Au delà des apparences!
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5 ans plus tôt
- Salut, toi !
- Arrête de gesticuler et mets ton bras autour de mon épaule !
- Tu sais que je t’aime toi, ma petite Chacha…
- Oui, moi aussi, je t’aime mais si tu pouvais rester debout le plus longtemps possible…J’ai du mal à te porter, moi
- Oh lui là-bas, il a l’air super sympa ! Salut !!
- Excusez-la, elle est juste un peu pompette…Anne-Sophie, reste tranquille ! On est bientôt arrivée à une station de taxis.
- Yahou !! Regarde-moi, je vole !!
- Reviens ici tout de suite, Anne-so’ ! Non, ne va pas par-là ! Non ! Eh bien voilà, tu es tombée, t’es contente ?!
- J’ai mal au genou…
- Si tu étais restée tranquille aussi…Allez ! Lève-toi, maintenant !
- NON !
- Arrête de faire l’enfant ! Allez, debout…Ouf, t’es lourde…
- Et si on dansait le french cancan ?
- Oh non, ce n’est pas vrai…
- Quoi ?
- Il n’y a plus de taxis ici ! Ils sont tous partis…Il y en aura sûrement un qui finira par revenir si on attend un peu… Assieds-toi sur le banc-là.
- J’ai envie d’aller m’amuser !
- Je crois que tu en as assez fait pour aujourd’hui…
- Hey regarde là-bas, c’est mon beau-père ! Salut André ! Youhou !
- Calme-toi, tout le monde nous regarde !
- Bonjour Anne-Sophie, ça n’a pas l’air d’aller ?
- Elle a un peu trop bu comme d’habitude… On attend un taxi pour rentrer.
- Je suis garé pas trop loin, si tu veux, je te raccompagne d’abord et ensuite, je dépose Anne-Sophie à la maison.
- C’est vrai ? Oh, ce serait super ! Merci
- Merci Andrééé !
- Vous pouvez m’aider à la transporter jusqu’à la voiture, s’il vous plaît ?
- Oui, bien sûr.
- Un grand merci, en tout cas
- Mais c’est normal.
- On dirait que sa bonne humeur est retombée…Tout va bien Anne-so’ ?
- Mmmhh…
- Il va falloir que tu ailles te coucher toi
- J’ai envie de vomir…
- Je vais lui donner un sac au cas où il y aurait un incident. Ce serait dommage d’abîmer ma voiture toute neuve…
- Oui, je comprends
- On est arrivé…Attention la tête…Voilà
- Je peux m’asseoir à l’avant, à côté de vous ?
- Bien sûr.
- C’est vraiment très gentil de votre part de nous raccompagner
- C’est normal, c’est ma belle-fille et son amie, je ne peux pas vous laisser comme ça…
- Je vais vous donner mon adresse, je suppose que vous ne la connaissez pas ?
- En effet, je vais l’encoder dans le GPS.
- Je crois qu’Anne-Sophie s’est endormie, j’espère que vous arriverez à la transporter jusque dans son lit
- Je pense que je devrais m’en sortir
***
Où est-ce que je suis ? Ce n’est pas chez moi, j’en suis sûre. Je suis dans une chambre mais celle de qui ? Mon cœur palpite à tout allure, mon angoisse augmente lorsque je me rends compte que je ne porte plus de… culotte…Je suis dans le lit d’un inconnu…Mais qu’ai-je donc fait ? Il y a un peu de sang sur les draps, j’ai mal entre les jambes sans compter un mal de crâne énorme.
Tout à coup, j’entends du bruit, quelqu’un s’approche derrière la porte d’entrée de la chambre. Je panique et cherche à me cacher, j’ai peur de découvrir avec qui j’ai fini la soirée.
La porte s’ouvre et c’est avec effroi que j’aperçois le visage du fiancé de ma mère : André Dehogne !
- Qu’est-ce que vous m’avez fait ?
- Oh, ne fais pas l’innocente, tu sais très bien ce qu’il s’est passé…
- Mais Pourquoi…Comment avez-vous pu me faire ça…à moi, à ma mère ?
- Ce sera notre secret, il n’y a aucune raison que quiconque le sache…
- Vous…vous m’avez touchée…Vous avez abusée de moi…
- Tu n’as pas dit « non » que je sache…
- Je n’étais pas consciente de ce que je faisais, c’était implicite, jamais je n’aurais accepté si j’avais eu l’esprit clair !
- De toute façon, ce qui est fait est fait…
- NON ! Je dirai tout à ma mère, à mon père ! On vous poursuivra pour ce que vous m’avez fait !
