Inspecteur Carl Neely
Chapitre 10 : Retour chez soi (suite et fin) (2)
6568 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 8 mois
Fin décembre, proche du Noël catholique
Carl Neely, depuis qu'il ne vit plus avec la vipère, ne fait que travailler comme un fou du matin au soir. Et les journées libres, il file sa Mila. Il n'a pas encore ramassé son courage pour revenir. Parfois, le soir, lorsqu'il sait que le lendemain est une journée où il ne travaille pas, et qu'il est trop déprimé, influencé négativement par François-Paul de Kermadec, n'envisageant aucun retour possible avec sa Mila, ni une garde partage des enfants, le détective se permet de boire un peu plus de vin que d'habitude. Surtout, il s'est imposé une abstinence de toute activité sexuelle pour un peu se purifier, en un sens, du contact de Kate Blake. Ainsi, il refuse bien des femmes qui voudraient se glisser dans son lit. Il sourit lorsqu'il voit comment sa petite Marie a grandi depuis la dernière fois qu'il l'a vu et se réjouit d'être père dans huit mois. Certains jours, Kate Blake essaie de le séduire, mais le détective, malgré l'effet de son art occulte encore actif, lui résiste se rappelant ses enquêtes et ce qu'il a entendu à la porte de leur supérieur, le dégoûtant. Camille Deschamps-Neely rit en voyant l'étonnement de la vipère et salue le militaire soviétique qui apparaît à sa droite. Ivan Petrovich Bogdanov l'informe :
— Madame Deschamps-Neely, vous serez contente de mon opération militaire. De trois nazis, aucun ne peut nuire à Carl Neely. Deux se sont entretués, et le dernier est devenu fou, il s'est volontairement interné dans l'institut psychiatrique de Grandview. Il a peur de moi. Ainsi John Calvaro est resté sans sa bande d'homosexuels. Il ne reste que deux dangers, John Calvaro, son amant, le frère de Carl Neely, et le père de Carl Neely. D'ailleurs, ce dernier est à Grandview.
Camille Deschamps-Neely est contente que les psychopathes les plus dangereux ne sont plus en état de nuire à son mari et à sa famille, mais elle ne sous-estime pas non plus la capacité de John Calvaro et d'Andrew Neely. Elle remercie le Russe par un salut militaire.
Carl Neely, le soir, est rentré dans son appartement et décide de préparer ses bagages pour partir à Seerview ce soir, pour être demain matin dans la ville de ses amis Jim et Mélinda Clancy envers qui il est redevable. Puis il pense aller à Grandview, sa ville, ville qu'il ne peut entrer à cause d'une bande de criminels, pour régler son compte avec ces salauds et permettre à sa famille de revenir tranquillement dans la ville.
Seerview, veille du Noël catholique
L'inspecteur Carl Neely arrive à 5 h 00 du matin dans la ville, qui est aussi la ville de deux amis sans qui il n'aurait jamais enquêter sur sa famille. Il soupire en se rappelant de tous les évènements depuis la France jusqu'à maintenant, ramasse son courage à deux mains et part frapper à la porte de Jim Clancy. Ce dernier, étonné de trouver le détective à sa porte, l'accueille à l'intérieur. Le détective Carl Neely, venu en voiture de fonction, portait son uniforme en dessous de son manteau et affiche un sourire quelque peu forcé. Dès qu'il est entré et s'est débarrassé de son manteau, il donne une accolade amicale et masculine à Jim Clancy et lui annonce :
— Je vous remercie infiniment de votre visite à Northview en novembre dernier. Vous m'avez ouvert les yeux sur la vipère perverse qu'était ma maîtresse. Je n'étais pas votre meilleur invité, ni ne suis un bon ami envers vous, pour cela toutes mes excuses, mais je suis Carl Neely, avec ses multiples défauts et ses rares qualités.
— N'exagérez pas. Et vous devez remercier surtout votre première épouse, Camille Deschamps-Neely. C'est elle qui nous avait informé et qui vous avait poussé à douter de Kate Blake. D'ailleurs, elle est présentement à votre droite. Bonjour, Madame.
— Bonjour à vous aussi, Monsieur Clancy, je vous apporte une bonne nouvelle, la salope ne pourra plus nuire à Carl Neely, elle est de ce monde, malgré que John Calvaro l'a jeté du troisième étage, depuis son appartement. Elle est invalide pour le reste de ses jours. Elle ne pourra pas si facilement se glisser dans le lit des hommes, en plus qu'elle est devenue folle, parce que je la suis constamment ou presque.
— C'est touchant, répond le détective, sincèrement ému, de savoir que ma première épouse, ma Camille se préoccupe autant de moi. Je dois lui donner beaucoup de tracas.
