R.A.B

Chapitre 60

1262 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/08/2022 20:45


Le potionniste ne réagit pas, indifférent. Sirius marmonnait, furieux, allant et venant à grands pas. Les Malefoy arrivèrent par la cheminée à cet instant et furent rapidement mis au courant de la situation.


Sirius commença à se disputer avec Severus, visiblement agacé que ce dernier reste stoïque, mais lorsque Harry prit la parole, il se figea, soudain pâle.

   — C’est le moment. Il faut y aller maintenant avant…


Il se tut, pinçant les lèvres. Drago Malefoy avança d’un pas vers lui, le visage grave, le fixant dans les yeux et termina sa phrase dans un souffle.

   — Avant qu’il ne soit trop tard.





Après un instant de silence presque oppressant, Lucius hocha la tête.

   — Où et quand ?

Harry lui sourit, soulagé de son intervention. Il haussa les épaules.

   — Je suppose qu’on pourrait aller à Poudlard ? Les élèves sont rentrés chez eux et… et bien, il n’y aura pas de passants innocents ou de moldus sur place. Le parc est assez vaste pour… pour ça. Dès que possible.


Sirius voulut objecter, mais Harry l’en empêcha en levant la main.

   — Si on attend davantage, nous aurons à nous battre contre… contre lui et contre les Aurors. Là… ils doivent encore se demander si c’est un ordre réel ou une erreur. Je préfère mourir en essayant de terminer ce que j’ai commencé plutôt que d’un sort dans le dos venant de mon propre camp… Bien que je ne sois plus certain d’en faire partie.


Régulus restait silencieux, tenant Harry par la taille, incapable de s’écarter de lui. Il voyait le nombre réduit de leur petit groupe et il se demandait comment ils allaient s’en sortir face à une armée… Les Mangemorts étaient nombreux, si nombreux qu’ils seraient submergés.


Pourtant, Harry ne semblait pas trop inquiet. Il eut soudain un sourire malicieux, le faisant paraître bien plus jeune, et il s’adressa à Drago avec un clin d’œil complice.

   — Tu as eu le temps de faire ce que je t’ai demandé ?

Le Serpentard émit un grognement agacé et roula des yeux. Puis il plissa le nez.

   — Évidemment. Mais tu vas me le payer, Potter ! M’envoyer chez les foutus Weasley même si leur boutique n’est pas si mal…


Harry gloussa, ne semblant pas se formaliser des grognements du blond. Finalement, Drago roula des yeux et cessa ses récriminations pour ouvrir le sac qu’il portait en bandoulière et il en tira plusieurs paquets soigneusement emballés.

Severus approcha et en saisit un, fronçant les sourcils.

   — Des farces et attrapes ?


Harry hocha la tête avec enthousiasme.

   — Vous risquez d’être surpris, professeur. Je peux vous assurer que bien utilisés, ce sont des armes redoutables.

Drago eut un sourire moqueur et pointa du doigt les paquets que tout le monde examinait désormais.

   — C’est un cadeau des jumeaux belette. Apparemment, c’est leur contribution et ils peuvent en fournir d’autres… Ils ont dit qu’ils feraient en sorte que tu aies tout ce dont tu as besoin pour tes… projets.


Mais Harry ne réagit pas. Il avait le front plissé et réfléchissait soigneusement.

   — Ça devrait aller. Il nous faudrait… une bonne heure d’avance pour préparer tout ça et ensuite… les faire venir. Monsieur Malefoy ? Vous pensez qu’il viendra ?


Lucius ricana.

   — Le moment venu, j’irais le prévenir que vous êtes à Poudlard avec un groupe de soutien et que vous préparez quelque chose. Croyez-moi, il viendra surtout s’il est le responsable de cet ordre de vous abattre à vue.


Harry hocha gravement la tête, avec l’impression que le temps lui filait entre les doigts. Avant la fin de la journée, il serait face à Voldemort, une fois encore. Cette fois, pourtant, il n’aurait pas droit d’échouer ou de fuir.

Il regarda chaque personne présente, espérant qu’ils s’en sortent, que personne ne soit tué. Ils étaient si peu…


Ils commencèrent à transplaner les uns après les autres, en direction des grilles de Poudlard, pour s’y installer. Harry fut le dernier à partir avec Régulus et ils transplanèrent ensemble, enlacés, après avoir échangé un baiser plein de douceur.

Dans l’esprit de Harry, c’était presque un adieu. Il avait la désagréable impression qu’il ne survivrait pas. Cependant, il était prêt à donner sa vie s’il pouvait protéger ceux qu’il aimait. 

Il ne se doutait pas que Régulus avait eu la même pensée et qu’il était prêt à tout pour le sauver…



*


Poudlard n’avait pas changé.


Harry cligna des yeux un bref instant en regardant autour de lui, un peu déstabilisé. Depuis qu’il avait lancé le sort qui avait changé sa vie, il lui semblait qu’il s’était écoulé une éternité.

Tout avait changé… Il avait changé.


Harry s’était attendu à ce que le monde magique soit différent aussi, qu’il y ait une preuve que tout avait basculé.


Voyant son trouble, Régulus serra sa main dans la sienne sans prononcer un mot. Lui aussi regardait autour de lui, se rendant compte que pour lui qui venait du passé, rien n’avait vraiment changé non plus.


Après quelques secondes perdu dans ses pensées, Harry s’ébroua et commença à agir, installant les farces des jumeaux Weasley, piégeant le terrain de façon à ce qu’il faudrait un seul sort pour les déclencher et semer le chaos dans la bataille.

Severus le rejoignit, sourcils froncés.

   — Harry… Que comptez-vous faire avec ces plaisanteries ? Je ne remets pas en doute le génie des diables roux pour créer du désordre, mais les Mangemorts…


Sans se vexer, Harry laissa échapper un rire amusé.

   — Vous risquez d’être surpris, monsieur. Je vous assure qu’ils se laisseront prendre et ça suffira à faire diversion. Juste assez pour que nous puissions gagner un avantage.


Severus hocha la tête avec un mince sourire.

   — Je vois. Nous aurons quelques précieuses secondes d’avance si je comprends bien ?

Harry acquiesça tranquillement tandis que Severus secouait la tête, légèrement effaré de se rendre compte qu’ils allaient contrer des sorts de mort et de torture par des simples farces et attrapes. Finalement, il marmonna sans la moindre animosité.

   — Je devrais savoir depuis le temps que les jumeaux ont une incroyable capacité à provoquer le pire désordre qui soit.


Ravi, Harry gloussa.

   — Exactement !

Le professeur de potions s’éloigna pour rejoindre le reste de leur petite troupe, secouant la tête avec une expression désabusée. Harry le rappela rapidement cependant.

   — Monsieur ?


Il s’immobilisa et se tourna vers le jeune homme, un sourcil levé, attendant la suite. Harry se passa nerveusement la main dans les cheveux et haussa brusquement les épaules, rosissant de gêne.

   — Essayez de ne pas vous faire tuer, d’accord ?



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