Le détective Carl Neely

Chapitre 4 : Trois ans plus tard, rumeurs

3019 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/02/2023 21:31


Avril 2012, ville voisine de Grandview.


Carl Neely se promène main dans la main avec sa femme et sa fille, Lada, âgée de deux ans (elle est née le 5 avril 2010). Elle a déjà deux enfants de son premier mariage (François, 15 ans, et Mathieu, 13 ans), qui sont avec elle, sauf la fin de semaine (ils la passent chez leur père, qui habite quelques rues plus loin). Dans tous les cas, l'ancien détective les apprécient comme s'ils étaient ses fils. De loin, il remarque son père, un vieil homme mince de 77 ans, qui déambule dans les rues. Carl pense « Peut-être qu'il me cherche. Mais qu'est-ce qu'il peut bien faire ici ? »

Il murmure à Maria que son père est là et qu'il ne souhaite pas le rencontrer. Ils l'évitent en tournant sur une rue perpendiculaire. Ainsi, le père ne les remarque pas. Carl dit à sa femme de l'attendre, car il ne perd pas ses habitudes de détective. Il le suit dans une rue parallèle, intrigué par la présence de son père. Il sent l'odeur d'un bon esprit qui lui communique l'information suivante : Karl est poussé par son père, car il veut lui faire du mal. L'ancien détective remercie l'esprit et continue à épier son père. Ce dernier continue à déambuler, comme s'il cherchait quelqu'un. Karl Neely murmure à lui-même : « Où se cache-t-il ? Il ne semble pas être ici. À moins qu'ils l'ont attrapé ? » Ses yeux brillent d'une lueur mauvaise ; il se promène ainsi sans but en passant toutes les rues, mais sans trouver son fils, qui le suit dans les rues parallèles pour un certain temps puis revient vers sa femme. Il lui fait signe de revenir dans leur appartement.

En après-midi, Carl Neely se rend au restaurant dans lequel il travaille (Belle Vue) depuis trois ans comme plongeur. Il apprécie son nouveau métier, qui est plus sécuritaire que son ancien. Lorsqu'il revient le soir, ses deux beaux-fils et sa femme dormaient depuis un certain temps. Fatigué, il s'allonge dans le lit à ses côtés, l'enlaçant tendrement. Il s'endort ainsi.

Au cours de la nuit, Carl Neely reçoit en rêve la visite de ses parents, Karl et Zora, qui veulent l'entraîner chez eux. Il les suit, mais rebrousse chemin lorsqu'il remarque qu'Adrian Neely, Sarah Neely, Friedrich Neumann, Milan Bogdanović et Mila Bogdanović sont à leurs côtés. Mais ils le poursuivent. À eux se joignent ses anciens collègues policiers de Grandview. Leur ayant échapper à grand-peine, son âme revient dans son corps, épuisée. Carl se réveille. Il sent une présence à ses côtés ; un bon esprit qui veut m'avertir, pense-t-il. L'entité lui confirme mentalement l'information en ajoutant qu'il doit être prudent, car il y a une chasse à l'homme dans laquelle tous ses anciens collègues y participent. De ce fait, il doit éviter des appels téléphoniques avec Jim et Mélinda, puisque leur ligne est surveillée par la police. Carl Neely remercie l'esprit et essaie de dormir, mais en vain. Pour se rassurer, il serre la main gauche de Maria et fixe le plafond de leur chambre. Comme le sommeil ne vient pas, il se lève doucement et, à pas de loup, se rend au salon, où il écrit sur une feuille de papier en lettres moulées en anglais et en serbe : « POUVEZ-VOUS ME LAISSER EN PAIX. DEPUIS TROIS ANS, JE NE SUIS PAS POLICIER ET J'AI QUITTÉ VOTRE VILLE. JE NE VOUS DÉRANGE PAS, POUVEZ-VOUS ALORS NE PAS ME DÉRANGER ? » Carl prend ce papier et retourne dans sa chambre. Il le dépose sur son chevet et s'allonge de nouveau dans le lit. Il s'endort après quelques minutes.



À ce moment-là, à Grandview.

Jim et Mélinda dorment dans leur lit ; les enfants, eux, dans leur chambre respective. Aiden se réveille en pleurant. Mélinda accourt aussitôt à son lit, lui caresse la tête d'un geste maternel.

Elle lui demande : – Qu'est-ce qui se passe ? Quel mauvais rêve as-tu eu ?

– Danger ! Aide !

– Qui ?