Sur ces mots, le chuchoteur d'esprits lui rapporte ce que l'esprit errant a dit. Le détective hoche la tête et attend qu'il soit invité à s'assoir.
Une fois les deux amis assis, Carl Neely s'informe s'il lui est possible de revenir à Grandview ou non. Jim Clancy lui rapporte ce qu'il sait de son illustre ancêtre. Le détective sourit comme un homme fou et s'exclame :
— Génial ! Je vais les affronter, les salauds. Je pars pour Grandview demain. Puis-je rester chez vous pour le midi et le soir. Je partirais après le repas, question de ne pas dormir chez vous ?
— Il n'y a aucun problème à ce que vous soyez notre invité. Nous pourrons même vous préparer une chambre d'invité.
— Non... Votre ami ingrat ne peut accepter...
Le détective se lève et fait les cent pas, encadré par ses deux ancêtres démoniaques qui ne cessent de l'influencer négativement et sa défunte épouse qui l'influence positivement, finit par s'assoir et se tient la tête entre les mains.
À midi, toute la famille mange leur repas avec le détective qui sourit en voyant les enfants, mais son sourire s'efface pour céder la place à une tristesse d'être un mauvais père et qu'il ne pourra pas voir ses enfants. Le détective se lève suivi par François-Paul de Kermadec qui lui murmure des propos déprimants, pour se servir un autre verre de vin. Jim Clancy, lorsque le détective revient à son siège sirotant un peu son vin, lui commente prudemment :
— Monsieur Neely, ne cédez pas aux pensées déprimantes de votre ancêtre. N'abandonnez jamais l'espoir de revoir votre femme et vos enfants... D'ailleurs, vous conduisez, un autre verre ne sera peut-être pas une si bonne idée, non ? Sauf si vous voulez que je conduise ?
— Monsieur Clancy, ne vous inquiétez pas pour moi... Je connais les limites et, par respect pour vous et pour les enfants, je ne vais pas boire à vos frais... Je n'ai pas besoin que vous conduisiez ma voiture de fonction...
— D'accord, Monsieur Neely.
Le repas se termine en silence. Le détective sort de la maison pour laisser la famille un peu seul, il déambule dans les rues, très pessimiste et désespéré. Il s'arrête dans un café-bar et commande une bouteille de vin qu'il sirote seul, dans son coin. Le serveur, trouvant bizarre qu'un agent de l'ordre, encore en uniforme visible sous son manteau, vienne boire, l'a à l'œil. Le détective, ayant vidé la moitié de la bouteille, ivre, paie sa consommation, parle un peu de sa vie ratée et de son désespoir à revenir avec sa femme et de voir ses enfants avec le serveur, sort en titubant, ou plutôt en se traînant avec difficulté. Il revient chez les Clancy, se débattant avec la porte, trop ivre pour remarqué qu'elle n'était pas barrée. Mélinda Gordon, voyant la silhouette du détective à la porte, lui ouvre la porte, étonnée que le détective soit ivre à cette heure de la journée, le laisse entrer et l'aide à le diriger vers le salon. Une fois que Carl Neely s'est avachi sur le canapé, il retire son manteau, bredouille de vagues excuses, regardant ses pieds et dit à la femme d'une voix avinée :
— Moi, Carl Neely, un piètre ami... je pense que je ferais mieux de partir... Je dois vous faire trop honte... en plus que j'ai bu... Ah! Je dois être la risée de la ville... J'ai abandonné femme et enfant, alors que j'ai fait un autre enfant à ma femme, que je me suis à peine réconcilier avec elle, pour aller avec une salope... qui travaille contre moi pour me tuer. Maintenant je me libère de la salope, après l'avoir humiliée ... D'ailleurs c'était quelque chose... Arh! Esprit pervers... mais je suis trop couillard pour revenir avec ma femme, je préfère fuir chez des amis... me tuer au travail en plus que je bois parfois, souvent le soir. C'est piètre, une vie ratée, nulle... Au moins la bouteille est une femme qui ne me trompe pas... vers qui je peux toujours revenir pour me consoler... qui ne se fâchera pas... qui ne cherche pas de justification... elle est toujours là... Je comprends mieux la famille... Je me dis que mon dernier acte de bravoure, ... ou plutôt de folie, est d'affronter les deux derniers salauds qui veulent s'en prendre à ma chère Mila Vasilieva et à notre Marie, mon père et John Calvaro, je ne peux leur permettre qu'ils s'en prennent à eux, ils devront passer avant par moi. J'irai demain les affronter... Et vous ne pourrez pas me changer d'idée... J'irai dormir, ... faut être présentable .... pour affronter... les salauds... demain...
