Annastasia et les fleurs du mal

Chapitre 30 : Entre ciel et terre

3687 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/08/2020 14:23


Harry ouvrit péniblement un œil en entendant une douce voix féminine prononcer son nom. Il y avait une sensation familière. Il ouvrit les deux yeux et aperçut trois personnes devant lui. L'environnement était tout blanc et lumineux. Les trois personnes lui souriaient doucement et Harry sentit son cœur s'arrêter lorsqu'il reconnut deux des trois personnes.


- Maman ? Papa ? dit-il, sous le choc.

- Oui, mon amour, répondit la femme rousse avec un sourire rayonnant.

- Je suis... je suis mort ? Bégaya Harry.

- Pas vraiment... répondit James. Nous avons vu comment tu as reçu le sortilège, Harry. Tu t'es sacrifié pour Sirius.

- Il va bien ? s'inquiéta Harry.

- Il est anéanti par ta mort, répondit la deuxième femme.

- Qui êtes-vous ? Demanda Harry.

- Je m'appelle Katherine, répondit la brune.

- La mère d'Anna, répondit Harry avec émotion.


La femme eut un sourire. Harry sentit son cœur se serrer davantage.


- Vous êtes... des fantômes ? Où sommes-nous ?

- Nous sommes où tu veux que l'on soit, répondit Lily. Tu n'es pas réellement mort, Harry.

- Est ce que c'est réel ou c'est dans ma tête ? demanda Harry.

- Pourquoi ce ne serait pas réel si cela se passe dans ta tête ? demanda Katherine avant de lui faire un clin d'œil.


Harry eut un sourire.


- Tu es tellement grand, dit doucement Lily. Nous sommes fiers de toi, Harry.

- Je... Je vous aime, dit Harry en sentant les larmes lui monter aux yeux.

- Nous t'aimons aussi, répondit James. Nous te regardons d'où nous sommes, bonhomme.


Harry sourit malgré les larmes sur ses joues. Lily lui flatta doucement la joue et Harry sentit une douce chaleur se répandre en lui.


- J'espère que Padfoot ne te fait pas de misères, lança James en rigolant.

- Non, répondit Harry. Il est parfait...

- Ça, j'en doute, dit Lily en arquant un sourcil.

- Il a toujours été parfait, dit Katherine en souriant. Dis-lui que je l'aime et qu'il peut vivre sa vie... Je ne veux que son bonheur.

- D'accord... répondit Harry en se sentant un peu mal de l'empêcher lui-même de vivre sa vie.


Katherine semblait lire en lui. Elle eut un sourire.


- Harry... C'est normal que Sirius essaie de passer à autre chose. Je ne lui en veux pas. S'il te plait, ne lui en veut pas toi non plus... Il doit continuer à vivre. Il doit être heureux. C'est mon seul souhait.

- Anna aurait tellement voulu vous voir, dit tristement Harry.

- Je sais, répondit douloureusement Katherine. Je suis tellement fière d'elle... même si elle a le caractère de son père, elle est fantastique.


Harry sourit en hochant la tête.


- Je vais lui dire, dit-il, ému.

- Dis aussi à Padfoot qu'il pourrait quand même mieux choisir ses copines, à l'avenir, grogna James.

- Franchement, dit Lily, ce n'est pas à Harry de lui parler de ça... Moony devrait le secouer un peu !

- Parlons-en, de Moony ! Dit James. Un petit bébé... Je suis tellement fière de lui.

- Je lui dirais, sourit doucement Harry.


Il y eut un moment de silence dans lequel les trois adultes observèrent Harry avec affection. Celui-ci souhaitait que ce moment n'arrête jamais.


- C'est l'heure, mon grand, dit James.

- Tu dois retourner avec les vivants... dit doucement Lily. Avec ta famille.

- Venez avec moi, répondit Harry avec désespoir.

- Nous venons, répondit Katherine.

- Juste ici, ajouta Lily en mettant sa main sur le cœur d'Harry.


Harry pleura cette fois ci et tout devint brusquement noir.


Anna avait transplané avec Moony tandis que Padfoot avait pris Harry dans ses bras. Un silence pesant s'était installé dans le salon du quartier général. Anna était assise parterre, près de Harry qui était allongé sur le divan alors que Padfoot était assis presque sur lui. Dumbledore était resté avec eux, souhaitant sans doute connaître les détails. Il avait une mine pensive et inquiète. Moony était également là et se tenait la tête dans les mains. Anna sentit le regard de Dumbledore sur elle. Elle leva les yeux et croisa ceux de Dumbledore qui étaient bleus et perçants.


