Glass no Kamen Suite et Fin
Chapitre 4 : Le Point de Non-Retour
Maya errait comme une âme en peine dans les rues de la ville. Deux semaines que Masumi avait regagné le Japon, et elle n’était toujours pas parvenue à lui faire avouer qu’il était le mystérieux M. Roses Violettes… C’était désespérant ! Il lui semblait pourtant avoir tout essayé… Ce déjeuner, des visites régulières… Ne se doutait-il de rien ? Il lui faudrait redoubler d’efforts, si elle voulait un jour obtenir satisfaction ! Les gens se retournaient et chuchotaient sur son passage, reconnaissant la célèbre actrice. Une personne en particulier, était surprise de la voir ici…
-Maya ? dit Mademoiselle Mizuki.
Puis elle vit l’expression déconfite de la jeune femme, et décida de l’inviter à prendre un café. Le patron de l’établissement dans lequel les deux femmes s’engouffrèrent, fut très honoré de voir qu’une célébrité mettait les pieds chez lui. Il les servit rapidement avant de les laisser à leur discussion…
-Quoi ? s’écria tout à coup Maya. Il quitte le Japon ? Encore !
-Oui, il dit avoir à faire aux Etats-Unis… répondit Mademoiselle Mizuki surprise. Elle pensait que la jeune femme le savait et que c’était la raison de son air mélancolique. Tu ne le savais pas ?
Mais déjà, elle n’écoutait plus Mademoiselle Mizuki. Alors il… Allai repartir ? Il allai encore la laisser toute seule ? Elle ne savait pas si elle pourrait supporter d’être encore séparée de lui. Sans qu’elle ne contrôle quoi que ce soit, des larmes silencieuses se mirent à couler. Mademoiselle Mizuki, qui c’était aperçu qu’on ne l’écoutait plus guère, s’interrompit.
-Peut-être que quelque chose ou… quelqu’un, pourrai le retenir ? risqua-t-elle.
-Le retenir… songea Maya.
Soudain sa tristesse fut remplacée par un sentiment bien différent. Un sentiment puissant, un sentiment violent. Un sentiment de rage. Elle en avait assez, assez de toujours être celle qui agissait pour eux, alors que lui décidait sans même l’en informer de se carapater ! Résolue, elle se leva de sa chaise, la faisant se renverser au passage…
-Au revoir Mademoiselle Mizuki, dit-elle en s’inclinant, raide.
Elle savait ce qui lui restait à faire à présent.
Il était minuit, peut-être même encore plus tard lorsque des coups rageurs furent portés sur la porte de l’appartement d’Hayami Masumi. Ce dernier, étonné, se leva de son fauteuil et alla voir par l’œil de la porte qui pouvait bien lui rendre cette visite tardive. Maya ! Immédiatement, l’homme ouvrit la porte. Il tomba nez-à-nez avec un visage méconnaissable. Masumi recula devant l’expression furieuse, presque sauvage de la jeune femme. Sans attendre d’être invitée, elle entra, se déchaussa de ses escarpins et avançant vers le jeune homme qui reculait toujours comme poussé par un instinct, fit glisser sa veste de ses épaules au sol. Que se passait-il ? Qu’est ce qui pouvait bien prendre à Maya de venir le voir chez lui à une heure aussi indue de la nuit en le regardant avec tant de fureur…
-J’en ai assez de vous, dit-elle enfin dans un murmure.
-Maya qu’est-ce que… dit l’homme en tendant une main apaisante.
-Non ! dit-elle plus fort. J’en ai assez il faut que ça sorte maintenant !
Elle avançait toujours vers lui, le regard déterminé.
-J’en ai assez ! Depuis que je vous ai rencontré ma vie a fichue le camp ! Tout serait bien plus simple si vous n’existiez pas !
Masumi regarda la jeune femme, profondément surpris par ses paroles, mais aussi… blessé. Il savait bien qu’elle le haïssait, mais tout de même c’était un choque.
-Dès que je vous ai connu vous n’avez cessé de me poursuivre de vos roses violettes ! cria-t-elle.
Alors elle savait !... Mais il n’eut pas le temps de s’appesantir de ce fait, car elle l’invectivait tant et si bien qu’il aurait pu en oublier de respirer.
