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Chapitre 4 : Tomber des nues, enquêtes révélatrices en cours, première partie (2)

5531 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/09/2024 02:53

Simultanément au retour de Carl Neely chez lui,

Marion Buonaparte est fort mal accueilli par sa petite-copine, ils se sont disputés et la femme l'a quitté, ramassant ses affaires. Le détective est néanmoins déprimé. Sans oublier que ses propres ancêtres le suivent et lui suggèrent de boire un peu de vin pour mieux digérer sa solitude et sa séparation. Marion Buonaparte, après quelques verres de vin, chante un poème improvisé, possédé par Horace Neely, l'arrière-arrière-arrière-grand-père paternel de Carl Neely :

— Ma sagesse est ma détresse, / Mon ivresse est ma richesse, / en l'absence de maitresse, je me noie dans l'ivresse sombre,/ Me donnant un visage tâché d'ombre. / À la vue de ma chambre / Marquée par l'absence de ma femme est insalubre / et est très lugubre / S'éternise le long mois de septembre / où ma chambre, couleur ambre / donne une macabre pénombre / Le froid s'installe dans mon cœur / Je suis l'objet d'opprobre / Sans jamais être sobre / M'habite une sombre rancœur / Pour me débarrasser d'elle / à défaut de l'embrasser / Je me noie dans l'ivresse belle / je bois tellement que je ne sais plus comment me raser / Allons-y, prenons un verre, une femme à mes côtés me manque, je l'aimais tellement / Et jamais elle ment / Allez,encore un verre de vodka / Je veux être certain d'être ivre mort / drôle de moyen de se donner la mort / Un autre verre, peut-être qu'arrivera ma baraka / Allez un autre verre, pour ma santé / pour ne plus être hanté / Je n'en peux plus de ces tristes images / que des mages d'âges divers me répètent en boucle / « T'es fautif, tout est de ta faute si a coulé le sang escarboucle » / Pour vaincre en vain leur parole / je bois et j'essaie des rimes drôles / Allez, encore un verre de vodka / il faut boire jusqu'à ce que j'oublie mon nom / Allez, encore un autre verre de vodka / Je ne dira pas non / Allez un autre verre de vin / Même si c'est en vain.

À chaque vers, il boit un peu de vin pour terminer par s'endormir, ivre mort, avachi, entre la chaise et la table. Le lendemain matin, il arrive néanmoins au travail, malgré son mal de tête.


Le lendemain matin, Carl Neely suggère à son collègue italien de se reposer de ses consommations d'alcool de la veille et qu'il n'a pas à s'inquiéter, puisqu'il ne le trahira pas, se considérant responsable de l'état peu professionnel de Marion Buonaparte. Carl Neely décide, avec Paul Eastman de se rendre à Bigview à l'hôpital Sainte-Rosalie pour recueillir d'autres indices concernant Alexis Gordon. Carl Neely conduisait et Paul Eastman était co-conducteur. Alexis Gordon apparaît à la gauche de Paul Eastman et ne fait que fixer Carl Neely, sans dire un mot, pour disparaître après quelques minutes. Les deux détectives se rendent à l'hôpital et procèdent de la même manière que pour l'autre hôpital, à la différence qu'il n'avait aucune nécessité à être infidèle à son épouse pour avoir la collaboration de la secrétaire, un pot-de-vin était suffisant. Puis Paul Eastman s'exclame :

— Carl, je comprends mieux ma vision que j'ai eu en entrant dans cet hôpital. Cet homme, dit-il en montrant la carte d'employé d'un chirurgien-chef un certain Alain McDowell à la retraite depuis plusieurs années, a été son superviseur de stage lorsqu'il était étudiant. Et non seulement il était son stagiaire, mais ils étaient très intimes, se connaissaient bien, prenaient un verre ensemble après le stage.

— Et, continue Carl Neely, ils étaient amants. Comme Alexis Gordon l'a été avec Pierre-Marie Balkowski, à la différence qu'il était dans une position de subordination et non de domination.

— Merci Carl pour le réalisme.

Sur ces mots, Alexis Gordon apparaît, très fâché, à la gauche de Carl Neely et lui dit :

— N'oubliez pas que je peux vous nuire. Vous pouvez perdre des êtres chers... Vous même pouvez être défunt avant l'heure.... Sachez que la curiosité a tué le chat.