Sur ces mots, le détective s'allonge plus confortablement sur le canapé et s'endort.
Mélinda Gordon-Clancy tourne son regard vers Camille Deschamps-Neely et lui murmure :
— Est-ce que Carl Neely boit beaucoup le jour ou le soir ou demeure-t-il toujours aussi sérieux et ne franchit pas la limite ?
— Disons, lui répond la défunte épouse, que ça dépend de l'influence des ancêtres démoniaques qui veulent le déprimer. Certains soirs, lorsqu'il est trop déprimé et qu'il sait qu'il ne travaille pas demain, il se permet de vider la bouteille de vin. C'est bizarre de le voir ivre, mais au moins, il reste dans son appartement, personne ne le voit et, heureusement, ce n'est pas récurrent, puisque le lendemain matin, il a honte de s'être laisser aller ainsi. Ses collègues ne pourront jamais se moquer de lui ou l'inviter à prendre un verre avec eux, ils ne doutent de rien. Sinon, il combat la dépression en travaillant du matin au soir, passant d'un dossier à un autre, il se tue au travail... Il a considérablement maigri, ne mangeant pas beaucoup... Je continue à lui insuffler un espoir de revenir avec son épouse... Je sais qu'il est un bon mari et un père responsable.
L'esprit errant parle ainsi et s'en va. Mélinda Gordon-Clancy garde un œil sur les enfants et sur le détective endormi. Le soir, le détective s'est levé et s'installe à table, s'excusant de son comportement et de ses manières auprès de la mère et des enfants, puisque Jim Clancy travaillait aujourd'hui jusqu'à minuit. Le plus jeune des enfants dit au détective :
— Monsieur, n'écoutez pas les méchants esprits à votre gauche, et méfiez-vous d'un homme en uniforme grand aux yeux bleus et cheveux blonds.
Le détective est étonné et murmure :
— C'est de John Calvaro qu'il parle.
Le détective se racle la gorge et dit à l'enfant :
— Merci de m'informer garçon, mais comment pouvez-vous me décrire un homme que vous n'avez jamais vu ?
— Un ami, un Lumineux, m'a informé.
— Un Ange ?
— On peut le dire.
— J'ignorais que moi, l'homme le plus loin de la foi, le plus pécheur, bénéficie d'autant d'aider. Je suis choyé... J'ai l'impression que je ne mérite pas cette aide et cette grâce, mais je tiendrais compte de l'avis.
Il parle ainsi et le détective termine de manger, remercie Mélinda Gordon-Clancy du repas et revient au salon, réfléchissant à son plan d'action pour demain. Il s'endort sur le canapé pour se réveiller deux minutes avant minuit. Il quitte à pas de loup la maison, fait démarrer sa voiture et part pour Grandview, sa ville qu'il n'a pas vu depuis longtemps.
Grandview, Noël catholique
Carl Neely est arrivé à quatre heure du matin dans la ville. Il soupire avec nostalgie et laisse sa voiture de fonction à l'entrée de la ville. Il se promène dans les rues de la ville, pour se dégriser à l'air frais, et s'arrête dans le parc, puis revient dans sa voiture pour dormir un peu. À 7 h 00, le détective part s'acheter un café pour se maintenir réveillé et continue à déambuler dans les rues de la ville. Il s'arrête devant la station de police, son lieu de travail, cherche les clés et rentre dans la station et annonce :
— Bonjour, collègues, Carl Neely est de retour.
Ses collègues le saluèrent par politesse. Son chef le salue et lui demande :
— Vous pouvez revenir à votre bureau. Vos enquêtes à l'étranger se sont bien passées ?
— Ce n'était pas toujours idéal, mais j'ai mis la main sur toutes les informations nécessaires.
— Très bien. Sachez que vous avez congé aujourd'hui et demain, il faut que vous vous reposez du voyage.
Carl Neely hoche la tête et se dirige vers la sortie. Des collègues l'invitent à venir avec eux prendre un verre après le travail, il hésite, partagé entre les pensées pessimistes et déprimantes des ancêtres démoniaques et les pensées optimistes de sa défunte première épouse et de sa conscience, mais refuse leur offre. Il se dirige vers sa maison, maison où il pensait fonder sa famille avec Mila Vasilieva. Lorsqu'il est entré dans la maison, une vague de tristesse l'assaillit, mais il se ressaisit et hurle d'une voix forte et provocatrice :
— S'il y a quelqu'un qu'il se montre et m'affronte comme un homme en face à face, et non de dos, comme des pédés que vous êtes. Allez, ayez des couilles, mais sachez que vous ne toucherez pas ni à Mila Vasilieva ni à Marie Neely... Allez, venez, je vous attends.
