Between the Sheets
J15 Summer dress đź‘—
TW : féminisation
Je vais essayer de ne pas marcher sur mes propres plates-bandes dans la mesure où il est aussi question d’une petite robe dans le OS que j’ai écrit pour le fanzine du french discord GO… Je vous préviens, c’est du grand n’importe quoi !
— J’irais bien marcher dans le sable et tremper les pieds…
Aziraphale venait d’entendre la porte d’entrée se refermer et il voulait éviter que Crowley ne s’installe dans le canapé. Ou dans le hamac. Ou pire encore, dans le lit ! C’était le meilleur moyen de ne plus bouger du cottage pour le reste de la journée… Occupé à terminer la vaisselle du petit déjeuner “à l’humaine”, l’ange ne vit pas Crowley entrer dans la petite cuisine, ni mettre une pichenette dans la feuille de lierre dragon, qui avait vaillamment tenté de se rétracter dans son pot, sans succès.
— Tremper les pieds… La dernière fois que tu m’as dit ça, tu t'es baigné toutes ailes dehors et après, il a fallu que je te lisse les plumes pendant deux heures quarante-cinq ! rétorqua le démon, en jetant sur le bar les journaux qu’il était parti chercher, de même que le pain.
L’ange retira son tablier, portant la prometteuse inscription “I kiss better than I cook”, et le suspendit à la patère en fer forgé à tête de canard, puis se figea lorsqu’il se trouva nez à nez avec Crowley. Aziraphale ne l’avait pas vu quitter le cottage un peu plus tôt, trop concentré sur son troisième petit déjeuner, aussi ses yeux s’écarquillèrent en découvrant la tenue du démon. L’ange avait remarqué le relâchement vestimentaire dont souffrait Crowley depuis qu’ils étaient en vacances, mais il ne savait pas trop comment aborder le sujet sans le vexer…
Aujourd’hui, le démon portait un bob rouge, d’une célèbre marque de saucisson, ramené de leur voyage en France pour déposer le Messie à sa colo, sur ses longs cheveux roux. Il s’affichait, en outre, dans un t-shirt rouge floqué “F*** Me I’m Famous” sur un short publicitaire estampillé Talisker. Non content de son forfait, il avait ajouté une touche démoniaque à son ensemble par le port de chaussettes de tennis, remontées presque jusqu’aux genoux. Aziraphale, déjà nauséeux au niveau du bob, dut s’agripper au bar quand ses yeux descendirent sur la paire de claquettes. Sa corporation humaine commençait à avoir des sueurs froides, aussi se résolut-il à mettre en œuvre le Plan qu’il avait en tête depuis plusieurs jours déjà .
— Ahem… Euh, Crowley, mon cher…
— Mmmm ?
— J’ai un cadeau pour toi !
— Un cadeau ? En quel honneur ?
— Depuis quand faut-il une occasion spéciale pour gâter celui qu’on aime, voyons ? répondit Aziraphale, en fouillant fébrilement le petit placard au-dessus de la hotte.
Il en sortit un sac, qu’il tendit au démon. Suspicieux, Crowley s’en saisit en grimaçant :
— Je te ramène le Celestial et toi, tu m’offres… C’est quoi ? Des fringues ?
— Précisément ! Enfin oui… Ou plutôt non… En fait, c’est… Euh, tu n’as qu’à ouvrir ! suggéra l’ange, le feu aux joues.
Reportant bien malgré lui son attention sur l’improbable association plantaire en soupirant, Aziraphale releva ses yeux clairs au regard soucieux lorsqu’il entendit un borborygme s’échapper de la bouche du démon.
— Ça… Ça ne te plaît pas ? s’inquiéta-t-il.
Crowley avait déplié la robe de plage en dentelle légère noire à motifs étoilés, relativement courte et ample que l’ange avait trouvé dans une des innombrables boutiques de bords de plage.
— Il y a un… Un maillot de bain aussi… Si… Si tu veux. Il est tout simple… La robe de plage aussi, je… Je l’ai choisi pour les, euh… Les étoiles, mais si ça ne te plaît pas…
— Je l’adore ! le coupa Crowley, en s’approchant pour lui poser un baiser sur la joue. Je vais me changer pour aller nous promener, entendu ? ajouta-t-il, en sortant le maillot du sac.
— Merveilleux ! Enfin, je veux dire… Ce sera mieux au cas où, euh… On se baignerait…
L’ange dû s'agripper à nouveau au bar lorsque Crowley se changea, séance tenante, au milieu de la cuisine, après avoir lavé miraculeusement sa nouvelle tenue. Aziraphale se souvint que sa corporation humaine avait besoin d’oxygène au moment où le démon avait fini d’enfiler la robe de plage, effleurant de ses longs doigts les broderies étoilées.
— Les, hum… Les claquettes-chaussettes, mon rossignol ? demanda Aziraphale, avec un regard horrifié en constatant que le combo perdant n’avait pas quitté les magnifiques pieds de son partenaire.
Crowley les fixa, perplexe :
— Ben quoi ? C’est confortable ! Tous les jeunes à la mode en portent…
— On pourrait peut-être les brûler ? Avec le reste de tes vêtements d’aujourd’hui… suggéra Aziraphale, en remuant ses doigts avec impatience.
— Y a-t-il un message subliminal dans ce cadeau, mon ange ?
— Bien sûr que non, je t’aime dans n’importe quelle tenue, mentit habilement Aziraphale.
Une fois devant le cottage, pendant qu’Aziraphale tournait la clé dans la serrure en ajoutant une petite sécurité miraculeuse (ils avaient, un soir, retrouvés Gabriel et Bee affalés dans leur canapé en rentrant de promenade), Crowley observait distraitement ses plantes sur le perron. Ils prirent ensuite, main dans la main et pieds nus, le chemin de la plage.
Leur voisine, une dame d’un certain âge au goût certain, qui avait pris l’habitude d’observer les allées et venues du démon, dans tous ses états, depuis leur emménagement, ne put s’empêcher de siffloter. Comme elle l’avait fait plus tôt dans la matinée en le voyant en chaussettes-claquettes, elle soupira d’aise :
— Il est toujours aussi beau !
Cette histoire est fortement inspirée par l’outfit de David Tennant partagé par son adorable épouse sur Insta, et à la conversation absurde qui s’en est écoulée avec Circeto et TheBlueOne, à qui je dédis cette petite histoire 🩷.