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît et les deux policiers chuchoteurs d'esprits s'entr'observent, ignorant si les propos d'Alexis Gordon sont des menaces sérieuses ou non. Après quelques minutes de silence, Carl Neely commente à son collègue :

— Paul, j'ignore si je dois prendre au sérieux les propos d'Alexis Gordon ou non.

— Bonne question. Mais je recommande la prudence en tout lieu et avoir les yeux et les oreilles attentifs à tous phénomènes et évènements possiblement dangereux pour nos vies.

— Merci du conseil, Paul.

Les deux collègues continuent leur travail et recueillent d'autres indices intéressants. Ils voient Thomas Gordon leur rire méchamment au nez et les avertir en ces termes avec une pointe d'ironie dans la voix :

— Messieurs les détectives-qui-voient-les-esprits-et-les-âmes-en-plus-de-faire-des-enquêtes, je vous avertis, en ami, de cesser de fouiller sur ma famille. Vous avez trouvé ce qui vous intéresse non ? Je vous conseille d'abandonner de fouiller sur ma famille trop en profondeur, sauf si vous préférez explorer d'autres profondeurs avant l'heure... Vous savez qui a été l'amant de ma mère, c'est suffisant... Vous en savez même trop. Que mon père était bisexuel, ce ne vous concerne pas. Que je ne sois pas le fils de celui que je porte le nom, qu'est-ce que ça vous importe ? Mêlez-vous de vos affaires, de votre famille et de vos épouses.

Sur ces mots, il disparaît. Les deux collègues continuent leur travail et rentrent chez eux une fois les informations pertinentes collectées. La nuit n'était pas tranquille pour Carl Neely ni pour Paul Eastman, mais, heureusement, chacun à son épouse à enlacer pour se rassurer.


Le lendemain matin, Carl Neely décide qu'avec ses collègues Paul Eastman et Marion Buonaparte, entre-temps, il s'est remis de ses consommations excessives d'alcool, il ira à la demeure abandonnée depuis plus de vingt ans d'André Gordon à cinq cent kilomètres de Grandview, à Vilaview. Les deux collègues acceptent. Paul Eastman conduit la voiture. Au milieu du voyage, Marion Buonaparte a une vision à distance et informe ses collègues, il leur dit :

— Je me demande si c'est une bonne idée d'y aller. Des espions nous suivent, ils nous attendent perchés dans des arbres aux environs. Si vous voulez y aller, la prudence et la vigilance sont de mise. Ces espions n'ont qu'une cible, l'un d'entre nous, celui qu'ils appellent « le roi d'un grand peuple ». Je ne pense pas que ce soit moi, mais l'un de vous mes collègues, soit Carl, soit Paul.

À ce moment, l'émetteur-récepteur de la voiture émet un grésillement, Carl Neely le prend et l'active. De l'autre côté de la ligne, leur chef Frederick Wellington informe Carl Neely que son frère, Paul Neely, veut absolument lui communiquer une information importante. Puis il lui passe son frère. Ce dernier lui dit :

— Carl, mon frère, si tu vas dans une demeure abandonnée, fais très attention... Évite une salle sombre à droite des escaliers, si tu ne veux pas mourir trop tôt. Je te laisse frère, au revoir.

Sur ces mots, Paul Neely raccroche la correspondance. Carl Neely est perplexe, mais continue à conduire jusqu'à Vilaview, leur destination. Carl Neely dit, après quelques minutes de silence :

— Est-ce que nous allons à Vilaview voir cette demeure d'horreur ou non ?

— Nous pouvons toujours y aller ou nous pouvons faire demi-tour maintenant, dit Paul Eastman, tout dépend si tu veux absolument y aller à tes risques et périls ou non.

— Disons entre des espions et des endroits bizarres, commente Marion Buonaparte, ce n'est pas plus bizarre que d'habitude. De toute manière, peu importe à qui ils veulent s'en prendre, nous sommes trois. Ils n'oseront rien les espions. Ils ne peuvent nous tuer tous les trois. Après pour la salle que ton frère a mentionné, tu n'as qu'à l'éviter.