Comme elle n'obtient pas de réponse, elle le berce doucement dans ses bras en le rassurant. Mélinda rassure aussi Marie-Anne, qui s'est réveillé par les pleurs de son frère, et qui commence elle aussi à pleurer. Les enfants, rassurés, s'endorment à nouveau, en enlaçant chacun sa peluche préférée. Mélinda, elle, revient auprès de Jim, qui s'est aussi réveillé, et lui rapporte les propos de leur fils.

Il commente : – Peut-être est-il question de Carl Neely ? Le rêve que je viens d'avoir me le suggère. Cependant, il est impossible de communiquer directement avec lui ; tu sais très bien que notre ligne téléphonique est surveillée par la police et que tout Grandview et la ville où il habitait auparavant le recherchent. Mais il est possible de communiquer d'une autre manière, j'en suis sûr.

Jim embrasse sa femme et ils s'endorment à nouveau, enlacés.



Le lendemain matin, Carl Neely raconte à sa femme son rêve. Elle lui raconte le sien, qui est semblable, lui recommande prudence et l'embrasse tendrement ; il lui rend son bisou. Le couple se console mutuellement. Comme les garçons sont aussi réveillés, les quatre prennent leur café matinal. François et Mathieu saluent leur mère et leur beau-père et partent pour l'école, puisqu'ils sont des étudiants au collège de leur ville (équivalent du lycée français). Carl, lorsqu'ils ferment la porte de l'appartement, dit à Maria : – Je devrais trouver un moyen pour que mes anciens collègues ne me retrouvent pas. Tu sais très bien que je ne peux pas passer inaperçu. Et le danger est autant plus sérieux que mon propre père collabore avec eux. Le problème est, où, ce bâtard peut me retrouver, car en tant que policier, il peut avoir accès à des informations que les clients du restaurant n'ont pas accès.

– Je comprends, Carl, ton inquiétude. Et, je penses, en effet, que tu dois être prudent. À moins que tu penses déménager?

– Non, il n'en est pas question ! Je me suis habitué à notre quartier, et je n'ai pas l'envie.

– Dans ce cas, il ne te restes qu'une option : un jour ou l'autre, te confronter à ton père une fois pour toutes. Pour cela, que les bons esprits et que Dieu t'aident !

– Tu as raison. Heureusement, j'ai gardé dans un tiroir sous clé mes armes et mon gilet pare-balles. Peut-être que la seule solution consiste en un duel ?

– Peut-être. Mais attendons un signe qui nous confirmera la meilleure solution.

Carl hoche de la tête et enlace tendrement sa femme.

En après-midi, il se rend à son lieu de travail. Ses collègues le saluent. Il les salue en retour. Tout à coup, il sent un esprit à sa droite. Carl Neely pense : « Quelle information voulez-vous me communiquer ? »

L'esprit lui répond mentalement, lui donnant l'impression de penser : « Votre père sert d'espion à vos anciens collègues. Il a une influence considérable, qui s'explique par l'effet qu'exerce sur lui Friedrich Neumann. Donc, faites attention, car ce méchant esprit vous a repéré et compte bien diriger peu à peu votre père vers vous. Vous avez encore peu de temps. Évitez de l'avoir derrière vous ! »

Carl le remercie mentalement.

Le soir, il revient chez lui. Il rêve qu'il se trouve suspendu entre ciel et terre, comme cloué à un morceau de bois. Son père se tient à ses côtés et le menace de le tuer s'il refuse de se rendre. Il ajoute par ailleurs que, tôt ou tard, il va devoir se rendre, car il est épié de tous les côtés. L'ancien détective lui tient tête et parvient à se libérant de son emprise. Carl se réveille. A ses côtés, Maria dort paisiblement.



