Le choix de Lily

Chapitre 34 : Trente-quatre

1242 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/06/2022 20:48

Voldemort approcha de son ennemi de toujours et il siffla, en le fixant dans les yeux.

   — Dès le premier jour, tu m’as regardé comme une menace, vieux fou. Visiblement, tu avais raison, puisque je suis l’instrument de ta chute. Si tu n’avais pas tenté de manipuler la famille Potter pour faire de leur fils ton pantin, ils seraient restés à tes côtés. Au lieu de quoi, Lily Evans s’est unie magiquement à l’un de mes mangemorts et lorsque je l’ai pris dans mes bras, le gamin m’a souri tranquillement, en confiance.



Dumbledore se figea, stupéfait, comprenant soudain que tout était terminé pour lui et pour l’Ordre. Il avait pensé que l’amour de Lily protégerait son fils et le maintiendrait en vie si Voldemort les attaquait, mais jamais il n’avait envisagé la possibilité que la jeune femme puisse prendre son destin en main.

Il l’avait vue comme une épouse soumise, comme la petite moldue effrayée qui découvrait un nouveau monde, qui venait autrefois lui demander conseil et il avait oublié qu’elle était une Gryffondor, impulsive et courageuse. Une femme forte, avide d’indépendance, et prête à se battre pour obtenir ce qu’elle voulait.

Il déglutit, se demandant soudain avec quel Mangemort elle s’était unie. Cependant, il n’eut pas à réfléchir trop longtemps puisque le mage noir répondit de lui-même, en continuant tranquillement son récit.

   — Vois-tu, Severus Rogue, celui qui devait espionner pour toi ? Il m’a juré allégeance avec sincérité pour que je protège Lily Evans. Il tenait vraiment à sa précieuse amie… et encore une fois, il te serait resté fidèle si tu l’avais regardé autrement qu’avec le mépris que tu réserves aux Serpentard. Si tu n’avais pas tout mis en œuvre pour les séparer. Je les ai unis juste avant de venir ici, et tous les deux ne semblaient pas se plaindre de cette exigence de ma part. Je dois dire que le gamin est plutôt agréable, il a immédiatement adopté ce cher Severus…



Bien qu’il ait perdu, Dumbledore secoua la tête et tenta une dernière fois de déstabiliser Voldemort, de le pousser à commettre une erreur qui pourrait le sauver.

   — James ne laissera pas sa femme !


Voldemort ricana.

   — Potter ne l’a pas épousée selon les rites sorciers. Ce n’est qu’un papier dans le monde moldu qu’il est si facile de détruire… Un petit sort et… le problème est réglé ! D’ici demain, il n’y aura plus la moindre preuve que cette union a eu lieu légalement grâce à quelques petits tours des langues de plomb qui me sont fidèles. Est-ce toi, vieux fou, qui as refusé l’union sorcière pour eux ?


Dumbledore grinça presque des dents et Voldemort poursuivit, jubilant.

   — Bien évidemment, n’est-ce pas ? Pour quelle raison ? Oh… Une seconde… Bien sûr. S’ils étaient mariés dans le monde magique, l’enfant aurait dû être élevé par son parrain ou par un sorcier. Alors qu’avec une union dans le monde moldu… rien n’interdirait de le placer chez ces porcs sans magie pour le maintenir ignorant de tout… et le modeler à ta guise ?



L’air coupable de Dumbledore lui suffit. Il allait reprendre, mais un des Aurors se débattit violemment après avoir entendu ces mots. Puisqu’il hurlait après le directeur de Poudlard, Voldemort fit signe à ses Mangemorts de le laisser approcher, curieux d’en savoir plus.

Lucius approcha de son Maître, visiblement pour le protéger au cas où.


Lorsque l’homme avança, hurlant de rage, Lucius se pencha légèrement vers son Maître.

   — Sirius Black, maître. Le cousin de mon épouse, le meilleur ami de James Potter, mais surtout le parrain de l’enfant.


Voldemort ricana, satisfait du chaos qu’il avait déclenché.

   — Place au spectacle, mon cher Mangemort… Je crois que ce Black serait une excellente recrue, qu’en penses-tu ? Finalement, ce petit garçon est réellement exceptionnel, vois tout ce qu’il m’apporte sans le moindre effort ! Sa mère, la fidélité absolue de Severus, les Longdubat et maintenant le seul Black qui s’opposait à moi…


Lorsque Sirius eut terminé de hurler toute sa colère à l’encontre de Dumbledore, l’accusant d’avoir voulu profiter d’un bébé, l’accusant d’avoir voulu l’éloigner alors qu’il était son parrain, il tomba à genoux, essoufflé, persuadé qu’il allait être mis à mort pour sa petite démonstration.


Dumbledore le fixait, effaré, et Sirius comprit qu’il avait donné un peu plus de légitimité au mage noir. Cependant, en cet instant, il s’en moquait. Si Voldemort avait dit vrai, Harry était en sécurité et c’était tout ce qui importait.


Au lieu d’être torturé ou tué, une main se tendit vers lui et Lucius Malefoy l’aida à se relever. Sirius n’eut aucune difficulté à reconnaître le mari de sa cousine sous le masque de Mangemort, et pour une fois, il ne protesta pas et n’eut aucun mouvement de recul.


Lucius le fit reculer de quelques pas, pour laisser Voldemort agir, et il lui murmura, tranquillement.

   — Black. Tu pourrais envisager une… légère reconversion si tu souhaites protéger ton filleul. Cissa serait heureuse de te retrouver après tout ce temps, maintenant qu’il n’y a plus lieu de se… battre. Tu dois te souvenir qu’elle aime par-dessus tout avoir sa famille près d’elle…

Sirius hoqueta, stupéfait de l’invitation. Quelques semaines auparavant encore, il se serait immédiatement rebellé, furieux. En cet instant, il resta juste silencieux, observant pensivement la scène qui se déroulait devant lui.



Prenant à témoin les sorciers autour d’eux, Voldemort leva sa baguette vers le ciel. Bras levés, sa cape ondulant légèrement derrière lui, il déclama d’une voix forte et assurée, détachant chaque mot, prouvant qu’il était parfaitement maître de la situation.

   — Moi, Lord Voldemort, je vous prends à témoin en ce jour. Je vous ai montré les crimes commis par cet homme, le danger qu’il représentait pour le monde magique !


Il pointa théâtralement sa baguette sur le vieux sorcier, toujours ligoté au sol, impuissant. Dumbledore semblait à la fois furieux et résigné, incapable de quitter des yeux son ennemi de toujours, ne pensant même pas à chercher de l’aide autour de lui.

   — Puisque je le juge coupable, et ce devant témoins, j’exécute la sentence sans tarder. Il est inutile de te laisser la possibilité de reprendre un jour tes exactions !


Voldemort laissa quelques secondes interminables passer en silence, attendant que quelqu’un proteste, ou que quelqu’un prenne parti pour le vieil homme au sol. Puis dans un silence de mort, il murmura dans un souffle, satisfait, ses yeux rubis brillant d’un éclat meurtrier — et joyeux — une dangereuse combinaison, effrayante à souhait pour tous ceux qui assistaient à la scène.

   — Avada Kedava !


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