Mais personne ne se pointe. Alors le détective s'installe chez lui.
Quelques minutes plus tard, il voit son père, qui était caché dans le jardin, se pointer dans l'embrasure de la porte, reconnaissable à sa silhouette. Carl Neely se rembrunit en le voyant et lui commente, le regardant par en dessous :
— Père, sachez que vous ne me faites pas peur avec votre arme à la main. Moi-même j'ai mon arme de fonction et ma matraque. Alors, quel diable vous a amené ? Vous pensez trouver ma femme... ma Mila... et notre enfant et les tuer ? N'y Pensez même pas, parce que c'est à moi que vous aurez affaire! Même d'outre tombe, je vous poursuivrais si vous osez mettre la main sur mes êtres féminins les plus chers à mon cœur. C'est clair ? Vous avez été un salaud dans vos vies antérieures et vous êtes toujours un salaud.
— Mon fils, my son, dit son père d'une voix avinée, si je suis un salaud, comme tu le dis, alors tu l'es aussi... D'ailleurs reconnais que la salope de Kate Blake était une bonne maîtresse, non ? Et que tu n'aurais pas été avec elle si tu n'étais pas un salaud ?
— Père..., lui réplique Carl Neely.
Il est devenu rouge de honte à la mention de son infidélité, courroucé.
— ... Laissez ma putain de vie tranquille ! Je sais bien que ma vie est suffisamment un bordel sans que vous me le rappeliez. Et n'essayez pas de faire divergence. Vous ne voulez que me tuer, n'est-ce pas ?
— Très exactement, my son. Et saches que ton frère est derrière toi et qu'il est armé. Tu ne peux nous échapper.
Carl Neely se retourne et voit effectivement Jack Neely avec une arme à la main.
Carl Neely dit à son frère :
— Jack Neely, frère sur papier, mais traître en l'âme. Sachez que vous n'aurez jamais ma femme, ni ma fille. Je les protège, je les défends. Au moins j'ai un honneur... Sinon, avec John Calvaro, votre relation a évolué ? Vous êtes devenu plus intimes, des bons amis, des amants, comme dans l'une de vos vies passées ? C'est certain que vous n'êtes pas bisexuel, vous êtes marié, père de trois enfants ?
Jack Neely, fâché, tire, visant froidement son frère, mais Carl Neely, possédé par Ivan Petrovich Bogdanov, évite le coup fatal, reçoit la balle dans l'avant-bras gauche et assomme son frère avec sa matraque, pour dégager l'arme ses mains.
Carl Neely se retourne, faisant face à son père et lui crie :
— Qui tire le premier ? Vous ou moi ?
Le vieux policier tire froidement sur son fils, le blessant sérieusement à la jambe gauche; Carl Neely réplique en lui tirant dans les pieds, le faisant tomber par terre. Le détective se traîne vers la sortie et appelle des collègues en renfort et les ambulanciers avant de s'évanouir à cause la perte de sang considérable.
Ses collègues passent les menottes à Andrew Neely et à Jack Neely et interrogent Carl Neely, une fois qu'il a repris conscience, sur ce qui s'est passé. Une fois l'interrogatoire terminée, les balles extraites de son bras et de sa jambe et s'être reposé deux jours dans le lit d'hôpital, le détective se promène dans les rues et rencontre John Calvaro. L'homme l'a repéré en même temps que le détective, mais il s'éclipse rapidement. Le reste de la journée est calme pour le détective, hormis ses pensées qui naviguent entre l'optimisme et le pessimisme. Le soir, Carl Neely, très déprimé, murmure le poème en prose de Baudelaire Enivrez-vous, à savoir : Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » (Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII)
Il chante tout en sirotant son verre de vin, exaspérant Camille Deschamps-Neely et faisant rire François-Paul de Kermadec et son père. Mais le détective cesse de siroter lorsqu'il devient un peu éméché, ne voulant pas trop abuser de sa consommation. Il part s'endormir d'un sommeil léger.
Le lendemain matin, le détective se réveille et s'encourage à voix haute :
— Allez Carl, il ne te reste que le dernier salaud à régler, John Calvaro, puisque mon père et mon frère ne peuvent plus me nuire, ils seront traduits en justice pour tentative d'homicide et de fratricide. Mais le fils de Jim Clancy m'a dit de faire attention à ce John Calvaro... C'est-à-dire qu'il faut faire attention à ses arrières... il est pédé, c'est sûr qu'il n'ira pas m'affronter en face.
En se rendant au marché, il voit un collègue, les deux hommes se saluent et le collègue lui demande :
— Carl, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, t'as maigri ? Vas-tu bien ? Ta femme, elle va bien aussi ? Et les enfants ?
