Bêtes

Chapitre 1 : Naissance

2274 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/08/2020 01:37

Coucou ! Voici donc le premier chapitre.

Je souhaite vraiment m'améliorer, alors n'hésitez pas à me donner vos avis !

Pour plus de clarté, le système de date a été ajouté. Le prologue n'a pas de date mais je peux vous dire qu'il se déroule au moins dix ans après les événements de ce premier chapitre :)

Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K.R bien sûr mais l'histoire est de moi. Pas de plagiat s'il vous plait.

Rating M pour violence physique

Chapitre entièrement corrigé à nouveau par Amelia-Queen-Black, la meilleure et un vrai radar à erreur x)

Merci et bonne lecture !


Chapitre 1 : Naissance et Trahison

343 : année de la Peste ; Montagne d'Ao

Le souffle court, Lily poussa de toutes ses forces, serrant douloureusement la main de sa belle-mère Euphemia. Une dernière fois, elle contracta ses muscles, et à ses râles de souffrance firent écho les cris cristallins d'un bébé. Lily, soulagée, se laissa enfin aller à la fatigue, le visage en sueur. Elle se força à demander dans un souffle :

- Alors... ?

Euphemia qui tenait le bébé dans ses bras, lui adressa un grand sourire réjoui et répondit doucement

- Tu as réussi. C'est un garçon.

Le visage de Lily sembla s'apaiser tout à coup. Ses longs cheveux roux autrefois si brillants et doux, ne ressemblaient plus qu'à de vieilles algues échouées sur une plage fripée.

- Enfin, eut-elle le temps de murmurer avant de tomber dans un sommeil profond. 

Cela faisait des années que l'humanité avait sombré sous le joug de la race des démons. Depuis, les derniers clans se cachaient dans les forêts les plus sombres afin d'échapper à la furie meurtrière des démons et à l'esclavage. Certains clans avaient finalement réussi à se réunir en un lieu paisible, éloigné de tout et oublié de tous : la montagne d'Ao.

Pendant quelques mois, les derniers hommes libres pensèrent avoir trouvé un endroit paisible où vivre. Mais le sort

s'abattait à nouveau sur eux : depuis la grande fuite, plus aucun petit garçon ne naissait dans le village. Malgré tous leurs efforts, les résistants virent leur espèce mourir à petit feu.

Leur grand chef, James Potter, avait alors eu une idée : chaque année, chaque femme encore fertile de chaque famille devrait tomber enceinte. Les couples seraient désignés au hasard et changeraient également à chaque grossesse afin de déterminer les plus fertiles d'entre eux.

Malgré les protestations, tous avaient fini par se résigner. Et enfin, l'usine à enfants s'était mise en branle, pas à pas, au détriment des femmes qui voyaient leur santé de plus en plus mise à mal.

Quinze années plus tard, le village avait triplé de taille : soixante-dix filles et cinq petits garçons étaient nés. Parmi eux, Harry Potter, le fils de James et Lily Potter.

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356 : année de la Lune blanche ; Forêt de Mordred

Le vent soufflait avec acharnement dans les branches brunes. L'air était lourd et humide, il allait bientôt pleuvoir. Les petits animaux étaient déjà rentrés dans leur trou et on n'entendait plus un son. À part les sifflements du vent et les grondements des nuages, un calme de mort régnait dans la forêt. Pourtant, il y avait bien du mouvement. Parfois la terre se faisait fouler, parfois de l’herbe était piétinée... Et là, perdu dans les bois, un chemin écarlate se traçait.

C'était un loup. Un énorme monstre à la fourrure argentée tachée de sang. Un loup-garou. Un démon... Et il courait à perdre haleine dans la forêt. Il posait ses pattes avec confiance et sautait agilement par-dessus les arbres morts et les racines. Mais à chacun de ses pas, des gouttes rouges s'écrasaient sur le sol.

Était-ce son propre sang ? Son flanc était ouvert et brûlant, un trou béant l'empêchait de respirer normalement. Mais non, ce n'était pas que le sien, pas seulement. Il revenait d'une bataille, d'un combat pour la vie, et cela avait été sanglant.

Seule sa volonté lui permettait de se diriger. Il était déterminé. Malgré l'instinct de survie animal qui faisait rage en lui, le suppliant de se laisser tomber pour se reposer, autre chose le motivait à courir. Il avait fait le choix de vivre avec l'atroce douleur. Il avait fait ce choix, parce que l'avenir de son Maître et de tout son peuple en dépendait.