— Merci Paul et Marion de votre avis. J'ai décidé, nous n'abandonnons pas. Nous irons explorer ce lieu, rien ne nous fera reculer. Allons-y mes collègues.

Sur ces mots, Carl Neely se concentre sur la route.

Une fois arrivée à Vilaview, à l'adresse de la demeure abandonnée, Marion Buonaparte commente :

— Collègues, juste à voir cette demeure, je me demande si nous l'explorerons. C'est sinistre, trop sinistre.

— Oui, confirme Paul Eastman, et non seulement sinistre par l'état délabré de la demeure, mais aussi par des esprits errants qui ne sont pas sympathiques... Je me demande si nous ferons demi-tour finalement. Carl, qu'est-ce que t'en pense ?

— Certes, c'est sinistre, mais allons-y, dit l'intéressé.

— Mon fils, commente Katarina Dimitrievna Baranovskaïa-Neely, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Tu es tombé sur la tête pour y aller.

— Mère, c'est apprécié que tu t'inquiètes pour moi, mais je ne suis plus un gamin. J'ai trente-et-un ans, je suis marié et père de trois enfants.

— Mais rien ne change, tu restes mon fils, réplique sa mère en se renfrognant.

— Alors, dit le policier-détective italien, nous y allons ou non dans cette demeure ?

Carl Neely hésite, il promène son regard du volant à la demeure et de la demeure au volant. Il jette un coup d'œil à son alliance, tressaillit, et regarde les esprits qu'il entr'aperçoit qui se promènent dans la maison et sur le terrain, comme s'ils les attendaient.

Après quelques minutes de silence, qui semblait une éternité pour Paul Eastman et Marion Buonaparte, Carl Neely répond :

— Paul et Marion, se tournant à sa droite, voyant sa mère, et mère, j'ai décidé ce que nous ferons. Certes, je ne veux pas y aller, non pas que j'ai peur, mais je ne veux pas que j'en sors mort. C'est vous, Paul et Marion, qui pouvez y aller et vous me communiquez par émetteur-récepteur s'il y a des indices intéressants. Êtes-vous d'accord ?

Les deux collègues s'entr'observent et hochent la tête pour toute réponse. Paul Eastman et Marion Buonaparte se signent avant de mettre le pied sur le terrain. Ils explorent la demeure, alors que Carl Neely demeure dans la voiture de fonction, écoutant ce que ses collègues lui communiquent, tout en se demandant sur l'identité du « roi au grand peuple » des espions mentionné par Marion Buonaparte. Sa mère, à sa droite, lui dit :

— Mon fils, fais attention, des espions sont dans les environs, et tu es leur cible, protège-toi maintenant.

À ces mots, Carl Neely glisse pour s'allonger sur les deux sièges, évitant le coup fatal qui aurait atteint sa nuque. Marion Buonaparte, en entendant des coups de feu depuis l'émetteur-récepteur de Carl Neely, fait signe à Paul Eastman qu'il ira voir son collègue au plus vite, sérieusement inquiet. Heureusement qu'il est arrivé, faisant fuir des espions, vêtus de noir de la tête au pied, qui se sont rapprochés de la voiture, mais qui ont vite déguerpis dès que Marion Buonaparte pouvait les voir depuis le terrain de la propriété. Le collègue italien pense :

« J'espère que je n'arrive pas trop tard... Carl, il faut que tu sois en vie, ne blague pas collègue. »

Sur cette pensée, il s'approche du véhicule, fait le tour pour constater les dégâts des coups de feu des espions et ouvre la porte du côté conducteur pour voir son collègue allongé sur les deux sièges qui ne bouge pas, mais le mouvement de sa poitrine indique qu'il respire. À ce moment, Carl Neely se redresse et sursaute, mais se calme rapidement en voyant son collègue, et lui affirme, le cœur battant cent à l'heure :

— Tu m'as fait peur, Marion. Je pensais qu'un espion allait me tuer comme une bête dans la voiture de fonction. Dieu merci t'es venu. Comment savait-tu que j'étais en danger ?

— Tu as laissé ton émetteur-récepteur ouvert, et j'ai entendu les coups de feu, alors je me suis dépêché de venir pour être certain que rien de mal ne t'arrive.

— Merci beaucoup, Marion, même si que tu m'as fait peur.

