Pour l'amour du volley-ball

Chapitre 1 : Introduction: le drame des Nationales

766 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/05/2020 12:10

*La pression se fait de plus en plus pesante. Mes oreilles bourdonnent, ma vision se trouble, je me sens chanceler. Non, il ne faut pas que je lâche. Pas maintenant. Mes yeux se posent sur le scorer, qui affiche un 25-24 au troisième set. On ne peut pas, on ne doit pas lâcher maintenant. Après tout le chemin que l'on a parcouru, il nous faut cette victoire, elle est à nous. Malgré mes oreilles bourdonnantes, je perçois la foule en délire autour du stade, leurs mouvements d'encouragements, et leurs cris, créant une voix multiple et trouble qui fait résonner les murs, le plafond, le sol du terrain de volley.

"Akuma, Akuma, Akuma!"

Et puis soudain, le silence. Ma respiration qui se fait de plus en plus forte. Celle de mes coéquipiers, à côté de moi, me provoque un sentiment de sécurité, et de confiance. Je souris. Je sais pourquoi on est là, je sais comment on est arrivés là, et je sais aussi comment on en sortira. Vainqueurs. La balle arrive sur moi à toute vitesse, je le sais, et pourtant, c'est comme si je la voyais au ralenti. Ma tête et mon esprit sont absents, et ce sont mes bras qui se tendent, presque automatiquement, pour se joindre en manchette. La douleur habituelle de la balle qui s'écrase sur mes avant-bras avant de repartir vers le plafond. Je recule un peu, mais je garde la tête levée. C'est maintenant que le véritable spectacle commence. Je vois la balle atterrir dans les mains du passeur, s'élever encore un instant, avant d'être supplantée par une ombre grandiose, immense, menaçante. Son bras est armé, ses jambes sont fléchies, et c'est à cet instant là que je sais, réellement, avec certitude, qu'il n'y a plus qu'une seule issue à ce match.

Le bruit de la balle qui s'effondre sur le sol adverse est couvert par les cris des spectateurs.

"Akuma, Akuma, Akuma!".*


***

-Lia? Lia tu es là?

Bokuto frappe à la porte du dortoir d'une main incertaine. Lia a disparu depuis hier soir, et personne ne semble savoir où elle se trouve. Il ne s'agit cependant pas de disparaître maintenant, alors qu'ils n'en sont qu'à leur deuxième jour d'entraînement en prévision des Nationales! Il frappe encore un peu plus fort. Pas de réponse. Il soupire et se laisse glisser au sol, le dos contre la porte.

Des Nationales, il en avait tellement rêvé, quand il était petit! Et pas seulement lui. Tout leur groupe d'amis était obsédé par cette idée-là, celle d'arriver finalement à affronter ce grand défi, et à représenter le Japon face aux autres pays! Il se rappelle en souriant la tête de ses amis, ex-coéquipiers, quand Lia et lui avaient reçu leur lettre de convocation. Il ricane. La tête d'Oikawa était indescriptible! Bokuto et Lia avaient alors fait leurs bagages et avaient quitté à regret leurs amis, au lieu de passer l'habituel été en leur compagnie, dans la maison familiale de Kuroo, perdue dans la campagne japonaise. Et pourtant l'excitation les empêchait de ressentir une véritable tristesse. Dans le bus vers le centre de formation, ils avaient à peine échangé deux mots. Lia avait l'air pensive, et Bokuto avait mis ça sur le compte de la pression, mais aussi de l'étonnement. En même temps, il pouvait la comprendre. Qui se serait attendu à être convoqué, après le..?

Bokuto stoppe ses pensées nettes, alors qu'un affreux pressentiment s'immisce dans sa poitrine. Il se relève, se tourne vers la porte et commence à tambouriner, doucement d'abord puis de plus en plus fort. Toujours aucune réponse. Le garçon sent alors la transpiration couler le long de sa colonne vertébrale, alors que le doute ne fait que grandir. Non, c'est impossible, elle n'aurait pas fait ça, pas à nous, elle n'oserait jamais, ça ne peut pas...

Une seule solution: Bokuto prend quelques pas d'élan et enfonce la porte. Celle-ci cède sans trop résister, et laisse la place à un dortoir rempli de lits, tous surmontés d'une montagne d'affaires, de valises, de vêtements de sport. Tous, sauf un. Un lit propre, rangé. Jamais défait.

Bokuto n'a pas besoin de vérifier, il sait que Lia n'est plus là.

-Merde!

Il sort de la chambre en courant, les points serrés, avec l'impression d'avoir échoué à la seule mission que ses amis lui avaient confié. Ne. Pas. La. Perdre. De. Vue.


_Fin de l'introduction_

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