Triangle maudit
Bien entendu les investigations n’ont rien données, que des fausses pistes ou des témoignages bidons. Will est rentré chez lui, extenué par toute cette histoire. Il se couche, et cette nuit ces rêves seront peuplés de cadavres et de visages décharnés.
Pendant ce temps
Ces avec difficulté que je parviens à ouvrir les yeux. Mais cela ne fait aucune différence. Toute autour de moi, il n’y a que la nuit, l’obscurité. Je pousse sur mes bras pour me relever, mon corps étant affalé de tout son long contre ce que je devine être de la terre. J’ai froid. Je ne porte plus mes vêtements, je suis en sous-vêtements.
Je me redresse non sans peine pour me remettre sur mes jambes, je tends les bras devant et autour de moi afin de mieux appréhender la pièce dans laquelle je me trouve. Les murs sont de la même matière que le sol, de la terre. Je suis donc dans un trou. J’essai de me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre le sommet de ma geôle, en vain.
Le froid me saisit, je me roule en boule dans le fond de mon trou, dans l’espoir de réchauffer mon corps dénudé.
Des larmes silencieuses viennent balayer la terre qui se trouve sur mon visage.
Je crois bien que c’est la fin.
Ailleurs…
Lecter a revêtu son plus beau par-dessus, un magnifique imperméable transparent, laissant apercevoir son costume trois pièces. Il tient dans sa main une immense lame, probablement de la coutellerie japonaise au vue de la finesse de l’objet. Il sourit.
Un homme ligoté se tient assis devant lui, sur une des chaises de la salle à manger de Lecter. L’homme regarde Lecter avec terreur. Son entrejambe est trempée, il s’est fait dessus.
- Pitié, je ne savais pas ! Cri l’homme attaché.
Hannibal fait virevolter la lame devant ses yeux, la lumière se reflète sur l’arme comme un miroir sanguinaire.
- Tu vas me dire où elle est, ensuite je vais te faire regretter d’avoir poser tes mains salles sur elle. Déclare Lecter.
L’homme balance une adresse, avec tout un tas de détail sur comment retrouver la fille. Ce faisant, il pense être épargné par le Docteur.
- Nous avions un accord, tu tues les victimes, te fais passer pour un simple imitateur afin d’éloigner l’attention du boucher de Baltimore. Et tout le monde était content. Lecter récite sa tirade sans même regarder son interlocuteur.
- Pitié je suis désolé, mais promis je ne l’ai pas touché ! L’homme hurle de peur.
Son corps entier est pris de spasmes, la peur le fait transpirer à grosse goûte. Son marcel est tâché de sang et de spermes, cela doit bien faire des jours qu’il n’a pas pris de douche.
- Tu n’es qu’un répugnant petit porc, à présent je n’ai plus besoin de toi.
Hannibal saisie la tignasse de l’homme de sa main gauche, et de la droite lui tranche la gorge. Le sang jaillit, et peu à peu la vie quitte le corps de l’homme. Hannibal balance la tête au sol. Puis, commence à le dépecer méthodiquement, tel un animal.
- Peut-être vais-je devoir bientôt organiser un diner avec toute cette viande ? Se demande Lecter.
Le lendemain
Les locaux du FBI sont en ébullitions, un témoin anonyme a téléphoné très tôt ce matin afin de communiquer aux enquêteurs une adresse, soi-disant celle où Hema est retenue.
Une dizaine d’enquêteur, ainsi que l’agent Crawford accompagne Will et Hannibal sur les lieux. Une ambulance ne tarde pas à les rejoindre.
Après avoir défoncé la porte d’entrée, tout le monde entre. Une odeur fétide, mélange de sang et de chair en putréfaction, vient leur saisir les narines.
Les mains de Will tremblent sur son arme, il avance en premier, commençant à fouiller les moindres recoins de la maison. Il ouvre une porte qui donne sur une pièce qu’il aurait préféré ne jamais voir.
Elle était remplie de peaux de visage accrochés au mur, une dizaine, voir plus. Will vomit dans un coin de la pièce.
Hannibal pose sa main sur son épaule en signe de soutien. Il sait à quoi pense Will. Mais il sait aussi qu’Hema va bien.
La visite se poursuit, rien dans la maison.
La petite troupe se dirige à présent dans le jardin.
Des planches de bois sont posés au sol, comme pour dissimuler quelque chose. Will se précipite pour dégager les planches trempées par la rosée. Ses mains nues sont gelées, les planches bien trop lourdes. Ses mains rougissent par le sang qui coule. Hannibal vient lui prêter secours, suivit de près par les hommes du FBI.