Sur ces mots, Marion Buonaparte, rassuré, aide son collègue à se relever et constate des blessures mineures au bras droit et à la jambe gauche. Il sort la trousse de premiers soins et la lui passe, le temps que Carl Neely met les pansements à ses blessures, Marion Buonaparte fait le tour de la voiture pour constater que les pneus ont été crevés par les balles des espions. Avec son émetteur-récepteur, il informe Paul Eastman de l'état lamentable de la voiture et de l'état de leur collègue. Celui-ci revient immédiatement de son observation de la demeure abandonnée pour essayer de trouver la station de police de la ville et demander à des collègues d'emprunter une voiture de fonction, puisque la leur est inutilisable, elle devra être envoyée à la réparation, si ce n'est pas à la ferraille.

Les collègues de Vilaview demandent à Paul Eastman la raison de venir dans leur ville, lorsqu'ils apprirent du policier-détective de Grandview qu'ils étaient venus pour une enquête sur le terrain de la maison abandonnée, tous blêmirent et l'un d'eux lui dit :

— Vous êtes fous pour aller dans cette demeure hantée. Vous aurez pu vous éviter ce détour inutile en nous demandant ce qu'il se dit au sujet de ce terrain. La maison est hantée, plus personne n'y habite depuis longtemps. J'espère qu'aucun mal, ni triste nouvelle n'est arrivé à vos deux autres collègues ?, Y-a-il des morts ou des vies en danger ?...

Paul Eastman tourne la tête en signe négation.

— ... Heureusement pour vous trois. D'ailleurs, on dit qu'il vaut mieux ne jamais mettre le pied dans cette demeure, puisque soit l'on meurt dans les prochains jours, soit l'on devient fou.

Sur ces mots, Paul Eastman remercie ses collègues de leur aide, prend les clés de la voiture de fonction empruntée et rejoint Marion Buonaparte et Carl Neely. Paul Eastman conduit, Carl Neely est co-conducteur et Marion Buonaparte est sur l'un des sièges arrières. Le plus vieux policier-détective chuchoteur d'esprits s'exclame, après quelques minutes de conduite, faisant sursauter ses deux autres collègues :

— Esprits démoniaques, taisez-vous! Vous me donnez mal à la tête à vous entendre, sans parler de la cacophonie à mes oreilles. Et arrêtez de raconter n'importe quoi à Marion!

Sur ces mots, l'un des quatre esprits errants de la demeure, un homme dans sa quarantaine, mort tué par des coups de couteau, dit :

— Vous êtes comique! Vous pensez sérieusement nous empêcher de vous hanter... Ah! Ah! Ah!... Vous n'êtes pas le premier à nous voir et à devenir fou malgré tout.

La mère de Carl Neely, à la droite de son fils, dit à Paul Eastman :

— Il y a une façon efficace de se protéger de l'influence de ces esprits démoniaques, l'hellébore pour contrer la folie, et une branche d'aubépine pour contrer les mauvais esprits, les sorcières et les vampires.

Paul Eastman communique à Marion Buonaparte le moyen de se protéger pendant quarante jours de l'influence néfaste des mauvais esprits. Carl Neely s'excuse à ses collègues de les avoir exposés à un tel danger, alors que lui-même n'y ait pas allé, les deux collègues le rassurent qu'il n'a pas à se sentir fautif, puisqu'ils savent comment se protéger. Une fois de retour à Grandview, à la station de police, au bureau de Paul Eastman, Carl Neely demande à ses collègues s'ils ont trouvés des indices intéressants dans la demeure abandonnée. Paul Eastman dit :

— L'endroit est hanté depuis longtemps. Divers esprits errants se promènent, esprits qui ont eu une mort violente, plusieurs cherchent vengeance. Nous avons repérer une bibliothèque remplie de vieux livres, des grimoires plus exactement, et, dans le sous-sol des cadavres en décomposition, certains ne sont que des os. Bref, la demeure était surtout utilisée à la mise en pratique de divers arts occultes et démoniaques. Il faudrait purifier l'endroit avant de construire une demeure et d'y vivre.

Sur ces mots, Carl Neely commente :

— Collègues, sachez que nous ne remettrons plus les pieds dans cette sordide demeure. Nous nous contenterons des informations que nous avons.

