Promesse de sang

Chapitre 21

1255 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/10/2022 20:42

Harry eut un rire joyeux, fascinant Drago. Il ne l’avait jamais vu rire de cette façon devant lui, détendu et confiant. Amical. Il décida qu’il pourrait bien s’habituer à ce genre de choses et il se détendit totalement, laissant le Gryffondor mener la danse. Il le suivrait, les yeux fermés.

Harry s’approcha et lâcha son bras pour passer le bout de ses doigts sur sa joue, aussi légèrement que la caresse d’une plume. Puis, il déposa un baiser à l’endroit effleuré, un contact bref et brûlant.


C’était définitivement étrange. C’était juste une pression des lèvres, un bref frôlement, mais il électrisa Drago, accélérant les battements de son cœur d’une façon totalement anarchique.

Il cligna des yeux, un peu incertain, avant de chuchoter.

— Qu’est-ce que tu fais ?

Harry rougit à son tour, ayant l’air d’un petit garçon venant de faire une bêtise. Puis il haussa les épaules avec une moue boudeuse.

— J’en avais envie. 


Drago soupira, totalement désarçonné. Il ne savait pas comment réagir. Comme il l’avait dit à Harry, il n’avait pas eu une enfance malheureuse, mais il n’avait pas été élevé avec de la tendresse et des contacts humains. C’était nouveau, déstabilisant, et pourtant il avait envie de laisser Harry se rapprocher encore plus. Toujours plus près. 



*


Harry n’avait pas besoin d’un psychologue moldu pour savoir qu’il avait un manque affectif et qu’il était prêt à accueillir dans sa vie toute personne lui offrant un peu d’attention et de tendresse. Il était capable de pardonner le pire, mais il supposait que c’était une part de sa personnalité et il refusait de changer pour faire plaisir aux autres.


Il était parfaitement conscient que tout le monde le voyait comme un idiot naïf et un peu trop confiant, probablement parce que la première personne qu’il avait rencontrée dans le Poudlard Express était devenue son meilleur ami, son presque frère. Ou parce qu’il semblait ne pas voir l’évidence, notamment lorsque Ginny lui tournait autour avec l’évidente intention de devenir sa petite amie.

Contrairement à ce que beaucoup pensaient, il n’était pas aveugle. Il savait que Ron Weasley avait des défauts, mais il les acceptait. Ron pouvait être maladroit, parfois blessant. Ron était définitivement jaloux de sa richesse et de l’attention qu’il recevait. Mais par-dessus tout, Ron lui avait offert son amitié et il le traitait comme un ami. Il n’avait pas peur de lui hurler dessus de se disputer, ou de le réveiller quand il faisait un cauchemar pour ensuite le réconforter maladroitement.

Ron lui avait ouvert les portes de sa famille, sans la moindre hésitation et il partageait tout avec lui, sans rien attendre en retour, sans aucune arrière-pensée. Quand à Ginny… elle était plus une sœur qu’autre chose et même s’il éprouvait de la tendresse pour elle, il n’était pas certain de vouloir plus.


Il savait que beaucoup ne verraient pas d’un bon œil son envie de protéger Drago Malefoy. Ron, en particulière, hurlerait probablement pendant des heures, puis il bouderait. Mais Ron finirait par accepter et par revenir vers lui lorsqu’il comprendrait que Harry pouvait vouloir Malefoy — Drago maintenant — près de lui tout en lui laissant sa place exclusive de meilleur ami.

Hermione aurait probablement son avis sur la question, mais elle accepterait plus facilement, quand elle comprendrait que Drago n’avait pas eu le choix. Elle ne serait pas ravie — Harry n’oubliait pas la façon dont elle avait frappé le Serpentard lors de leur troisième année — mais elle faisait confiance à Harry. Hermione était probablement la première personne de son entourage à avoir compris qu’il n’était pas si insouciant qu’il en avait l’air…


En détaillant l’expression confuse de Drago face à lui, Harry réprima un sourire. Il aimait le faire réagir, de n’importe quelle façon. Depuis le début, il adorait lui faire perdre son calme.


L’instinct de protection soudain qu’il ressentait était peut-être dû à la magie, ainsi que l’envie permanente d’effleurer sa peau. Ou il avait besoin de le toucher pour s’assurer qu’il allait bien, parce qu’il avait du mal à effacer le traumatisme de ce qui s’était produit dans les toilettes de Mimi Geignarde. Lorsqu’il avait failli le tuer.


Cependant, l’attention qu’il portait au Serpentard n’était pas quelque chose de nouveau. Elle était présente depuis leur toute première rencontre, lorsqu’il l’avait vu sur le tabouret chez madame Guipure, petit garçon de son âge arrogant, menton levé et air fier. Malefoy était toujours dans ses pensées, quelque part. 


Harry avait embrassé Drago sur une impulsion qu’il ne pouvait pas vraiment expliquer. Alors, il attira le jeune homme près de lui et le poussa avec douceur pour qu’il s’allonge. Il s’installa à ses côtés et le prit dans ses bras, installant sa tête sur son épaule.

Drago se laissa faire docilement, sans le quitter du regard, alors Harry murmura, tranquillement, comme si c’était une situation habituelle, comme s’ils avaient toujours été aussi proches.

— On devrait dormir, ok ? 


Le Serpentard hocha la tête, puis murmura « nox » d’une voix un peu étranglée. Il ne sembla pas se rendre compte qu’il était toujours torse nu, alors Harry tira la mince couverture sur eux, pour qu’il n’ait pas froid. 

Ensuite, il posa ses mains sur la peau de Drago avec un soupir satisfait. Il s’attendait à être repoussé, mais le jeune homme resta silencieux, sa seule réaction étant un léger accroc dans sa respiration.


Satisfait, Harry se laissa aller, fermant les yeux et s’obligeant à oublier les horreurs envoyées par Voldemort. Il pensait juste somnoler, mais il glissa rapidement dans un sommeil paisible avec une rapidité étonnante.


*


Le lendemain matin, ils furent réveillés par des échos de chuchotements furieux autour du lit. Lorsque Drago ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il s’agissait de Rogue et de Dumbledore, visiblement en désaccord sur la conduite à tenir.

Harry dormait encore comme un bienheureux, accroché à Drago comme s’il était un ours en peluche, les mains possessivement posées sur son torse nu. Le Serpentard repoussa la moindre gêne à ce sujet, préférant écouter discrètement la dispute en cours.


Visiblement, Dumbledore voulait trouver un moyen de l’enfermer — et probablement jeter immédiatement la clé de sa cellule — tandis que Rogue refusait de le punir à cause d’un Potter. Drago aurait pu en être flatté, mais il connaissait la haine de son directeur de maison envers Harry et il était pratiquement sûr que Rogue se battait uniquement pour ennuyer le Gryffondor.


Drago aurait probablement dû être horrifié d’entendre ça, même si Dumbledore jurait à Rogue qu’il serait parfaitement bien traité et qu’il recevrait tout ce dont il avait besoin. Cependant, il sentit les muscles de Harry se tendre et sa respiration se faire erratique, signifiant qu’il était éveillé, qu’il avait entendu la même chose que lui et qu’il était furieux. 


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