Les premiers rayons du soleil traversent les échancrures laissées par les planches retirées. Un puit de 4 mètres s’ouvre sous les yeux des hommes sidérés. L’informateur anonyme avait raison.
Elle est là, au fond du trou littéralement. Son corps pâle se détache de la terre noire qui l’entoure. Elle est inconsciente.
Will se jette au fond du trou pour la rejoindre. L’atterrissage est rude, mais aucune fracture à déplorer. Il saisit la jeune femme et la serre contre lui, sous les yeux du Docteur Lecter qui reste stoïque.
Le corps d’Hema est gelée, elle est très certainement en hypothermie. Will enlève sa veste est enveloppe le corps d’Hema avec. Sa généreuse poitrine est collée contre le torse de l’homme. Will soulève le corps en passant son bras sous ses cuisses. Il peut sentir toutes les formes de la jeune femme. Il sent soudainement en lui monter une vague de chaleur.
Lecter ne loupe rien de la scène, il décortique les moindres gestes de Will. Il comprend tout ce qui se joue en bas. Les ambulanciers ne tardent pas à les rejoindre, et bientôt la jeune femme est emmenée à l’hôpital de Baltimore.
Will est assis dans le long couloir éclairé de néons, bercés par le va-et-vient des chariots de soins. Les équipes médicales se relaient sans cesse. Hannibal est convié avec le reste de l’équipe de soignants, pas Will.
Les rideaux de la chambre d’Hema ont été tiré, il ne peut l’apercevoir. Cette situation le rend nerveux. Ses mains tremblent, son visage est livide. Il repense au corps de la jeune femme, à tout ce qu’il aurait voulu lui faire. Il essai de chasser ces pensées lubriques, mais les images ne cessent de revenir. Il revoit la dentelle de ses sous-vêtements tachées de terre sur son corps froid, à sa main passant sous ses cuisses.
- Will ? Crawford l’arrache à ses pensées.
- Je vous ai ramené du café. Crawford lui tend un gobelet cartonné fumant.
Will le prend tout en remerciant l’agent. Les deux hommes attendent dans le couloir, en silence. Crawford sait à quel point cette affaire a affectée Will.
Quelques heures plus tard Hannibal rejoint les deux hommes.
- Elle est tirée d’affaire, aucune séquelle physique n’est à déplorée. Affirme le psychiatre.
- Et pour le reste ? Demande Crawford.
- Il faudra que je la suive à mon cabinet, un enlèvement et une séquestration ce n’est pas anodin. Déclare Lecter.
Will n’entend pas les mots de Lecter, il se précipite dans la chambre, il veut la voir.
Elle est là, endormie sous les effets de sédatifs. Son corps immaculé a été débarrassé de la terre qui le salissait.
Will s’assoit sur la chaise qui se trouve face à son lit, il attendra jusqu’à son réveil ainsi. Lecter prend congés de Crawford et rejoint Will. Il s’assoit à côté de Will sans rien dire.
- Laisse-la, épargne la je t’en prie. Implore Will d’une voix presque larmoyante.
- Impossible, elle sera mienne. Déclare Lecter.
Will n’entend pas, il s’est déjà endormi la fatigue la terrassé.
Pendant ce temps
J’ouvre les yeux. Cette fois-ci, une lumière douce accompagne mon réveil. Une main est posée sur la mienne, c’est celle du Docteur Lecter. Je lève la tête en sa direction et le voit me sourire.
- N’ayez crainte, vous êtes en sécurité. Indique Lecter. Son ton se veut rassurant.
Je fonds en larme, toutes ces émotions remontent et surgissent en un flot de larmes. Je sens les bras de Lecter m’amener contre lui. Mon visage au contact de son torse. Mes pleures mouillent sa chemise, je me laisse aller telle une enfant.
Sa main me caresse les cheveux. Entre deux sanglots, j’inhale son parfait enivrant, une odeur puissante et voluptueuse. J’aimerai que ce moment dure pour toujours.
Quelque chose vient soudain me déranger. Je tourne le regard et voit Will à l’autre bout de la pièce qui nous fait face. Il n’a pas perdu une seule miette de la scène.
Il me regarde avec colère, puis quitte la pièce sans dire un mot. Mais à vrai dire, je n’en ai rien à faire.
J’ai à présent Hannibal pour moi seule et je compte bien en profiter et m’abandonner à lui.