Annastasia et les secrets dévoilés

Chapitre 12 : La visite

2263 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/04/2020 02:37

- Salut, Remus.


Les deux hommes se regardaient sans rien dire de plus, comme figé dans le temps. Remus semblait un peu mal à l'aise et ce fut ce dernier qui rompit le silence lorsque Padfoot referma la porte.


- Je n'étais pas certain que tu serais ici... tu détestais tellement cette maison.

- C'était la seule solution, répondit Padfoot.


Remus hocha la tête en observant quelque peu la pièce. Ils étaient toujours dans le hall d'entrée mais il pouvait voir le salon d'où il était. Il remarqua une odeur particulière d'un animal - un chat - ainsi que quelques traineries, dont une veste qui semblait appartenir à un enfant.


- Tu as l'air bien, dit-il finalement à Sirius.

- Que fais-tu ici ? Répliqua Padfoot en croisant les bras. T'es venu encore m'attaquer ?

- Non, soupira Remus. J'ai réfléchi. Et j'ai vu Peter de mes propres yeux... comment a-t-il pu survivre ?

- Il s'est coupé un doigt, s'est transformé et est partis je ne sais où... Remus, on avait changé le gardien du secret. Ce n'était pas moi, c'était lui.

- Comment...

- C'est la vérité. Je pensais que tout le monde saurait que c'était moi. J'avais peur... d'être capturé et d'être forcé à parler... même si j'aurais préféré mourir. Je me suis dit que personne ne soupçonnerait Pettigrew.

- Effectivement, personne ne l'a soupçonné.

- Je suis arrivé chez James après Pettigrew. Voldemort était déjà passé... je suis parti après Pettigrew mais il a fait exploser la rue et s'est enfuit... je suis resté là, bêtement. Et ils ont tous pensé que c'était moi. Jamais... jamais j'aurais fait cela, Remus.


II y eut un petit silence dans lequel Remus observait son viel ami. Il le croyait de toutes ses forces. Au cours des six ans qui venait de passer, il s'était arraché les cheveux à se demander pourquoi Sirius avait fait cela. Il ne pouvait pas y croire. Il le prit dans ses bras. Padfoot se laissa faire, tellement soulagé qu'il pensait perdre pied. Il eut un sourire de reconnaissance; enfin, Remus savait la vérité et le croyait.


- Je suis tellement désolé, Padfoot, dit alors Remus en se reculant.

- Ce n’est rien, dit Padfoot avec un signe de la main.

- Non... ce n'est pas rien, répliqua Remus. Tu a été enfermé pendant six ans... alors que Pettigrew...

- Je sais, dit sombrement Padfoot. Mais je suis sorti, maintenant. Grâce à la petite Anna...

- Tu es encore avec elle ? Demanda Remus. Tu sais qu'elle est autant recherchée que toi ?

- Oui, mais elle est innocente aussi. Elle a neuf ans, Moony.

- Je sais, répondit Remus. Dumbledore veut la retrouver. Personne ne sait comment Tracy Hawell a réussi à la faire enfermer.

- Anna pense qu'elle a utilisé l'Impérium...

- Ce serait une option, répondit Remus, pensif.

- Sa mère est diabolique, elle doit en rester loin.

- Qu'avais tu prévu de faire ?

- Je ne sais pas... je ne sais pas ce qui se passe à l'extérieur. On doit rester caché un bon bout de temps...

- Tout le monde est à votre recherche. Le ministère, Dumbledore et les Mangemorts.

- Génial, dit Padfoot d'un ton sarcastique.


II se dirigea vers le salon en faisait signe à Remus de le suivre. Ils prirent place sur les fauteuils. Il y eut soudainement du bruit dans les escaliers et le chaton noir d'Anna les descendit à toute vitesse et vient se positionner devant Padfoot et Remus en hérissant son poil et en crachant. Anna déboula quelques secondes après lui.


- Méchant chat ! Lâcha t'elle d'un ton autoritaire.


Elle leva la tête vers Padfoot et Remus et eut un sourire gêné.


- Désolé, dit-elle, il n'aime pas Padfoot parce que c'est un chien.

- Je crois qu'il ne m'aime pas non plus... répondit Remus.


Il eut un sourire tandis que Padfoot grognait sur le chat. Remus n'en revenait pas, cette petite fille ressemblait tellement à Padfoot. Même allure désinvolte, mêmes cheveux noirs et même yeux gris. Le même sourire également.


- Salut, dit maladroitement Remus. Désolé pour la dernière fois...

- Il est de notre côté, maintenant ? Demanda Anna en se tournant vers Padfoot.


Celui-ci hocha la tête avec un petit sourire. Anna eut un sourire également et tendit sa main à Remus. Elle savait que cet homme devait déjà connaître son nom, mais elle tenait à faire cela officiellement.