- Est ce que tu peux nous raconter ce qui s'est passé ? demanda-t-il doucement.


Anna ferma les yeux un moment, puis les rouvrit d'un air décidé.


- Tracy avait pris l'apparence de Taylor grâce au polynectar. Elle m'a assommée par surprise à l'école et lorsque je me suis réveillée, j'étais là-bas.

- Pourquoi ton chandail est déchiré ? demanda Padfoot d'une voix lourde et tremblante.

- Tracy et Bellatrix ont voulu s'amuser... Tu le savais, n'est-ce pas, que Voldemort voulait un bébé ?


Anna n'osait même pas prononcer le mot viol. Car elle savait très bien comment Voldemort aurait procédé... Padfoot passa une main sur son visage et se frotta les yeux longuement. Anna savait qu'il était anéanti à cause d'Harry et elle n'avait pas envie d'en rajouter, mais il y avait eu trop de cachotteries pour qu'elle ne dise rien.


- Je le savais mais ce n'était pas quelque chose que je pouvais te dire entre deux cours, répondit finalement Padfoot.


Anna ne répondit pas et continua de fixer Harry. Elle s'imaginait mal entendre son père dire que Voldemort voulait la violer pour pouvoir élever son bébé comme elle aurait dû être élevée par Tracy Hawell... Anna aurait assurément mal réagi.


- J'ai demandé à Pettigrew ce qu'était un Horcruxe et il me l'a dit, dit-elle pour changer de sujet. Il est tellement faible... Il tremblait tout le long et n'avait pas l'air de souhaiter être là. Pourquoi Voldemort le veut comme Mangemort ?


Elle avait parlé avec haine et Padfoot eut un petit rictus. Pettigrew avait toujours été un lâche et Padfoot s'était déjà posé la même question.


- Il m'a aussi dit que Nagini en était un... poursuivit-elle sans attendre de réponse. Alors, je l'ai tué et Voldemort était furieux. Il a tué Pettigrew à cause de ça... Voldemort m'a poursuivi jusque dans la forêt. Je crois qu'il hésitait à me tuer.


Padfoot l'attira contre lui et ils observèrent tous les deux Harry en silence.


- Voldemort a fait plusieurs Horcruxes, dit lentement Dumbledore. Il en a perdu deux. Il doit être bien affaibli, à présent.

- Il faut détruire tous les Horcruxes pour pouvoir le tuer ? demanda Anna.

- Exactement, répondit Dumbledore.


Tout à coup, des larmes se mirent à couler des yeux d'Harry. Anna posa sa main sur lui et sentit son cœur battre de nouveau et son propre cœur s'emballa. Harry ouvrit lentement les yeux, l'air infiniment triste. Anna se jeta sur lui en pleurant à chaudes larmes. Padfoot les enlaça tous les deux en riant bêtement. Harry eut un sourire.


- Je ne suis pas mort, dit-il l'air un peu endormi.

- Harry, pleura Anna.

- Pourquoi as-tu fait ça, Harry, pourquoi ? demanda Padfoot en le prenant par les épaules.

- Je ne voulais pas vivre si tu étais mort, répondit Harry d'une voix ferme mais tremblante.

- Oh, Harry, dit Padfoot en le serrant contre lui.


Padfoot ressentit beaucoup d'amour pour Harry en ce moment précis. Ce petit garçon s'était sacrifié pour lui sans hésiter une seule seconde. Ce n'était pas censé se dérouler comme ça... Padfoot se sentait très touché par le geste. Il ne savait pas qu'il était si important pour Harry, même si Harry montrait son affection aussi souvent que possible maintenant. Au début, Harry s'était montré réservé et timide, mais Padfoot avait fini par percer sa carapace avec l'aide d'Anna.


- J'ai vu maman et papa, dit Harry d'une voix douce. Et Katherine. Elle est avec eux...


Padfoot et Moony le regardèrent intensément, ne sachant pas si Harry avait rêvé ou pas. Il avait un regard serein, le regard de celui qui avait affronté la mort.


- Elle m'a dit de te dire que tu peux continuer à vivre ta vie et qu'elle t'aime, dit Harry en direction de son parrain.

- Elle t'a parlé ? Demanda Padfoot d'une voix émue.

- Oui... Anna, elle te dit aussi que tu es fantastique, même si tu as le caractère de ton père... Elle est fière de toi.


Anna fronça les sourcils avec émotion. Elle ne savait pas quoi dire. Harry avait-il réellement vu sa mère ?


