Harry Potter et le phénix

Chapitre 15 : La grosse erreur de la tante Marge

1769 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/09/2021 22:01

Un mois et demi plus tard


La tante Marge gonflait comme un monstrueux ballon : son gros visage écarlate s'était boursouflé, ses yeux minuscules étaient sortis de leurs orbites, son ventre avait déchiré ses vêtements et ses doigts étaient devenus aussi gros que des saucissons.

-MARGE ! s'écrièrent d'une même voix l'oncle Vernon et la tante Pétunia tandis que le corps de la tante Marge s'élevait de sa chaise en montant vers le plafond. Elle était toute ronde à présent et flottait en l'air. L'oncle Vernon saisit l'un des pieds de sa soeur et essaya de la ramener à terre mais ce fut lui qui faillit s'envoler à son tour.

Harry et moi, on se précipita hors de la salle à manger et on fonça vers le placard sous l'escalier. Quelques secondes plus tard, on traînait nos grosses valises dans le vestibule lorsque l'oncle Vernon surgit et me hurla au visage :

-FAIS-LA REDESCENDRE IMMEDIATEMENT !

-COMMENT VEUX-TU QUE JE LA FASSE REDESCENDRE, répondis-je en hurlant à mon tour au visage de mon oncle, JE NE SAIS MEME PAS COMMENT ELLE EST MONTEE !!!

Quant à Harry, il était aveuglé par la rage. Il pointa sa baguette magique sur l'oncle Vernon.

-Elle a mérité ce qui lui arrive, dit-il, la respiration précipitée. Et que personne ne s'approche de nous !

Il attrapa la poignée de la porte et l'ouvrit.

-Viens Penny, dit-il. On s'en va d'ici !


Un instant plus tard, on se retrouva tous les deux dans la rue sombre et silencieuse.

On parcourut plusieurs autres rues en traînant péniblement nos valises et on finit par s'effondrer hors d'haleine sur un muret.

-Rappelle-moi comment on en est arrivé là, dis-je à mon cousin au bout de dix minutes.

-Elle a insulté mes parents, je n'ai pas supporté. Ensuite elle s'est mise à gonfler comme un ballon. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais je sais que ça a été provoqué par ma colère, j'étais hors de moi.

-Moi aussi. Je n'ai pas supporté qu'elle s'en prenne à toi et à tes parents et quand je t'ai vu dans cet état, ma colère a redoublé. Je ne sais pas comment c'est arrivé non plus, mais je sais que mes émotions ont aussi joué un rôle.

La tante Marge était la soeur de l'oncle Vernon. Elle nous avait toujours détestés, Harry et moi, partant du principe que nous n'avions rien à faire dans la maison de son frère. Elle nous aurait détestés encore davantage si on l'avait mise au courant de notre "anormalité", comme n'avait pas manqué de nous le rappeler l'oncle Vernon.

Elle devait rester une semaine et dès le départ, l'ambiance n'avait pas été au beau fixe :

-Alors ?, m'avait-elle lancé. Toujours là, toi ?

-Il faut croire.

-Et toujours aussi insolente à ce que je vois, avait grogné la tante Marge. Tu peux t'estimer heureuse que Vernon et Pétunia te gardent sous leur toit. Moi je ne l'aurais pas fait. Ni pour toi, ni pour ton cousin. La charité, ce n'est pas mon fort.

-J'avais cru remarquer.

-Qu'est-ce que c'est que ces manières ? Tu te moques de moi, c'est ça ?

-C'est ça.

-Vernon !!!

Et j'avais dû filer au lit sans avoir mangé. Le lendemain, la tante Marge avait changé de cible.

-Ce Potter, avait-elle lancé en parlant du père de Harry, tu ne m'as jamais dit ce qu'il faisait dans la vie, Vernon ?

-Il...il ne travaillait pas. Il était au chômage.

-Je vois. Un paresseux, un bon à rien, un fainéant...

-Ce n'est pas vrai !

Un lourd silence était tombé. Harry tremblait des pieds à la tête. De ma vie, je ne l'avais jamais vu dans un tel état de fureur.

La tante Marge avait éclaté de rire :

-Oh ! Tu es fier de tes parents, mon garçon ? J'imagine qu'ils étaient encore ivres quand ils se sont tués en voiture, et c'est à cause de ça que tu es devenu un fardeau pour une famille honnête et travailleuse !

Soudain, les mots avaient semblé manquer à la tante Marge et c'est à ce moment-là qu'elle avait commencé à enfler.


Jamais nous ne nous étions trouvés dans un tel pétrin. Nous risquions fort d'être expulsés de Poudlard pour avoir utilisé la magie en-dehors de l'école. Et nous n'avions nulle part où aller. Pourtant nous ne pouvions pas rester indéfiniment assis sur ce muret non plus.

Soudain, une forte détonation se fit entendre et une lumière aveuglante jaillit : un bus violet à double impériale venait de surgir du néant. Sur le pare-brise était écrit en lettres d'or : Magicobus. Un contrôleur en uniforme violet sauta alors du bus en lançant d'une voix sonore :

-Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Je m'appelle Stan Rocade et cette nuit, ce sera moi votre contrôleur.

L'homme s'interrompit et nous regarda, mon cousin et moi, avec des yeux ronds.

-Qu'est-ce que vous attendez pour monter ?

On s'exécuta sans grand enthousiasme.

-Combien ça nous coûterait d'aller à Londres ? demanda Harry, sortant son porte-monnaie de sa valise.

-Onze mornilles, répondit Stan.

