Suite alternative

Chapitre 3 : Noël, Joyeux Noël...

1993 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/05/2022 21:31

Pour le réveillon de Noël, Drago avait organisé un repas avec Harry, Lily et Elie. C’était la première fois depuis longtemps qu’ils se retrouvaient aussi peu nombreux pour cette occasion, mais ils rendraient visite aux Weasley le lendemain midi. 

La soirée battait son plein. Peu de temps avant le dessert, les deux adolescentes s’amusaient à essayer d’attraper le gui que Harry avait ensorcelé et qui passait au-dessus de leurs têtes pour les narguer faisant rire autant les filles que les deux hommes qui se trouvaient à cette table. Dans leurs amusements, la manche, pourtant choisi longue par Elie, laissa apparaître un crochet de serpent sur sa chair. Il serait passé inaperçu aux yeux de Harry et Lily si Drago n’avait pas un œil aiguisé. Il attrapa le bras de sa fille avec plus de violence qu’il ne l’aurait voulu afin de soulever sa manche. Il dégagea son poignet gauche ce qui eut pour effet de stopper les rires de Harry et Lily. Harry aurait pu voir un troll faire un balai de danse classique au milieu des fées et des papillons, il n’en aurait pas été plus choqué ; quant à Drago Malefoy, ancien mangemort, on aurait dit que son cœur avait raté suffisamment de battements pour s’arrêter. Il était livide, bien plus qu’à l’ordinaire. Il resserra son étreinte autour du poignet de sa fille sans s’en apercevoir.

- Est-ce que tu sais ce que cette marque signifie ? Le regard presque apeuré d’Elie face à la découverte de son père changea brusquement pour laisser place à une attitude défiante et désinvolte. 

- Bien entendu. 

Cette fois, si Harry n’avait pas préparé lui-même la dinde, il aurait juré que Drago Malefoy venait d’avaler un piment particulièrement puissant au vu la tête qu’il faisait et du teint rouge qui contrastait avec le teint blafard de la seconde précédente. De mémoire, Harry n’avait jamais vu ce visage chez le blond. Même énervé, Drago gardé cette prestance aristocratique typiquement Malefoyenne. 

- Et tu l’as sur toi ? 

- Je me suis dit que c’était le meilleur moyen de me rapprocher de toi. Être comme toi. Comme toi et les mangemorts. Ce n’est pas ce que tu es ? Un mangemort ! 

 

 

Harry s’apprêtait à intervenir, mais il n’eut pas le temps de dire où faire quoi que ce soit qu’une puissante gifle vient s’abattre sur la joue de la blonde. En dix-huit ans de parentalité, jamais Drago Malefoy n’avait levé la main sur un de ses enfants. Il voulait être pour eux tout l’inverse de ce qu’avait été son père pour lui. Drago avait honte de la personne qu’il avait été pendant dix-sept ans et se voir cracher au visage son passé, comme ça, par sa propre fille le fit littéralement sortir de tous ses retranchements. 

- Je t’interdis de me parler comme ça ! 

Passé le choc de la gifle, Elie poursuivit comme prise dans un torrent d’émotions négatives. 

- Pourquoi ? Par ce que je dis la vérité ? 

- Par ce que je ne t’ai pas éduqué comme ça ! J’aurais pu ! Car oui, j’ai été un mangemort ! Mais je pense avoir suffisamment prouvé que je ne voulais plus penser ou agir comme tel ! J’ai été élevé dans ces valeurs ! Pas toi ! 

- Alors, tu sais mieux que personne qu’on peut renier les valeurs dans lesquelles on a été élevé. 

- Sors ! 

Elie ne bougea pas d’un cil. 

- Elieanor, retourne dans ton dortoir avant que je ne dise où face quelque chose que je n’ai pas envie. MAINTENANT ! Hurla Drago à bout de nerfs. Il ne voulait et ne pouvait plus entendre le moindre mot sortir de la bouche de sa fille. Elie sortit en claquant la porte, suivie de Lily qui, après un échange visuel avec son père, obtient l’accord silencieux de Harry pour la suivre. L’instant suivant, Drago et Harry se retrouvèrent seul dans le silence. Ni l’un ni l’autre n’osa le rompre avant un moment. Drago s’assit sur sa chaise avant de se relever l’instant suivant, et ce, à plusieurs reprises. Il finit par se diriger vers le salon où son regard se perdit dans le feu qui crépitait dans la cheminée. Harry observa Drago comme s’il avait peur qu’il se jette dans les flammes.

 

 

- Je ne comprends pas ce qui lui est passée par la tête... 

- C’est une adolescente... elle cherche juste ... à se rebeller. Tenta prudemment Harry.

- Rebelle ? On se rebelle en séchant un cours ! On se rebelle en sortant la nuit dans les couloirs ! Mais en aucun cas, on se rebelle en s’apposant la marque des ténèbres ! 

- J’ai tué Voldemort si ça peut te rassurer. Il n’y a pas de risque qu’elle devienne une de ses lèche-bottes. Drago lança un regard de tueur à Harry. 

- En revanche, s’il avait croisé ses yeux avant que je ne lui règle son compte, j’aurai pu prendre des vacances. Essayait de plaisanter Harry. 

- ... tu te crois hilarant Potter ? Tu dirais quoi si c’était Lily qui avait cette marque sur le bras ? 