Il continua à courir aussi vite que son corps meurtri le lui permettait, et arriva enfin aux portes d'un des villages qui bordaient la forêt de Mordred. Son flair l’avait guidé vers sa propre espèce.

Son cœur déjà énervé se mit à battre encore plus fort en sentant l'odeur des deux loups du village. Mais il ne s'affolait pas par soulagement, au contraire… Il avait humé dans l'air la répugnante odeur de Théodore Nott.

Il n'y avait pas de loup plus vicieux et plus mortel que Théodore Nott. En temps normal, Draco aurait salué ces qualités, mais en ce moment-même, l'instinct animal qui lui avait depuis toujours permis de survivre jusqu'ici, hurla dans sa tête. Il ne devait pas se fier à eux. Surtout pas. Mais c'était trop tard, il avait trop tapé dans ses dernières forces et plus rien n'importait excepté sa mission. Il délivrerait le message, même s'il devait en mourir.

Les deux loups gardiens l'avaient senti approcher, lui et le sang étranger qui le recouvrait. Ils le fixaient à présent, le regard sombre et les sens en alerte.

Incapable de prendre apparence humaine, Draco déposa la missive qu'il avait dans la gueule aux pieds du plus

grand. Il ignora la supplication de son corps de se laisser tomber au sol et se tint droit sur ses pattes. Il ne devait montrer aucune faille devant ses pairs. Il était un Malfoy, un loup gris, un des favoris du Maître. Personne ne devait profiter de ses moments de faiblesse.

Le message était passé. Il savait qu'ils allaient prendre la relève. Malgré tout, il ne put empêcher ses pattes de trembler.

Nott ramassa la lettre afin de lire son contenu. L'expression de son visage ne changea guère, mais le loup pouvait entendre les battements du cœur de son interlocuteur accélérer. Nott releva ensuite les yeux du parchemin pour les plonger dans ceux de quartz du loup.

- Tu es bien amoché Drake, déclara-t-il un sourire sinistre aux lèvres.

Alors que sa fourrure s'hérissait de frayeur, Draco tenta de sauter sur le côté. Mais le coup était parti sans prévenir et Draco fut projeté quelques mètres en arrière.

Une flaque rouge se forma rapidement autour de lui. Affaibli par ses journées de courses et par ses blessures, il était incapable de se relever, il ne pouvait presque plus respirer. Il se sentait mourir petit à petit...

Le loup-garou derrière Nott s'esclaffa en donnant une tape dans le dos de son ami. Draco identifia cet autre comme étant Crabbe, un lèche-bottes sans vergogne et sans personnalité.

Les yeux froids de Nott étaient toujours fixés sur la bête au sol.

- Partons. J'ai de graves nouvelles à apporter au Maître. 

Il tourna les talons, entamant une semi transformation.

- Nott ! Qu’est-ce qu’on fait de lui ? On lui donne une pierre de sang ? 

- Non, qu'il crève. Envoie-le aux détraqueurs ou laisse-le mourir ici. Le Maître n'a pas besoin de savoir de qui lui vient la missive. 

- D'ailleurs, de quoi ça parle ? 

- Hum… Encore des problèmes avec les humains qui se rebellent… Enfin tu vois… La routine. 

Crabbe était bien trop stupide pour comprendre le mensonge évident de Nott. Il cligna des yeux avant de soudain partir dans un rire sonore. S'agenouillant devant la bête blessée, il déclara, le ton un brin compatissant :

- Pauvre de toi... Je t'avais prévenu pourtant de ne pas faire de Nott ton ennemi. Tu aurais dû lui laisser ta place de favori, tu ne serais pas mort.

Draco émit un grognement sourd depuis ses entrailles qui fut étranglé par un gargouillis de sang coincé dans sa gorge. Il ne pouvait pas mourir ici. Il ne le permettrait pas ! Mais les limbes accueillaient déjà son esprit mourant.

Un désespoir las envahit Draco. Il ne mourrait même pas avec les honneurs. Théodore s’en assurerait. Il sentit qu'on le prenait par la peau du cou puis qu'on le balançait quelque part. Après une chute brutale, son corps s’écrasa au sol.

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La nuit venait de tomber quand Draco reprit conscience. Oui, elle venait de tomber, il le sentait.

Par Mordred, il le sentait ! Donc il n'était pas mort. Mais… était-il vraiment vivant ? Les bruits de la nuit, du vent dans les feuillages et l'odeur de viande crue de son corps blessé mettaient ses sens à mal. Avec mépris, il ressentit l'agitation autour de lui : des mouvements, des danses vivantes, telles l'effervescence des souris quand le chat n'est pas là.