-..M’attachant à lui et me poussant à avoir confiance en ce mystérieux fan. Et depuis que je sais que c’est vous, je n’ai de cesse d’attendre un signe… Mais vous fuyez toujours ! Quand prendrez-vous enfin vos responsabilités ! finit-elle d’une voix rauque.
S’en fut trop pour l’homme. Acculé, dans les deux sens du terme puisque Maya était à présent juste devant lui et qu’il avait machinalement reculé contre le mur.
-Tu en as assez ? continua-t-il sur le même ton qu’elle. Et moi tu croix pas que j’aimerais qu’il en soit autrement ? Tu ne crois pas que j’ai eu horreur d’être littéralement obsédé pas une gamine de onze ans de moins que moi ? Chaque heure, chaque minute j’ai pensé à toi !! J’ai gâché le peu d’estime que mon père avait pour moi, pour toi ! Ces deux années aux Etats-Unis, loin de toi, ont été les pires de ma vie ! Si il y a quelqu’un qui devrai prendre ses responsabilités, c’est bien toi ! cria-t-il finalement.
C’en fut trop pour la jeune femme. Comme dans un rêve, elle se vit écraser ses lèvres sur celles de l’homme, avec une avidité et une passion dont elle ne se serai pas cru capable. Dès cet instant, la raison de Masumi fut perdue. Il se saisi de la taille de Maya pour plaquer son corps fin contre le sien et répondit à son baisé avec une fougue et un désespoir trop longtemps retenu. Enfin ! Les lèvres de Maya ! Il en avait tant rêvé… La jeune femme n’était pas en reste. Elle sentit ses bras se nouer comme de leur propre chef, derrière la nuque de l’homme. Leurs langues commencèrent un balai complexe, comme si elles étaient faites l’une pour l’autre. Alors les mains de Masumi descendirent lentement vers les fesses de Maya qui sauta et enroula immédiatement ses jambes autours des hanches de l’homme… C’est ainsi qu’il l’emmena dans sa chambre, toujours en l’embrassant.
Masumi se réveilla vers quatre heures du matin et n’en cru pas ses yeux. Maya ! Ce n’était pas un énième rêve… Elle était bien là, dans ses bras, endormie. Elle était belle comme un ange. Encore à moitié endormi, Masumi sourit et renforça son étreinte autour du corps chaud lové contre le sien. Il était si heureux. Cette fois-ci, sa décision était prise, il ne la laisserai plus repartir sans lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Avec un peu de chance, peut être pourrait-il annuler son départ pour les Etats Unis ?
Maya se réveilla au petit matin, et fut surprise de ne pas pouvoir s’étirer comme à son habitude. Puis, tout lui revint en mémoire. Son visage vira au cramoisi, tandis qu’elle le tournait vers l’homme à son coté… L’air serein, il dormait comme un bien heureux. Maya de son côté était loin d’être aussi calme. Pourtant, en y réfléchissant bien, tout était parfait. Elle était dans les bras de l’homme qu’elle aimait après une nuit d’amour torride. Quoi de mieux ? N’était-ce pas ce qu’elle voulait depuis le début ? En vérité, elle ne pensait pas du tout à cela, lorsqu’elle c’était rendu chez le jeune homme. A ce moment, son intention était de lui compter ses quatre vérités, et de lui faire regretter de l’avoir fait tomber amoureuse de lui ! Pas de le lui avouer ! Mais ses mots avaient dépassés sa pensée… Et dire que c’était elle qui avait fait le premier pas ! Elle couvrit ses yeux, mortifiée, avant de se faufiler hors du lit. Il fallait qu’elle se barre d’ici vite fait ! Rapidement elle ramassa ses vêtements, éparpillé çà et là dans la chambre… Elle retrouva finalement sa culotte suspendu à une armoire. Comment c’était arrivé là ça ? Peu importe ! Se rhabillant à la hâte, elle s’enfuit sans demander son reste.
Le claquement de la porte réveilla Masumi, qui se rendit immédiatement compte que quelque chose n’allait pas… Maya avait disparu ! Ni une ni deux, il sauta du lit et se précipita hors de la chambre. Mais il eut beau chercher dans tout l’appartement, aucune trace de la belle actrice. Finalement, il se laissa tomber contre un mur, avant de glisser le long de celui-ci, dépité. Et après ça c’était lui qui fuyait ?