-

- Tu es un bon père, Elie, tu as dit ça sous le coup de l’émotion, mais elle n’en pensait pas un mot. Il doit y avoir une explication à cela et je pense que toi comme elle devrait en discuter quand vous vous serrez un peu plus calme. Si ça peut te rassurer, Elie a remis en place un élève pas plus tard qu’hier, car il venait de traiter une élève de sang-de-bourbe. J’allais intervenir, mais elle m’a devancé ignorant que j’étais présent. Donc, non, contrairement à ce qu’elle a bien voulu te faire croire ce soir, Elie ne pense pas comme une mangemort. 

 

- Je ne suis pas celui qui pourra répondre à cette question. 

 

 

Quelque part dans le parc, deux jeunes filles se promenaient dans le froid de décembre, une rousse et une blonde, il ne manquait plus que Rose pour faire les drôles de dames, référence moldu. Au bout d’un moment à marcher dans le silence, Elie décida de s’asseoir sur un banc. Son poignet lui faisait affreusement, mal. 

- ça ne va pas Elie ? Demanda Lily inquiète.

- Si, si ça va... Elie rougit et fut ravie que la nuit soit assez sombre pour que ce détail ne soit pas visible.

- Sûre ? 

- C’est juste mon poignet. Mon père à une sacrée poigne quand il veut. 

- Laisse-moi regarder s’il te plait. 

Elle hésita quelques minutes avant de lui dévoiler son poignet, la marque des ténèbres se mélangeait avec celle des doigts de Drago. 

- Qu’est-ce qu’il t’a pris de faire tatouer cette chose ?  

- Un pari stupide entre certains Serpentards. 

- C’est-à-dire ? 

 

- ça va mieux ? Lui demanda la rouquine en lui souriant.

- Oui... Mais comment tu as fait ça ? 

- J’ai détourné ton attention. Tu ne m’aurais pas laissée faire autrement... Il me semblait bien avoir entendu ton poignet craquer tout à l’heure, tu as raison ton père à une sacrée poigne, mais j’ai réparé les dégâts. 

- Il était cassé ? Demanda Elie, surprise.

- Oui... Mais si tu me racontais en détail cette histoire de pari ? Elie s’exécuta et expliqua les moindres détails cette soirée dans sa salle commune qui l’avait conduite à s’apposer cette marque.

- Et elle peut s’effacer ? 

- Oui, ce n’est pas la vraie marque des ténèbres, c’est juste un artifice... un artifice de mauvais goût, je te l’accorde, mais elle n’est pas définitive.  

- Alors pourquoi tu as dit tout ça à Drago ? Sur le coup, j’ai cru que tu étais sincère... On passait une bonne soirée jusque-là... 

- Je sais, mais mon père aussi aurait pu me demander pourquoi je l’avais au lieu de directement m’accuser de partager les convictions de Voldemort. 

- Tu devrais parler à ton père de ce pari. 

- Bien entendu, pour qu’il pète un câble et que tous les Serpentards me tombent dessus après. Je préfère encore qu’il me déteste. 

- S’il y a bien un truc que je sais, c’est que ton père ne te déteste pas. 

 

 

Au même moment dans le château, dans l’appartement de Drago, auprès du feu. 

- S’il y a bien un truc que je sais, c’est que ta fille ne te déteste pas. 

- Je suis en train de devenir comme mon père avec Elie... Ce soir, j’ai fait ce que je m’étais juré de ne jamais faire... 

 

 

Harry se rapprocha de Drago et s’assit près de lui, il mit une main amicale sur son épaule choisissant ses mots au mieux, comprenant ou Drago voulait en venir. 

- Tu n’es pas comme Lucius, Drago, tu es un père qui se bat pour le bonheur de ses enfants, et cela, depuis dix-huit ans, tu n’as pas changé en une soirée... 

- Je l’ai giflé, Harry ! Lâcha Drago, qui regardait à nouveau les flammes. Avant de brutalement se retourner vers son colocataire et le regardait avec une expression où se mélanger colère et tristesse.

- Et alors ? Ce n’est pas pour autant que tu es devenu comme lui !  

- Mais... 

- Non Drago, tu n’es pas Lucius, tu es même l’opposé de lui et tu veux savoir pourquoi ? Par ce que même si tu l’as giflé, demande-toi aussi pour quelles raisons.  

Drago semblait réfléchir aux paroles de Harry avant de murmurer pour lui-même : 

- Je suis inquiet des propos d’Elie, j’ai peur que cette histoire puisse la mettre en danger. 

- Je te l’ai dit, Voldemort est mort... Bref, tu étais inquiet. 

- Oui Potter, c’est ce que je viens de dire... 

- Je sais que tu n’aimes pas en parler, mais si cette chose s’était produite entre Lucius et toi, il l’aurait fait par ce qu’il était inquiet ? 

- Bien entendu. Si j’avais prôné mon amour pour Dumbledore et les moldus ? Il aurait été très inquiet de l’image que le fils Malefoy renverrait sur sa chère famille d’aristo ! 

 

 

Drago avait dit cela avec toute la haine qu’il éprouvait pour son « père » et alors la réalité lui fit face. Non, il n’était pas Lucius. Drago aimait ses enfants et s’inquiétait vraiment de ce qui pouvait leur arriver. Il regrettait ce geste, mais un sourire à peine perceptible se dessina sur ses lèvres. Il était heureux et soulagé. Oui, heureux et soulagé, car il n’avait rien avoir avec ce père pour qu’il eût tant de mépris et de haine. 

 


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