— Une chose à la fois mon collègue... D'abord laisse ma vie privée dans la sphère privée et tu peux remarquer que je ne porte plus d'alliance, déduction : je ne suis plus marié, mais divorcé... Ensuite, le reste, ma vie et les enfants, ce n'est pas tes affaires, mais bien entre mon ex-épouse et moi.
— D'accord, d'accord... Alors, tu viens prendre un verre avec tes collègues célibataires et divorcés ?
— Non, c'est correct... Je n'ai plus l'âge pour cela... À plus tard.
Sur ces mots, les deux collègues se séparent, chacun partent chez eux.
Un peu plus tard dans la journée, le détective rencontre John Calvaro. Ce dernier l'attendait dans un cul-de-sac. Camille Deschamps-Neely informe à son mari en français :
— Carl, n'oublie pas un détail, une loi importante. Nos ennemis ne peuvent outrepasser la loi divine. Ignorantia iuris neminem excusat (Nul n'est censé ignorer la loi). Tout revient toujours à leurs auteurs, œil pour œil, dent pour dent, blessure pour blessure, mort pour mort. Ne sois pas étonné de certains évènements, d'autres ne peuvent être évités, mais doivent arriver, ne te sens pas fautif si tu commets certains actes répréhensibles envers ceux qui le méritent, c'est nécessaire pour l'équilibre du monde, des hommes et des étoiles, surtout lorsqu'il est question de dette de vie antérieure. Il est mieux d'appliquer la loi du Talion à ceux qui le méritent qu'aux innocents, sinon, tu t'enfonces encore plus dans un cercle vicieux. C'est maintenant, mon amour que tu dois tirer ou c'est toi qui est mort.
Le détective, comme s'il a entendu sa première épouse, se retourne et brandit son arme vers Calvaro et lui éructe :
— John Calvaro, homme perfide, pédé... Vous voulez toujours m'éliminer, mais c'est vous qui ne sera plus longtemps parmi les vivants... votre bande de pédés n'est plus, mon frère, votre amant, sera bientôt jugé... La salope de Kate Blake n'est guère fonctionnelle... et je ne vous permets pas de toucher à ma femme et mes enfants...
À ces mots, John Calvaro commence à paniquer et tire, mais rate son coup, blessant néanmoins Carl Neely. Ce dernier tire, malgré la douleur lancinante et la quantité importante de sang qui coule de sa blessure, et ne rate pas son coup, John Calvaro tombe grièvement blessé. Carl Neely appelle les ambulances, explique brièvement la situation et est amené à l'hôpital, inconscient, pour être soigné, tout comme le chef de police. Le soir, il entend que John Calvaro est mort à la suite de l'opération. Carl Neely commence à se sentir fautif d'avoir tuer un homme, d'avoir du sang sur les mains. Cette idée le hante tellement qu'il n'est pas parvenu à dormir de la nuit.
Deux jours plus tard, les docteurs l'ont laissé sortir de l'hôpital, considérant qu'il s'est bien rétabli de ses blessures. Carl Neely reste chez lui à se reposer, tout en réfléchissant à la prochaine étape.
Le lendemain matin, le détective part à la station de police, donne sa démission et, en après-midi, il revient à Seerview chez Jim Clancy. Inutile d'insister sur l'inquiétude de Mélinda Gordon-Clancy lorsqu'elle voit les blessures du détective. Ce dernier lui relate son règlement de compte avec John Calvaro, son père et son frère et la rassure que ses blessures ne sont rien d'alarmant. Il reste une journée chez eux et revient à Northview.
Northview, janvier
Carl Neely continue son travail, travaillant du matin au soir, tout en réfléchissant constamment sur la manière de revenir à sa Mila, de revenir chez Faith Clancy. Mais, par moments, il a trop honte d'y revenir, se considérant comme un mari infidèle et meurtrier, ayant du sang sur les mains. Cette pensée le déprime tellement que certains soirs, il se permet de prendre un verre de vin supplémentaire pour se consoler, sans jamais s'enivrer, pour que ses collègues ne doutent de rien au travail le lendemain matin. Comme l'effet de la sorcellerie de Kate Blake n'est plus actif, le détective, certains soirs, surtout lorsqu'il est très déprimé, après un verre de vin supplémentaire, se lance dans un monologue déprimant et injurieux envers lui-même, se traitant de salaud infidèle, d'échec de la nature, de misérable vieux pervers enflammé, de pervers en crise, de coureur de jupon, de mécréant, s'étonnant lui-même qu'il était capable de forniquer avec sa collègue et d'avoir été pervers pour leur rupture, alors que ses épouses sont tout le contraire. Il ne cesse de se répéter qu'il n'a aucune chance de revenir avec sa Mila... Après son monologue, qui brise le cœur à la fois du détective et de Camille Deschamps-Neely, Carl Neely, trop influencé par ses ancêtres démoniaques, se permet de vider tranquillement la bouteille de vin, verre après verre, pour s'endormir ivre à table, s'affalant sur la chaise, malgré les tentatives de la défunte épouse de lui remonter le moral. Malheureusement pour le détective, il devait travailler le lendemain matin... Inutile d'insister sur sa mauvaise humeur et sa gueule de bois qui ne voulait pas passer. Son temps de bureau n'était pas productif, il ne faisait que dormir et relire plusieurs fois les mêmes phrases avant qu'elles n'arrivent à son cerveau embrumé par l'alcool. Ses collègues, derrière son dos, n'ont pas raté l'occasion de diffuser des rumeurs concernant ses consommations... Lorsque les rumeurs parviennent aux oreilles de Carl Neely deux jours plus tard, entre-temps, il s'est remis de l'alcool et continue à surveiller minutieusement ses consommations, il soupire, ayant déjà diminué de deux cent pour cent ses chances de revenir avec Mila Vasilieva.
