Le choix de Lily

Chapitre 2 : Deux

1232 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/05/2022 20:05


Un bref instant, l’homme fut déstabilisé par cette demande presque candide. Il ne s’attendait pas à une telle requête et, malgré lui, il admirait le courage insensé de cette femme. Elle venait seule avec son enfant alors qu’ils étaient des cibles de choix, et elle lui parlait à cœur ouvert, sans chercher à dissimuler quoi que ce soit, avec une honnêteté frisant l’inconscience.

Il pouvait la piéger sous prétexte d’aider son fils, et récolter la gloire offerte par le seigneur des Ténèbres. Il pourrait s’emparer de son enfant et le livrer, ce qui lui ouvrirait les portes du pouvoir dans le monde que voulait créer celui qu’il appelait « Maître ».


S’il devait être honnête, Lucius n’était pas à l’aise avec le meurtre programmé d’un si jeune enfant, mais il servait un maître cruel et il avait vite compris qu’il allait devoir oublier beaucoup de ses principes pour survivre.


Avant qu’il ne puisse dire la moindre chose, une voix s’éleva de derrière lui, sans appel.

   — Bien évidemment que nous vous aiderons, ma chère.



Lucius sursauta violemment, perdant son maintien tout aristocratique et il se retourna brusquement, ses yeux gris lançant des éclairs. C’était la première fois depuis bien longtemps que son masque d’indifférence se fissurait et montrait ses sentiments réels.

Son épouse se tenait à l’entrée de la pièce, droite et fière, ses cheveux blond vénitien ramenés en un chignon parfait, tenant leur fils dans ses bras. Le petit garçon blond gigotait, visiblement décidé à explorer ce qui l’entourait, avec un enthousiasme touchant.


Mécontent, Lucius siffla, frappant le sol de sa canne sèchement.

   — Narcissa !

Elle fixa son mari, sans la moindre hésitation, ses yeux gris prenant la dureté de la pierre.   

   — Il s’agit d’un jeune enfant, de l’âge de notre fils. Un petit garçon innocent qui a toute la vie devant lui. Ça pourrait être moi, allant voir quelqu’un du camp opposé pour la survie de Drago…


Il y eut un lourd silence, puis Narcissa avança tranquillement dans la pièce et prit place aux côtés de son époux, sans lui jeter le moindre regard. Elle posa son fils sur le sol avec un sourire tendre et son fils s’échappa aussitôt à quatre pattes, explorant autour de lui, les yeux brillants.


Lily attendait, silencieuse, n’osant pas intervenir alors qu’un espoir fou naissait dans son cœur. Elle savait qu’elle jouait un terrible coup de poker, mais elle était prête à tout pour que son fils soit sauf.



Lucius soupira après quelques instants, et se passa une main sur le visage, affichant une grimace désabusée.

   — Même si je le voulais… ce gamin est une cible ! J’ai du mal à voir ce que je pourrais faire pour vous venir en aide.


Loin des soucis des adultes, le petit Drago rampa à quatre pattes à toute vitesse en direction de la femme face à ses parents, et se hissa en agrippant ses genoux de ses petites mains potelées, observant l’autre enfant avec curiosité. Lily lui sourit doucement, et le gamin répondit d’un large sourire amical sans la moindre hésitation.


Le petit Harry gazouilla en tendant la main, se penchant sur les genoux de Lily pour toucher les cheveux si blonds qu’ils en semblaient blancs.


L’air rêveur, Narcissa observait l’échange, un petit sourire aux lèvres. Son fils et ce petit garçon étaient la preuve que les enfants ne devaient pas être impliqués dans les guerres des adultes. Ils se moquaient bien des idéaux et en cet instant, ils se découvraient, sans à priori.

L’enfant brun se tortilla, pour glisser des genoux de sa mère et Lily le posa aux côtés de Drago après une légère hésitation. Face à face, les deux bambins s’observaient avec curiosité et intérêt.


Avec un lourd soupir, Lily se redressa.

   — Soyons clairs. Je sais que quoi que nous fassions, il cherchera à tuer ma famille à cause de cette stupide prophétie. Ainsi, fuir à l’autre bout de la planète ne sera pas suffisant. Je sais qu’en tant que née-de-moldus je ne suis pas… enfin. Je suis une cible pour votre groupe et que même si je me présente face à lui, il ne m’écoutera pas.


Narcissa lança un bref coup d’œil à son époux et Lucius haussa les épaules, avant d’expliquer.

   — Ce n’est pas tant votre origine qui pose problème que la détestable manie des moldus de tout détruire sur leur passage. De vouloir tout changer, en oubliant nos rites et traditions. Regardez, miss, vous avez épousé un sang-pur et pourtant, vous avez suivi les rites moldus. Aux yeux de la magie… vous n’êtes pas unis.


Lily écarquilla les yeux, stupéfaite.                                          

   — C’est pour cette raison que vous continuez à m’appeler « miss » alors que je vous ai dit que j’étais mariée ?

Lucius hocha la tête sèchement, avec une grimace d’agacement. Il détestait devoir se justifier, aussi il n’ajouta rien de plus.


La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine, ses yeux verts lançant des éclairs, pleins de défi. Relevant le menton, elle répliqua sèchement.

   — Je l’ignorais. Comment aurais-je pu le savoir ? Ce n’est pas des choses qui sont enseignées à Poudlard, et je suppose que James… avait ses raisons de ne rien me dire. Plutôt que de reprocher aux nés-moldus de saccager vos rites, comme vous dites… Expliquez-leur !


Narcissa ricana, prenant soudain la parole, d’un ton amusé.

   — James Potter a probablement les mêmes raisons que celles de mon cher cousin Sirius. Voyez-vous, Lily, tout ce qui a trait aux coutumes sang-pur est associé à la maison Serpentard et donc… aux ténèbres. Je suppose que se jurer fidélité et soutien devant la magie doit sembler païen pour tous ceux qui ont grandi dans une autre foi, mais en tant que sorciers… nous ne pouvons ignorer la magie ! Ce n’est pas une question de camp, juste… du bon sens.



D’un air absent, Lily observa son fils, qui jouait avec Drago. Les deux petits garçons babillaient et se découvraient tranquillement, loin de la conversation sérieuse qui se tenait au-dessus de leurs têtes et qui les concernait pourtant, d’une certaine façon.


La rousse se redressa et fixa Lucius Malefoy dans les yeux. Elle savait que Narcissa était déjà plus ou moins acquise à sa cause et que c’était son époux qu’elle devait convaincre pour avoir une chance de sauver la vie de son précieux fils.



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