Les deux collègues ne font qu'hocher la tête pour toute réponse, contents qu'ils n'aient plus besoin de remettre les pieds dans cette sordide maison. Paul Eastman et Marion Buonaparte partent cueillir de l'hellébore et des branches d'aubépine pour se protéger contre les mauvais esprits. Ils les placent à leur bureau au travail et chez eux à la maison ou à l'appartement. Les deux policiers-détectives remarquent rapidement l'efficacité de la protection, contents que le conseil fonctionne, parce qu'ils commençaient à avoir mal à la tête des divers esprits errants qui leur suggèrent des idées contradictoires, absurdes et insensées.


Quelques jours plus tard, au bureau de Carl Neely,

Carl Neely, lisant et relisant ses papiers d'enquête et réfléchissant aux rêves et visions récents, a envie de vomir toute sa bile lorsqu'il comprend qu'André Gordon (Balkowski) a commis inceste avec sa propre demie-sœur, Thalia Gordon, en 1970, alors âgés de 17 ans pour André et de 23 ans pour Thalia, et que Thomas Gordon (Balkowski), le père de Mélinda Gordon, a commis inceste avec sa propre mère lorsqu'il avait 18 ans. Un frisson d'horreur parcourt le corps du détective a sa conclusion, mais il en prend note sur une feuille qu'il ajoute au dossier de recherche. Puis Alexis Gordon apparaît à la gauche de Carl Neely et lui murmure :

— Vous savez trop... Vous irez tout dire à Mélinda et Matthias Gordon... Votre femme ne vous verra plus vivante ce soir... À plus tard.

Sur ces mots, Martin Vessberg et Horace Neely, un vieil homme vêtu d'un complet gris du début des années 1900, entourent Carl Neely, sourire ironique aux lèvres, tournent autour de lui, lui engendrant un mal de tête. Le détective sort de leur cercle et leur crie :

— Allez tous les trois au Diable, mais sachez qu'aucun secret ne demeure éternellement caché. Tout se sait, tout est vu, tout est entendu, tout est noté, tout est connu. Dieu sait tout. Vous répondrez de vos actes devant Lui, mais laissez-moi tranquille. Je ne fais que mon travail. Vous n'avez qu'à ne pas agir ainsi de votre vivant.

Horace Neely lui réplique :

— Qui êtes-vous pour nous juger ? N'oubliez que les jeux sont faits... Et je ne pense que vous nous tiendrez de tels propos rendu de ce côté-ci du monde.

Sur ces mots, les trois esprits errants démoniaques rient diaboliquement avant de disparaître. Carl Neely soupire et ramasse le dossier d'enquête sur les Gordon pour le ranger dans l'un des tiroirs qu'il garde sous clé. Le policier-détective décide de patrouiller un peu certaines rues pour se changer les idées de ses sombres enquêtes. Il voit, à sa droite, sa mère et le mystérieux esprit, l'homme l'avertit :

— Faites attention si vous voulez être vivant, vous avez plus d'ennemis que vous ne le pensez. Que Dieu vous protège, vous et votre famille.

Il parle ainsi et les deux esprits disparaissent.

Un peu plus tard, alors qu'il a terminé son quart de travail, il revient chez lui, il fait attention lorsqu'il est sur la route. Il s'inquiète lorsqu'il voit Martin Vessberg sur le siège du co-conducteur d'une voiture imposante qui conduisaient en contre-sens, Carl Neely essaie d'éviter un accident, mais ne le peut. Heureusement, il n'est pas mort sur le coup, mais seulement grièvement blessé. Les ambulanciers et policiers sont immédiatement arrivés, le détective est amené rapidement à l'hôpital et Hélène Popović-Neely est informée de la situation de son mari. L'épouse avec les enfants accourent à l'hôpital.

Une heure plus tard, Carl Neely ouvre les yeux, sourit à son épouse et à ses enfants et les rassure qu'il s'en sort bien, rien de grave. Son épouse enlace ses doigts de la main droite avec les siens, comme pour vérifier que son mari est bien vivant et pour l'encourager. Le policier-détective demande à son épouse :

— Selon les docteurs, j'ai encore combien de jours à rester dans ce lit ?

— Seulement deux jours mon Carl.

— Très bien... Désolé ma Hélène bien-aimée, mais...