Ce n'est que vers la mi-janvier que le détective ramasse son courage et décide d'aller frapper à la porte de Faith Clancy pour voir Mila Vasilieva et leur fille. Il frappe à la porte de la maison de la mère de Jim Clancy et attend que quelqu'un lui ouvre la porte. Ces quelques minutes lui semblent une éternité... Et Faith Clancy lui ouvre la porte, le laisse entrer et lui demande :
— Monsieur Carl Neely est de retour ? Ou vous venez pour une autre raison ?
— Madame Kantorowicz-Clancy, vous êtes trop gentille avec moi... Permettez que je vois Mila Vasilieva et notre fille, Marie,... pour voir mes rayons de soleil, ... Vous ne pouvez me refuser ma requête...
La voix de l'inspecteur se brise soudainement.
— ... Je sais que je suis un bien mauvais père et mari, mais SVP, accédez auprès de Mila Vasilieva pour qu'elle me permet de voir notre fille... je suis trop déprimé... et si Mila Vasilieva ne veut plus me voir... je ramasserai mes affaires sans lui dire un mot... Ayez un peu pitié de l'homme ingrat et pécheur que je suis... SVP... je sais que vous n'avez aucune obligation envers moi... J'ai été trop ingrat... Mais dites quelque chose, oui ou non... et je me plierais à votre ordre... sans contester...
Sur ces mots, le détective sanglote, cachant son visage avec ses mains, très déprimé et dépressif. Il touche la vieille mère en son cœur. Faith Clancy lui réplique, émue :
— Monsieur le détective Carl Neely, je vous laisse voir votre femme et votre fille... Vous êtes père... Voulez-vous que je vous trouve Mila Vasilieva ou la trouverez-vous par vous-même ?
— Je la trouverais... Mais dites-moi, où est Mila Vasilieva ?
— Elle est dans le jardin.
— J'irai la voir, merci beaucoup, Madame...
Le détective sèche ses larmes et rampe, littéralement, jusqu'au jardin, se sentant trop misérable pour être debout et confronter sa Mila Vasilieva, il a trop honte, se sent trop inférieur à sa femme. Marie Neely est la première à avoir remarqué son père. Comme sa fille se dirige vers Carl Neely, Mila Vasilieva la suit du regard et son regard tombe sur Carl Neely. Le détective est tétanisé sous le regard de sa femme enceinte, baisse son regard, et, en suppliant, se jette devant Mila Vasilieva et lui murmure en bulgare :
— Mila Vasilieva, ma reine et mon soleil, ... je sais que je suis indigne de vous.... que je ne vous mérite pas... que je suis juste bon pour servir de tapis... mais je viens à vous... pour voir notre fille et ramasser mes affaires... Je doute que vous veuillez me pardonner... mais il faut que je vous donne des informations qui vous concernent... Si vous daignez m'écouter...
Mila Vasilieva opine du chef pour l'inciter à continuer à parler.
— ... Sachez que je n'ai aucune attente,... je comprends votre colère... je n'attends aucune indulgence ou pardon..., donnez-moi un pied dans le derrière pour que je vole dix mètres plus loin si ma vue vous est insupportable, libre à vous, mais sachez que je ne suis pas votre égal... je suis un misérable vers de terre que vous pouvez écraser de votre talon... »
Le détective, tête contre le sol pour cacher les larmes qui coulent, attend, fébrile, une réponse de son ex-épouse. Mila Vasilieva, partagée entre la pitié, l'amour et le dégoût, lui répond :
— Carl Neely, relevez-vous. Nous irons dans le salon de Faith Clancy pour discuter tranquillement en face à face, comme des adultes et des parents que nous sommes, puis nous verrons pour la suite. Relève-toi, Carl.
