Guérir ensemble
Harry lui sourit avec gratitude comme si c’étaient les mots qu’il avait toujours espérés et il lui tendit la main pour l’aider à se relever.
— Viens. Je pense qu’une bonne douche chaude t’aidera et il me reste des potions antidouleur pour tous ces bleus. Pour le reste, on verra ensuite.
Pendant que Drago prenait une douche chaude, après qu’Harry lui ait préparé un jogging et un tee-shirt pour qu’il puisse se mettre à l’aise, le jeune homme rejoignit les enfants dans la chambre d’Albus.
Ils étaient blottis les uns contre les autres, un livre ouvert sur les genoux de Scorpius, mais ils n’avaient pas l’air intéressés par les pages illustrées, semblant aux aguets des moindres bruits de la maison.
Harry se laissa tomber face à eux sur le lit de son fils, avec un sourire rassurant. Voyant Scorpius se tendre, il le rassura immédiatement.
— Ton père va bien. Il prend une bonne douche et après une journée de repos et une bonne nuit, ça ira beaucoup mieux.
Scorpius hocha la tête, mais il resta silencieux. Harry hésita puis se pencha pour fixer le petit garçon droit dans les yeux.
— Scorpius. Ton précepteur n’était pas là ?
Il haussa les épaules.
— Il a appelé papa ce matin pour dire qu’il ne viendrait plus. À cause du journal.
Harry soupira.
— D’accord. Tu as bien fait de venir ici. Tu as fait ce qu’il fallait.
Scorpius leva des yeux pleins de larmes vers Harry.
— J’ai eu peur alors j’ai couru. J’aurais dû aider papa, mais…
Harry l’interrompit en posant la main sur son épaule.
— Non. Tu as très bien réagi. Tu n’aurais rien pu faire d’autre. En venant me chercher, j’ai pu aller aider ton papa et maintenant il va bien. D’accord ?
Scorpius essuya ses joues et hocha la tête, encore perturbé. Il était cependant plus calme.
Albus Severus se serra un peu plus contre son nouvel ami et prit la parole, un peu hésitant.
— Papa ? Est-ce que c’est à cause de ce qu’il y avait dans le journal ?
Harry se rembrunit.
— Probablement. Il est temps que je rappelle à cette… à ce fichu cafard qu’il y a des limites à ne pas dépasser.
Lily gloussa.
— Tu vas leur botter le derrière ?
Harry roula des yeux lorsque sa fille plaqua sa petite main sur sa bouche en riant, mais il sourit.
— Quelque chose comme ça, oui. En tout cas, je vais leur montrer que je n’ai pas l’intention de les laisser s’en prendre à mes amis.
Scorpius sourit, visiblement soulagé que son père soit considéré comme un ami. Harry plissa les yeux en se penchant vers les enfants, prenant un air mystérieux. Lily laissa échapper un petit rire, amusée, puisqu’elle connaissait les facéties de son père. Harry attendit quelques secondes avec un léger sourire, puis il murmura.
— Bien. Maintenant que ceci est réglé, il y a une question importante à débattre…
Cette fois, les trois enfants pouffèrent, attendant la suite. Harry laissa passer encore quelques secondes, puis finit par conclure.
— Qu’est-ce que vous voulez manger ce midi ?
Lily sauta sur le lit comme une pile électrique et s’exclama « De la purée ! » avec un large sourire. C’était son aliment favori depuis quelque temps et elle en réclamait presque à chaque repas. Harry plissa le nez en secouant doucement la tête.
— Jeune fille, nous avons des invités ! Nous allons laisser Scorpius décider… Après tout, il est notre invité spécial aujourd’hui !
Le blondinet haussa les épaules, un peu gêné.
— J’aime aussi beaucoup la purée…
Lily lui jeta un regard de pure adoration et Harry dut se retenir pour ne pas rire. Il hocha la tête gravement.
— Alors, purée ce sera… D’ici là, je vous laisse jouer tranquillement. On va dire que c’est une journée exceptionnelle de vacances, à condition de ne pas faire trop de bruit. Drago a besoin de se reposer, d’accord ?
Harry se leva, mais une question de Lily l’arrêta et il peina à rester souriant.
— Papa ? Est-ce que des méchants vont venir ici aussi pour nous ?
Il se retourna et attrapa la petite fille dans ses bras pour la serrer contre lui.
— Non, princesse. Pas du tout. On est en sécurité. Personne ne peut trouver la maison, tu te souviens ?
Sa fille plissa le nez puis jeta un coup d’œil en direction de Scorpius.
— Alors, Scorpius et son papa vont rester à l’abri chez nous ?
— Tu sais quoi ? C’est une super idée. On va en discuter plus tard, OK ?
Satisfaite, Lily hocha la tête et se tortilla pour descendre de ses bras, pour se réinstaller près de Scorpius, attrapant la main du blondinet immédiatement.
*
Harry sortit de la chambre de son fils et il ne fut pas surpris de voir Drago appuyé contre le mur, l’attendant, les cheveux encore humides de sa douche. Ce dernier murmura pour ne pas être entendu des enfants.
— Tu n’as pas besoin de faire ça, Potter. Je n’ai pas besoin d’être… protégé de cette façon. J’ai l’habitude de me débrouiller.
Harry roula des yeux.
— Bien évidemment. Mais tu as besoin d’un endroit où tu seras à l’abri au moins quelques jours. Au moins le temps de te remettre parfaitement. Sans compter que ton fils a besoin de se sentir protégé, lui. Il a eu très peur pour toi et il a besoin de te savoir en sécurité.
Drago ouvrit la bouche, probablement pour protester, puis la referma brusquement et il se passa la main sur le visage. Harry jeta un coup d’œil derrière lui pour s’assurer qu’il n’y avait aucune petite oreille trop curieuse et il murmura, les yeux brillants de malice.
— Il semblerait que ma fille semble craquer totalement pour ton fils. Il a l’air d’être entré dans son cœur à l’instant où il a proposé son plat préféré du moment pour le repas de midi. Imagine, ils vont manger de la purée…
Drago soupira en roulant des yeux, puis il abdiqua sans un mot, avec un sourire en coin, suivant Harry. Il ne put s’empêcher de rire aux plaisanteries de Harry. Pouvoir sourire était agréable après la frayeur qu’il avait eue. Pas pour lui, mais pour son fils, craignant qu’il soit molesté lui aussi.
Harry lui ouvrit la porte de sa chambre, avec un clin d’œil amical.
— C’est ma chambre. Va te reposer un peu pendant que je cuisine. Je te jure que les draps sont propres… Pour ce soir, je te préparerais la chambre d’amis.
Le blond vacilla légèrement, mais il se reprit rapidement et se redressa, masquant son instant de faiblesse. Il marmonna.
— Pourquoi tu fais ça, Potter ? Ne te sens pas obligé, je ne t’en voudrais pas si…
Harry l’interrompit.
— Ne sois pas stupide. On se connaît depuis longtemps et tu sais que je n’attends rien en retour. Sans compter que c’est à cause de moi, j’aurais dû me douter qu’agir précipitamment ne pourrait t’apporter que des ennuis.
Drago le bouscula légèrement.
— Abruti. Ce n’est pas de ta faute. Tu ne peux pas t’accuser de chaque chose qui va de travers dans le monde magique.
Harry renifla, légèrement moqueur.
— Tu seras peut-être plus convaincant quand tu ne donneras plus l’impression d’avoir été piétiné par un dragon…
Il le laissa s’installer sans un mot de plus pour aller préparer le déjeuner. Il était certain que leurs trois jeunes estomacs ne manqueraient pas l’heure du repas.