- Tu ne diras rien…
- Si je le ferai…
- Personne ne te croira et tu le sais… Tu passes ton temps à mentir à tout va et ta mère sait que tu ne me portes pas dans ton cœur depuis le début et que tu es contre notre mariage à venir. Elle pensera que tu as inventé cette histoire de toute pièce pour nous séparer…Et vu ton comportement ces derniers temps, elle aura d’autant plus de mal à te faire confiance. Tu as déjà une mauvaise réputation, alors je ne vois pas ce que cela change pour toi
- C’était ma première fois… je murmure dans mes larmes.
-
Je vois mes chaussures et mon sac, je les attrape aussi vite que je peux et je m’enfuis de là à toutes jambes. Une fois dehors, je vomis mes tripes, je ressens un profond dégoût de moi-même indescriptible, j’ai des flashs qui me reviennent de lui sur moi… J’ai honte de m’être retrouvée dans une telle situation… Je n’ai qu’une envie c’est de prendre une douche et de frotter, frotter, frotter jusqu’au sang…Il a raison…personne ne me croira…Qui aurait envie de me croire ? Qui ?
De nos jours
J’ai eu une nuit plus qu’agitée. Je me réveille en sueur. Je vais me laver puis prendre mon petit déjeuner. Ma mère n’est pas là, elle est sortie en ville, il me semble. Je mange un délicieux pain au chocolat lorsque tout à coup quelqu’un vient toquer à la porte. Je suis étonnée que la personne n’ait pas plutôt sonné en bas mais bon, j’ouvre et je tombe nez à nez avec…
- Que faites-vous ici ?
- Je voulais donner ce joli bouquet de lys à Jeanne.
- Elle n’est pas là !
- Alors, je repasserai
- Je ne crois pas !
- Pardon ?
- Vous ne croyez pas que vous lui avez fait suffisamment de mal en couchant avec l’une de ses amies ? Il est clair que pour moi ça a été un soulagement qu’elle puisse découvrir une partie de votre vrai visage mais sérieusement, tenter de nouveau de la séduire après tout ce que vous nous avait fait subir…
- Jeanne est assez grande pour choisir seule ses fréquentations sans que son irresponsable de fille s’en mêle !
- Ce que vous oubliez, c’est que j’ai beaucoup changé depuis et surtout beaucoup mûri. Je ne suis plus la jeune fille innocente que vous avez violée !
- Je n’ai rien fait de tel, vous avez tout inventé !
- Non, je n’ai rien inventé et vous le savez ! Je vous interdis de vous approcher de ma mère sinon, je révèle à tout le monde ce que vous m’avez fait subir…
- Personne ne vous croira !
- Vous voulez parier ? Je ne suis plus la même, comme je vous l’ai dit ! Aujourd’hui, je suis une étudiante respectable en master droit, j’en ai terminé avec toutes les bêtises que je pouvais faire à l’époque. Ce sera ma parole contre la vôtre et le temps qu’on débatte de qui de nous deux aura raison, cela sera suffisant pour ternir votre réputation ! Si vous voulez insister auprès de ma mère, faites, mais sachez que vous aurez affaire à moi et je n’aurai de cesse avant d’en avoir fini avec vous et votre misérable vie ! je lui assène d’un ton acerbe avec un aplomb que je ne me connaissais pas. Je soutiens son regard, la haine que j’éprouve envers lui doit se lire dans mes yeux.
Il semble impressionné par mon discours et finit par s’en aller furibond.
Je tremble de la tête au pied mais je suis contente de moi, d’avoir osé lui tenir tête. J’espère vraiment qu’il nous laissera tranquille désormais.
Je n’ai raconté à personne ce qui m’est arrivé. Même pas à Charlotte. C’était mon terrible secret. Quelque chose qui me hante depuis des années maintenant et que je préférerais oublier. Mais je sais que c’est impossible.
Peut-être que ma mère sera déçue de ne plus avoir de nouvelles, si mon discours a fait son effet mais c’est préférable, elle mérite tellement mieux…
Je retourne finir mon petit déjeuner puis je me remets au travail pour la journée.
Le soir, je décide de faire une pause dans le salon, je regarde les infos comme il m’arrive parfois de le faire lorsque j’en ai le temps. C’est important de rester informer sur ce qu’il se passe dans le monde. On y parle du taux du chômage, de grèves et du crash d’un avion où il n’y a malheureusement aucun survivant. C’était un avion dont le départ était à Charleroi et la destination… la destination…
Mon sang ne fait qu’un tour lorsque je réalise de quel avion il peut bien s’agir. Je fonce dans ma chambre, je cherche après le ticket d’avion que j’aurais dû utiliser jusqu’à ce que ce voyage tombe à l’eau en ce qui me concerne, je vérifie si c’est bien du même avion dont il est question, à première vue, c’est le cas. Dans un élan d’espoir, je me connecte sur Facebook pour voir son mur…Il n’y avait malheureusement plus de doute, je vois des messages en masse de ses amis défiler sur sa page…
J’ai le souffle coupé lorsque je me rends compte de ce qu’il se passe…C’est la fin…
- Oh, Matthieu…