- Pourquoi je ne suis pas mort ? demanda Harry en direction de Dumbledore.

- C'est une longue histoire, répondit Dumbledore.

- Je pense qu'il a le droit de savoir maintenant, lâcha Padfoot.

- Voldemort a mis en toi une partie de son âme, Harry, son Horcruxe. Au moment où il a voulu te tuer quand tu étais un bébé, le sortilège a décoché grâce à ta mère et cela a projeté l'âme de Voldemort en toi. Ce n'était pas volontaire de sa part... C'est ça qu'il a tué en lançant le sortilège mortel, tout à l'heure. Il s'est en quelque sorte tué lui-même.

- Il est mort ? demanda Harry.

- Pas encore, répondit Dumbledore. Mais il est très affaibli.


Harry acquiesça lentement. Voldemort devrait se tenir tranquille un certain temps.


Padfoot ne semblait plus vouloir le lâcher depuis qu'il s'était réveillé. Anna se tenait près de lui et Moony était debout, n'ayant pas de place pour s'assoir. Harry sourit alors. Il avait sa famille sur terre. Les trois personnes qu'il aimait le plus au monde étaient là pour lui, c'était tout ce qui comptait. Il se cala contre Padfoot et profita de son étreinte protectrice. Padfoot flattait ses cheveux d'un geste tendre et Harry soupira de bien-être.


- Comment fait-on pour savoir quels sont les Horcruxes manquants ? demanda Anna.

- J'ai mes propres idées, répondit Dumbledore d'un ton mystérieux. Mais je ne sais pas combien il peut en avoir...

- Trouvons les, lâcha Anna. Il doit mourir.

- Tu ne vas rien trouver pour l'instant, Anna, dit aussitôt Padfoot.


Anna posa son regard sur lui mais ne répondit pas. Elle échangea plutôt un regard avec Harry pour voir s’il pensait à la même chose qu'elle. Mais Harry semblait être ailleurs. Sa tête était posée sur le torse de Padfoot et il avait les yeux mi-clos. Il venait de vivre quelque chose de spécial, elle le savait. Anna était quelque peu envieuse de la chance qu'il avait eu de pouvoir voir ses parents et Katherine, même si l'expérience avait dû être étrange.


- Je vais vous laisser en famille, déclara doucement Dumbledore. Vous pouvez prendre quelques jours à la maison pour vous remettre de tout ça.

- Merci, monsieur, répondit poliment Moony.


Dumbledore inclina la tête et disparut sans plus attendre. Il y eut un petit silence.


- Pettigrew est mort, Harry, informa alors Anna.

- J'ai vu son corps, répondit Harry en murmurant.

- Pourquoi vous étiez son ami ? demanda Anna en direction de son père et de Moony.


Padfoot secoua la tête d'un air défait.


- Nous étions idiots, dit-il avec haine.

- Peter était un garçon timide et gentil, répondit quant à lui Moony. On l’a pris sous notre aile et nous sommes devenus amis.

- Comment peux-tu parler de lui si gentiment ? grogna Padfoot de mauvaise humeur.


Moony haussa vaguement les épaules.


- Il est mort, maintenant, dit-il d'une voix neutre. Il a eu ce qu'il méritait.


Padfoot fit un drôle d'air.


- Il a tout de même fait ce qu'il a fait, déclara-t-il.

- Nous avons deux choix, Sirius, dit alors Moony en soupirant. Soit on se morfond toute notre vie en nous rappelant le mal qu'il a fait, soit on continue à vivre nos vies en pensant uniquement aux bons souvenirs qu'on a vécus.

- T'as raison, répondit Padfoot d'un ton bourru.

- J'ai toujours raison, répondit Moony en souriant.


Padfoot ne répondit pas mais eut un petit sourire. Un nouveau silence plongea les personnes présentes dans la pièce dans une réflexion individuelle. Harry pensait sans cesse aux visages des personnes qu'il aimait qui étaient décédées. Sa mère était si belle et lumineuse... Son père semblait fantastique, exactement comme Padfoot racontait souvent. Et la mère de Katherine semblait être l'âme sœur parfaite pour Padfoot...


- Tu sais, Padfoot, dit soudainement Harry, je suis désolé pour Laura.

- Pour Laura... répéta Padfoot à voix basse. Que veux-tu dire ?

- Je suis désolé qu'elle ne soit pas aussi merveilleuse que tu le voudrais... Papa dit que tu aurais pu mieux choisir.


Moony se mit à rire doucement. Padfoot eut un regard nostalgique et sourit à son tour.