Le détective se racle la gorge et continue sur un ton sévère à l'attention des esprits.

— ... Vous, esprits errants sordides ! Vous, Martin Vessberg, Alexis Gordon, Guido Romano et esprit inconnu, taisez-vous ! Vous me donnez mal à la tête avec vos propos absurdes. Que Satan vous emporte !

Sur ces mots, les esprits errants démoniaques disparaissent, laissant la famille seule.


Simultanément, au bureau du détective Paul Eastman,

Paul Eastman voit un esprit errant, une femme âgée, qui est très inquiète. Il lui dit :

— Madame, qui êtes-vous ? Pour quelle raison êtes-vous encore parmi les vivants ?

— Je suis Aurélie Bergmann-Cherchasky, je protège ma arrière-petite-fille, Mélinda Christopoulos, pour qu'elle puisse avoir des enfants. Je crains beaucoup pour elle.

— Que puis-je faire pour vous aider ?

— Enquêtez sur la famille de mon mari, c'est-à-dire sur la famille d'Élizabeth Cherchasky. Je vous aiderais, au meilleur de mes connaissances.

Sur ces mots, quelqu'un frappe à la porte. Paul Eastman dit :

— Entrez.

Et Mélinda Gordon-Christopoulos, avec son mari, Jacques Christopoulos, rentrent dans le bureau. La jeune femme dit au détective :

— Monsieur Paul Eastman, je vous sollicite pour que vous faisiez une enquête sur ma famille, autant maternelle que paternelle et de mon époux. Habituellement, j'aurais demandé à Carl Neely, mais il est occupé à son bureau et nous a envoyé à votre bureau.

— Très bien, Madame Mélinda Christopoulos, c'est noté. Par contre, Madame, je vous demanderais votre collaboration pour que je puisse résoudre une énigme vous concernant.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Comme vous le saviez, j'ai été le premier mari de votre mère, Élizabeth Cherchasky, j'ai une fille, Marie, et nous avons divorcé parce qu'elle m'a été infidèle avec Thomas Gordon, et j'ai entendu qu'elle était enceinte de vous, et je pense que vous pourrez être ma fille. Nous avons divorcé en février, et vous êtes née en octobre, donc je pourrai être votre père comme je peux ne pas l'être. Pour en avoir le cœur net, je voudrais faire un test de paternité. Pour ce faire, j'aurai besoin d'un peu de votre sang que j'enverrai, avec le mien, à l'analyse. Si j'ai un doute vous concernant, c'est simplement que j'ai l'impression, sous un angle, que je pourrai être votre père, mais sous un autre, non.

— Très particulier, Monsieur Paul Eastman. Votre requête est plutôt étrange. J'irai d'abord interrogé ma mère à ce sujet. Sachez qu'il n'y a pas de problème à ce que je vous donne le nécessaire pour procéder à l'analyse.

Paul Eastman hoche la tête, prend en note les noms demandés pour l'enquête généalogique, salue le couple et les accompagne jusqu'à la sortie de son bureau. Avant de se quitter, le policier-détective dit au couple :

— Madame Mélinda Christopoulos, nous, mes collègues et moi, avons récemment terminé une enquête sur les Gordon, ce qui implique des informations intéressantes sur votre père et grand-père, et votre oncle et votre tante. Vous n'avez qu'à passer au bureau de Carl Neely, il vous donnera toutes les informations nécessaires.

Sur ces mots, le couple ne fait qu'hocher la tête pour toute réponse, mais décide qu'il ne dérangerait pas maintenant leur ami détective. Puis, Paul Eastman se rend au bureau de son collègue Carl Neely pour lui donner l'enquête du jeune couple, surtout pour que son collègue enquête sur les Gordon et les Cherchasky, parce qu'il sait qu'il ne pourrait être impartial, surtout pour les Gordon. Il s'occupera de mener une enquête sur sa propre famille, sur les Eastman.


Un peu plus tard, chez Jacques Christopoulos,

Mélinda Gordon-Christopolous est perplexe à l'idée que celui qu'elle considérait son père, Thomas Gordon, ne soit pas son père, et est fâchée contre sa mère de lui mentir sur son réel père. Elle dit à son mari :

— Sérieusement, Paul Eastman me laisse perplexe. Mais j'irais interroger ma mère pour essayer de conclure si elle me ment ou non. Seconde-moi, mon amour, pour que tu puisses me donner un signe si ma mère cache la vérité. Le plus simple est de l'inviter chez nous, pour prendre des nouvelles, qu'en penses-tu ?

