Guérir ensemble

Chapitre 31

Chapitre final

1516 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2022 20:49


Elle attendit que Harry parte avec les enfants pour une sortie quelconque, puis elle prit quelques affaires de rechange dans un sac à dos et elle quitta la maison. Elle laissa un unique mot : « Pardon ». Rien de plus.


Elle ne savait pas vraiment de quoi elle s’excusait. Probablement de ne pas avoir été une bonne mère. De ne pas aimer ses enfants. Ou de ne pas avoir pu sauver Harry.


Il lui avait fallu quelques années pour comprendre que Harry était brisé. La guerre avait laissé de profondes cicatrices et son amour n’avait pas suffi à les soigner.


Il restait à Ginny l’amertume et un cœur brisé, mais également la détermination de reprendre sa vie. Elle était forte, une battante. Elle se souvenait de l’histoire de ses oncles qui s’étaient battus contre Voldemort jusqu’à la mort. Elle refusait de se laisser mourir en restant près de Harry, alors elle prenait les choses en main.


Elle avait rempli une demande de divorce, elle avait signé tous les papiers. Ça avait été assez facile, étonnement. Après tout, elle laissait tout à Harry. Elle partait avec les vêtements qu’elle avait sur le dos et ses salaires de joueuse de Quidditch, qui dormaient sur un compte bancaire. Ce n’était pas mirobolant, mais c’était suffisant pour un nouveau départ.

Elle laissait également la garde totale des enfants à Harry. Sur le papier, elle n’était plus leur mère, elle renonçait à tout droit sur eux bien qu’elle les ait portés. Peut-être qu’un jour quelqu’un arriverait à toucher le cœur de Harry et elle voulait lui laisser la possibilité de refaire sa vie sans avoir à se soucier de son passé.



En partant, Ginny n’avait aucune colère en elle. Elle aimait Harry profondément et elle lui souhaitait sincèrement d’être heureux. Elle avait été un passage de sa vie, une mère porteuse. Désormais, elle serait son passé…



Ginny monta dans un avion en direction du japon, un peu nerveuse, mais également pleine d’espoir. Une équipe de Quidditch japonaise avait remarqué ses prouesses du temps où elle était poursuiveuse et elle avait une opportunité de reprendre une carrière.


Il lui fallut du temps pour se faire à ce nouveau pays, à la langue, aux traditions. Cependant, elle était déterminée et pleine de passion. Toute cette passion refoulée, toute cette énergie qu’elle avait oubliée, lui servirent pour s’acclimater à sa nouvelle vie.


Personne ne la connaissait au Japon. Elle n’était pas la femme du Sauveur, elle n’était pas une Weasley traître à son sang ou une héroïne de guerre. Elle était juste Ginny, une poursuiveuse douée, qui brillait sur les terrains de Quidditch.



Elle mena régulièrement son équipe à la victoire et elle trouva un équilibre dans sa nouvelle vie. Dépenser son énergie sur un balai l’avait apaisée, assez pour envisager de tourner la page complètement.

Il lui arrivait d’avoir de brèves liaisons avec des hommes venus la voir jouer ou avec d’autres joueurs croisés le temps d’un match, mais elle n’ouvrait jamais son cœur. Elle avait trop souffert à aimer Harry pour se risquer à vivre pleinement de nouveau.


Ginny ne chercha jamais à savoir comment allaient ses enfants. Elle ne voulait même pas savoir comment allait Harry, espérant juste qu’il était heureux désormais.



Le temps passait, inexorablement. Ginny savait qu’elle devrait réfléchir à son avenir, puisqu’elle ne pourrait pas rester joueuse de Quidditch indéfiniment. C’était un métier exigeant et bien qu’elle soit encore en parfaite condition physique, elle approchait de l’âge de la retraite.

Elle pourrait peut-être trouver une place dans un journal sportif comme chroniqueuse, comme elle l’avait brièvement été en Angleterre, ou changer de vie complètement.

Après tout, depuis son exil volontaire, elle gagnait très bien sa vie et dépensait peu. Elle avait largement de quoi vivre tranquillement sans se soucier de l’avenir… Elle avait de quoi réaliser tous ses rêves.