Elle lui tend sa main pour l'aider à se relever. Carl Neely, étonné, sèche rapidement ses larmes d'un revers de main, et se lève. Au contact de leurs mains, chacun ressent un petit courant électrique passé entre eux. Mila Vasilieva ne peut cacher son étonnement en voyant son ancien mari si maigre et fatigué, ses vêtements trop larges et ses cernes ne font qu'accentuer sa maigreur, Carl Neely la suit, baissant les yeux de honte. Faith Clancy est sortie du salon pour aller dans le jardin, laissant le couple seul. Elle surveille Marie Neely.
Dès que Mila Vasilieva s'est assise et invite Carl Neely à faire de même, le détective refuse de s'assoir et s'agenouille plutôt devant sa femme et, les yeux toujours baissés, l'informe :
— Mila Vasilieva,... tout ingrat et mauvais que je suis, tout mauvais mari, et père irresponsable que je suis,... tout mécréant, infidèle et salaud que je suis... je vais commencer par les informations qui vous concernent... À Grandview, aucun danger ne plane maintenant... la bande criminelle de John Calvaro n'est plus une menace, deux se sont entretués et le dernier est devenu fou. Il s'est interné en psychiatrie... Cette bande a été poursuivi par un esprit errant qui semble m'apprécier, un certain ancêtre de mon ami Jim Clancy... John Calvaro, lui, est mort fin décembre, je l'ai affronté à Grandview même... Je l'ai tué... je suis homicide et personne ne me condamne... l'argument de légitime défense n'est pas valide... Depuis je n'arrive guère à dormir... et je pense changer de métier... Ah, oui, aussi j'ai été blessé...
Mila Vasilieva la mine inquiète, serre la main droite de son mari comme pour le réconforter. Ce geste arrache un faible sourire à Carl Neely
— ... mais rien de grave, comme vous pouvez le remarquer... je n'étais que deux jours à l'hôpital... Ce n'est rien... Mon frère, Jack Neely, et mon père, Andrew, sont vivants, je les ai affronté à Grandview aussi, et ils sont jugés pour tentative d'homicide... J'ai donné ma démission à Grandview... Bref, il ne reste que la maison à partager ou à vendre... Maintenant vous pouvez revenir à Grandview en toute sécurité, aucun psychopathe ne vous menace... Voilà pour ce qui est des nouvelles.
À ces mots, Mila Vasilieva se lève, s'agenouille pour être au même niveau que le détective et l'enlace, émue, profondément touchée que son mari risquait sa vie pour protéger sa famille, pour se racheter auprès de sa famille. Le couple reste enlacé pendant quelques minutes, goûtant la chaleur de l'autre, puis le détective se sépare et se jette par terre, comme un serpent qui rampe sur le sol, relevant la tête pour que Mila Vasilieva puisse l'entendre et commente :
— Vous êtes trop gentille, Mila Vasilieva, envers moi, ... mécréant infidèle... vieux pervers incapable d'être fidèle... et meurtrier... qui a du sang sur les mains... Maintenant... passons à moi... je ne cherche aucune pitié de votre part... ni pardon... ni vie commune... Je suis un bien mauvais mari et un très mauvais père. Père irresponsable... Je ne cherche aucun pardon de votre part... que vous me haïssez, je comprendrais... mais laissez-moi, au moins, récupérer mes affaires et voir notre Marie, au moins aujourd'hui... Si vous voulez, je peux vous trouver un appartement... bien sûr, loin du mien... »
À son commentaire, Mila Vasilieva se rassoit et ajoute :
— Carl Neely,... vous êtes sérieusement l'homme le plus excentrique de mon existence... vous êtes le seul qui prend des risques extrêmes... mais c'est aussi votre force et votre charme... Vous m'avez manqué depuis la fin novembre et je sais, de Mélinda Gordon et de son mari, que vous avez été ensorcelé pour être avec votre collègue, la salope de vipère. Sans cela, vous ne m'aurez pas trompé, mais je ne vous pardonne pas si facilement... Faites vos preuves, et nous verrons...
Le détective, qui ne croyait pas ses oreilles, se lève pour s'assoir en face d'elle. Mila Vasilieva lui dit :
— D'abord, revenons à Grandview pour régler le partage des biens et la vente de la maison. Ensuite, nous verrons... Mais, aujourd'hui, si tu veux, tu peux rester toute la journée et passer la nuit dans ta chambre.
