Promesse de sang

Chapitre 28

1235 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/11/2022 20:20

Voyant Drago perdu dans ses pensées et maussade, les yeux fixés sur son bras marqué, Harry soupira. Il posa la main à l’endroit de la marque, maudissant Voldemort pour avoir touché son camarade.

S’il avait su… il se serait probablement précipité sans réfléchir pour empêcher Drago de le rejoindre. Il aurait tout fait pour qu’il ne soit pas un Mangemort.


En sentant Drago se tendre, Harry sortit de ses pensées. Il ne savait pas quoi dire pour réconforter le Serpentard, pour le soulager du poids qu’il portait sur ses épaules.

Il murmura juste, totalement sincère.

— Ça ne change rien pour moi. Tu es toujours le même. Tu n’avais pas le choix, Drago.


Le Serpentard lui jeta un regard humide empli de reconnaissance et Harry lui sourit, avant de se pencher et de l’embrasser brièvement une fois encore, sans la moindre hésitation. L’air surpris de Drago le fit glousser.

— Tu vas bien ?


Drago haussa les épaules, l’air incertain.

— C’est étrange. Tout ça. Toi. La situation. 

Harry prit une teinte carmin, sentant ses joues chauffer, et il souffla doucement, avant de lui offrir un petit sourire crispé.

— Tu parles… enfin, du fait que je t’ai… embrassé ?


Le Serpentard le dévisagea, avec une expression incrédule. Harry semblait osciller en permanence entre deux extrêmes, entre le survivant sûr de lui et frondeur et entre un Harry timide et mal à l’aise… 

Drago aurait pu en profiter pour le pousser un peu dans ses retranchements, probablement. Avant tout ça, il n’aurait pas hésité. Avant ça, il aurait été jusqu’à l’humilier s’il en avait eu l’occasion.

À la place, il dévisagea Harry — un peu trop longtemps probablement — avant de faire comme si tout était normal. Il serait toujours temps d’aborder ce sujet et ce qui se passait entre eux, quand la situation serait plus calme. Il sentit ses joues chauffer, mais il regarda tranquillement Harry avec une assurance qu’il était loin de ressentir.

— Tu disais qu’il te manquait de ces objets, ces horcruxes. Il manque exactement ?



Pour le plus grand amusement de Drago, Harry eut un moment de flottement, pendant lequel il sembla totalement confus. Plusieurs émotions traversèrent son regard sans qu’il ne puisse les détailler, et le Gryffondor soupira, sans quitter Drago des yeux. 

— Je sais que son serpent est l’un d’entre eux. Celui-ci devra être tué à la fin, il ne se sépare jamais de lui. Il y a aussi des objets ayant appartenu aux fondateurs. Dumbledore le pense en tout cas et nous devions aller chercher l’un de ces objets, mais je doute qu’il continue de m’impliquer…


Drago ricana.

— Bien évidemment qu’il continuera. Tu es son symbole, Harry. Il n’a cessé de parler de toi toutes ces années, alors que tu étais dans le monde moldu. Il veut juste te faire plier. Te contrôler à sa guise.


Harry secoua la tête, mal à l’aise.

— S’il me connaît si bien, il sait que je ne plierai pas. Il sait que…

— Que tu es têtu ? 

Ils gloussèrent ensemble, soudain complices. 


Harry reprit ensuite, essayant de se concentrer, alors qu’il n’avait qu’une seule envie : embrasser Drago de nouveau. Ou au moins, le prendre dans ses bras, le serrer contre lui et ne plus jamais le laisser s’éloigner…

Il écarta ces pensées par crainte de laisser transparaître ses désirs sur son visage puis il ferma un instant les yeux.

— Dans une de mes… « visions » de lui, il donnait une coupe à… Bellatrix.


Il avait craché le nom de la Mangemort avec haine, ce qui fit se tendre Drago. Cependant, Harry ne chercha pas à s’éloigner de lui et il reprit, d’un ton plus calme.

— Dumbledore a récupéré une bague également, mais il a reçu un maléfice. Tu as dû voir qu’il dissimule sa main ? 


Drago hocha prudemment la tête. Il fronça les sourcils avant de déclarer.

— Ça fait quatre de ces horreurs. 

Harry grimaça.

— Ouais. Et il en reste deux à trouver selon Dumbledore. Voldemort était obsédé par le chiffre sept, parce qu’il est empli de magie ou un truc du genre. Donc pour avoir sept morceaux d’âme, il faut six horcruxes plus son propre corps. 


Drago secoua la tête, avec une moue agacée.

— Trouver deux objets inconnus ? Bon sang, c’est impossible ! 


Cependant, Harry ne semblait pas inquiet.

— Dumbledore en a localisé un autre apparemment. C’est assez loin et… et bien, il devait m’emmener d’ici quelques semaines. Le temps de veiller à ce que l’endroit ne soit pas surveillé, des trucs du genre, tu vois. 

Le Serpentard se rembrunit et serra Harry un peu plus contre lui, ses yeux gris prenant le tranchant de l’acier.

— Foutu vieux fou manipulateur ! Il se sert de toi, il te met en danger ! 

Harry soupira et se laissa aller contre Drago. L’inquiétude du Serpentard et sa colère envers Dumbledore lui faisaient battre le cœur. Jusqu’à présent, personne ne s’était posé de questions sur le comportement du directeur, le laissant diriger la vie de Harry. Le jeune homme décida que c’était agréable d’avoir près de soi quelqu’un qui s’inquiétait de cette façon et il nicha sa tête dans le cou de Drago, non sans déposer un léger baiser sur la clavicule de son camarade, provoquant un frisson.



Ce fut le moment que choisit l’infirmière pour entrer et leur apporter leur déjeuner. En les voyant enlacés, elle eut un sourire amusé, avant de froncer les sourcils.

Elle leur lança à tous les deux des sorts pour s’assurer qu’ils allaient bien avant de soupirer.

— Messieurs. Toujours ce besoin irrépressible de vous toucher ?


Harry rougit et se mordilla la lèvre, puis il soupira.

— J’ai l’impression que si je… je lâche Drago ou si je ne le vois plus, il… Enfin, je le revois sans cesse au sol se vidant de son sang. Je… J’ai l’impression que tant que je le touche, ça veut dire qu’il va bien.

Drago semblait figé par la surprise, dévisageant attentivement Harry. Madame Pomfresh quant à elle secoua doucement la tête et s’adoucit.

— Physiquement, vous allez bien tous les deux. Mais ce comportement reflète un traumatisme, monsieur Potter. Je pense qu’il vous faudra un peu de temps avant de comprendre que monsieur Malefoy va parfaitement bien. Ce n’est pas surprenant, voir votre camarade au bord de la mort vous a profondément marqué. 


Harry cligna des yeux et baissa la tête, avouant ce qui le rongeait sans la moindre hésitation.

— C’est moi qui ai lancé le sort. J’ai failli le tuer.

L’infirmière secoua la tête et lui pressa gentiment l’épaule.

— Monsieur Malefoy semble être en parfaite santé et il n’a pas l’air de vous en vouloir. J’ai l’impression que le seul problème pour vous, monsieur Potter, est de vous pardonner.


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