— Bonne idée, Αγάπη μου [mon amour en grec], j'approuve ton plan. Invite ma belle-mère, mais pas mon beau-père, il m'était trop difficile de le voir le jour de notre mariage. Il m'énerve, je l'aurais bien jeter par la fenêtre, mais les circonstances et la bienséance m'en empêchaient.

— D'accord, Jim. Alors j'appelle ma mère et nous l'invitons dans une semaine.

Sur ces mots, la jeune femme embrasse tendrement son mari sur les lèvres et appelle sa mère. Élizabeth Cherchasky-Gordon répond à l'invitation de sa fille, sans douter de quoi que ce soit.

Une semaine plus tard, Élizabeth Cherchasky-Gordon est à la porte de la maison de sa fille, espérant entendre l'heureuse nouvelle qu'elle sera bientôt grand-mère. Mélinda Gordon-Christopoulos invite sa mère à l'intérieur, lui donne un peu de thé et s'assoit en face d'elle, la scrutant. Son mari était à sa droite. Après que chacun a bu sa tasse de thé, Mélinda Gordon-Christopoulos prend la parole :

— Mère, je voudrais savoir si tu veux m'aider en répondant honnêtement à mes questions concernant certains détails du passé. Je sais que tu veux toujours éviter ces questions, mais maintenant, tu dois me répondre.

— D'accord, très bien ma fille. Alors je t'écoute.

— D'abord, avant d'être en couple, puis l'épouse de Thomas Gordon, mon père officiel, tu étais mariée à Paul Eastman, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Ensuite, quelle était la raison du divorce, si ce n'est pas indiscret ? Est-ce moi ? Parce que t'était enceinte de moi à la suite d'une relation adultère avec Thomas Gordon ?

— En février, Paul Eastman et moi avons divorcé, parce qu'il me savait infidèle. Il m'a même surpris, disons-le ainsi, dans le feu de l'action, avec Thomas Gordon.

—Et, finalement, suis-je la fille de Paul Eastman ou de Thomas Gordon ?

— Tu penses que je te mentirais à ce sujet, s'offusque sa mère.

— Madame Élizabeth Cherchasky-Gordon, ma belle-mère, intervient Jacques Christopoulos, votre fille, mon épouse, ne veut savoir que la vérité. C'est tout. Est-ce si compliqué de dire la vérité à sa fille ? Ma chère épouse est une très bonne âme et la moindre des choses que vous ne pouvez lui cacher pour toujours est son père. Elle a bien le droit de savoir qui est son père, père qui n'est pas qu'un simple géniteur, j'espère.

— Mon gendre, commente Élizabeth Cherchasky-Gordon, votre intervention est fort appréciée, mais je me passerais de votre avis. Ne me faites pas la morale à mon âge.

— D'accord, Jim et mère, ne vous fâchez pas. Mais répond à ma question. Qui est mon père ?

— Thomas Gordon.

— Certaine ?

— Oui.

— Paul Eastman a des doutes.

— Il a des doutes mon ex-mari ? Franchement, j'ignorais qu'il était suspicieux en plus.

— Mère, n'oublie pas qu'il a été ton premier mari. Suffisamment bon pour être à tes côtés pendant un an et père de Marie Eastman. En plus que c'est toi qui provoque le divorce en le trompant ! Mère, tu devrais avoir plus de considération et de respect pour cet homme, indépendamment de son caractère.

— D'autres questions ma fille ?

— Non. Ce sera tout. Merci mère d'être venue et d'avoir répondu à mes questions. À la prochaine.

Sur ces mots, mère et fille se saluent et se quittent.

Une fois qu'Élizabeth Cherchasky-Gordon est sortie de la demeure du couple, Mélinda Gordon-Christopoulos demande à son mari :

— Penses-tu qu'elle m'a menti ? Était-elle honnête et sincère ?

