Aut vincere, aut mori

Chapitre 6 : Les Maraudeurs

1156 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/09/2020 01:01

Hermione ressortit du bureau directorial. Après sa répartition, Dumbledore lui avait expliqué à son tour les modalités de sa scolarité dans les grandes lignes, la confiant ensuite aux bons soins de ses homologues à Gryffondor. Ils avaient ensemble déterminé les matières qu'elle étudierait, et il avait fini par lui donner son emploi du temps. Il était déjà dix heures passées, tous les élèves étaient dans les dortoirs. Elle dut cependant trouver son chemin toute seule, Remus étant reparti, mais cela la soulagea : elle dû en effet s’arrêter plusieurs fois en chemin, les ruines de Poudlard hantant sa mémoire. Elle voyait encore les cadavres sur le sol, le sang imprégnant chaque pierre de l’Ecole. Elle fut sur le point de craquer lorsqu’elle vit qu’elle était arrivée à l’entrée de la salle commune.


- Argentus Uraeus.


Lorsque le portrait de la Grosse Dame pivota, elle expira longuement. Tout se jouait maintenant. Elle avait eu le droit à son moment de faiblesse à l’infirmerie et en traversant l’école à l’instant, mais si elle s’affichait dès à présent, les questions suivraient sur son passé et elle n’était pas sûre de pouvoir tenir le rythme. Faire bonne figure. Avancer. C’est tout ce qui importait. La lionne avança alors d’un pas décidé, un sourire faux aux lèvres.


- Hermione ! Je suis heureux que tu aies été répartie dans notre maison ! s’exclama Remus. Viens, je vais te présenter à mes amis.


Le suivant, elle atterrit dans un fauteuil non loin de la cheminée, en face de trois jeunes hommes qui la regardaient avec un intérêt non dissimulé.


- Les gars, voici Hermione Granger. Elle vient d’être répartie à Gryffondor, ne lui faites pas peur tout de suite ! Hermione je te présente James Potter, dit Cornedrue, poursuiveur de notre équipe de Quidditch à l’ego démesuré, Peter Pettigrew, dit Queudver, passionné de botanique et fin gourmet, et le célèbre Sirius Black, dit Patmol, renégat séducteur et serviteur de ces dames. J’ai moi-même un surnom puéril, ne t’inquiète pas : tu as devant toi Lunard, le quatrième membre de notre groupe, les Maraudeurs.


James lui fit un sourire franc, Queudver opta pour un timide et Sirius un séducteur, évidemment. James ressemblait tellement à Harry. Il avait les cheveux noirs en bataille, ces lunettes rondes apparemment caractéristiques des Potter, et un courage latent qui ne demandait qu’à s’exprimer. Lorsqu’elle avait vu Pettigrew en revanche, Hermione avait eu du mal à réfréner les envies de meurtre qui lui étaient venues. Petit, grassouillet, le regard fuyant, il ne semblait pas à sa place parmi les lions. Elle détourna vite le regard et s’attacha à l’étude dudit Sirius, qui l’examinait de son côté sous toutes les coutures. Il dégageait le même charme qu’elle avait constaté lorsqu’elle le côtoyait en tant que parrain d’Harry, mais sans les douze ans à Azkaban, il était plus joyeux, insouciant et encore plein de vie. Rien à voir avec l’homme mélancolique toujours en deuil de son meilleur ami qu’elle avait rencontré lors de sa troisième année.


- Ah, te voilà Lily ! Je te présente ta nouvelle camarade de chambre : Hermione Granger.


Jusque-là, Hermione avait trouvé simpliste que les compliments qu’Harry recevait par rapport à sa mère se limitent aux yeux. Mais à présent qu’elle les voyait, elle comprenait la marque qu’ils pouvaient laisser. Le vert était tout simplement magnifique, brillant tel une émeraude.


- Bonjour Lily, ravie de te rencontrer.


- Moi aussi, enchantée. Ne t’inquiète pas, nous allons te guider avec les filles. Je suis contente que tu nous rejoignes, on sera maintenant quatre dans le dortoir, avec Marlène McKinnon et Mary McDonald.


- Lily, ma chère fleur, me ferais-tu l’immense honneur de sortir avec moi ? interrompit la voix mielleuse de James, faisant sourire tout le monde sauf la concernée.


Cette dernière leva les yeux au ciel et ne prit même pas la peine de répondre. Hermione jeta un air mi-amusé mi-désolé à James, qui balaya ses inquiétudes d’un geste de la main malgré son air dépité : elle n’avait pas accepté jusqu’à présent, mais un jour elle le ferait.


- Dis-nous, Hermione, que s’est-il passé dans la Grande Salle ? interrogea alors Sirius, qui s’était tu jusqu’à présent. Tu nous as fait une belle peur. Ton épaule va mieux ?


- J’ai subi une attaque de Mangemorts chez moi, je ne sais pas comment j’ai atterri à Poudlard, pour être honnête. J’ai juste pensé en transplanant à un lieu où je pourrais être en sécurité. Et oui, merci, ce n’est qu’une blessure légère, ça guérira vite.


L’ensemble des Gryffondors eut un regard grave à cette annonce, et Hermione vit Sirius serrer les poings. Tout comme elle à son époque, ils étaient ici en pleine guerre, et la menace de Voldemort grandissait chaque jour. Il faudrait d’ailleurs qu’elle se débrouille pour trouver une Gazette du Sorcier, car elle n’avait toujours aucune idée de la date à laquelle elle avait atterri.


- Je suis désolée, Hermione, avança Lily. J’espère que ta famille va bien.


Hermione se tendit immédiatement. Elle savait qu’elle aurait dû trouver une réponse plus appropriée, qui aurait empêchée les autres de la prendre en pitié, mais le fait est qu’elle n’avait définitivement plus personne. Elle avait lâchement abandonné ses amis et elle n’était plus qu’une inconnue pour ses parents.


- Ils sont morts, lâcha-t-elle.


Plus personne n’osa dire un mot après cette déclaration. Le ton froid utilisé, conjugué aux propos énoncés, tua dans l’œuf la conversation entamée. Hermione se leva doucement, comme si elle portait tout le poids du monde sur ses épaules, et se dirigea vers le fond de la salle commune.


- Si vous le permettez, j’aimerais me coucher, ça a été une dure journée. Lily, tu veux bien me montrer le dortoir ?


Cette dernière acquiesça, visiblement sous le choc. Elle murmura un « pardon » tout penaud et triste, alors qu’elle passait devant elle pour emprunter les escaliers. Hermione la suivit en silence, non sans jeter avant de disparaître un regard triste aux garçons toujours devant la cheminée. Les filles montèrent sans un mot les marches, et dès la porte ouverte, la lionne se dirigea immédiatement vers le baldaquin inoccupé. La nuit serait longue.


Laisser un commentaire ?