Sabre des Dunes I

Chapitre 1

4010 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/08/2022 21:40

Les trois gobelins avaient encerclé le guerrier, l’un avait une dague, un autre un gourdin et enfin le dernier tenait une lance. Le jeune Épéiste du désert tenait fermement son cimeterre à deux mains, en essayant de ne pas trembler.

Et d’un coup, tout s’enchaîna très vite : le premier gobelin porta un coup avec son poignard, le guerrier lui faucha le bras d’un coup de sabre avant de lui trancher la gorge. Les deux ennemis restant se jetèrent ensemble sur l’Épéiste, celui armé d’un gourdin tenta de lui briser le genou droit tandis que son congénère essaya de lui transpercer la cuisse gauche. Les deux nabots à la peau verdâtre pensaient que cette attaque coordonnée clouerait le guerrier au sol, et qu’une fois au sol ils n’auraient plus eu qu’à le déchiqueter vivant.

Cette stratégie, fut la preuve que malgré leur apparence les gobelins étaient capable d’intelligence, mais elle en démontra également la limite. En effet, le guerrier se déroba aux yeux de ses assaillants d’un pas de côté rapide, et se retrouva dans le dos du gobelin au gourdin. Avant même que le petit monstre vert ne le réalise, le guerrier du désert l’avait décapité.

L’Épéiste ne s’arrêta pas, il effectua un nouveau pas digne d’un danseur et se rapprocha du gobelin au javelot en un éclair. Le monstre tenta de le transpercer, mais le guerrier plaqua la plante de sa botte sur la hampe de son arme et appuya dessus d’un coup sec. Déséquilibré, le gobelin s’étala sur le sol, le guerrier du désert n’hésita pas et le transperça de son sabre, le clouant sur place.

L’Épéiste épuisé, poussa un profond soupir de soulagement, avant de s’appuyer sur son arme toujours fichée dans le dos de la créature verte. Mais c’est alors qu’il entendit un bruit de pas lourds derrière lui, il se retourna juste avant d’être percuté par une massue large comme un tronc d’arbre. Une côte…deux côtes se brisèrent sous le choc, avant que le guerrier n’aille s’écraser contre un arbre.

En face du guerrier se dressait à présent un énorme gobelin haut de presque deux mètres, armé d’une massue en bois cerclée de métal. Le colosse contempla les dépouilles de ses camarades, une lueur haineuse enflamma son regard. En rugissant, il se jeta droit sur le guerrier impuissant et désarmé.

Le jeune homme se réveilla en sursaut, il était en sueur, la respiration haletante. Il n’était plus dans la forêt. À présent il était assis dans un chariot qui cahotait sur une route de campagne. Le chariot était bâché, le guerrier y était allongé, entouré d’une multitude de sacs et caisses de marchandises venant droit des déserts d’orient. Sa tête était calée contre un sac probablement rempli d’épices.

Le guerrier du désert se redressa en s’étirant gaiement, avant de se masser les tempes et les yeux endoloris par son réveil brutal. Il avait encore fait ce cauchemar, ou plutôt s’était-il une fois de plus remémoré sa mésaventure avec des gobelins.

Le jeune homme venait des déserts de l’est, là où le sable remplace la terre et où l’eau est si rare qu’il faut l’économiser précieusement. C’est aussi là-bas que vivaient des clans de guerriers et de pillards féroces qu’on appelait « Fils des sables », « Diables des dunes » etc… L’Épéiste venait d’un clan appelé Le Lion du Soleil, dont les membres en plus d’être de féroces guerriers, étaient également des marchands, réputés pour amener leur marchandise jusque dans les capitales de pays éloignés.

C’est justement durant un voyage de commerce, vers la capitale d’un royaume de l’ouest, que l’Épéiste avait été attaqué par des gobelins. Il n’avait dû son salut qu’à l’intervention providentielle d’un aventurier qui traquait les petits démons dans les environs. Grâce à lui, l’Épéiste avait pu quitter la forêt et rentrer chez lui sain et sauf.

L’appel de son oncle qui conduisait le chariot, tira le jeune homme des brumes du réveil :

« Hé Fiston ! On arrive à la ville frontalière.

L’oncle de l’Épéiste, un homme à la barbe noire broussailleuse et à la carrure d’armoire à glace, avait appelé son neveu de sa voix bourrue.

─ Vraiment ?