Le lendemain matin, il raconte à sa femme son rêve. Elle l'écoute attentivement et lui recommande de faire attention devant qui il parle, car il y a en effet plus d'espions pour ses ennemis (ses anciens collègues) que ce qu'il peut l'imaginer. Carl Neely est perplexe, mais il comprend le sérieux de la situation. Il embrasse tendrement sa femme. Lorsqu'il se rend à son lieu de travail, il voit son père déambuler dans une rue perpendiculaire. Étonné, il le suit de loin. Il remarque un bon esprit à l'odeur agréable qui l'avertit de faire attention, car il est suivit par trois mauvais esprits. Carl le remercie et continue son chemin jusqu'à son lieu de travail. Lorsqu'il a une pause, il s'assied sur une chaise qu'il place un peu en retrait de l'entrée du restaurant où il travaille. Il remarque son père qui passe à ce moment sur la rue où se trouve le restaurant. Carl se déplace doucement vers la terrasse du restaurant, sans oublier de mettre des lunettes fumées afin de ne pas se faire reconnaître. Ainsi, son vieux père ne le remarque point. Carl revient à son travail. Le soir, il note sur des poteaux une affiche avec sa photo, sur laquelle il est inscrit « Homme dangereux recherché par la police de Grandview ! 1000 dollars si vous le livrez à la police ! » Estomaqué, l'ancien détective prend les jambes à son cou. Une fois chez lui, il se rend à pas de loup. afin de ne pas réveiller ni sa femme ni ses beaux-fils ni sa fille, dans son bureau. Il griffonne sur une feuille de papier vierge « Pouvez-vous me laisser en paix ? Je ne vous ai pas trahi, même si que vous êtes plus coupables que moi. Allez-vous en où est votre place ! » Il marmonne ensuite : « Vous saviez bien que je n'ai parler à personne de vos petits secrets. Je les connais, mais pas divulgués. Donc, laissez-moi tranquille ou vous le regretterez ! » Puis il s'installe dans son lit aux côtés de sa femme, qu'il enlace et il s'endort ainsi. Au cours de son sommeil, il reçoit la visite de ses anciens collègues policiers et de son ancien supérieur, John Wellington. Ils le poursuivent sans relâche, en plus de le menacer avec leurs armes. À eux se joignent ses parents, sa sœur et le mari de celle-ci. Il court, jusqu'à ce qu'il comprend qu'il peut leur échapper. Son âme revient dans son corps, sauf que Carl n'est que plus fatigué. Il entend dans sa tête son inconscient lui presser de régler définitivement son passé de policier. Il pense : « Mon âme, ne t'inquiètes pas ! Je réglerais bien mon passé une fois pour toutes. Je tournerai la page, promis ! » Content de lui-même, il sombre dans un sommeil profond.



À ce moment, à Grandview.

Jim revient tard le soir chez lui. Tout au long de son quart de travail, il ressent un malaise qu'il ne peut pas expliquer. En questionnant son ange gardien, qui se manifeste à ses côtés, l'ambulancier comprend que son ami Carl est en danger. S'il parvient à communiquer avec lui dans le monde des Esprits, tout ira mieux pour l'ancien policier.



Ville voisine de Grandview.

Le lendemain matin, réveillé par Maria, Carl lui raconte son rêve et les événements de la veille. Elle lui recommande d'attendre le feu vert de son inconscient pour régler une fois pour toutes son passé de policier. Autrement, il peut être en danger. Il faut simplement être vigilant et patient. Content de sa réponse, il l'embrasse tendrement.

Rendu à son lieu de travail, l'un de ses collègues lui demande : – Carl, as-tu remarqué les affiches ? On te recherche ! Mais, pourquoi es-tu recherché par la police de Grandview ?

– Pour rien.

– Tu sais bien que la police de notre ville pourrait collaborer avec celle de Grandview ?

– Rien ne m'étonne.

– Pourquoi ? Tu vivais à Grandview ?

– Oui. Cette histoire ne vous concerne pas. Je vous recommande de ne pas vous inquiétez pour moi.

Il met ses gants et commence à laver un grand chaudron. Carl remarque que deux collègues le regardent avec méfiance. Un bon esprit lui communique l'information qu'ils veulent le livrer à la police, mais comme ils ne le peuvent pas, ils doivent attendre que leur supérieur collabore avec les agents de la force de l'ordre. L'ancien détective fait mine de rien. Lorsqu'il termine son quart de travail, son supérieur immédiat se pointe dans l'embrasure de porte de la cuisine.

Il dit : – Je voudrais parler à Monsieur Carl Neely.

L'interpellé s'avance au-devant lui et les deux hommes se rendent au bureau du supérieur. Une fois la porte fermée, le supérieur désigne à Carl Neely une chaise en face de lui. Il dit : – Monsieur Neely, savez-vous pourquoi êtes-vous recherché par la police de Grandview ?

– Je suis recherché parce que faussement accusé de crime sur ma ex-belle-fille.

– Pourtant, j'ai entendu des rumeurs affirmant que vous avez fuit Grandview pour échapper à la police précisément parce que vous avez tué une jeune fille puis la mère de la jeune fille.

– C'est faux ! J'étais policier et je ne faisais que mon travail, à savoir mener une enquête sur la disparition de ma ex-belle-fille (que Dieu ait son âme). Quand à mon ex-épouse, elle meurt de la main de mon ancien supérieur, John Wellington.

