Le Parfum du Air Salonpas
Chapitre 7 : Udai, Tsukkishima
947 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 22/10/2020 12:01
Tsukkishima rentra du camp d'entraînement plus vanné que jamais. Ces types de Nekoma étaient épuisants, aussi bien en match qu'en dehors du terrain et il était bien content d'en avoir fini avec eux. Il récupéra la clé sous le pot de fleurs dans l'entrée, mais la porte était déjà ouverte. Bizarre… Sa mère lui avait envoyé un message la veille, expliquant qu'elle partait en week-end prolongé avec Tomomi, sa nouvelle petite amie et qu'elle ne serait pas rentrée quand il reviendrait. Tsukkishima n'en était pas inquiet pour autant. C'était sans doute Akiteru qui venait se reposer un peu, dans une vraie maison avec un vrai espace pour vivre et une vraie machine à laver.
Il s'affala dans le canapé et commençait à se laisser gagner par le sommeil quand il entendit s'ouvrir une porte à l'étage. Un pas léger descendit les escaliers, qui n'était ni celui d'Akiteru, ni celui de leur mère.
— Je vais me chercher à boire.
C'était une voix d'homme, celle d'un jeune homme à première vue. L'inconnu se dirigea vers la cuisine et ouvrit le réfrigérateur. Tsukkishima en profita pour l'observer discrètement au-dessus du dossier du canapé. De là où il se trouvait, l'autre ne pouvait pas le voir à moins de savoir qu'il était là, mais Tsukkishima pouvait le regarder dans le miroir de la desserte. C'était effectivement un jeune homme, aux longs cheveux noirs et aux traits fins. Il était plutôt petit, mais tout de même plus grand que Hinata ou Nishinoya. Il portait le t-shirt de pyjama d'Akiteru, qui était trop long pour que Tsukkishima voie ce qu'il portait en dessous. Cela dit, il le craignait, il y avait de grandes chances pour que ce soit « rien du tout ». L'inconnu fut vite rejoint par Akiteru, vêtu de son bas de pyjama mais pas du haut, qui l'enlaça avant de l'embrasser dans le cou et de laisser descendre ses mains là où Tsukkishima préféra ne pas regarder.
— Que dirais-tu d'un quatrième round ?
— J'aimerais autant pas.
Akiteru hurla en entendant cette voix sortie de nulle part, avant de repérer son petit frère, dont seul le haut de la tête apparaissait derrière le dossier du canapé.
— Kei ! Kei, Kei, Kei… T'étais pas censé rentrer que demain ?!
— Non. Et quatre ? Arrête un peu de te la péter.
Il se redressa complètement et les observa tous les deux. Pour son plus grand bonheur, il se rendit compte à ce moment que l'illustre inconnu portait un boxer sous le t-shirt qu'il avait emprunté. Tsukkishima se leva — il commençait à avoir faim — et alla piocher lui aussi dans le frigo. Il en sortit un reste de tonkatsu qu'il glissa dans le micro-ondes.
— Et sinon, demanda-t-il à Akiteru, Maman est au courant que tu profites de son absence pour commettre le péché de chair dans sa maison avec…
— Tenma, compléta le petit brun qui ne semblait pas gêné le moins du monde par la situation.
— … avec Tenma ?
— Laisse Maman en dehors de tout ça.
Tsukkishima regardait son morceau de porc pané tournoyer dans le micro-onde quand il se rappela enfin où il avait déjà entendu ce nom.
— Attends… Tenma… Udai Tenma ?
— Ouaipch, répondit l'intéressé entre deux bouchées de mochi.
Tsukkishima se fendit d'un sourire en imaginant la tête que ferait Hinata quand il apprendrait que son nouveau beau frère n'était nul autre que le Petit Géant.
—
Quand Tsukkishima termina son histoire, Kuroo le regarda avec de grands yeux étonnés.
— Même ta mère ?
— Fais gaffe à ce que tu dis au sujet de ma mère.
— N'empêche… j'ai raison ou j'ai pas raison ?
— D'accord, OK, tu as raison, admit Tsukkishima. C'est statistiquement improbable.
Kuroo hocha la tête pour l'appuyer, l'air plus perplexe que jamais. Au même moment, les joueurs d'Inarizaki passèrent à côté d'eux pour rejoindre leur bus. Au milieu du groupe, le deuxième jumeau Miya tenait la main de leur bloqueur à l'air blasé. Kuroo et Tsukkishima s'échangèrent un regard et haussèrent les épaules. Un couple de plus ou de moins…
Tsukkishima consulta sa montre. Si toute cette intense réflexion n'avait pas apporté grand-chose à sa vie, elle lui avait au moins permis de passer le temps et de se changer les idées, ce qui était pile poil ce qu'il recherchait. À côté de lui, Kuroo agita le bras et Tsukkishima put voir s'approcher d'eux un groupe hétéroclite composé pêle-mêle de membres de Karasuno, Nekoma et Fukurodani. Quand ils arrivèrent à leur hauteur, Bokuto échangea un check d'une inutile complexité avec Kuroo.
— Tsukki !
Yamaguchi se détacha du groupe pour s'avancer vers lui, un grand sourire aux lèvres. Il se pencha vers lui, lui souffla qu'ils n'allaient pas tarder à aller s'échauffer et lui embrassa le front. Malgré lui, Tsukkishima sourit doucement. Il savait que si Kuroo le voyait, il allait en entendre parler pendant les trois prochaines décennies. Il l'imaginait déjà : « Quoi ?! Le si froid et cynique Kei Tsukkishima est capable d'avoir des sentiments humains ? Incroyable ! ». Mais s'il y avait bien quelqu'un à qui il était incapable de résister, c'était bien à Yamaguchi.
— Et moi, j'ai pas le droit à un bisou ? demanda Kuroo en voyant passer Kenma.
— Dans tes rêves.
Une fois le groupe passé, Kuroo se tourna vers Tsukkishima et lui tendit la main.
— Bon, on dirait que c'est l'heure.
Tsukkishima saisit sa main et la serra dans la sienne.
— Que le meilleur gagne ?
— Que le meilleur gagne.