juré de le protéger, il refusait de perdre une personne chère à son cœur de plus. Quelles que soient les conséquences, il allait le ramener à lui, couper le maudit lien causé par la marque des ténèbres.


Harry sentit le corps de Drago se détendre légèrement et il supposa qu’il perdait connaissance, probablement submergé par la douleur ignoble qu’il supportait. Il tira plus fort sur sa manche, et posa la main sur sa marque, l’esprit empli des moments qu’ils avaient passé ensemble ces derniers jours. Leurs étreintes, leurs baisers. L’affection de Drago, sa façon de toujours lui redonner le sourire sans pour autant le ménager. Le visage de Drago quand il dormait, quand il riait. Quand il était plongé dans les livres pour l’aider à vaincre Voldemort.


Harry pouvait presque sentir la rage de Voldemort, pulsant dans sa cicatrice. Il sentait son envie de détruire, de tuer et il s’accrochait de toutes ses forces pour ne pas perdre connaissance à son tour. 

À la place, il lâcha sa cicatrice avec un gémissement de souffrance, les yeux fermés. La douleur ne lui permettait pas de supporter la luminosité de la pièce de toute façon et la seule chose qui lui importait était le corps inerte près de lui. 

Harry se glissa un peu plus près de Drago et posa son autre main sur le bras du jeune homme, touchant la marque.


Le jeune homme n’avait pas senti qu’il s’était griffé jusqu’au sang le front et que sa main était couverte de son fluide vital. Il ne se rendit pas compte non plus que lorsque Drago avait commencé à souffrir, il avait planté ses ongles dans son bras, entaillant la marque des ténèbres jusqu’au sang.

Lorsque Harry posa sa main enduite de son propre sang sur le bras blessé de Drago, un filament de magie les entoura, d’un blanc éclatant. Cependant, le jeune homme ne vit rien de tout ça. Il ne pensait qu’à Drago, qu’à leur nouvelle proximité. Il pensait au baiser qu’ils avaient échangé peu avant que tout ne bascule tout en espérant que ce ne serait pas le dernier. Il pensait à tout ce qu’il pourrait faire pour le sauver, pour le garder près de lui.


Il n’était même pas capable de verbaliser ses pensées, c’était juste ses désirs les plus profonds. La promesse de sang les avait liés et Drago lui appartenait autant qu’il appartenait à Drago. Il ne voulait pas le perdre, juste le ramener près de lui et le garder contre lui, jusqu’à ce qu’il aille mieux. 


Harry sentit la rage de Voldemort augmenter et la douleur dans sa cicatrice explosa, atteignant un niveau inédit. Il résista autant que possible, quelques larmes coulant sur ses joues, avant de finalement succomber à la douleur. La dernière image qu’il eut à l’esprit avant de perdre connaissance fut le visage de Drago.

Malgré son inconscience, Harry ne lâcha pas le bras de Drago. S’il avait été conscient et en mesure de regarder son compagnon, inerte à ses côtés, il aurait été témoin d’un phénomène étrange.


Comme la première fois, le filament lumineux de magie qui les entourait se fondit dans leurs peaux, éclairant brièvement le bras de Drago et le front de Harry. 

Puis, la marque des ténèbres sembla couler hors de la peau de Drago alors que l’épiderme de son avant-bras brillait légèrement, comme si quelque chose repoussait l’encre magique dont s’était servi Voldemort. Le motif disparut rapidement, vidé de toute substance alors que le bras de Drago Malefoy redevenait intact, uniquement blessé par les marques d’ongles qu’il s’était lui-même infligées lorsqu’il avait commencé à souffrir.

Près de lui, le front de Harry luisait de la même façon, et une brume sombre s’échappait de sa cicatrice, se dissipant dans l’air, jusqu’à ce que finalement, la cicatrice si célèbre ne devienne à peine plus qu’une vague marque blanche, ce qu’elle aurait dû être si elle n’avait pas été emplie de magie noire. 


Agrippés l’un à l’autre, le corps des deux garçons finit par se détendre alors que la douleur les quittait, mais il leur restait à récupérer de cette épreuve avant d’ouvrir à nouveau les yeux.


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