Le guerrier du désert se leva pour voir la destination tant attendue de la caravane marchande. Au bout de la route se dressait la ville frontalière occidentale du royaume dont la guilde d’aventuriers était réputée. En effet de nombreux membres de la guilde étaient du rang Argent, soit le plus haut niveau pour des aventuriers indépendants.

─ Ta destination, c’est bien la guilde de cette ville, cher neveu ?

Le jeune homme répondit d’un simple signe de tête.

L’Épéiste était effectivement venu dans cette ville pour s’y installer et s’y enregistrer en tant qu’aventurier. Son oncle et les marchands de son clan avaient acheté un bâtiment il y a 2 ans. Ils l’avaient rénové et transformé en une sorte d’auberge d’étape pour leur clan. C’est dans cette auberge que l’Épéiste allait s’installer en tant qu’aventurier. Cela avait réglé la question du logement et du loyer une fois installé en ville.

Le guerrier du désert retourna à l’arrière du chariot, et rassembla ses affaires. Dans une cage juste à côté de lui un petit cri se fit entendre et l’Épéiste vit deux yeux jaunes familiers le scruter.

─ Tu es réveillé mon beau ? Demanda-t-il en retirant le voile qui couvrait la cage.

À l’intérieur se trouvait Oull, son hibou grand-duc au plumage et aux yeux brillants. C’était le plus fidèle compagnon de l’Épéiste depuis son enfance, il aurait donc été impensable qu’il ne l’emmène pas avec lui.

Dix minutes plus tard la caravane entra en ville, avant de s’arrêter à l’auberge du clan. L’Épéiste aida son oncle à décharger ses marchandises, puis rassembla ses effets personnels, ainsi que son hibou et les monta dans la chambre qu’on lui avait attribué.

La pièce en question avait pour seuls meubles, une table, une armoire et un futon. Le guerrier ne s’embarrassa pas de la simplicité du mobilier, il avait vécu dans moins confortable que ça.

Il commença par libérer son ami à plumes de sa cage en osier. Très heureux d’être enfin libre de ses mouvements le rapace battit joyeusement des ailes, il s’envola pour aller de percher sur l’armoire. Percevant la frustration de son camarade, l’Épéiste lui dit :

─ Ne t’en fais pas camarade, tu pourras bientôt sortir te dégourdir les ailes. Laisse-moi juste ranger mes affaires et préparer mon matériel. »

L’Épéiste joignit le geste à la parole et déballa ses affaires, avant de les ranger dans l’armoire et la commode de la chambre. Cette première partie de ses bagages était composée de vêtements, la seconde constituait l’équipement d’aventurier de l’Épéiste.

Son armure se composait d’une cotte de mailles, et d’un pourpoint en cuir pour le torse, complété par deux paires de protections en cuir, pour les avants bras et les jambes, renforcé avec des pièces de métal, et enfin un casque en acier protégeant tout le crâne, enroulé dans un turban de couleur rouge sombre.

Les armes de l’Épéiste se résumaient à un cimeterre, un arc et une arme de jet en acier appelé katar. Cette arme, qui se lançait comme un boomerang, avait des lames incurvées, faisant penser aux hélices d’un moulin.

L’arc était de taille moyenne, et était composé de deux courbes au lieu d’une seule. Le cimeterre, quant à lui, était forgé en acier de damas, et son tranchant était recouvert d’étranges gravures.


Le guerrier vérifia tout cela une dernière fois, puis il enfila son armure, attacha son sabre dans le dos et glissa son katar dans un étui à sa ceinture. Il laissa son arc et ses flèches sur place, décidant de ne les prendre qu’en cas de réelle nécessité. Enfin prêt, l’Épéiste appela son hibou qui vint se percher sur son épaule et quitta l’auberge pour se diriger vers le bâtiment de la guilde.

L’Épéiste souriait de toutes ses dents. Il avait passé deux ans à se préparer pour ce jour et à présent il était prêt : il allait devenir un aventurier. Mais tandis qu’il remontait la rue en direction de la guilde, une voix familière résonna dans son esprit :

« C’est donc le grand jour gamin ! Toi et moi allons enfin entrer dans la cour des grands !

Le guerrier ne répondit à la phrase que par la pensée, car il savait que personne d’autre ne l’avait entendu.

C’est exact Sable, on va pouvoir se mettre au travail.