- Je suis Anna, dit-elle.

- Remus, répondit Remus en souriant et en serrant sa main.

- Tu ne diras à personne où on est caché ? Demanda alors Anna, perplexe.


Remus secoua doucement la tête.


- Bien sûr que non, répondit-il. Personne ne se doute que vous êtes ici... Mais comme j'ai dis à Sirius, tout le monde vous cherche. Et puis, Dumbledore souhaite t'aider, Anna.

- Dumbledore ? Fit la fillette. Pourquoi ?

- Il trouve cela horrible ce qui est arrivé.

- Il... Il ne croit pas ce que Tracy dit ? Demanda Anna, incertaine.

- Non, souria Remus.


Anna échangea un regard surpris avec Padfoot.


- Pourquoi il veut m'aider ? Je ne le connais pas.

- T'es une enfant, répondit alors Padfoot. Tout le monde doit trouver cela horrible le fait qu'un enfant soit envoyé à Azkaban.

- Hum, dit Anna. Roberts ne semblait pas trouver cela horrible.

- Il fait son travail, répondit Padfoot.

- Qui est Roberts ? Demanda Remus.

- Un garde d'Azkaban, répondit Anna.

- Comment vous vous êtes enfuis ? Demanda alors Remus, intrigué.


Anna et Padfoot lui racontèrent alors leur mésaventure à Azkaban. Remus fut infiniment surpris que la petite fille haute comme trois pommes devant lui avait réussi à s'échapper ainsi qu'à faire échapper Sirius. Plus il la regardait, plus il trouvait qu'elle ressemblait à Padfoot.

L'après-midi passa rapidement alors que l'ami de Padfoot parlait avec eux. Anna apprit qu'il était très gentil et qu'il avait beaucoup de complicité avec Padfoot. Ils semblaient avoir retrouvé leur ancien lien d'amitié assez rapidement. Elle décida de les laisser entre eux un peu avant l'heure du souper. Padfoot souhaitait sans doute avoir un moment avec son viel ami et elle alla dans sa chambre. Les deux hommes restèrent au salon et continuèrent de discuter.


- Que veux faire Dumbledore à propos d'Anna ? Demanda Padfoot.

- Il veut l'envoyer dans une famille de sorcier pour qu’ils la protègent. Il dit qu'elle est spéciale... et avec ce qu'elle a fait au chemin de traverse, je n'en doute plus.

- Elle semble avoir un certain don pour le contrôle de l'esprit, répondit Padfoot.

- Sa mère semble aussi avoir beaucoup de passion pour ça. Sauf qu'elle utilise une baguette pour contrôler les gens...

- En effet, dit Padfoot. Je ne sais pas si Anna va accepter de rencontrer Dumbledore. Elle n'a rien dit là-dessus...

- Hum. Tu pourrais essayer de la convaincre ?

- Tu penses que c'est le mieux pour elle ?

- Tu voudrais qu'elle reste ici ? Fit Remus en arquant un sourcil.

- Bien... c'est elle qui m'a permis de m'échapper d'Azkaban. Je lui ai fait une promesse... et puis, elle a eu une enfance difficile. Tu sais, des parents Mangemorts. Un frère qui la trahit un jour pour lui dire le lendemain de rester bien caché.

- Je vois... je peux te poser une question, Pad ?

- Ouais.

- Tu ne trouves pas qu'elle te ressemble ?


Padfoot roula des yeux et poussa un soupir.


- En fait... dit il lentement. Il paraît que c'est ma fille. Ou ma nièce...


Remus eut un regard surpris.


- Quoi ? Dit-il d'une voix blanche.

- Quand on est arrivé ici la première fois, Kreacher nous a vu et il a dit qu'elle était une Black. Il disait qu'il pouvait reconnaître tous les Black quand il en voyait un... et puis, tu sais, les miroirs de communications qu'on avait avec James ? J'en ai retrouvé et pour contacter Anna, il faut que je dise Annastasia Black.


Un silence stupéfait s'installa.


- Comment c'est possible ? Dit alors Remus. Tu n'as pas eu d'enfant à ce que je sache. Et ton frère non plus...

- Je sais, répondit Padfoot. Anna est convaincue que je ne m'en rappelle plus mais que c'est arrivé. Je ne me rappelle de rien, soupira t'il en se prenant le visage. C'est très étrange.

- Effectivement... il faut dire aussi que c'est ton portrait craché. Et puis... c'est toi qui lui a acheté un chat? Je pensais que tu les détestais.

- Longue histoire, marmonna Padfoot.

- Je vois, souria Remus. Je vais faire une enquête là-dessus. Regarder des vieilles photos ou je ne sais quoi.

