Between the Sheets
J6 SunburnđĄïž
Ce prompt est la suite directe de J5
AprĂšs leur retour de la plage (et la dĂ©gustation de la crĂšme solaire sur le corps de lâange), Crowley avait optĂ© pour une douche Ă rallonge pendant quâAziraphale prĂ©parait un petit apĂ©ritif (une autre tradition humaine Ă laquelle il avait Ă©tĂ© converti, par Nina cette fois). Ils avaient fait un dĂ©tour par le marchĂ© couvert et lâancien SuprĂȘme de la divine comĂ©die avait jetĂ© son dĂ©volu sur un melon et du jambon cru.
Il Ă©tait occupĂ© Ă concocter de petites brochettes sur des branches de romarin en se rĂ©galant dĂ©jĂ grĂące aux odeurs, lorsquâil entendit le dĂ©mon maugrĂ©er en sortant de la salle de bain. ConcentrĂ© sur sa tĂąche, il releva la tĂȘte, sans pour autant se retourner :
â Quây a-t-il enfin ? ArrĂȘte de ronchonner, mon laurier Ă la sĂšve qui se glace, je le vois trembler dâiciâŠ
Crowley déboula dans la cuisine et se planta devant le libraire en faisant voler la serviette qui enveloppait son corps gracile, une grimace de rage plaquée sur le visage. Levant les yeux de ses boules de melon pour les planter sur la silhouette élancée du démon, Aziraphale finit par lever un sourcil perplexe :
â Eh bien ?
â Câest pas normal !
â Je ne vois rien dâanormal, moi⊠AllĂ©chant, Ă la limiteâŠ
Le dĂ©mon se tourna alors rageusement pour exposer lâautre cĂŽtĂ© de son corps au regard angĂ©lique dâAziraphale, qui ajouta :
â AllĂ©chant, câest bien ce que je disais !
â Plus haut, mon ange ! Plus haut !
Aziraphale sâĂ©broua et releva les yeux dâun cran pour dĂ©couvrir que les Ă©paules de Crowley Ă©taient victimes dâun Ă©norme coup de soleil.
â Je vois⊠Tu⊠Nous ne sommes pas censĂ©s attraper de coups de soleil, câest Ă©trangeâŠ
â Peut-ĂȘtre un de Ses mauvais tours pour nos mauvais et dĂ©loyaux services ? suggĂ©ra Crowley, dâune voix sourde.
â Nous nâavons pourtant pas perdu nos pouvoirs, je mâen suis servi tout Ă l'heure, je nâavais pas assez de monnaie pour le melon⊠rĂ©pondit lâange en effleurant la brĂ»lure, aprĂšs avoir lĂ©chĂ© ses doigts.
â AĂŻeeeeeee !
â PardonâŠ
â Tu peux tâexcuser, oui, câest ta faute !
â En quoi ? sâĂ©tonna Aziraphale.
â Je tâai Ă©talĂ© ta crĂšme et câest moi qui ai ramassĂ© le coup de soleil⊠Jâexige une danse de lâexcuse !
â La danse de lâexcuse nâest valable que lorsquâon commet sciemment une erreur ! Je vais plutĂŽt aller dans une officineâŠ
â On dit âpharmacieâ maintenant⊠soupira Crowley.
â Peu importe, attends-moi lĂ .
â Et tu veux que jâaille oĂč, gros malin ? Me faire soigner au PandĂ©monium ? Y a des spĂ©cialistes en brĂ»lures lĂ -bas, tu me dirasâŠ
Ignorant le sarcasme de son démon, Aziraphale se miracula dans la pharmacie du village et revint quelques minutes plus tard, les bras chargés.
â Câest quoi tout ça ? interrogea Crowley, posĂ© dans le plus simple appareil sur un tabouret de bar.
â La pharmacienne mâa donnĂ© un thermomĂštre, elle dit quâil faut vĂ©rifier ta tempĂ©rature. Elle a aussi donnĂ© des compresses pour que je te les applique, tiĂšdes, plusieurs fois par jour ! Elle a Ă©galement donnĂ© des antalgiques et des tubes de Biafine Ă Ă©taler sur le coup de soleil⊠énumĂ©ra lâange, en sortant les produits du sac.
â Ăa brĂ»le, Aziraphale ! La crĂšme, mets-moi la crĂšme⊠grogna le dĂ©mon, en pivotant sur son siĂšge.
â Si tu avais gardĂ© tes cheveux longs, ils auraient protĂ©gĂ© tes Ă©paules, le sermonna lâange, en ĂŽtant lâopercule du tube.
â Les cheveux courts tiennent moins chaud lâĂ©té⊠se dĂ©fendit le DĂ©chu. Quel est l'imbĂ©cile qui a crĂ©Ă© le soleil ?
â Câest toi, mon cher !