C'était une bonne nouvelle. Les détraqueurs n'allaient pas tarder, mais cela voulait dire qu'ils n'étaient pas près d'arriver. Ni très loin, ni trop près. Il lui restait du temps.

Il parvint à bouger ses doigts griffus. Toujours fonctionnels ? Bien. Il avait une chance. Se redressant lentement sur ses deux pattes avant, il parvint à relever son buste. Tout à coup, une douleur aiguë se déclara dans son ventre qui se contracta et il vomit ses tripes. Une nauséabonde bile acide au dérangeant goût de fer s'expulsa durement du fond de sa gorge.

Quand ses soubresauts se calmèrent, il s'obligea à analyser les alentours. Tout autour de lui, il y avait du sang. Un sang qui allait mener les détraqueurs à lui.

Au loin, il entendit les clapotis d'un ruisseau. S'il parvenait à se traîner jusque-là... Il serait peut-être sauvé.

Mettre une patte devant l'autre s'avéra être un supplice, mais il devait le faire. Ses membres arrière étaient paralysés. Il parvint à les traîner. Sa force mentale malfoyenne ne l'avait donc pas quittée !

Alors que le chant du vent et de la forêt l'encourageait à avancer, il prit conscience d'une chose. Le ruisseau était en fait une grande rivière. S'il se laissait porter, le courant l'emmènerait loin...

Il traîna son corps sur le sol, sentant des bouts de bois et des morceaux de pierre se faufiler dans ses blessures.

Draco entendait l'eau, il était de plus en plus près...

Le vent siffla un peu plus fort et la forêt se calma. C'était le signe. Les détraqueurs étaient presque là. Mais lui aussi atteignait son but.

Il allait vivre.

Il percevait une mystérieuse résonance dans le bruit de l'eau, mais peu importait, il savait qu'il s'approchait. Les sifflements du vent ne pouvaient lui faire peur.

Il se hissa par-dessus un rocher. Ça y est, il y était ! Et ce fut le silence.

Le grand loup gris regarda vers le bas de son perchoir et enfin, il réalisa ce que ses sens s'évertuaient à faire remonter jusqu'à sa conscience depuis qu'il avait commencé à se hisser.

Une falaise...

Ou plutôt un canyon très abrupt. L'eau était bien là, tout en bas, à une centaine de mètres de sa position. S'il sautait... Il n'avait quasiment aucune chance de survivre.

Mais il n'avait plus le temps de reculer ni de changer de chemin.

Il était piégé.

Même les sons rassurants des bois s'étaient tus. Un silence pesant avait envahi la forêt. Le vent aussi avait pris la fuite.

Merde… Ils arrivent...

D'abord ce fut un murmure triste, presque plaintif. Puis il y eut une voix trop aiguë pour être intelligible. Et enfin les hurlements. Plus glaçants que le plus froid des hivers, plus torturés aussi et écœurants comme l'odeur pestilentielle des cadavres pourris. C'étaient les feulements des croque-morts. Leurs chiens de chasse.

Ils étaient autour de lui, le coinçant contre ce ravin. Ils préparaient l'arrivée de leurs maudits maîtres. Les âmes perdues. Les voleurs de vie. Les détraqueurs.

Draco n'avait plus le choix. Ou bien alors il n'en avait qu'un. Entre se faire damner à jamais, et mourir noyé.

Il ne comptait plus les moments où son corps et son esprit s'étaient rapprochés des airs pour mieux s'écraser au sol. À sa naissance, on l'avait jeté par-dessus les flammes et il avait atterri dans une boue rouge de sang. Parmi les

siens, il était l'éclaireur et celui qui dirigeait tout depuis les hautes sphères, mais son regard toujours, était tourné vers le bas de la terre.

Et avant qu'il ne puisse recevoir sa place au côté du Maître, on l'avait trahi. Ses camarades pour qui il avait risqué sa vie, l'avaient trahi. Ils l'avaient jeté dans l'antre noir des détraqueurs...

Son existence était une perpétuelle chute. Vers quoi ?

Peut-être bien vers la mort cette fois.

Il laissa glisser son corps dans les ténèbres de la gorge.


oooOOXXXOOooo


Et voilà ! Qu'en pensez-vous ? Draco va-t-il survivre à sa chute ? Qu'est-il arrivé à Lily pour qu'elle soit aussi fatiguée ?

N'hésitez pas à me donner votre avis et vos conseils, ça m'encourage beaucoup :)

Merci de m'avoir lu et à bientôt !

 

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