- J'avais pensé à chercher sur les sortilèges d'oubli. Peut-être que j'en ai été victime...

- Je vais chercher là-dessus aussi.


Padfoot hocha la tête. Ils passèrent le reste du temps à parler de souvenir d'enfance et essayer de faire une liste de toutes les copines de Padfoot. Cela n'arriva à aucune conclusion, car les relations de Padfoot ne duraient jamais longtemps.

Remus partit à l'heure du souper. Il fit une accolade à Padfoot et lui promit de revenir le voir.

Un peu plus tard ce soir-là, Anna avait finalement décidé de s'exercer sur Bonbon. Le petit chat était beaucoup plus facile à contrôler que Padfoot, à son plus grand bonheur. Il faisait presque tout ce qu'elle lui disait.


- Tu devrais lui dire de ne plus jamais uriner devant ma porte, conseilla Padfoot d'un air noir.


Anna rigola quelque peu et se laissa tomber sur le divan.


- Alors, de quoi tu a parlé avec Remus pendant que j'étais pas là ? Demanda t'elle, curieuse.

- Des choses personnelles, répondit Padfoot.


Anna lui fit un regard indigné mais n'essayait pas d'en savoir plus. Padfoot vient alors s'assoir à côté d'elle et prit son air sérieux.


- En fait, dit-il, il a dit que tu devrais aller voir Dumbledore.

- Pourquoi ?

- Il veut... Il veut t'envoyer dans une famille de sorcier. Pour que tu sois en sécurité.

- Une famille de sorcier ? Répéta Anna. J'en ai déjà eu une et cela ne s'est pas très bien passé. Et puis, je suis déjà en sécurité ici.

- Pas totalement, répondit Padfoot. En fait, tout le monde est à ta recherche, dont des Mangemorts.

- Et alors ? Fit Anna. Personne ne nous a trouvé, à part Remus.

- Oui, mais... peut être que tu serais plus en sécurité avec Dumbledore. C'est le plus grand sorcier de tous les temps.

- Tu veux que je m'en aille ? Demanda brusquement Anna.

- Non, je n’ai pas dit ça.

- C'est à ça que ça ressemblait...


Padfoot soupira; elle était aussi susceptible que lui.


- Tu voulais te venger de ta mère... si tu es sous la supervision de Dumbledore, il pourra t'aider à la faire enfermer.

- Je ne veux pas de son aide... si tu veux plus de moi chez toi, je vais partir.

- Arrête, gamine, gronda Padfoot. Il faut juste bien réfléchir à la situation. Tu veux rester caché toute ta vie ?

- Non, mais je veux régler mes problèmes moi-même. Tu avais promis de ne jamais me trahir.

- Je ne te trahis pas, répliqua durement Padfoot.

- Tu veux m'envoyer à ton Dumbledore, rétorqua Anna. Il ne voudra pas que je revienne avec toi si tu n'es pas encore innocenté.

- Je veux le meilleur pour toi, gamine... mais si tu ne veux pas y aller, alors tant pis.


Anna le fusilla du regard et se leva pour aller dans sa chambre. Padfoot poussa un profond soupir. Il ne voulait pas se séparer de la fillette, mais Dumbledore pourrait probablement l'aider plus que lui. Il sentit un pincement dans son cœur en sachant que la gamine croyait qu'il ne voulait plus d'elle. Il allait retourner lui parler, ce soir.

Anna claqua la porte de sa chambre et se jeta sur son lit. Pourquoi Padfoot voulait-il qu'elle aille voir Dumbledore ? Il voulait qu'elle parte, c'était bien clair. Elle ne comprenait pas. Elle était peut-être sa fille et il la rejetait. Il avait dit qu'elle pouvait rester si elle voulait, mais elle ne se sentait plus la bienvenue.

Elle savait qu'elle avait tendance à être susceptible, mais elle ne pouvait même pas contrôler ses propres pensées. Elle devait partir. Elle se releva soudainement et prit un vieux sac qui traînait dans le placard, convaincu de faire la bonne chose. Elle fourra quelques morceaux de vêtements dedans et le referma. Elle pourrait y cacher Bonbon... Elle allait partir cette nuit. Elle serra sa baguette dans ses mains et ferma les yeux.

Personne ne voulait d'elle... sa famille d'accueil l'avait fait enfermer à Azkaban et maintenant, Padfoot voulait l'envoyer dans une nouvelle famille de sorcier que ni lui, ni elle ne connaissait.

Elle le comprenait, au fond. Elle était de trop partout où elle allait. Elle ne savait pas trop où elle pourrait aller se cacher, mais elle avait une idée de ce qu'elle voulait aller faire. Sa décision était prise, elle allait partir de la maison cette nuit.


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