- Et bien, James, si tu m’entends... Je ne fais pas exprès, tu sais... lança-t-il dans les airs.


Il y eut un petit vent inexpliqué qui parcourut la pièce. Les fenêtres étaient fermées et Anna frissonna doucement. Padfoot et Moony se regardèrent avec émotion.


- Si on rentrait ? Dit Padfoot.

- Je vais chercher Tonks et Teddy et je vous rejoins, déclara Moony.


Il serra Harry dans ses bras, ainsi qu'Anna et disparut. Padfoot prit les mains de sa fille et de son filleul et disparut sans plus attendre pour quitter le square Grimmaurd. Ils réapparurent dans leur maison, leur vraie maison. Harry se laissa tomber sur le divan en soupirant longuement. Anna en fit de même tandis que Padfoot s'asseya en face d'eux.


- Il faut qu'on parle, tous les trois, déclara-t-il d'un ton ferme.

- Oh, Harry, il veut qu'on parle, se plaignit tragiquement Anna en cachant sa tête sur le chandail d'Harry.

- Arrête ta comédie, grogna Padfoot. Je suis sérieux. J'ai failli vous perdre tous les deux... Je voudrais savoir comment tu as pu te faire kidnapper à Poudlard, Anna ?

- Je te l'ai dit... Je me suis fait assommer.

- Où ?

- Sur la tête... répondit Anna en retenant un sourire.

- Ne te fous pas de moi ! gronda Padfoot.

- Padfoot, gémit Anna. Je n'ai pas fait exprès, je te le jure... Harry vient de mourir et de ressusciter, est ce qu'on peut attendre demain pour parler ?


Padfoot soupira fortement. Anna avait un peu raison mais il souhaitait éclaircir les choses avec eux. Seulement, Harry avait l'air très secoué et Anna venait de vivre un traumatisme... Ses réprimandes pouvaient effectivement attendre à demain. Il décida de laisser tomber pour l'instant. Harry venait effectivement de mourir et de ressusciter. Ce n'était pas le moment de les disputer d'avoir tous deux pris des risques irréfléchis. Il se leva soudainement sans répondre et il alla près d'une fenêtre. Il l'ouvrit directement. Il sortit ensuite une cigarette de ses poches et l'alluma avec sa baguette sous l'œil outré d'Anna. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Padfoot la devança :


- Chut ! dit-il en levant un doigt.


Anna secoua alors la tête alors que Moony entra dans la maison avec Tonks qui portait Teddy. Moony s'arrêta brusquement en voyant Padfoot près de la fenêtre. Padfoot soupira, agacé d'avoir oublié que Moony arrivait d'une minute à l'autre avec Tonks et le bébé.


- C'est ça ou je craque, dit-il pour s'expliquer avec un sourire penaud.


Moony secoua la tête et alla s'assoir avec Anna et Harry. Tonks posa Teddy par terre et il alla vers Anna et Harry en gazouillant. Padfoot resta à l'écart, regardant le monde extérieur en se demandant ce que faisait Voldemort en cet instant. Ou Dumbledore... Le vieux sorcier lui avait caché que son filleul était lui-même un Horcruxe et jamais il ne pourrait l'oublier. Harry devait mourir pour avoir une chance de tuer Voldemort et le vieil homme aux cheveux blancs le savait. Padfoot aurait souhaité le savoir avant que cela ne se produise...


- Pad ? s'exclama la voix de Moony.


Padfoot tourna la tête et réalisa que tout le monde le fixait.


- Ça va ? fit Moony.

- Ouais, répondit Padfoot en écrasant ce qui lui restait de cigarette.


Il eut un petit sourire peu convaincant et rejoignit le petit groupe au salon. Il se laissa tomber sur le divan lâchement.


- Teddy te ressemble, Moony, lâcha-t-il en regardant le bébé jouer, assis sur Anna.

- Je lui dis tout le temps mais il ne trouve pas, soupira Tonks.

- Je n'ai pas les cheveux bleus, se justifia Moony en arquant un sourcil.

- Il est trop mignon, dit alors Anna en le chatouillant.


Le bébé agrippa son bras et riait aux éclats. Il tira sur le chandail d'Anna, que Padfoot avait réparé, et la manche de son chandail se releva légèrement. Tonks hoqueta de surprise en voyant la marque sur son bras.


- Tu as un tatouage ? demanda-t-elle, outrée.


Anna fut infiniment mal à l'aise et regarda son père en quête de soutien. Celui-ci se râcla la gorge.