Le jeune homme vit alors la silhouette sableuse et fantomatique du djinn apparaitre à ses côtés. Cet esprit du désert suivait l’Épéiste depuis son enfance, et depuis toujours il semblait être le seul à pouvoir le distinguer, bien que certains mages et autres lanceurs de sort expérimentés aient déjà réussi à sentir sa présence. Mais autrement le djinn était le seul à pouvoir décider si le commun des mortels pouvait le voir ou non.

Donc en dépit de son apparence, et de sa taille avoisinant les 2 mètres, aucun passant ne remarqua la présence du djinn. Malgré tout cela n’empêchait pas certaines personnes de dévisager le guerrier. Son accoutrement, son physique et surtout son rapace, attiraient quelque peu l’attention. L’Épéiste, âgé de 17 ans avait déjà une stature et une musculature dignes d’un adulte. Cela venait de son entrainement intensif au combat et du style de vie de son peuple, son affinité avec le hibou également. Pour les habitants des pays de l’ouest, cela-dit, un jeune homme accompagné d’un rapace de cette taille n’était pas habituel. L’Épéiste ne prêta cependant pas attention aux regards des passants, et poursuivit son chemin.

Après dix bonnes minutes de marche, le guerrier arriva au bâtiment local de la guilde. Dès qu’il en passa la porte, plusieurs regards se braquèrent sur le nouveau venu. Rien d’anormal, une nouvelle tête se remarquait toujours à la guilde, surtout en pleine matinée.

« Les regards des occidentaux lorsqu’ils te voient m’étonneront toujours » souffla le djinn à l’oreille de son compagnon. L’Épéiste répondit à cette remarque par un sourire silencieux.

Le jeune homme se dirigea vers le comptoir, derrière lequel se tenait une jeune employée aux cheveux couleur blé et aux yeux dorés. Lorsqu’elle entendit l’Épéiste, la réceptionniste leva les yeux. Son visage afficha un bref instant un air surpris qu’elle s’empressa de remplacer par un sourire radieux.

─ Bonjour ! Bienvenue à la guilde des aventuriers. Comment puis-je vous aider ?

─ Je voudrais m’inscrire, s’il vous plait.

─ Très bien. Il va falloir remplir ce document : savez-vous lire et écrire ?

L’Épéiste acquiesça et remplit le document de sa plus belle écriture.

Nom : Guerrier du désert

Sexe : masculin

Âge :17 ans

Caractéristiques physiques ;

Classe : guerrier et éclaireur

Capacités… :

etc.

Lorsqu’il eut terminé il tendit le papier à la jeune femme, elle relut le document et le guerrier lut en elle comme dans un livre ouvert. En dépit de son calme apparent, la jeune employée était impressionnée. Elle avait déjà été surprise par l’apparence de l’Épéiste mais elle en lisant le document d’inscription, sa surprise grandit encore. L’âge du jeune homme, 17 ans, n’avait rien de si étonnant que ça, à première vue.

Mais lorsque l’on savait que l’âge habituel des débutants, était 15 ans on pouvait se poser quelques questions. Les capacités du jeune homme étaient vraiment surprenantes : en plus de ses attributs de guerrier et de ranger, il connaissait la magie. Évidement il arrivait que des aventuriers maîtrisent la magie en parallèle de leurs compétences principales. Mais seuls les rangs bronze voire argent possédaient un tel éventail de capacités.

La guilde classait les aventuriers selon 10 rangs :

Rang 10 : Porcelaine

Rang 9 : Obsidienne

Rang 8 : Acier

Rang 7 : Saphir

Rang 6 : Émeraude

Rang 5 : Rubis

Rang 4 : Bronze

Rang 3 : Argent

Rang 2 : Or

Rang 1 : Platine

 

Les deux rangs, les plus élevés n’avaient été atteints que par une poignée d’élus de légende, surtout les platines. Dans toute l’histoire on pouvait les compter sur les doigts d’une main, et ils n’intervenaient que pour des problèmes à l’échelle d’un pays.

Les rangs argent et bronze étaient des vétérans toujours actifs sur le terrain. Du rubis au saphir, c’étaient les niveaux intermédiaires, et enfin de l’acier à la porcelaine étaient les aventuriers débutants.

Ce sont tous ces détails, qui rendaient le profil du guerrier du désert si anormal aux yeux de la réceptionniste. Ce jeune homme était un débutant de 17 ans, et selon ses dires il avait des aptitudes équivalentes à un vétéran.

La jeune femme dévisagea longuement l’Épéiste, puis elle dit d’un ton sévère :

─ Est-ce que c’est une blague ?