Elle se surprit à flirter avec un de ses coéquipiers, Kamui, le cœur battant, incapable de s’éloigner de lui comme elle l’avait fait avec tous les autres hommes qui étaient passés dans sa vie. Kamui était l’opposé de Harry en tout, de ses yeux sombres à son caractère réfléchi. Pourtant, si elle l’avait comparé à son ex-mari en le rencontrant, Ginny se rendit compte que près de lui, elle oubliait totalement le passé.


C’était effrayant de se rendre compte qu’un autre homme avait le pouvoir de la toucher ainsi et de la troubler. Ginny imaginait déjà le pire, persuadée qu’elle ne pourrait pas se relever une seconde fois si son cœur était brisé de nouveau. Cinq ans après avoir quitté l’Angleterre, elle était toujours la jeune fille perdue dont tous les rêves venaient de partir en fumée…


Ginny pensait sérieusement à prendre la fuite une fois encore — c’était ce qu’elle savait faire le mieux de son propre avis — lorsqu’elle reçut une lourde enveloppe, sans adresse d’expéditeur. Le cachet indiquait que le courrier venait d’Angleterre et elle passa presque une journée à hésiter, n’osant pas l’ouvrir.


Lorsque la curiosité fut trop forte, Ginny déchira presque l’enveloppe et une série de coupure de journaux tomba sur ses genoux.


C’étaient des articles au sujet de Harry. Plus exactement, c’étaient des articles indiquant que Harry avait croisé de nouveau Malefoy, ainsi que le scandale qui avait suivi. Ginny sourit en se souvenant de l’époque de Poudlard, où Harry pouvait passer des heures à parler du Serpentard. Elle n’était pas vraiment étonnée que ces deux-là continuent de faire des étincelles et qu’ils aient le pouvoir de remuer le monde magique.                                                                                                                   Elle parcourut les articles, jusqu’à une lettre ouverte de Harry publiée dans la Gazette, une lettre de son Harry. Plus exactement, le Harry qu’elle avait aimé autrefois. Celui qui se battait pour ses idées, celui qui défendait les opprimés et qui vivait sa vie sans s’inquiéter de l’opinion des autres.

Elle ne put s’empêcher de pleurer et de rire en même temps à ses mots plein de détermination, et Ginny eut un sourire presque entendu en découvrant qu’il nommait Malefoy « son compagnon ». C’était loin d’être un choc pour elle, puisqu’elle avait compris qu’elle n’était pas faite pour lui des années plus tôt…


Elle s’essuya les yeux d’une main tremblante et trouva une photo de Harry et de leurs enfants, en compagnie de Malefoy et d’un autre enfant blond. Les trois enfants semblaient complices, les deux garçons entourant la fillette plus jeune. Ils semblaient tous heureux et quelque chose s’apaisa en elle. Harry avait enfin la famille dont il avait rêvé. Ginny était heureuse d’avoir contribué à son bonheur, en portant ses enfants.

Elle tourna la photo et découvrit l’écriture de Harry, un simple « Merci ».


Ginny soupira avec résignation. Évidemment que Harry avait toujours su où elle était. Cet idiot s’était probablement inquiété de sa sécurité… mais il n’avait pas cherché à la rattraper parce qu’il savait lui aussi qu’ils ne pourraient que se faire du mal tous les deux. Il avait veillé sur elle tout en tenant sa famille trop envahissante à l’écart, il lui avait offert à sa manière une vie de rêve, différente de ce qu’elle avait espéré enfant, mais qu’elle n’échangerait pas contre autre chose…


Elle rangea soigneusement les papiers alors que quelque chose se débloquait en elle. Harry lui montrait le chemin, visiblement. Le passé était mort et il était temps d’aller de l’avant. Si Kamui était réellement intéressé par elle, si les choses devenaient sérieuses entre eux, elle aurait une longue histoire à lui raconter sur son passé. Puis, l’avenir dirait comment les choses évolueraient… Son propre bonheur était peut-être plus proche qu’elle ne l’imaginait.



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