À ces mots, le visage de Carl Neely s'est illuminé, content, euphorique, il se lève de son siège et accoure à l'extérieur pour voir sa fille et jouer un peu avec elle. Faith Clancy, qui est revenue après de Mila Vasilieva, lui sourit et expose sa pensée en ces termes :
— Vous vous dirigez vers une réconciliation et un remariage. J'espère vous voir enfin en couple et heureux.
La vieille femme fait un clin d'œil à la plus jeune et s'éclipse dans la cuisine.
Carl Neely, content que sa femme ait accepté qu'il reste la journée sous le même toit qu'elle, ne veut pas la faire changer d'idée et refuse de lui faire cours et se contrôle pour ne pas l'enlacer ou faire des gestes plus intimes, comme au temps où ils étaient mariés... Carl Neely, le soir, alors que les trois adultes sont seuls dans le salon, est perdu dans ses souvenirs, passant ses souvenirs depuis sa rencontre de sa femme et de leur mariage, en passant par le divorce et l'infidélité, il soupire et sourit aux deux femmes et leur annonce :
— Mesdames, vous êtes très généreuses à accepter mon retour... Je me sens indigne de votre bienveillance... vous avez un grand cœur, plus grand que le mien, ce doit être votre sang slave qui vous le dicte... moi, je ne suis qu'un misérable homme, un misérable vers... Je vous remercie mille fois et je n'abuserais pas de votre bienveillance, je vais dormir chez moi, dans mon appartement.
La vieille femme lui réplique immédiatement :
— Monsieur Neely, il est tard, vous ferez mieux de rester chez moi.
Le détective hoche la tête, trop content, salue les deux femmes, leur souhaite une bonne nuit et part s'endormir dans le lit qui l'attendait depuis décembre. Camille Deschamps-Neely sourit à son mari en voyant son calme sommeil. Mila Vasilieva, dans sa chambre, pleure de joie du retour inespéré de son mari. Elle qui a eu peur et qui s'est rongée les sangs pour le détective, l'idée de ne plus jamais le revoir lui faisait peur, parce qu'elle était informée par un appel téléphonique de Mélinda Gordon que Carl Neely est parti à Grandview affronter son père, son frère et John Calvaro.
Depuis la mi-janvier jusqu'en février, le détective vit plus chez Faith Clancy qu'à son appartement. Le détective est nettement plus optimiste qu'en décembre, ce qui réjouit Camille Deschamps-Neely. Carl Neely, ne se laissant pas déprimer par ses ancêtres démoniaques, ne se console pas dans la bouteille de vin, mais plutôt en courtisant sa femme et en tâchant de se montrer un bon père. Vers la fin février, le couple revienne partagé un même lit et parte pour Grandview, décidé pour un déménagement. Carl Neely, contre toute attente, a tenu sa promesse de remarier sa Mila Vasilieva au printemps, à sa plus grande joie. Carl Neely a invité à son remariage, Faith Clancy, Jim et Mélinda Clancy et leurs enfants et un témoin, un collègue de travail du détective, Ivan Razumovski. Bien sûr, les ancêtres démoniaques sont partis et Camille Deschamps-Neely est présente à la cérémonie.
Le lendemain du remariage, Camille Deschamps-Neely annonce à son mari en français et les deux dernières phrases en serbe :
— Carl, saches que je t'aime. Mon amour, je suis contente que tu as trouvé une bonne épouse, digne de toi. Je peux maintenant partir dans la Lumière, te sachant en sécurité et avec une bonne épouse. Peut-être nous nous rencontrerons à nouveau dans une autre vie, avec plus de chance. D'ici-là, tu mérites bien un peu de tranquillité, mon amour. Récupère l'icône de Saint Sava, icône que ma mère m'avait remise à mon dix-septième anniversaire. Cette icône est chez mes parents, tu leur avait remis quarante jours après mon décès, mais elle est à toi, pour qu'elle te protège. Aussi, déménage en Serbie, à Niš, avec ta famille. Ainsi tu vivras en paix et tu tiendras la promesse que tu m'avais fait deux semaines avant ma mort.
Sur ces mots, la défunte épouse se rapproche de son mari et l'embrasse chastement sur une joue et lui serre tendrement la main droite avant de partir dans la Lumière, heureuse. Avant de partir, elle traduit ses propos pour que Mélinda Gordon informe les Neely.
Carl Neely a lâché une larme, ému, enlace sa femme, sa Mila Vasilieva, et sourit à sa fille.
Deux jours plus tard, Carl Neely récupère l'icône de Saint Sava et achète les billets pour le premier avion à Belgrade, puis à Niš, où il achète une maison et continue d'exercer son métier de policier. Sa femme est devenue sa confidente pour ses enquêtes et les enfants grandissent en apprenant le français, le bulgare et le serbe.