Le guerrier, dans un premier temps surpris, comprit rapidement ce qu’elle voulait dire. Ce à quoi il répondit d’un ton bas et serein.

─ Je vous assure que je ne me moque pas de vous. Ce sont mes vraies capacités que j’ai mentionnées.

─ Vraiment ? Vous pouvez utiliser la…magie des sables ? C’est une vraie magie au moins ?

─ Oui, si vous préférez ça se rapproche du chamanisme.

La jeune femme ne semblait pas convaincue, elle se retourna et fit un signe à l’une de sa collègue assise un peu plus loin, une autre femme aux longs cheveux bruns. Cette dernière se leva et rejoignit le duo. L’Épéiste déglutit, il n’aimait pas la façon dont la situation évoluait. La voix de sable se fit à nouveau entendre dans sa tête :

Cette femme est une prêtresse, elle sert le dieu suprême.

Le guerrier du désert ne répondit pas. Il connaissait le dieu suprême, le représentant de la loi et de la vérité. Mais le jeune homme ne savait pas ce que les ecclésiastiques à son service pouvaient réaliser comme miracle. Il ne voyait donc pas le but de la présence de cette femme. Son compagnon spectral répondit à sa question :

─ Tu as oublié tes cours sur la théologie et les miracles. Les prêtres du dieu suprême peuvent lancer le miracle de détection du mensonge, autrement dit avec elle tu prouveras que tu dis la vérité.

Le guerrier se détendit à cette nouvelle. Les deux femmes échangeaient des murmures depuis plusieurs secondes. La prêtresse jetait des coups d’œil mauvais au guerrier du désert. Après presque deux minutes de discussion à voix basse, les deux femmes reportèrent leur attention sur l’Épéiste. Leurs yeux, transperçaient littéralement le jeune homme.

La réceptionniste, se pencha par-dessus le comptoir avant de dire :

─ Je vais vous reposer la question. Avez-vous écrit des mensonges sur ce document, oui ou non ?

─ Non. Répondit l’Épéiste du tac au tac. Je n’ai écrit que la vérité.

Un court silence s’ensuivit, la prêtresse avait fermé les yeux et semblait se concentrer. Elle serrait un talisman représentant une épée et une balance, l’emblème de la justice. Une faible lueur illumina le talisman pendant quelques instants, avant de s’éteindre. L’observatrice rouvrit les yeux, elle fixa longuement le guerrier du désert, il put lire de la surprise sur son visage. De la sueur perlait sur son front. Enfin elle prit la parole :

─ Il dit la vérité.

La réceptionniste ouvrit des yeux ronds, le guerrier poussa un soupir de soulagement et Oull bâtit des ailes comme pour montrer sa satisfaction. Le djinn, quant à lui, manifesta son contentement par son habituel rire et son sourire fantomatique. Visiblement confuses et gênées d’avoir accusé, à tort, l’Épéiste d’être un menteur, les deux femmes échangeaient des regards circonspects. La réceptionniste se racla la gorge et l’observatrice retourna à son propre bureau. Tripotant sa natte, la réceptionniste fuyait le regard du guerrier, finalement elle dit d’une voix basse :

─ Je suis désolée, mais les aventuriers débutants avec votre profil sont très rares et je préfère m’assurer que les menteurs soient démasqués le plus tôt possible.

─ Je comprends. Répondit simplement le Guerrier du Désert.

Il valait mieux, en effet, découvrir rapidement les aventuriers malhonnêtes. Sinon ils pouvaient rapidement devenir trop dangereux et causer de gros problèmes. Les employés de la guilde avaient donc la responsabilité de surveiller les aventuriers et de s’assurer de leur honnêteté. Or, en l’occurrence, le guerrier était innocent.

Après cet épisode quelque peu tendu, l’Épéiste obtint enfin sa plaque d’aventurier en porcelaine. Sur ce petit objet, étaient gravées toutes les informations concernant son propriétaire. Avec cela la réceptionniste lui donna un ensemble de matériel basique : cordes, lanterne etc…

─ Très bien ! Vous voici aventurier de rang porcelaine ! Dit la jeune femme en affichant un sourire éclatant. En tant que tel vous-devriez commencer par de la chasse aux rats géants dans les égouts.

─ Et pour les chasses aux gobelins ? Demanda le guerrier du désert.

La réceptionniste eut une brève impression de déjà-vu avant de répondre :

Pour ça il vaut mieux attendre que vous soyez dans un groupe.