- Ce n’est pas un tatouage, dit-il. Oublie ça, Dora, ajouta-t-il avec un regard entendu.


Moony avait les sourcils froncés en regardant alternativement Padfoot et Anna, mais il ne dit rien. Anna en fut reconnaissante. Un silence pesant s'installa tout de même.


- Alors, dit Harry d'une voix incertaine, Voldemort a perdu deux de ses Horcruxes.

- Ouaip, dit Padfoot. Voldemort ne tiendra plus très longtemps...

- Il faut qu’on soit le plus grand nombre possible, lâcha Anna avec conviction. On ne peut pas y arriver en étant seul.


C'était quelque chose qu'elle avait constaté elle-même à plusieurs reprises. Cependant, elle n'avait jamais été aussi horrifiée que lorsqu'elle avait compris le sombre projet de Voldemort...


- Effectivement, répondit Padfoot après l'avoir observée longuement.

- Nous sommes déjà plusieurs dans l'Ordre du Phénix, ajouta Moony. Nous continuons de recruter des gens, mais il ne reste plus grand monde qui veut aider.

- On pourrait demander aux élèves de Poudlard, suggéra Harry en direction d'Anna.

- On pourrait faire une sorte d'armée, répondit Anna avec enthousiasme. Ron et Hermione vont vouloir, j'en suis sûr.

- Et Ginny, ajouta Harry.

- Pourquoi Ginny ? Demanda brusquement Anna.


Harry haussa les épaules.


- Ne vous vexez pas, dit Padfoot, mais je doute que des enfants peuvent faire quoi que ce soit contre Voldemort...

- J'ai affronté Voldemort plusieurs fois, répliqua Anna d'un air vexé. Et Harry vient officiellement de résister au sortilège de mort pour la deuxième fois.

- Vous êtes spéciaux, intervient Moony, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. Voulez-vous vraiment embarquer vos amis dans quelque chose comme ça ?

- On ne les embarquera dans rien, répondit Harry. On peut seulement les entraîner... Anna peut les entraîner.

- Quoi ? fit la concernée.

- Dumbledore n'approuverait pas quelque chose comme ça, prévint Moony.

- Trouvez une bonne cachette, lança alors Tonks. Comme la cabane hurlante ou mieux encore, la Salle sur Demande !


Padfoot et Moony se tournèrent brusquement vers elle, indignés.


- Vas-y, lâcha Padfoot, va donc leur enseigner quelques trucs !

- Quoi ? répliqua Tonks. Je trouve que c'est une bonne idée, moi. Préparer des élèves de Poudlard à se défendre.

- Je fais déjà ça, souligna Padfoot, un peu vexé en tant que professeur de duel.

- Ça va être autre chose, dit Anna.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Padfoot en plissant les yeux.


Anna fit un sourire innocent et haussa les épaules. Padfoot soupira. Moony eut, à la surprise d'Anna, un sourire.


- Elle est vraiment comme toi à son âge, dit-il. Ça me rappelle un peu quand tu as voulu lancer un club d'élevage de Luxans.

- C'est quoi, des Luxans ? demanda Harry

- Une petite créature qui vit dans les jardins, répondit Moony. Hagrid en avait plein dans son potager à citrouilles et il voulait les exterminer. Padfoot avait pitié d'eux...


Padfoot secoua la tête avec regret et un peu d'embarras.


- Ou quand tu as voulu lancer une pétition pour que les sacs en fourrures soient bannis de Poudlard... James et lui avaient réussi à obtenir quatre-vingt signatures.

- Wow, souffla Anna.


Padfoot eut un rire en se remémorant ce souvenir. James et lui avaient été outrés en apprenant d'une élève de cinquième année que la plupart des élèves de Serpentard avaient acheté leurs sacs à dos dans une boutique de l'allé des embrumes. Ils étaient faits de fourrure de loup.


- Mais... poursuivit alors Padfoot, je pense que vous devriez attendre septembre prochain avant de faire quoi que ce soit.


Anna et Harry se regardèrent un instant. Attendre après les vacances ne leur paraissait guère déraisonnable. Anna fut celle qui hocha la tête. Teddy s'était endormit sur Tonks, bercé par sa respiration calme. Anna l'observa longuement en espérant qu'il ait une belle vie. Avec Moony et Tonks, elle n'en doutait cependant pas. Ils restèrent tous ensemble jusqu'à très tard ce soir-là, à raconter des histoires de Poudlard sur un ton léger. Les récents événements avaient été durs à vivre et ils avaient tous besoin de penser à autre chose.


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