Harry fourra quelques pièces d'argent dans sa main. A l'intérieur du bus, les sièges avaient été remplacés par des lits en cuivre, alignés derrière les fenêtres masquées par des rideaux. On s'installa sur les lits qui se trouvaient derrière les fauteuils de Stan et du conducteur de bus. Il y eut une nouvelle détonation assourdissante et le Magicobus démarra en trombe.

Stan avait ouvert la Gazette du sorcier et la lisait attentivement. A la une, la photo d'une femme aux cheveux bruns et épais et aux paupières lourdes attira mon attention. La femme me lançait des regards noirs et ses lèvres minces esquissaient un sourire plein d'arrogance et de dédain.

-Qui est-ce ? je demandai.

-Qui est-ce ? sursauta Stan. Tu demandes qui c'est ?

Il eut un petit rire supérieur et me tendit la première page du journal.

-Tu devrais lire les journaux plus souvent, ma mignonne, lança-t-il.

Je lus :

EVASION D'AZKABAN : L'ANCIENNE MANGEMORT BELLATRIX LESTRANGE TOUJOURS INTROUVABLE


"Bellatrix Lestrange peut prétendre au titre de plus infâme criminelle jamais détenue à la forteresse d'Azkaban. Elle avait été en effet condamnée à la prison à perpétuité pour avoir capturé l'Auror Franck Londubat et son épouse et les avoir soumis au sortilège de torture, pensant qu'ils connaissaient l'endroit où s'était réfugié son maître exilé, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. L'objectif de Bellatrix Lestrange avait clairement été avoué par cette dernière lors de son procès : ramener son maître au pouvoir et reprendre une existence consacrée à la violence, semblable à celle qu'elle avait menée lorsque son maître était au sommet de sa puissance.

Aujourd'hui, le ministère de la Magie nous confirme que Bellatrix Lestrange échappe toujours aux recherches."

"Nous faisons tout notre possible pour la capturer, nous a déclaré ce matin Cornelius Fudge, le ministre de la Magie, et nous demandons instamment à la communauté des sorcières et sorciers de rester calme."

-Elle fait peur, pas vrai ? me dit Stan tandis que je passais l'article à Harry.

-Disons que j'espère bien ne jamais croiser son chemin.

-Tu m'étonnes ! C'était la plus fidèle Mangemort de Tu-Sais-Qui. Quand on a enfin réussi à la coincer, tu sais ce qu'elle a fait ? Elle a éclaté de rire. Et quand des renforts du ministère de la Magie sont arrivés, elle les a suivis sans résister en continuant à rire comme une démente. Parce qu'il faut dire ce qui est, cette femme est complètement folle. Pas vrai, Ern ?

-Si elle ne l'était pas complètement, elle l'est devenue à Azkaban, répondit le conducteur du Magicobus. Je préfèrerais me faire exploser plutôt que de mettre un pied là-bas.

-Après ce qu'elle a fait, c'était bien fait pour elle, dit Stan en reprenant la page du journal. Vous savez ce qu'elle s'est mise à crier au moment de son procès ? "Le Seigneur des Ténèbres reviendra et il se dressera à nouveau, plus puissant que jamais !" Et maintenant cette femme s'est évadée, j'en ai la chair de poule.


Stan reposa le journal et s'appuya contre la vitre du bus, apparemment plongé dans de sombres réflexions. Le Magicobus roulait dans l'obscurité. Bornes lumineuses, cabines téléphoniques, arbres et buissons s'écartaient pour nous laisser passer.

-Alors, où est-ce qu'on vous laisse à Londres ? demanda Stan.

-Sur le Chemin de Traverse, répondit Harry.

Quelques minutes plus tard, le Magicobus s'arrêtait dans un long dérapage devant un pub d'aspect miteux : c'était le Chaudron baveur. On remercia le chauffeur et on aida Stan à descendre nos valises et les cages de nos hiboux sur le trottoir.

-On se rencontre enfin, dit alors une voix.

Devant l'entrée du Chaudron baveur se tenait Cornelius Fudge, le ministre de la Magie en personne.


Celui-ci nous entraîna à l'intérieur du pub. D'un signe de la main, Tom, le patron du pub, nous invita à le suivre dans le couloir, derrière le bar. On pénétra dans un petit salon. Un feu crépitait dans la cheminée. Tom sortit de la pièce en s'inclinant respectueusement.

-Asseyez-vous donc, nous dit Fudge en nous montrant deux fauteuils auprès du feu. Il s'installa face à nous.

-Je me présente, je suis Cornelius Fudge, le ministre de la Magie. On peut dire que vous nous avez fait une belle peur en vous enfuyant ainsi de chez votre oncle et votre tante. Vous serez peut-être contents d'apprendre que nous avons mis un terme au gonflement intempestif de Mademoiselle Marjorie Dursley. Un sortilège d'Amnésie a été pratiqué sur elle. Elle ne gardera aucun souvenir de l'incident qui est donc définitivement clos. Reste à décider où vous allez passer vos dernières semaines de vacances.

Je restais sans voix. Je n'en croyais pas mes oreilles mais m'obstinais à ne pas ouvrir la bouche. Malheureusement mon cousin n'en fit pas de même.

-Attendez...intervint Harry. Nous avons violé le Décret sur la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle, non ?

Il baissa la tête devant mon regard furieux.

-Voyons mon garçon, s'exclama Fudge, nous n'allons pas vous punir pour avoir gonflé votre tante comme un ballon ! Bon attendez-moi ici, je vais voir si Tom a une chambre libre pour vous.

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