– Pourtant, je me suis renseigné directement auprès des deux chefs policiers, Messieurs John Wellington et Wiliam Schultz, mais aussi d'un vieux policier anonyme. Tous les trois hommes m'ont confirmé que vous étiez l'auteur de ces deux crimes.

– Ne me dites pas que vous croyez en ses mensonges ?

– Carl Neely, ne cherchez pas à me convaincre le contraire. Vous saviez que trois témoignages valent plus qu'un. Et comprenez que je ne peux pas garder un homme si dangereux. Je suis désolé si cela vous cause des ennuis, mais je ne veux pas que la police de notre ville fasse irruption dans le restaurant et le fouille de fond en comble pour vous chercher. Je préfère dans ce cas que vous vous livrez directement à la police, ce qui évitera une grande agitation.

– Je comprends très bien votre raisonnement, sauf que vous ne pouvez pas me livrer, moi, un innocent, comme le pire des criminels. Je peux vous dire que même dans des situations dangereuses, lorsque je travaillais comme policier, j'avais plus de tact.

Le supérieur fixe l'ancien détective avec méfiance, hésitant à croire en son honnêteté. Carl Neely le regarde calmement. Un silence pesant plane entre les deux hommes. Carl détecte deux odeurs : l'une, agréable, qui se trouve à sa droite, l'autre, mauvaise, qui se trouve à la gauche de son supérieur. Il pense : « Le moment est décisif ! » L'âme de Carl Neely sort de son corps ; ce dernier est possédé par l'esprit qui se trouve à droite. Il dit : « Je vous remercie de votre conseil, mais je ne veux pas aller maintenant dans la station de police, qui est dangereuse, surtout si le vieil policier est là ! » Après ses paroles, l'esprit sort du corps et l'âme de Carl revient dans son corps.

Le supérieur, perplexe, commente : « Vous semblez bien connaître les policiers, preuve que vous avez souvent affaire à eux. »

– Je ne vous ai pas caché dans mon CV que j'étais policier avant que vous m'embauchiez.

Après une courte pause, au cours de laquelle le supérieur est possédé temporairement par le mauvais esprit qui se trouve à sa gauche. Il dit : – C'est vrai, mais pour moi, vous êtes toujours suspect. On dirait que quelque chose ne tourne pas rond dans votre histoire.

– D'accord. Désolé d'avoir oublié un détail important.

– Lequel ?

Silence.

Pendant quelques minutes, au cours desquelles le bon esprit et Carl Neely se concentrent pour chasser le mauvais esprit, qui s'agite, faisant en sorte que le supérieur se lève brusquement de sa chaise, irrité. Il crie : « Si vous persistez dans votre silence, j'appelle immédiatement la police ! » Il se déplace jusqu'au téléphone, mû par le mauvais esprit, auquel s'en joint un autre, Romano. Pour le pauvre Carl Neely, leur puanteur devient insupportable, mais il se ressaisit et, au moment où son supérieur compose le numéro d'urgence, dit calmement : – Depuis mes hospitalisations, l'une pour une blessure par balle lors d'une intervention pour sauver un ambulancier, l'autre après un arrêt cardiaque à la suite d'une tentative d'empoisonnement de la part de ma seconde épouse, j'ai une expérience olfactive des esprits et je peux communiquer mentalement avec eux.

Le supérieur, suspendant son geste, remet le téléphone à sa place et lui dit d'un ton irrité : – Là, franchement, c'est trop ! Disparaissez de ma vue et ne dites pas un mot de plus !

Carl Neely saisit sa pensée, à savoir qu'il le prend pour un fou. Il soupire et se retire discrètement du bureau. À peine il ferma la porte, il entend son supérieur lui dire : « Ne pensez pas vous sauver ! J'ai appelé la police ! »

L'ancien détective entr'ouvre la porte et dit : « C'est faux ! » Il referme la porte et court au plus vite qu'il pouvait pour rentrer chez lui. Il dort tranquillement, malgré qu'il soit conscient du danger dans lequel il se trouve.




Au moment de l'interrogatoire de l'ancien policier par son supérieur, à Grandview.

La petite famille se promène dans le parc de la ville. Tout à coup, elle se sens observée de toutes parts, autant parmi les vivants que les âmes errantes. Cette impression persiste tout au long de leur promenade, ce que Jim, Mélinda, Aiden et Marie-Anne trouvent désagréable, sauf qu'ils ne laissent rien paraître, à l'exception des enfants qui pleurent beaucoup. Les parents les rassurent du mieux qu'ils peuvent. Calmés, les enfants acceptent de marcher en tenant par la main l'un de leur parents (Marie-Anne, celle de sa mère, Aiden de son père).


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