Le guerrier marqua une pause puis répondit :

─D’accord. Est-ce que vous pourrez me prévenir lorsqu’un groupe de débutants se présentera pour une chasse aux gobelins ??

─ Et bien, c’est un peu inattendu comme demande mais oui. Dit calmement la jeune fonctionnaire.

Le guerrier du désert la remercia poliment, puis s’avança vers le tableau des annonces. La réceptionniste voulut lui demander pourquoi il n’allait pas voir le forgeron pour obtenir de l’équipement, mais elle comprit vite qu’il était déjà mieux équipé que la plupart des autres débutants.

Sur le tableau en bois, des dizaines d’annonces étaient affichées. Il y avait de tout, mais l’Épéiste n’avait pas le temps de s’y intéresser. Il se dépêcha de trouver la quête qu’il cherchait, la chasse aux rats géants, et la décrocha. Le hibou poussa un petit cri d’enthousiasme. Il revint au comptoir et informa la guilde de son choix de quête. Une heure plus tard le guerrier du désert, descendait dans les égouts, flanqué de son ami à plume et du Djinn.

Une lanterne fixée à son ceinturon, son cimeterre en main, le guerrier des sables s’avançait dans l’obscurité et la puanteur des égouts de la ville. Il releva le tissu de son écharpe sur son nez et sa bouche, pour se protéger de l’odeur.

Le hibou volait juste au-dessus de lui, jouant les éclaireurs avec sa vision nocturne. Le djinn flottait aux côtés de l’aventurier, comme toujours. L’être spectral, semblait contrarié :

─ Des rats géants ! Sérieusement ? C’est ça notre première quête ?

─ Ne râle pas, Sable. On savait que l’on n’allait pas combattre des dragons et des démons d’entrée de jeu.

─ Mais on a déjà affronté des monstres dans le désert ! On mérite plus de respect.

─ Le respect on le gagnera, en accomplissant des quêtes de plus en plus difficiles. On en a déjà parlé, fin de la conversation.

Sable ne répliqua pas, et s’éleva pour rejoindre le grand-duc. Les deux compères volants distancèrent légèrement leur camarade, avant de revenir moins d’une minute plus tard. Le hibou se posa sur l’épaule de son camarade et poussa une série de petits cris. L’Épéiste comprit sans problème la signification des hululements de son ami : il avait repéré deux rats géants au prochain tournant. L’esprit des sables confirma :

─Ils sont en train de ronger un cadavre, on peut les avoir par surprise. 

Le guerrier dégaina son katar et avança à pas feutrés. Il arriva rapidement au croisement en question et jeta un coup d’œil derrière le mur. Les silhouettes des deux rongeurs géants, se dessinaient dans la pénombre.

L’Épéiste réfléchit quelques secondes, il murmura quelques mots à Oull et ce dernier s’envola. Le rapace se plaça dans le dos des deux monstres, et poussa un cri aigu si puissant qu’il résonna dans tout le souterrain, et jusqu’à la surface.

Les rats se retournèrent, et levèrent les yeux à la recherche de l’origine du bruit. Dès que l’aventurier vit les deux paires d’yeux rouges des rongeurs géants, il lança son katar droit sur la gorge de celui de gauche avant foncer sur le second. L’arme de jet fendit l’air en formant une courbe parfaite et trancha la jugulaire du rongeur, son corps se vida de son sang noirâtre en quelques secondes. Le deuxième rat eut à peine le temps de cligner des yeux avant que l’Épéiste ne lui tranche la gorge d’un coup de cimeterre bien placé. Le rongeur s’écroula, les yeux révulsés.

Le guerrier expira, calmement. Tout allait bien. Il avait tué les deux rats en moins de 5 secondes, facile. Mais ce n’était pas une raison pour se relâcher, il était toujours en territoire ennemi et sa quête n’était pas terminée. Les runes sur le sabre de l’Épéiste, brillèrent d’une lueur rouge et les tâches de sang noirs furent absorbées par le métal.

L’aventurier sourit, l’enchantement runique qu’il avait placé sur son sabre, visant à sécher et absorber le sang de ses ennemis, fonctionnait parfaitement. Il trancha une oreille à chacun des rats, prouvant qu’il les avait tués et se remit en route. Le Djinn se rapprocha et dit :

─ Trop facile, tu les as zigouillés en 2 secondes.

L’Épéiste ne releva pas la remarque et se remit en mouvement. Oull et le Djinn reprirent leur envol à la recherche d’autres rats géants.


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