— À dire vrai, il m'est difficile de me prononcer. Par moments, j'ai l'impression qu'elle mentait, par moments, elle était sincère. Ta mère est très difficile à lire, elle glisse toujours dès que je pense avoir une impression certaine. Pour avoir le cœur net, fait ce que Paul Eastman t'avait demandé, donne un peu de sang pour qu'il l'envoie à un test de paternité. Je sais que c'est stupide, mais c'est la seule solution.

— Très bien mon amour.

La jeune femme embrasse son mari tendrement et amoureusement. Puis Mélinda Gordon-Christopoulos demande à son mari de l'aider à trouver une petite fiole pour déposer un peu de son sang. Aussitôt dit aussitôt fait, la femme se rend à la station de police au bureau de Paul Eastman. Ce dernier était en discussion animée avec un esprit. Après quelques minutes de discussion, il invite la jeune femme dans son bureau. Elle lui dit :

— Monsieur Paul Eastman, j'ai discuté avec ma mère concernant l'identité réelle de mon père, elle m'affirme que mon père est Thomas Gordon et s'offusque que vous doutiez de ses propos. Dans le doute, je vous donne un échantillon de mon sang pour les analyses. Le voici, lui donnant la fiole.

— Merci jeune femme, ma fille par l'âge. Il est toujours apprécié d'avoir le cœur net sur sa paternité et ses enfants. Je vous contacterais dès que j'ai les résultats. À la prochaine et tous mes meilleurs vœux à votre mari et à vous. Vous m'êtes sympathique, que vous soyons ou non ma fille.

— Merci Monsieur Paul Eastman. À la prochaine.

Sur ces mots, Mélinda Gordon-Christopoulos sort du bureau du policier-détective et revient chez elle. Paul Eastman envoie, le lendemain matin, à l'analyse les échantillons.


Quatre jours plus tard, au bureau de Carl Neely,

Le détective appelle son ami Jacques Christopoulos pour l'informer qu'il détient des informations de première importance concernant une partie de la famille de son épouse et qu'il passera à 15 h 40 devant leur maison pour leur apporter le dossier d'enquête. Une fois qu'il raccroche le téléphone, Carl Neely, en se retournant, voit sa mère, Katarina Dimitrievna Baranovskaïa (née en 1949 et morte en 1984, hôtesse dans un avion) et un autre esprit errant. Elle lui dit en russe :

— Mon fils, enquête sur ma mort. Sache que ton père n'est aucunement fautif de ma mort, même s'il le savait, il m'a lu l'un de ses poèmes qui prévoyait ma mort. Malheureusement, je ne l'avais pas cru... Et j'ai l'impression qu'il existe un schème, mais j'ignore lequel, je crains pour la vie de ton épouse, pour qu'elle ne meure pas trop tôt, et pour toi, mon enfant.

Sur ces mots, le détective ne pouvait s'empêcher de lâcher une larme, ému en son âme. Il se tourne vers l'autre esprit errant et lui dit :

— Monsieur, qui êtes-vous ? Pour quelle raison me suivez-vous ? Pour quelle raison m'aidez-vous ?

— Je pensais que vous le saviez. Je suis Carl Andrew Neely et vous êtes l'un de mes descendants, j'ai peur que la malédiction de la famille ne tombe sur vous et votre famille. Il faut que vous enquêtez sur votre famille, sur les Neely, pour être plus apte à vous protéger de la malédiction. Je sais que vous êtes bon, alors il serait dommage que vous soyez un bouc émissaire pour toute la maudite famille, et Dieu sait quel sombre secret, vice et malédiction cache mes descendants. Que Dieu vous protège, vous et votre famille.

— Très bien mon aïeul, je ferais cette enquête.

Carl Neely note les noms et crée pour chacun des dossiers d'enquêtes. Martin Vessberg, derrière le dos de Carl Neely, a un sourire ironique et disparaît rapidement lorsqu'il voit la mère de Carl Neely et l'ancêtre paternel du détective pour aller saluer Arkadiusz Cherchasky, l'esprit errant d'un vieil homme, nonagénaire, très sec et maigre, vêtu d'un complet classique d'avant la Seconde Guerre mondiale qui a menacé Paul Eastman de se mêler de ses affaires. Carl Neely soupire ayant l'impression que ses ennuis ne font que commencer et que les espions ne le lâcheront pas si facilement.


À suivre.

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